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30/01 2019
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AP-HM: DÉFICIT EN LÉGÈRE HAUSSE MALGRÉ UNE ACTIVITÉ EN AUGMENTATION

(Par Sylvain LABAUNE)

MARSEILLE, 30 janvier 2019 (APMnews) - Le résultat financier pour 2018 de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) s'est "légèrement dégradé" malgré une progression de l'activité de l'ordre de 1% à 2%, a annoncé mercredi son directeur général, Jean-Olivier Arnaud, lors d'un point presse.

Le déficit de compte principal (avec aides) devrait se situer, selon les prévisions, entre 18 et 20 millions d'euros sur un budget de 1,3 milliard d'euros (soit environ 1,5% des produits). Le déficit principal structurel (sans aides) devrait être proche des 40 M€.

En 2017, l'institution avait enregistré un déficit principal (avec aides) de 12,9 M€ et de 32,1 M€ (sans aides) (cf dépêche du 29/06/2018 à 18:10).

"L'année 2018 montre que l'AP-HM a tenu ses engagements en matière de dépenses [...] bien que notre résultat financier soit légèrement dégradé. Les recettes comme les dépenses sont stables", conformément à l'engagement pris dans le contrat de retour à l'équilibre financier (Cref) de 2015 et 2016 (cf dépêche du 12/01/2018 à 13:22), a assuré Jean-Olivier Arnaud.

"Malgré nos efforts de limitation des volumes et des consommations, notamment sur les dépenses de personnel, notre activité [en progression globale de 1 à 2%] n'a pas été suffisante pour compenser les difficultés liées aux tarifs et au transfert vers l'ambulatoire", a-t-il poursuivi.

Le directeur général a indiqué qu'en 2018 l'institution avait notamment comptabilisé 120.000 séjours, 1 million de consultations externes, 30.000 à 35.000 séances en dialyse et radiothérapie. La file active a représenté 470.000 personnes.

Un plan de modernisation "extrêmement ambitieux"

Concernant le plan de modernisation, qui prévoit 300 M€ d'opérations immobilières d'ici à 2025 (cf dépêche du 07/12/2018 à 13:07), Jean-Olivier Arnaud a indiqué que les "premières épreuves" sont terminées et vont être présentées "dans les semaines qui viennent" à l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

"Le plan de modernisation arrive à son terme dans sa préparation. Nous avons répondu à toutes les questions qui nous ont été posées, principalement sur l'organisation architecturale, les capacités d'hospitalisation, la réorganisation et sur notre trajectoire financière pour faire face aux obligations qui en découlent."

Si l'ARS valide le dossier élaboré par l'AP-HM, elle le fera parvenir au ministère des solidarités et de la santé pour "différentes expertises". Le directeur général a indiqué que la décision finale devrait être donnée "d'ici le printemps ou au plus tard à l'automne".

"Nous attendons toujours un financement de l'Etat à hauteur de 50%, ce qui irait au-delà de la pratique habituelle qui est plutôt de financer à hauteur de 30%. Il ne s'agit pas d'un engagement définitif, mais il y a des éventualités fortes d'obtenir 50%, d'autant plus si les collectivités locales nous accompagnent dans cet effort", a-t-il déclaré.

La région Paca, le département des Bouches-du-Rhône ainsi que la mairie de Marseille se sont engagés à contribuer au plan de modernisation, "dans des proportions à mettre au regard de leurs capacités financières", a-t-il annoncé.

Jean-Olivier Arnaud a souligné que le plan de modernisation, "extrêmement ambitieux", prévoyait notamment:

  • 178.000 m² de travaux
  • la rénovation de plus de 1.000 chambres "en reconsidérant tout le confort"
  • la réfection de "l'ensemble des circuits de protection contre l'incendie et probablement l'isolation thermique"
  • la réfection de "toutes les façades et de l'ensemble des ouvertures"
  • la rénovation de "l'ensemble des appareils élévateurs (ascenseurs, portes malades, etc.)
  • la rénovation de 16 plateaux de soins externes dans les hôpitaux de la Timone, Nord et Conception
  • la rénovation de 5 unités de chirurgie ambulatoire et de 9 unités de médecine ambulatoire

24 hectares de cessions immobilières

Le plan de modernisation doit par ailleurs aboutir à la construction d'une nouvelle maternité adossée à l'hôpital pédiatrique de la Timone, avec transfert de celle située à la Conception, la création d'un bâtiment pour le Samu, la modernisation de l’ensemble des unités de prise en charge, la création d'unités de soins de 25 lits environ, la création d’unités médicales et chirurgicales ambulatoires, la centralisation des consultations médico-techniques au sein de plateformes, rappelle-t-on.

Le comité interministériel de performance et de modernisation de l'offre de soins (Copermo), qui a jugé le plan "éligible" début 2018, a émis plusieurs recommandations en vue de la validation définitive. Parmi elles, la thématisation de l'offre de soins, avec le regroupement de la réanimation pédiatrique, de l’ensemble des activités digestives (à l’exception des activités d’urgences à l’hôpital Nord), de l’urgence psychiatrique avec l’urgence générale à la Timone, celui de l’ORL à la Conception, celui des activités maxillo-faciales à la Conception, et celui des activités d’hospitalisation et de chirurgie ophtalmologique à l’hôpital Nord (cf dépêche du 01/02/2018 à 18:16).

Concernant la recommandation de transférer certaines activités de court séjour présentes à l'hôpital Sainte-Marguerite, Jean-Olivier Arnaud a confirmé mercredi à APMnews que cette opération ne pourra se faire qu'en fin du plan de modernisation du fait du calendrier des chantiers (en 2025) et de la réticence des collectivités territoriales (cf dépêche du 24/04/2018 à 15:23).

Concernant la recommandation sur les cessions immobilières, dont le montant des recettes est estimé à 80 M€, le directeur général adjoint Arnaud Vanneste a précisé qu'elles porteront sur un périmètre de 24 hectares répartis entre l'hôpital Salvator et l'hôpital Sainte-Marguerite (13,2 hectares). Au total, les cessions devraient atteindre 95.000 m² de surface plancher.

Réduction capacitaire de 230 lits

Le projet de modernisation prévoit par ailleurs une révision à la baisse des capacités en lits et un ajustement des effectifs, dans le cadre des recommandations du Copermo et du Cref.

"L'effort demandé par l'Etat correspond à 230 lits", a précisé Jean-Olivier Arnaud. Pour parvenir à cet objectif, "nous sommes en train de réviser précisément les maquettes de fonctionnement des équipes pour savoir exactement combien il faut d'infirmières ou d'aides-soignantes pour 25 lits, par exemple".

Mais au terme de cette restructuration, "le nombre d'emplois publics en 2025 ne sera globalement pas très loin de ce qu'il est aujourd'hui, compte tenu de l'augmentation d'activité et de la modification du périmètre", a-t-il assuré. Il souligne que la réduction des capacités permettra de "réaliser des gains d'efficience économique dans les différents services", dans un contexte de transfert de l'offre vers l'ambulatoire et d'évolutions des modes de prises en charge.

"Il n'y aura pas de licenciements à l'AP-HM", a-t-il insisté.

syl/fbk/APMnews

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AP-HM: DÉFICIT EN LÉGÈRE HAUSSE MALGRÉ UNE ACTIVITÉ EN AUGMENTATION

(Par Sylvain LABAUNE)

MARSEILLE, 30 janvier 2019 (APMnews) - Le résultat financier pour 2018 de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) s'est "légèrement dégradé" malgré une progression de l'activité de l'ordre de 1% à 2%, a annoncé mercredi son directeur général, Jean-Olivier Arnaud, lors d'un point presse.

Le déficit de compte principal (avec aides) devrait se situer, selon les prévisions, entre 18 et 20 millions d'euros sur un budget de 1,3 milliard d'euros (soit environ 1,5% des produits). Le déficit principal structurel (sans aides) devrait être proche des 40 M€.

En 2017, l'institution avait enregistré un déficit principal (avec aides) de 12,9 M€ et de 32,1 M€ (sans aides) (cf dépêche du 29/06/2018 à 18:10).

"L'année 2018 montre que l'AP-HM a tenu ses engagements en matière de dépenses [...] bien que notre résultat financier soit légèrement dégradé. Les recettes comme les dépenses sont stables", conformément à l'engagement pris dans le contrat de retour à l'équilibre financier (Cref) de 2015 et 2016 (cf dépêche du 12/01/2018 à 13:22), a assuré Jean-Olivier Arnaud.

"Malgré nos efforts de limitation des volumes et des consommations, notamment sur les dépenses de personnel, notre activité [en progression globale de 1 à 2%] n'a pas été suffisante pour compenser les difficultés liées aux tarifs et au transfert vers l'ambulatoire", a-t-il poursuivi.

Le directeur général a indiqué qu'en 2018 l'institution avait notamment comptabilisé 120.000 séjours, 1 million de consultations externes, 30.000 à 35.000 séances en dialyse et radiothérapie. La file active a représenté 470.000 personnes.

Un plan de modernisation "extrêmement ambitieux"

Concernant le plan de modernisation, qui prévoit 300 M€ d'opérations immobilières d'ici à 2025 (cf dépêche du 07/12/2018 à 13:07), Jean-Olivier Arnaud a indiqué que les "premières épreuves" sont terminées et vont être présentées "dans les semaines qui viennent" à l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

"Le plan de modernisation arrive à son terme dans sa préparation. Nous avons répondu à toutes les questions qui nous ont été posées, principalement sur l'organisation architecturale, les capacités d'hospitalisation, la réorganisation et sur notre trajectoire financière pour faire face aux obligations qui en découlent."

Si l'ARS valide le dossier élaboré par l'AP-HM, elle le fera parvenir au ministère des solidarités et de la santé pour "différentes expertises". Le directeur général a indiqué que la décision finale devrait être donnée "d'ici le printemps ou au plus tard à l'automne".

"Nous attendons toujours un financement de l'Etat à hauteur de 50%, ce qui irait au-delà de la pratique habituelle qui est plutôt de financer à hauteur de 30%. Il ne s'agit pas d'un engagement définitif, mais il y a des éventualités fortes d'obtenir 50%, d'autant plus si les collectivités locales nous accompagnent dans cet effort", a-t-il déclaré.

La région Paca, le département des Bouches-du-Rhône ainsi que la mairie de Marseille se sont engagés à contribuer au plan de modernisation, "dans des proportions à mettre au regard de leurs capacités financières", a-t-il annoncé.

Jean-Olivier Arnaud a souligné que le plan de modernisation, "extrêmement ambitieux", prévoyait notamment:

  • 178.000 m² de travaux
  • la rénovation de plus de 1.000 chambres "en reconsidérant tout le confort"
  • la réfection de "l'ensemble des circuits de protection contre l'incendie et probablement l'isolation thermique"
  • la réfection de "toutes les façades et de l'ensemble des ouvertures"
  • la rénovation de "l'ensemble des appareils élévateurs (ascenseurs, portes malades, etc.)
  • la rénovation de 16 plateaux de soins externes dans les hôpitaux de la Timone, Nord et Conception
  • la rénovation de 5 unités de chirurgie ambulatoire et de 9 unités de médecine ambulatoire

24 hectares de cessions immobilières

Le plan de modernisation doit par ailleurs aboutir à la construction d'une nouvelle maternité adossée à l'hôpital pédiatrique de la Timone, avec transfert de celle située à la Conception, la création d'un bâtiment pour le Samu, la modernisation de l’ensemble des unités de prise en charge, la création d'unités de soins de 25 lits environ, la création d’unités médicales et chirurgicales ambulatoires, la centralisation des consultations médico-techniques au sein de plateformes, rappelle-t-on.

Le comité interministériel de performance et de modernisation de l'offre de soins (Copermo), qui a jugé le plan "éligible" début 2018, a émis plusieurs recommandations en vue de la validation définitive. Parmi elles, la thématisation de l'offre de soins, avec le regroupement de la réanimation pédiatrique, de l’ensemble des activités digestives (à l’exception des activités d’urgences à l’hôpital Nord), de l’urgence psychiatrique avec l’urgence générale à la Timone, celui de l’ORL à la Conception, celui des activités maxillo-faciales à la Conception, et celui des activités d’hospitalisation et de chirurgie ophtalmologique à l’hôpital Nord (cf dépêche du 01/02/2018 à 18:16).

Concernant la recommandation de transférer certaines activités de court séjour présentes à l'hôpital Sainte-Marguerite, Jean-Olivier Arnaud a confirmé mercredi à APMnews que cette opération ne pourra se faire qu'en fin du plan de modernisation du fait du calendrier des chantiers (en 2025) et de la réticence des collectivités territoriales (cf dépêche du 24/04/2018 à 15:23).

Concernant la recommandation sur les cessions immobilières, dont le montant des recettes est estimé à 80 M€, le directeur général adjoint Arnaud Vanneste a précisé qu'elles porteront sur un périmètre de 24 hectares répartis entre l'hôpital Salvator et l'hôpital Sainte-Marguerite (13,2 hectares). Au total, les cessions devraient atteindre 95.000 m² de surface plancher.

Réduction capacitaire de 230 lits

Le projet de modernisation prévoit par ailleurs une révision à la baisse des capacités en lits et un ajustement des effectifs, dans le cadre des recommandations du Copermo et du Cref.

"L'effort demandé par l'Etat correspond à 230 lits", a précisé Jean-Olivier Arnaud. Pour parvenir à cet objectif, "nous sommes en train de réviser précisément les maquettes de fonctionnement des équipes pour savoir exactement combien il faut d'infirmières ou d'aides-soignantes pour 25 lits, par exemple".

Mais au terme de cette restructuration, "le nombre d'emplois publics en 2025 ne sera globalement pas très loin de ce qu'il est aujourd'hui, compte tenu de l'augmentation d'activité et de la modification du périmètre", a-t-il assuré. Il souligne que la réduction des capacités permettra de "réaliser des gains d'efficience économique dans les différents services", dans un contexte de transfert de l'offre vers l'ambulatoire et d'évolutions des modes de prises en charge.

"Il n'y aura pas de licenciements à l'AP-HM", a-t-il insisté.

syl/fbk/APMnews

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