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AFFAIRE BIAL/BIOTRIAL: DES DONNÉES CLINIQUES ET RADIOLOGIQUES CONFIRMENT LA TOXICITÉ DU BIA 10-2474
Le Dr Anne Kerbrat et ses collègues du CHU de Rennes ont obtenu le consentement pour quatre volontaires parmi six ayant été hospitalisés mi-janvier en raison de la survenue d'effets indésirables graves dans le cadre d'une étude de phase I menée à Rennes par la société de recherche sous contrat (CRO) Biotrial, pour le compte du laboratoire portugais Bial.
Parmi les cas décrits figure notamment celui de Guillaume Molinet, décédé quelques jours après son hospitalisation.
Globalement, ces données, en particulier "la distribution atypique des lésions cérébrales, leur profil étendu, bilatéral et symétrique", suggèrent que les effets toxiques observés étaient liés à l'accumulation de la molécule étudiée, le BIA 10-2474, commentent les auteurs, faisant référence aux conclusions du comité spécialisé scientifique temporaire (CSST) publiées en avril.
"Néanmoins, le mécanisme précis de ce syndrome cérébral toxique est inconnu", ajoutent-ils, observant que la distribution des lésions ne correspond pas exactement à la localisation du système endocannabinoïde.
Le syndrome clinique chez trois patients -le quatrième de cette étude est resté asymptomatique- était un trouble du système nerveux central aigu et rapidement progressif, avec une ataxie au niveau des membres, à la fois statique et locomotrice, ainsi qu'une dysarthrie et un nystagmus. Tous ces symptômes sont compatibles avec un syndrome cérébelleux. Ont été aussi observés des troubles mnésiques, des céphalées et une altération de la conscience.
Hormis le patient décédé, deux autres ont vu leur état s'améliorer, mais à 55 jours de suivi, date du dernier examen pour cette étude, l'un a gardé un trouble de la mémoire et l'autre un syndrome cérébelleux résiduel.
Sur le plan radiologique, de manière cohérente avec les signes cliniques et les symptômes, les principales lésions impliquées à l'IRM étaient le pont et l'hippocampe. Parmi les lésions observées figuraient des microhémorragies et des signaux hyperintenses, mais les chercheurs n'ont pas pu déterminer si ces derniers correspondaient à un oedème vasogénique ou cytotoxique.
(NEJM, 3 novembre, vol.375, n°18, p1.717-25)
ld/vl/APM
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AFFAIRE BIAL/BIOTRIAL: DES DONNÉES CLINIQUES ET RADIOLOGIQUES CONFIRMENT LA TOXICITÉ DU BIA 10-2474
Le Dr Anne Kerbrat et ses collègues du CHU de Rennes ont obtenu le consentement pour quatre volontaires parmi six ayant été hospitalisés mi-janvier en raison de la survenue d'effets indésirables graves dans le cadre d'une étude de phase I menée à Rennes par la société de recherche sous contrat (CRO) Biotrial, pour le compte du laboratoire portugais Bial.
Parmi les cas décrits figure notamment celui de Guillaume Molinet, décédé quelques jours après son hospitalisation.
Globalement, ces données, en particulier "la distribution atypique des lésions cérébrales, leur profil étendu, bilatéral et symétrique", suggèrent que les effets toxiques observés étaient liés à l'accumulation de la molécule étudiée, le BIA 10-2474, commentent les auteurs, faisant référence aux conclusions du comité spécialisé scientifique temporaire (CSST) publiées en avril.
"Néanmoins, le mécanisme précis de ce syndrome cérébral toxique est inconnu", ajoutent-ils, observant que la distribution des lésions ne correspond pas exactement à la localisation du système endocannabinoïde.
Le syndrome clinique chez trois patients -le quatrième de cette étude est resté asymptomatique- était un trouble du système nerveux central aigu et rapidement progressif, avec une ataxie au niveau des membres, à la fois statique et locomotrice, ainsi qu'une dysarthrie et un nystagmus. Tous ces symptômes sont compatibles avec un syndrome cérébelleux. Ont été aussi observés des troubles mnésiques, des céphalées et une altération de la conscience.
Hormis le patient décédé, deux autres ont vu leur état s'améliorer, mais à 55 jours de suivi, date du dernier examen pour cette étude, l'un a gardé un trouble de la mémoire et l'autre un syndrome cérébelleux résiduel.
Sur le plan radiologique, de manière cohérente avec les signes cliniques et les symptômes, les principales lésions impliquées à l'IRM étaient le pont et l'hippocampe. Parmi les lésions observées figuraient des microhémorragies et des signaux hyperintenses, mais les chercheurs n'ont pas pu déterminer si ces derniers correspondaient à un oedème vasogénique ou cytotoxique.
(NEJM, 3 novembre, vol.375, n°18, p1.717-25)
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