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ANTALGIQUES OPIOÏDES: LA HAS RECOMMANDE AUX POUVOIRS PUBLICS "UN ACCÈS FACILITÉ" À L'ANTIDOTE NALOXONE
Avec ces recommandations, la HAS a pour objectif de prévenir la crise sanitaire liée à la surconsommation d'opioïdes observée en Amérique du Nord "en favorisant leur bon usage", indique-t-elle dans un communiqué. Dans ce document de quelque 70 pages, elle expose "les stratégies thérapeutiques précises et encadrées qui doivent permettre d'éviter tout risque de mésusage et par conséquent d'addiction chez un patient".
L'enjeu est de "sécuriser l'usage des opioïdes sans en restreindre l'accès pour les patients qui en ont besoin", dans un contexte de vieillissement de la population et d'augmentation des maladies chroniques qui favorise la multiplication des symptômes douloureux.
Visant à promouvoir le bon usage des opioïdes antalgiques, ces recommandations font le point sur chaque situation douloureuse dans laquelle les opioïdes sont indiqués, y compris si le patient présente une dépendance à ces substances, comme la douleur aiguë, la douleur chronique non cancéreuse ou la douleur chez la femme enceinte ou allaitante, et précisent les bonnes pratiques en matière d'indications, d'instauration du traitement, de suivi et d'arrêt, de modalités d'utilisation, de durée de la prescription, d'effets indésirables et surdosages ainsi que d'informations délivrées aux patients.
Elles ont aussi pour objectif de "réduire le nombre de surdoses" et pour cela, abordent la prévention et la prise en charge d'un trouble de l'usage des opioïdes et des surdoses d'opioïdes, avec un focus sur le recours à la naloxone pour lequel la HAS actualise ses recommandations, s'adressant également aux pouvoirs publics.
"La valorisation d'un temps dédié à la première consultation est recommandée pour garantir une évaluation initiale optimale, dans la perspective, à moyen et long terme, de la prévention du risque de trouble de l'usage et de surdose aux opioïdes chez le patient", préconise-t-elle.
Pour les médecins, il s'agit d'"évaluer systématiquement la pertinence d'une prescription et d'une dispensation de naloxone, sous forme prête à l'emploi, lors de la prescription d'un opioïde, notamment en cas de situations de vulnérabilité (événement de vie, sortie d'hospitalisation, d'incarcération, etc.), pour permettre de traiter en urgence, le cas échéant, un surdosage aux opioïdes avec risque vital y compris par un tiers, en dehors d'un contexte de soin".
Afin de favoriser l'usage de la naloxone, il convient de mettre en place "un accès facilité et anonymisé sans prescription ni avance de frais en pharmacie d'officine de toutes les formes de naloxone [qui] permettrait de faciliter sa diffusion et son utilisation".
Comme les forces de l'ordre et de secours (sapeurs-pompiers, ambulanciers) sont susceptibles d'intervenir les premiers sur site, la HAS recommande également qu'"elles aient un accès facilité et soient formées à l'administration de la naloxone, dans l'attente d'une prise en charge par une structure médicalisée".
Concernant les patients suivant un traitement de substitution des opiacés (TSO), elle appuie la nécessité d'une mise à disposition d'autres traitements pour les patients en échec de buprénorphine ou de méthadone ou les tolérant mal. Elle rappelle qu'un comité scientifique temporaire (CST) sur la "sécurisation de l'utilisation de la morphine chez les usagers d'opioïdes dans le cadre de leur dépendance" a été mis en place au sein de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en novembre 2021 afin de formuler des propositions (cf dépêche du 09/11/2021 à 10:21).
Enfin, elle préconise aux pouvoirs publics d'organiser "un suivi addictologique […] avant la sortie d'incarcération de tout détenu" suivi par une unité sanitaire en milieu pénitentiaire (USMP, ex-unités de consultation et de soins ambulatoires ou Ucsa) de l'établissement pénitentiaire dans le cadre de son TSO.
Ces recommandations concernent les patients âgés de plus de 15 ans, traités par antalgiques opioïdes, et s'adressent à tous les professionnels amenés à prendre en charge ces patients, qu'ils présentent ou non un trouble de l'usage d'opioïdes, exerçant en ville, en milieu hospitalier, en établissements médico-sociaux ou en milieu pénitentiaire.
Outre le texte des recommandations et son argumentaire, la HAS diffuse neuf fiches pratiques et quatre arbres décisionnels pour la prise en charge.
ld/ab/APMnews
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ANTALGIQUES OPIOÏDES: LA HAS RECOMMANDE AUX POUVOIRS PUBLICS "UN ACCÈS FACILITÉ" À L'ANTIDOTE NALOXONE
Avec ces recommandations, la HAS a pour objectif de prévenir la crise sanitaire liée à la surconsommation d'opioïdes observée en Amérique du Nord "en favorisant leur bon usage", indique-t-elle dans un communiqué. Dans ce document de quelque 70 pages, elle expose "les stratégies thérapeutiques précises et encadrées qui doivent permettre d'éviter tout risque de mésusage et par conséquent d'addiction chez un patient".
L'enjeu est de "sécuriser l'usage des opioïdes sans en restreindre l'accès pour les patients qui en ont besoin", dans un contexte de vieillissement de la population et d'augmentation des maladies chroniques qui favorise la multiplication des symptômes douloureux.
Visant à promouvoir le bon usage des opioïdes antalgiques, ces recommandations font le point sur chaque situation douloureuse dans laquelle les opioïdes sont indiqués, y compris si le patient présente une dépendance à ces substances, comme la douleur aiguë, la douleur chronique non cancéreuse ou la douleur chez la femme enceinte ou allaitante, et précisent les bonnes pratiques en matière d'indications, d'instauration du traitement, de suivi et d'arrêt, de modalités d'utilisation, de durée de la prescription, d'effets indésirables et surdosages ainsi que d'informations délivrées aux patients.
Elles ont aussi pour objectif de "réduire le nombre de surdoses" et pour cela, abordent la prévention et la prise en charge d'un trouble de l'usage des opioïdes et des surdoses d'opioïdes, avec un focus sur le recours à la naloxone pour lequel la HAS actualise ses recommandations, s'adressant également aux pouvoirs publics.
"La valorisation d'un temps dédié à la première consultation est recommandée pour garantir une évaluation initiale optimale, dans la perspective, à moyen et long terme, de la prévention du risque de trouble de l'usage et de surdose aux opioïdes chez le patient", préconise-t-elle.
Pour les médecins, il s'agit d'"évaluer systématiquement la pertinence d'une prescription et d'une dispensation de naloxone, sous forme prête à l'emploi, lors de la prescription d'un opioïde, notamment en cas de situations de vulnérabilité (événement de vie, sortie d'hospitalisation, d'incarcération, etc.), pour permettre de traiter en urgence, le cas échéant, un surdosage aux opioïdes avec risque vital y compris par un tiers, en dehors d'un contexte de soin".
Afin de favoriser l'usage de la naloxone, il convient de mettre en place "un accès facilité et anonymisé sans prescription ni avance de frais en pharmacie d'officine de toutes les formes de naloxone [qui] permettrait de faciliter sa diffusion et son utilisation".
Comme les forces de l'ordre et de secours (sapeurs-pompiers, ambulanciers) sont susceptibles d'intervenir les premiers sur site, la HAS recommande également qu'"elles aient un accès facilité et soient formées à l'administration de la naloxone, dans l'attente d'une prise en charge par une structure médicalisée".
Concernant les patients suivant un traitement de substitution des opiacés (TSO), elle appuie la nécessité d'une mise à disposition d'autres traitements pour les patients en échec de buprénorphine ou de méthadone ou les tolérant mal. Elle rappelle qu'un comité scientifique temporaire (CST) sur la "sécurisation de l'utilisation de la morphine chez les usagers d'opioïdes dans le cadre de leur dépendance" a été mis en place au sein de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en novembre 2021 afin de formuler des propositions (cf dépêche du 09/11/2021 à 10:21).
Enfin, elle préconise aux pouvoirs publics d'organiser "un suivi addictologique […] avant la sortie d'incarcération de tout détenu" suivi par une unité sanitaire en milieu pénitentiaire (USMP, ex-unités de consultation et de soins ambulatoires ou Ucsa) de l'établissement pénitentiaire dans le cadre de son TSO.
Ces recommandations concernent les patients âgés de plus de 15 ans, traités par antalgiques opioïdes, et s'adressent à tous les professionnels amenés à prendre en charge ces patients, qu'ils présentent ou non un trouble de l'usage d'opioïdes, exerçant en ville, en milieu hospitalier, en établissements médico-sociaux ou en milieu pénitentiaire.
Outre le texte des recommandations et son argumentaire, la HAS diffuse neuf fiches pratiques et quatre arbres décisionnels pour la prise en charge.
ld/ab/APMnews