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ALLERGIES: DES RECOMMANDATIONS SUR L'USAGE DE L'ADRÉNALINE POUR RÉDUIRE LE RECOURS AUX URGENCES MAIS L'ACTIVER POUR LES CAS SÉVÈRES
L'incidence de l'anaphylaxie augmente dans le monde, ce qui met à l'épreuve les patients et leur famille ainsi que les systèmes de santé. En cas de réaction allergique survenant à la maison, à l'école, au travail, au restaurant, dans la rue, etc., il faut évaluer rapidement les symptômes pour décider d'injecter de l'adrénaline mais en pratique, peu de patients en reçoivent, ce qui explique la survenue de décès, de réactions biphasiques, de passages aux urgences et d'hospitalisations, rappellent le Dr Timothy Dribin du Cincinnati Children's Hospital Medical Center (Ohio) et ses collègues.
Les patients à risque ou leurs parents doivent recevoir un plan d'action d'urgence pour les aider à évaluer et traiter une anaphylaxie, notamment sur l'(auto-)administration d'adrénaline mais en pratique, ces plans varient et sont parfois mal acceptés. De plus, aucun n'est le fruit d'un consensus d'experts internationaux.
Un groupe de travail de 34 spécialistes de sept pays s’est donc réuni pour proposer des recommandations sur l'usage de l'adrénaline et l'activation des services d'urgence en cas de survenue de réactions allergiques en milieu communautaire.
Ils ont élaboré 24 scénarios cliniques reflétant les différents niveaux de sévérité au sein et entre les systèmes organiques, en tenant compte de neuf variables susceptibles de réduire le seuil de recours à l'adrénaline (par exemple, les antécédents d'asthme) et 12 autres d'activation des services d'urgence.
Selon la méthode Delphi, un consensus s'est dégagé sur 21 scénarios nécessitant le recours à l'adrénaline au cours de la première phase et sur 12 concernant l'activation des services d'urgence. A l'issue de la seconde phase, 15 scénarios modifiés ont été soumis aux experts, qui n'ont finalement que deux scénarios avec un recours recommandé à l'adrénaline.
Utilisation ou non de l'adrénaline en fonction des symptômes
En cas de symptômes muqueux et/ou cutanés et de symptômes gastro-intestinaux légers, l'adrénaline n'est pas requise. Elle l'est en revanche en cas de symptômes muqueux et/ou cutanés modérés, chez des patients ayant des antécédents d'au moins deux doses d'adrénaline pour une réaction anaphylactique ou des antécédents de trouble de l'activation des mastocytes.
En revanche, même avec des symptômes muqueux et/ou cutanés modérés, le fait que le patient ait un asthme ou qu'il soit à plus de 30 minutes de l'hôpital le plus proche n'a pas abouti à recommander de manière consensuelle le recours à l'adrénaline.
Concernant les services d'urgence, il est recommandé de les activer après l'administration d'une première dose d'adrénaline en cas d'atteinte cardiovasculaire ou neurologique sévère, de symptômes cardiovasculaires ou neurologiques légers ou modérés (sensation de malaise imminent, étourdissements, vertiges), d'atteinte respiratoire sévère ou de symptômes respiratoires légers ou modérés.
"Il s'agit des premières recommandations consensuelles visant à aider les patients et leurs aidants à déterminer s'il convient d'administrer de l'adrénaline", concluent les experts, rappelant que jusqu'à présent, cette lacune a conduit à "des conseils incohérents et une variabilité des traitements, notamment une sous-utilisation ou une surutilisation d'adrénaline".
Alors que les plans d'action recommandent tous d'administrer l'adrénaline en cas de doute, ces recommandations donnent des instructions spécifiques à partir de symptômes ou de signes potentiels, seuls ou avec ceux d'autres organes.
Les experts estiment que ces recommandations sont "intuitives et équilibrées afin de réduire le recours excessif aux urgences tout en veillant à ce que les patients présentant des réactions graves fassent appel aux services d'urgence préhospitaliers afin de minimiser le risque d'évolution défavorable".
Ils suggèrent de les intégrer dans "des technologies destinées aux patients", comme des applications mobiles, pour renforcer leur autonomie et celle des aidants, optimiser l'utilisation de l'adrénaline et favoriser un recours approprié aux systèmes de santé.
(JACI, publication en ligne du 10 décembre)
ld/lb/APMnews
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ALLERGIES: DES RECOMMANDATIONS SUR L'USAGE DE L'ADRÉNALINE POUR RÉDUIRE LE RECOURS AUX URGENCES MAIS L'ACTIVER POUR LES CAS SÉVÈRES
L'incidence de l'anaphylaxie augmente dans le monde, ce qui met à l'épreuve les patients et leur famille ainsi que les systèmes de santé. En cas de réaction allergique survenant à la maison, à l'école, au travail, au restaurant, dans la rue, etc., il faut évaluer rapidement les symptômes pour décider d'injecter de l'adrénaline mais en pratique, peu de patients en reçoivent, ce qui explique la survenue de décès, de réactions biphasiques, de passages aux urgences et d'hospitalisations, rappellent le Dr Timothy Dribin du Cincinnati Children's Hospital Medical Center (Ohio) et ses collègues.
Les patients à risque ou leurs parents doivent recevoir un plan d'action d'urgence pour les aider à évaluer et traiter une anaphylaxie, notamment sur l'(auto-)administration d'adrénaline mais en pratique, ces plans varient et sont parfois mal acceptés. De plus, aucun n'est le fruit d'un consensus d'experts internationaux.
Un groupe de travail de 34 spécialistes de sept pays s’est donc réuni pour proposer des recommandations sur l'usage de l'adrénaline et l'activation des services d'urgence en cas de survenue de réactions allergiques en milieu communautaire.
Ils ont élaboré 24 scénarios cliniques reflétant les différents niveaux de sévérité au sein et entre les systèmes organiques, en tenant compte de neuf variables susceptibles de réduire le seuil de recours à l'adrénaline (par exemple, les antécédents d'asthme) et 12 autres d'activation des services d'urgence.
Selon la méthode Delphi, un consensus s'est dégagé sur 21 scénarios nécessitant le recours à l'adrénaline au cours de la première phase et sur 12 concernant l'activation des services d'urgence. A l'issue de la seconde phase, 15 scénarios modifiés ont été soumis aux experts, qui n'ont finalement que deux scénarios avec un recours recommandé à l'adrénaline.
Utilisation ou non de l'adrénaline en fonction des symptômes
En cas de symptômes muqueux et/ou cutanés et de symptômes gastro-intestinaux légers, l'adrénaline n'est pas requise. Elle l'est en revanche en cas de symptômes muqueux et/ou cutanés modérés, chez des patients ayant des antécédents d'au moins deux doses d'adrénaline pour une réaction anaphylactique ou des antécédents de trouble de l'activation des mastocytes.
En revanche, même avec des symptômes muqueux et/ou cutanés modérés, le fait que le patient ait un asthme ou qu'il soit à plus de 30 minutes de l'hôpital le plus proche n'a pas abouti à recommander de manière consensuelle le recours à l'adrénaline.
Concernant les services d'urgence, il est recommandé de les activer après l'administration d'une première dose d'adrénaline en cas d'atteinte cardiovasculaire ou neurologique sévère, de symptômes cardiovasculaires ou neurologiques légers ou modérés (sensation de malaise imminent, étourdissements, vertiges), d'atteinte respiratoire sévère ou de symptômes respiratoires légers ou modérés.
"Il s'agit des premières recommandations consensuelles visant à aider les patients et leurs aidants à déterminer s'il convient d'administrer de l'adrénaline", concluent les experts, rappelant que jusqu'à présent, cette lacune a conduit à "des conseils incohérents et une variabilité des traitements, notamment une sous-utilisation ou une surutilisation d'adrénaline".
Alors que les plans d'action recommandent tous d'administrer l'adrénaline en cas de doute, ces recommandations donnent des instructions spécifiques à partir de symptômes ou de signes potentiels, seuls ou avec ceux d'autres organes.
Les experts estiment que ces recommandations sont "intuitives et équilibrées afin de réduire le recours excessif aux urgences tout en veillant à ce que les patients présentant des réactions graves fassent appel aux services d'urgence préhospitaliers afin de minimiser le risque d'évolution défavorable".
Ils suggèrent de les intégrer dans "des technologies destinées aux patients", comme des applications mobiles, pour renforcer leur autonomie et celle des aidants, optimiser l'utilisation de l'adrénaline et favoriser un recours approprié aux systèmes de santé.
(JACI, publication en ligne du 10 décembre)
ld/lb/APMnews
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