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08/08 2023
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ANNECY: LE FONCTIONNEMENT DU CENTRE 15 IMPACTÉ PAR LE DÉSENGAGEMENT PARTIEL DES MÉDECINS LIBÉRAUX DE LA RÉGULATION DES APPELS

ANNECY, 8 août 2023 (APMnews) - Le fonctionnement du centre 15 à Annecy se voit sensiblement impacté par le désengagement partiel des médecins généralistes de la régulation des appels pour les avis relevant de la médecine générale, a-t-on appris auprès du centre hospitalier d'Annecy Genevois (Change).

Dans un communiqué diffusé lundi, la CGT du Change parle même d'une situation "catastrophique".

"Les créneaux en régulation médecine générale hors permanence des soins (de 8h à 18h) ne sont plus assurés un jour sur deux en moyenne au centre 15. Cette situation est d'autant plus délicate qu'elle se cumule avec la grève des médecins généralistes depuis le 1er juin 2023 ainsi qu'avec la campagne nationale du ministère de la santé, obligeant les usagers à appeler le centre 15 pour valider une prise en charge aux urgences", décrit le syndicat.

Il assure que cette situation conduit à "augmenter dramatiquement l'attente des appelants, entre une et deux heures d'attente". "Beaucoup renoncent, rappellent mais se retrouvent de nouveau dans la file d'attente", ajoute-t-il, affirmant aussi que "le nombre d'appels perdus et non rappelés par le centre 15, faute d'effectifs, explose".

La CGT ajoute que "de nombreux médecins" se sont retirés des créneaux du service d'accès aux soins (SAS).

Elle fait part de son inquiétude pour les assistants de régulation médicale (ARM) qui sont "complètement démunis". "Ces agents, qui sont en première ligne, ont tiré la sonnette d'alarme et ont fait plusieurs fiches d'événements indésirables", affirme l'organisation.

Observant que les ARM qui sont en grève depuis le 3 juillet, dans le cadre d'un mouvement national, sont assignés par le directeur, la CGT demande que le même type de mesure soit appliqué aux médecins libéraux et qu'ils soient donc réquisitionnés.

Contactée par APMnews, la direction du centre hospitalier explique, dans un communiqué, que "le Samu 74 bénéficie depuis juin d'un renfort de la régulation libérale pour les périodes de permanence des soins (soirs et week-end) avec la présence de deux médecins généralistes régulateurs au lieu d'un précédemment".

Il a également "pu renforcer le nombre d'[ARM] pour répondre aux sollicitations du centre 15", grâce là aussi à un "accompagnement de l'ARS [agence régionale de santé]", souligne-t-elle.

Le Samu-centre 15 "est néanmoins confronté à des difficultés dans son organisation au cours des jours ouvrés en journée du fait de l'impact du conflit des médecins généralistes avec la CPAM [caisse primaire d'assurance maladie] et l'ARS au sujet de la rémunération des soins non programmés et de l'organisation du SAS 74 telle que projetée par les médecins libéraux et les hospitaliers du département", confirme la direction du Change.

Cela conduit à ce que "depuis le 1er juin 2023, les médecins libéraux ne participent plus systématiquement à la régulation médicale du centre 15 pour les appels ne relevant pas d'une urgence mais d'une prise en charge en ville".

"Alors qu'il devrait y avoir en journée au moins un médecin généraliste (et parfois deux) en complément des deux médecins régulateurs hospitaliers, il arrive qu'il n'y ait aucun médecin généraliste", souligne la direction.

Elle précise qu'en juillet, sur 20 jours ouvrés, 11 ont été couverts par les médecins libéraux, qu'en août, 9 jours le seront sur 21 et qu'en septembre, 11 jours le seront sur 21.

"Cette situation, si elle n'impacte pas directement la gestion des urgences vitales, a pour conséquence un fonctionnement dégradé du centre 15 pour les avis de médecine générale, avec une bascule d'une partie des appels sur les médecins urgentistes du centre 15 (+235 régulations médicales en juillet par rapport à la même période de 2022) et d'une autre partie vers d'autres réponses en ville auprès des médecins traitants, des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou de structures de soins non programmés", déplore la direction.

Elle reconnaît que cette absence intermittente des médecins libéraux dans la journée, les jours ouvrés, "entraîne une responsabilité supérieure pour les [ARM] au moment de la réorientation des appels relevant de la médecine générale" ainsi qu'une "charge de travail supplémentaire pour les médecins régulateurs hospitaliers qui priorisent toujours l'urgence vitale au conseil médical".

"Cette situation peut se traduire par la manifestation d'une insatisfaction des appelants relevant de la médecine générale quant aux délais de traitement de leur demande", confirme-t-elle.

Un nombre d'appels stable

Interrogée sur les données d'activité, la direction du Change précise que le nombre d'appels reçus au centre 15 est "assez stable", à 38.725 appels en juillet 2023, contre 38.707 appels en juillet 2022.

Interrogée sur le temps de décroché des appels, elle indique qu'il a été, en juillet, "dans 80% des cas inférieur à 30 secondes".

Contactée par APMnews, l'ARS a précisé, concernant les événements indésirables évoqués par le syndicat, qu'elle avait réceptionné des signalements en 2022 qui ont été traités, mais qu'elle n'en a pas eus depuis plusieurs mois concernant le Samu.

La direction du Change assure aussi pour sa part que "les urgences hospitalières [sont] assurées comme en juillet 2022", la régulation de l'accès aux urgences du département par le centre 15 ne débutant qu'à partir de 18 heures jusqu'à 8 heures le lendemain (cf dépêche du 29/06/2023 à 16:17).

Cette dernière situation est également dénoncée par la CGT du Change qui souligne avoir connaissance de plusieurs cas de patients qui ont été déboutés à l'accueil mais n'ont pas eu pour autant de réponse à travers le 15 ou ont eu des temps d'attente très longs.

san/ab/APMnews

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ANNECY, 8 août 2023 (APMnews) - Le fonctionnement du centre 15 à Annecy se voit sensiblement impacté par le désengagement partiel des médecins généralistes de la régulation des appels pour les avis relevant de la médecine générale, a-t-on appris auprès du centre hospitalier d'Annecy Genevois (Change).

Dans un communiqué diffusé lundi, la CGT du Change parle même d'une situation "catastrophique".

"Les créneaux en régulation médecine générale hors permanence des soins (de 8h à 18h) ne sont plus assurés un jour sur deux en moyenne au centre 15. Cette situation est d'autant plus délicate qu'elle se cumule avec la grève des médecins généralistes depuis le 1er juin 2023 ainsi qu'avec la campagne nationale du ministère de la santé, obligeant les usagers à appeler le centre 15 pour valider une prise en charge aux urgences", décrit le syndicat.

Il assure que cette situation conduit à "augmenter dramatiquement l'attente des appelants, entre une et deux heures d'attente". "Beaucoup renoncent, rappellent mais se retrouvent de nouveau dans la file d'attente", ajoute-t-il, affirmant aussi que "le nombre d'appels perdus et non rappelés par le centre 15, faute d'effectifs, explose".

La CGT ajoute que "de nombreux médecins" se sont retirés des créneaux du service d'accès aux soins (SAS).

Elle fait part de son inquiétude pour les assistants de régulation médicale (ARM) qui sont "complètement démunis". "Ces agents, qui sont en première ligne, ont tiré la sonnette d'alarme et ont fait plusieurs fiches d'événements indésirables", affirme l'organisation.

Observant que les ARM qui sont en grève depuis le 3 juillet, dans le cadre d'un mouvement national, sont assignés par le directeur, la CGT demande que le même type de mesure soit appliqué aux médecins libéraux et qu'ils soient donc réquisitionnés.

Contactée par APMnews, la direction du centre hospitalier explique, dans un communiqué, que "le Samu 74 bénéficie depuis juin d'un renfort de la régulation libérale pour les périodes de permanence des soins (soirs et week-end) avec la présence de deux médecins généralistes régulateurs au lieu d'un précédemment".

Il a également "pu renforcer le nombre d'[ARM] pour répondre aux sollicitations du centre 15", grâce là aussi à un "accompagnement de l'ARS [agence régionale de santé]", souligne-t-elle.

Le Samu-centre 15 "est néanmoins confronté à des difficultés dans son organisation au cours des jours ouvrés en journée du fait de l'impact du conflit des médecins généralistes avec la CPAM [caisse primaire d'assurance maladie] et l'ARS au sujet de la rémunération des soins non programmés et de l'organisation du SAS 74 telle que projetée par les médecins libéraux et les hospitaliers du département", confirme la direction du Change.

Cela conduit à ce que "depuis le 1er juin 2023, les médecins libéraux ne participent plus systématiquement à la régulation médicale du centre 15 pour les appels ne relevant pas d'une urgence mais d'une prise en charge en ville".

"Alors qu'il devrait y avoir en journée au moins un médecin généraliste (et parfois deux) en complément des deux médecins régulateurs hospitaliers, il arrive qu'il n'y ait aucun médecin généraliste", souligne la direction.

Elle précise qu'en juillet, sur 20 jours ouvrés, 11 ont été couverts par les médecins libéraux, qu'en août, 9 jours le seront sur 21 et qu'en septembre, 11 jours le seront sur 21.

"Cette situation, si elle n'impacte pas directement la gestion des urgences vitales, a pour conséquence un fonctionnement dégradé du centre 15 pour les avis de médecine générale, avec une bascule d'une partie des appels sur les médecins urgentistes du centre 15 (+235 régulations médicales en juillet par rapport à la même période de 2022) et d'une autre partie vers d'autres réponses en ville auprès des médecins traitants, des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou de structures de soins non programmés", déplore la direction.

Elle reconnaît que cette absence intermittente des médecins libéraux dans la journée, les jours ouvrés, "entraîne une responsabilité supérieure pour les [ARM] au moment de la réorientation des appels relevant de la médecine générale" ainsi qu'une "charge de travail supplémentaire pour les médecins régulateurs hospitaliers qui priorisent toujours l'urgence vitale au conseil médical".

"Cette situation peut se traduire par la manifestation d'une insatisfaction des appelants relevant de la médecine générale quant aux délais de traitement de leur demande", confirme-t-elle.

Un nombre d'appels stable

Interrogée sur les données d'activité, la direction du Change précise que le nombre d'appels reçus au centre 15 est "assez stable", à 38.725 appels en juillet 2023, contre 38.707 appels en juillet 2022.

Interrogée sur le temps de décroché des appels, elle indique qu'il a été, en juillet, "dans 80% des cas inférieur à 30 secondes".

Contactée par APMnews, l'ARS a précisé, concernant les événements indésirables évoqués par le syndicat, qu'elle avait réceptionné des signalements en 2022 qui ont été traités, mais qu'elle n'en a pas eus depuis plusieurs mois concernant le Samu.

La direction du Change assure aussi pour sa part que "les urgences hospitalières [sont] assurées comme en juillet 2022", la régulation de l'accès aux urgences du département par le centre 15 ne débutant qu'à partir de 18 heures jusqu'à 8 heures le lendemain (cf dépêche du 29/06/2023 à 16:17).

Cette dernière situation est également dénoncée par la CGT du Change qui souligne avoir connaissance de plusieurs cas de patients qui ont été déboutés à l'accueil mais n'ont pas eu pour autant de réponse à travers le 15 ou ont eu des temps d'attente très longs.

san/ab/APMnews

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