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10/09 2025
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A VALENCIENNES, DÉMARRAGE PROGRESSIF MAIS DYNAMIQUE POUR LE NOUVEAU CENTRE DE SOINS PRIMAIRES VILLE-HÔPITAL "LES CHARTRIERS"

(Par Bruno DECOTTIGNIES, à Valenciennes)

VALENCIENNES (Nord), 10 septembre 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Valenciennes a inauguré jeudi 4 septembre Les Chartriers, un espace de 2.400 m² proposant notamment des consultations de médecine générale assurées par des médecins libéraux et de spécialités médicales assurées par des praticiens de l'hôpital, après que 200 patients s'y sont rendus dès le premier jour d'ouverture, le 1er septembre.

Le centre de soins primaires Les Chartriers comprend aussi des professionnels paramédicaux, un centre de prélèvement biologique (extension du laboratoire de biologie médicale du CH) et un centre de soins non programmés régulés (CSNPR) cogéré par les libéraux et les hospitaliers, des espaces d'éducation thérapeutique, des espaces de formation continue et de simulation à destination des professionnels, une antenne de la maison des femmes ou encore une maison sport santé.

Son inauguration s'est déroulée en présence notamment de Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins démissionnaire, et d'Hugo Gilardi, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France.

Il s'inscrit dans le pôle ville-hôpital créé en 2024 par le CH de Valenciennes (cf dépêche du 25/06/2024 à 18:04) et dans le schéma directeur immobilier 2023-2033 du CH, de 400 millions d'euros (M€) (cf dépêche du 08/03/2023 à 12:06).

Ce centre représente un investissement de 12,8 M€ toutes dépenses confondues pour le CH et est subventionné à hauteur de 4 M€ par l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France au titre du volet investissement du Ségur de la santé, et de 982.420 € par la région Hauts-de-France et le programme européen React-EU, pour la rénovation énergétique. S'y ajoutent 500.000 € de la part de la région pour l'accueil des médecins libéraux.

Une salle de consultation. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Une salle de consultation. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Ces derniers sont engagés dans une convention d'occupation de l'espace public et louent les locaux à l'hôpital, qui prend en charge le ménage, la sécurité, l'entretien des locaux, ou encore l'évacuation des déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri). Les médecins libéraux s'engagent par ailleurs à participer à au moins deux des cinq axes suivants: prévention, aller-vers, formation, tutorat et participation au CSNPR.

La gouvernance est partagée entre une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), pour l'aspect libéral, et une assemblée générale de l'ensemble des professionnels, qui reste à installer.

Le coût de fonctionnement annuel est estimé entre 250.000 et 300.000 €.

Un projet issu de la crise sanitaire

Ce projet remonte à 2021, lorsque le CH et les médecins libéraux de Valenciennes ont mis en place un centre de vaccination Covid-19 commun, explique le Dr Alexandre Delobelle, lui-même généraliste libéral et vice-chef du pôle ville-hôpital du CH, rencontré vendredi par APMnews, avec la Dr Morgane Plançon, cheffe du pôle ville-hôpital et vice-présidente de la commission médicale d'établissement (CME), et Manon Pothier, cheffe du projet au sein du CH.

Les médecins libéraux cherchaient alors un endroit commun pour s'installer, et le CH leur a proposé Les Chartriers, ancienne résidence senior désaffectée depuis 2017.

"Dès qu'on a visité, on a su qu'on pouvait faire quelque chose ensemble. On a écrit un projet de notre côté, qui a été très vite validé avec l'hôpital", poursuit le médecin.

Pour l'instant, le centre accueille trois médecins généralistes et quelques premières spécialités médicales du CH (rhumatologie, médecine interne, diabétologie). D'autres devraient rapidement suivre (néphrologie, dermatologie, chirurgie esthétique, chirurgie viscérale, gynécologie, addictologie et tabacologie).

Avec une douzaine de bureaux pour les généralistes et autant pour les spécialistes du CH -par ailleurs à l'étroit dans leurs locaux hospitaliers, à 1,7 kilomètre-, le potentiel de croissance d'activité ne semble pas négligeable. Parmi les 44.000 habitants de Valenciennes intra-muros, 18% n'ont pas de médecin traitant.

L'accueil du centre de soins non programmés régulés des Chartriers. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
L'accueil du centre de soins non programmés régulés des Chartriers. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Le CSNPR, qui ouvrira en octobre, sera assuré par des urgentistes du CH et des libéraux en vacation, afin de désengorger le service d'accueil des urgences (SAU) du CH pour les urgences relatives.

Les patients y accéderont via la régulation assurée par le service d'accès aux soins (SAS) ou seront adressés par d'autres professionnels de santé (pharmaciens…). La régulation vise notamment à éviter que des personnes nécessitant un passage aux urgences ne se présentent au CSNPR, explique Manon Pothier.

La date d'ouverture du centre de prévention n'est quant à elle pas encore fixée, de même que celle du démarrage de l'éducation thérapeutique. L'objectif est de contribuer à faire fléchir la courbe des cas de diabète, de cancer et d'insuffisance cardiaque sur le territoire, marqué par de fortes prévalences et des dépistages tardifs.

Un programme de prévention du diabète est d’ores et déjà prêt. "L'hôpital va apporter une diététicienne, un podologue, un ophtalmologue, la dentisterie sur Les Chartriers. Cela permettra aux patients de venir sur quelques heures, de voir cinq ou six professionnels de santé et de faire un check-up complet de leur diabète", détaille le Dr Delobelle.

Manon Pothier cite aussi une expérimentation relative au bien-vieillir des 55-65 ans, de même qu'un parcours de prévention et promotion de la santé des jeunes (nutrition, activité physique, dépistage de la scoliose, hygiène dentaire), en cours de validation, qui devrait associer la ville de Valenciennes et ses écoles.

"Nous avons la volonté de développer des parcours génériques sur une population ou une pathologie pour améliorer la santé en général", résume-t-elle.

Concernant les locaux destinés à la formation, l'idée est d'amener des spécialistes du CH à former des professionnels médicaux et paramédicaux, y compris libéraux, au titre de la formation continue, par groupes de 10 ou 15. Cela doit notamment faciliter la compréhension des parcours hospitaliers par les professionnels extérieurs, fait savoir la Dr Plançon.

Des sites "satellites" ouverts prochainement

La salle d'attente, à l'étage des médecins généralistes. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
La salle d'attente, à l'étage des médecins généralistes. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Les Chartriers ne vont pas se limiter au centre-ville de Valenciennes. Des sites "satellites" vont ouvrir dans les communes alentour, dans des locaux municipaux, afin d'assurer la présence de généralistes sur ces communes et d'y faire venir des spécialistes. Les deux premiers sites devraient ouvrir prochainement à Marly puis à Raismes.

"Une fois qu'ils auront pris l'habitude de sortir de l'hôpital pour aller aux Chartriers, il sera plus facile de les faire venir dans les antennes satellites", estime le Dr Delobelle.

Il relate l'effarement de ses confrères et lui-même lorsqu'en 2021, le succès des opérations de vaccination en périphérie de Valenciennes a révélé l'éloignement des soins de certains publics fragiles, pour lesquels le centre-ville ou l'hôpital sont déjà trop loin.

A l'avenir, il imagine que les équipes de la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) pourraient venir au sein des antennes satellites pour permettre aux habitants de régulariser leur situation et de faire valoir leurs droits.

Il ne cache pas non plus souhaiter voir Les Chartriers doté d'un plateau d'imagerie. D'éventuels futurs médecins généralistes salariés de l'hôpital pourraient par ailleurs rejoindre le centre, au moins à temps partiel.

Des questions qui restent en suspens

Le projet s'est toutefois heurté à des difficultés qui, pour certaines, ne sont pas réglées.

La question de la rémunération des vacations effectuées par des libéraux au CSNPR a par exemple été problématique, l'hôpital n'ayant pas le droit de les rémunérer directement. La solution trouvée consiste donc à passer par l'intermédiaire de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Grand Valenciennes, qui redistribuera aux professionnels concernés l'enveloppe que le CH lui attribuera.

Le cloître des Chartriers, consacré aux actions de prévention et d'éducation thérapeutique. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Le cloître des Chartriers, consacré aux actions de prévention et d'éducation thérapeutique. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Le financement des actions de prévention ville-hôpital est, pour l'heure, non déterminé, ce qui explique que le centre de prévention ville-hôpital n'ait pas encore ouvert.

"Nous sommes en recherche permanente et constante de fonds pour la prévention. Il n'y a pas de financement de la coordination. Pour l'instant, les actions de prévention menées par le CH sont financées sur ses fonds propres, ou via des appels à projets uniques et limités dans le temps. Bien que poussés par la CPAM à nous inscrire dans les expérimentations 'article 51', nous ne le faisons pas pour l'instant car c'est une démarche lourde et sans assurance que cela soit prolongé. Nous guettons ceux ayant mis en œuvre des dispositifs qui pourraient entrer dans le droit commun", explique la Dr Plançon.

Par conséquent, les actions de prévention se feront à moyens constants, sans recrutement ad hoc, ce qui explique une montée en charge "progressive", ajoute-t-elle.

Le Dr Delobelle souligne toutefois le soutien ponctuel mais régulier de l'ARS aux projets de prévention, ainsi que le soutien du directeur du CH, Nicolas Salvi, et de son prédécesseur, Rodolphe Bourret (parti en 2023 diriger le CHU de Nice), au projet des Chartriers.

Tous trois estiment que la délégation polaire en place au CH de Valenciennes a permis, par plus d'agilité, de faciliter ce projet.

En revanche, ils sont en "quête de retours d'expérience autour des outils numériques ville-hôpital" pour pouvoir suivre efficacement les parcours patients.

bd/lb/APMnews

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(Par Bruno DECOTTIGNIES, à Valenciennes)

VALENCIENNES (Nord), 10 septembre 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Valenciennes a inauguré jeudi 4 septembre Les Chartriers, un espace de 2.400 m² proposant notamment des consultations de médecine générale assurées par des médecins libéraux et de spécialités médicales assurées par des praticiens de l'hôpital, après que 200 patients s'y sont rendus dès le premier jour d'ouverture, le 1er septembre.

Le centre de soins primaires Les Chartriers comprend aussi des professionnels paramédicaux, un centre de prélèvement biologique (extension du laboratoire de biologie médicale du CH) et un centre de soins non programmés régulés (CSNPR) cogéré par les libéraux et les hospitaliers, des espaces d'éducation thérapeutique, des espaces de formation continue et de simulation à destination des professionnels, une antenne de la maison des femmes ou encore une maison sport santé.

Son inauguration s'est déroulée en présence notamment de Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins démissionnaire, et d'Hugo Gilardi, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France.

Il s'inscrit dans le pôle ville-hôpital créé en 2024 par le CH de Valenciennes (cf dépêche du 25/06/2024 à 18:04) et dans le schéma directeur immobilier 2023-2033 du CH, de 400 millions d'euros (M€) (cf dépêche du 08/03/2023 à 12:06).

Ce centre représente un investissement de 12,8 M€ toutes dépenses confondues pour le CH et est subventionné à hauteur de 4 M€ par l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France au titre du volet investissement du Ségur de la santé, et de 982.420 € par la région Hauts-de-France et le programme européen React-EU, pour la rénovation énergétique. S'y ajoutent 500.000 € de la part de la région pour l'accueil des médecins libéraux.

Une salle de consultation. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Une salle de consultation. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Ces derniers sont engagés dans une convention d'occupation de l'espace public et louent les locaux à l'hôpital, qui prend en charge le ménage, la sécurité, l'entretien des locaux, ou encore l'évacuation des déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri). Les médecins libéraux s'engagent par ailleurs à participer à au moins deux des cinq axes suivants: prévention, aller-vers, formation, tutorat et participation au CSNPR.

La gouvernance est partagée entre une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), pour l'aspect libéral, et une assemblée générale de l'ensemble des professionnels, qui reste à installer.

Le coût de fonctionnement annuel est estimé entre 250.000 et 300.000 €.

Un projet issu de la crise sanitaire

Ce projet remonte à 2021, lorsque le CH et les médecins libéraux de Valenciennes ont mis en place un centre de vaccination Covid-19 commun, explique le Dr Alexandre Delobelle, lui-même généraliste libéral et vice-chef du pôle ville-hôpital du CH, rencontré vendredi par APMnews, avec la Dr Morgane Plançon, cheffe du pôle ville-hôpital et vice-présidente de la commission médicale d'établissement (CME), et Manon Pothier, cheffe du projet au sein du CH.

Les médecins libéraux cherchaient alors un endroit commun pour s'installer, et le CH leur a proposé Les Chartriers, ancienne résidence senior désaffectée depuis 2017.

"Dès qu'on a visité, on a su qu'on pouvait faire quelque chose ensemble. On a écrit un projet de notre côté, qui a été très vite validé avec l'hôpital", poursuit le médecin.

Pour l'instant, le centre accueille trois médecins généralistes et quelques premières spécialités médicales du CH (rhumatologie, médecine interne, diabétologie). D'autres devraient rapidement suivre (néphrologie, dermatologie, chirurgie esthétique, chirurgie viscérale, gynécologie, addictologie et tabacologie).

Avec une douzaine de bureaux pour les généralistes et autant pour les spécialistes du CH -par ailleurs à l'étroit dans leurs locaux hospitaliers, à 1,7 kilomètre-, le potentiel de croissance d'activité ne semble pas négligeable. Parmi les 44.000 habitants de Valenciennes intra-muros, 18% n'ont pas de médecin traitant.

L'accueil du centre de soins non programmés régulés des Chartriers. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
L'accueil du centre de soins non programmés régulés des Chartriers. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Le CSNPR, qui ouvrira en octobre, sera assuré par des urgentistes du CH et des libéraux en vacation, afin de désengorger le service d'accueil des urgences (SAU) du CH pour les urgences relatives.

Les patients y accéderont via la régulation assurée par le service d'accès aux soins (SAS) ou seront adressés par d'autres professionnels de santé (pharmaciens…). La régulation vise notamment à éviter que des personnes nécessitant un passage aux urgences ne se présentent au CSNPR, explique Manon Pothier.

La date d'ouverture du centre de prévention n'est quant à elle pas encore fixée, de même que celle du démarrage de l'éducation thérapeutique. L'objectif est de contribuer à faire fléchir la courbe des cas de diabète, de cancer et d'insuffisance cardiaque sur le territoire, marqué par de fortes prévalences et des dépistages tardifs.

Un programme de prévention du diabète est d’ores et déjà prêt. "L'hôpital va apporter une diététicienne, un podologue, un ophtalmologue, la dentisterie sur Les Chartriers. Cela permettra aux patients de venir sur quelques heures, de voir cinq ou six professionnels de santé et de faire un check-up complet de leur diabète", détaille le Dr Delobelle.

Manon Pothier cite aussi une expérimentation relative au bien-vieillir des 55-65 ans, de même qu'un parcours de prévention et promotion de la santé des jeunes (nutrition, activité physique, dépistage de la scoliose, hygiène dentaire), en cours de validation, qui devrait associer la ville de Valenciennes et ses écoles.

"Nous avons la volonté de développer des parcours génériques sur une population ou une pathologie pour améliorer la santé en général", résume-t-elle.

Concernant les locaux destinés à la formation, l'idée est d'amener des spécialistes du CH à former des professionnels médicaux et paramédicaux, y compris libéraux, au titre de la formation continue, par groupes de 10 ou 15. Cela doit notamment faciliter la compréhension des parcours hospitaliers par les professionnels extérieurs, fait savoir la Dr Plançon.

Des sites "satellites" ouverts prochainement

La salle d'attente, à l'étage des médecins généralistes. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
La salle d'attente, à l'étage des médecins généralistes. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Les Chartriers ne vont pas se limiter au centre-ville de Valenciennes. Des sites "satellites" vont ouvrir dans les communes alentour, dans des locaux municipaux, afin d'assurer la présence de généralistes sur ces communes et d'y faire venir des spécialistes. Les deux premiers sites devraient ouvrir prochainement à Marly puis à Raismes.

"Une fois qu'ils auront pris l'habitude de sortir de l'hôpital pour aller aux Chartriers, il sera plus facile de les faire venir dans les antennes satellites", estime le Dr Delobelle.

Il relate l'effarement de ses confrères et lui-même lorsqu'en 2021, le succès des opérations de vaccination en périphérie de Valenciennes a révélé l'éloignement des soins de certains publics fragiles, pour lesquels le centre-ville ou l'hôpital sont déjà trop loin.

A l'avenir, il imagine que les équipes de la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) pourraient venir au sein des antennes satellites pour permettre aux habitants de régulariser leur situation et de faire valoir leurs droits.

Il ne cache pas non plus souhaiter voir Les Chartriers doté d'un plateau d'imagerie. D'éventuels futurs médecins généralistes salariés de l'hôpital pourraient par ailleurs rejoindre le centre, au moins à temps partiel.

Des questions qui restent en suspens

Le projet s'est toutefois heurté à des difficultés qui, pour certaines, ne sont pas réglées.

La question de la rémunération des vacations effectuées par des libéraux au CSNPR a par exemple été problématique, l'hôpital n'ayant pas le droit de les rémunérer directement. La solution trouvée consiste donc à passer par l'intermédiaire de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Grand Valenciennes, qui redistribuera aux professionnels concernés l'enveloppe que le CH lui attribuera.

Le cloître des Chartriers, consacré aux actions de prévention et d'éducation thérapeutique. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Le cloître des Chartriers, consacré aux actions de prévention et d'éducation thérapeutique. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Le financement des actions de prévention ville-hôpital est, pour l'heure, non déterminé, ce qui explique que le centre de prévention ville-hôpital n'ait pas encore ouvert.

"Nous sommes en recherche permanente et constante de fonds pour la prévention. Il n'y a pas de financement de la coordination. Pour l'instant, les actions de prévention menées par le CH sont financées sur ses fonds propres, ou via des appels à projets uniques et limités dans le temps. Bien que poussés par la CPAM à nous inscrire dans les expérimentations 'article 51', nous ne le faisons pas pour l'instant car c'est une démarche lourde et sans assurance que cela soit prolongé. Nous guettons ceux ayant mis en œuvre des dispositifs qui pourraient entrer dans le droit commun", explique la Dr Plançon.

Par conséquent, les actions de prévention se feront à moyens constants, sans recrutement ad hoc, ce qui explique une montée en charge "progressive", ajoute-t-elle.

Le Dr Delobelle souligne toutefois le soutien ponctuel mais régulier de l'ARS aux projets de prévention, ainsi que le soutien du directeur du CH, Nicolas Salvi, et de son prédécesseur, Rodolphe Bourret (parti en 2023 diriger le CHU de Nice), au projet des Chartriers.

Tous trois estiment que la délégation polaire en place au CH de Valenciennes a permis, par plus d'agilité, de faciliter ce projet.

En revanche, ils sont en "quête de retours d'expérience autour des outils numériques ville-hôpital" pour pouvoir suivre efficacement les parcours patients.

bd/lb/APMnews

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