Actualités de l'Urgence - APM

ACCÈS AUX SOINS, GOUVERNANCE, FINANCEMENT… LA FHP PSY PUBLIE SA "CONTRIBUTION" À LA PROCHAINE FEUILLE DE ROUTE
Cette publication intervenait à l'occasion de la publication de l'état d'avancement de la feuille de route santé mentale et psychiatrie du ministère, mercredi (cf dépêche du 11/06/2025 à 17:00), rappelle-t-on.
Comptant une trentaine de pages, cette contribution a été rédigée par le "groupe stratégique de la FHP Psy" composé d'une "quinzaine d'experts" tels que des "médecins psychiatres, médecins directeurs de l'information médicale (DIM), cadres de santé, juristes, directeurs d'établissements, professionnels de soins", explique la fédération en préambule.
Elle y présente 20 propositions concrètes, qui s'articulent autour de "trois priorités": une "gouvernance claire", "un accès rapide aux soins" et un "financement équitable".
La fédération appelle notamment à l'élaboration d'une "stratégie nationale sur dix ans adossée à une feuille de route concrète et financée sur cinq ans dès 2026".
Elle recommande aussi la création d'une délégation interministérielle dévolue à la psychiatrie. Cela permettrait de "sortir d'une gestion en silos et de mieux intégrer la santé mentale dans les politiques publiques (éducation, justice, logement, emploi…)".
Le "rôle des agences régionales de santé (ARS)" devra en outre être renforcé "pour une meilleure organisation territoriale", évoque-t-elle, appelant à une simplification du schéma des structures locales existantes, dont elle juge le nombre "trop important".
"CMP privés"
L'offre de soins, notamment ambulatoire, du secteur privé doit en outre être renforcée, estime-t-elle dans sa contribution.
Dans ce cadre, elle propose notamment de créer des "centres de consultations non programmées et d'orientation (CCNPO) pour un accès rapide à une évaluation initiale pour chaque patient" ou encore d'ouvrir des "centres médico-psychologiques (CMP) privés".
Le développement des CMP privés permettrait de prendre en soins "220.000 patients supplémentaires", pour un besoin en financement de l'ordre de "150 millions d'euros", évalue la fédération.
Ouvrir l'offre ambulatoire au secteur privé "ne remettrait pas en cause les équilibres existants, mais viendrait compléter l'offre actuelle dans une logique de coopération et de complémentarité […] dans une approche de gradation des soins", estime plus généralement la FHP Psy.
Depuis 2024 ans, le groupe de cliniques privées Ramsay Santé développe son offre de soins ambulatoire en psychiatrie, note-t-on. Il a ainsi annoncé la création de 12 hôpitaux de jour Medipsy dans des "zones sous-dotées" d'ici à la fin de l'année 2025 (cf dépêche du 03/04/2024 à 18:22).
Le renforcement de l'offre ambulatoire devra s'accompagner d'une meilleure "reconnaissance" des établissements privés participant aux "filières urgences et post-urgences", argumente la FHP Psy.
Elle appelle par exemple à "clarifier les règles d'autorisation et de contractualisation de ces activités", et propose pour cela la mise en place d'un "groupe de travail national".
"Conférence nationale sur le financement de la psychiatrie"
Le financement du secteur privé doit en outre être "renforcé", plaide la fédération, rappelant que s'il "assure plus de 30% de l'activité nationale en psychiatrie, avec 209 établissements et près de 6 millions de journées de soins par an", il ne "reçoit qu'environ 10% de l'enveloppe budgétaire".
Elle exige ainsi la mise en "adéquation entre les autorisations délivrées par les ARS [depuis 2019] et leur financement", et demande de faire de la qualité des soins un "levier structurant" du financement.
"La FHP Psy est opposée au financement de la qualité 'au poids des recettes' sectorielles mais totalement favorable au financement réel de la qualité et de l'amélioration continue conformément à la position de la Haute autorité de santé (HAS)", résume-t-elle.
La fédération propose par ailleurs "d'aligner le forfait journalier hospitalier en psychiatrie (15 euros actuellement) sur celui des autres spécialités, à 20 euros par jour dès 2026".
"Cette mesure vise à reconnaître pleinement la psychiatrie, supprimer une différence symboliquement stigmatisante et générer 107 millions d'euros par an pour l'ensemble du secteur (public et privé) dont 36 M€ pour le secteur privé (ex-OQN) de recettes supplémentaires qui ne seraient pas supportées par l'assurance maladie", explique-t-elle.
Elle exige également la création d'une "conférence nationale sur le financement de la psychiatrie", réunissant "l'ensemble des parties prenantes" (Etat, ARS, fédérations, professionnels, usagers), pour "définir collectivement les priorités, indicateurs, mécanismes de financement et modalités de suivi".
Concernant la mise en œuvre de la réforme du financement, elle propose une "sortie triennale de la sécurisation (2026-2028)", qui combinerait "incitation à l'activité et maîtrise des dépenses".
Ce dispositif s'appuierait sur "une indexation de la valeur du point privé sur l'évolution de l'OD Psy, d'une dé-sécurisation progressive par pallier, assortie d'études d'impact coconstruites avec les pouvoirs publics", explicite-t-elle.
FHP Psy, contribution santé mentale et psychiatrie, juin 2025
jr/nc/APMnews
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ACCÈS AUX SOINS, GOUVERNANCE, FINANCEMENT… LA FHP PSY PUBLIE SA "CONTRIBUTION" À LA PROCHAINE FEUILLE DE ROUTE
Cette publication intervenait à l'occasion de la publication de l'état d'avancement de la feuille de route santé mentale et psychiatrie du ministère, mercredi (cf dépêche du 11/06/2025 à 17:00), rappelle-t-on.
Comptant une trentaine de pages, cette contribution a été rédigée par le "groupe stratégique de la FHP Psy" composé d'une "quinzaine d'experts" tels que des "médecins psychiatres, médecins directeurs de l'information médicale (DIM), cadres de santé, juristes, directeurs d'établissements, professionnels de soins", explique la fédération en préambule.
Elle y présente 20 propositions concrètes, qui s'articulent autour de "trois priorités": une "gouvernance claire", "un accès rapide aux soins" et un "financement équitable".
La fédération appelle notamment à l'élaboration d'une "stratégie nationale sur dix ans adossée à une feuille de route concrète et financée sur cinq ans dès 2026".
Elle recommande aussi la création d'une délégation interministérielle dévolue à la psychiatrie. Cela permettrait de "sortir d'une gestion en silos et de mieux intégrer la santé mentale dans les politiques publiques (éducation, justice, logement, emploi…)".
Le "rôle des agences régionales de santé (ARS)" devra en outre être renforcé "pour une meilleure organisation territoriale", évoque-t-elle, appelant à une simplification du schéma des structures locales existantes, dont elle juge le nombre "trop important".
"CMP privés"
L'offre de soins, notamment ambulatoire, du secteur privé doit en outre être renforcée, estime-t-elle dans sa contribution.
Dans ce cadre, elle propose notamment de créer des "centres de consultations non programmées et d'orientation (CCNPO) pour un accès rapide à une évaluation initiale pour chaque patient" ou encore d'ouvrir des "centres médico-psychologiques (CMP) privés".
Le développement des CMP privés permettrait de prendre en soins "220.000 patients supplémentaires", pour un besoin en financement de l'ordre de "150 millions d'euros", évalue la fédération.
Ouvrir l'offre ambulatoire au secteur privé "ne remettrait pas en cause les équilibres existants, mais viendrait compléter l'offre actuelle dans une logique de coopération et de complémentarité […] dans une approche de gradation des soins", estime plus généralement la FHP Psy.
Depuis 2024 ans, le groupe de cliniques privées Ramsay Santé développe son offre de soins ambulatoire en psychiatrie, note-t-on. Il a ainsi annoncé la création de 12 hôpitaux de jour Medipsy dans des "zones sous-dotées" d'ici à la fin de l'année 2025 (cf dépêche du 03/04/2024 à 18:22).
Le renforcement de l'offre ambulatoire devra s'accompagner d'une meilleure "reconnaissance" des établissements privés participant aux "filières urgences et post-urgences", argumente la FHP Psy.
Elle appelle par exemple à "clarifier les règles d'autorisation et de contractualisation de ces activités", et propose pour cela la mise en place d'un "groupe de travail national".
"Conférence nationale sur le financement de la psychiatrie"
Le financement du secteur privé doit en outre être "renforcé", plaide la fédération, rappelant que s'il "assure plus de 30% de l'activité nationale en psychiatrie, avec 209 établissements et près de 6 millions de journées de soins par an", il ne "reçoit qu'environ 10% de l'enveloppe budgétaire".
Elle exige ainsi la mise en "adéquation entre les autorisations délivrées par les ARS [depuis 2019] et leur financement", et demande de faire de la qualité des soins un "levier structurant" du financement.
"La FHP Psy est opposée au financement de la qualité 'au poids des recettes' sectorielles mais totalement favorable au financement réel de la qualité et de l'amélioration continue conformément à la position de la Haute autorité de santé (HAS)", résume-t-elle.
La fédération propose par ailleurs "d'aligner le forfait journalier hospitalier en psychiatrie (15 euros actuellement) sur celui des autres spécialités, à 20 euros par jour dès 2026".
"Cette mesure vise à reconnaître pleinement la psychiatrie, supprimer une différence symboliquement stigmatisante et générer 107 millions d'euros par an pour l'ensemble du secteur (public et privé) dont 36 M€ pour le secteur privé (ex-OQN) de recettes supplémentaires qui ne seraient pas supportées par l'assurance maladie", explique-t-elle.
Elle exige également la création d'une "conférence nationale sur le financement de la psychiatrie", réunissant "l'ensemble des parties prenantes" (Etat, ARS, fédérations, professionnels, usagers), pour "définir collectivement les priorités, indicateurs, mécanismes de financement et modalités de suivi".
Concernant la mise en œuvre de la réforme du financement, elle propose une "sortie triennale de la sécurisation (2026-2028)", qui combinerait "incitation à l'activité et maîtrise des dépenses".
Ce dispositif s'appuierait sur "une indexation de la valeur du point privé sur l'évolution de l'OD Psy, d'une dé-sécurisation progressive par pallier, assortie d'études d'impact coconstruites avec les pouvoirs publics", explicite-t-elle.
FHP Psy, contribution santé mentale et psychiatrie, juin 2025
jr/nc/APMnews