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AP-HP: MOINS DE STRESS, UN TEMPS EN "DOUBLE ÉQUIPE" ET PLUS D'EFFICACITÉ POUR UN SCHÉMA EN 8H45 PAR JOUR
PARIS, 6 mai 2025 (APMnews) - La mise en place d'un schéma horaire adapté, en 8h45 par jour au lieu de 7h36, dans une partie du service de médecine interne de l'hôpital Saint-Antoine (Paris, AP-HP), permet de réduire le stress des équipes soignantes, d'avoir un temps en "double équipe" et de gagner en efficacité, ont estimé mardi plusieurs membres de l'équipe, à l'occasion d'une visite de l'établissement par le ministre de l'action publique, de la fonction publique et de la simplification, Laurent Marcangeli.
Après avoir participé à une table ronde avec des soignants des urgences sur les violences subies par les professionnels (cf dépêche du 06/05/2025 à 18:20), le ministre a assisté à un bilan du service de médecine interne sur ce nouveau schéma horaire.
Le chantier sur l'organisation horaire a été lancé à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) dans le cadre du plan d'action "30 leviers pour agir ensemble", annoncé par Nicolas Revel en décembre 2022 pour restaurer l'attractivité et la santé financière de l'AP-HP (cf dépêche du 13/12/2022 à 19:21).
Un appel à projets a été lancé début 2023 pour accompagner 40 services souhaitant se lancer dans des "schémas alternatifs" à ceux existants, avec la perspective d'une évaluation à six mois, puis un an. En mai 2023, l'AP-HP avait fait état d'une quarantaine de services retenus pour lancer des expérimentations et du lancement d'un nouvel appel à projets (cf dépêche du 26/05/2023 à 19:09).
A ce jour, une cinquantaine de services ont souhaité entrer dans l'expérimentation et 37 l'ont réellement engagée, a relaté à APMnews Laetitia Buffet, directrice générale adjointe de l'AP-HP. Il s'agit essentiellement d'un passage en 8h45 mais également pour certains services d'un schéma en 12 heures pour l'équipe de jour et 10 heures pour l'équipe de nuit, a-t-elle noté.
A Saint-Antoine, le service de médecine interne a décidé de passer en 8h45. D'autres parties de ce service sont en 7h36 ou 12 heures.
Il y a toujours quatre infirmières et quatre aides-soignantes le matin ainsi que l'après-midi mais leurs horaires se chevauchent, permettant d'avoir la présence d'une "double équipe" entre 12h30 et 15h25.
Parmi les avantages de cette double équipe, elle a évoqué "une décharge mentale", une meilleure planification des soins, des transmissions beaucoup plus longues et plus fluides et davantage de temps pour évaluer les stagiaires.
Cela facilite aussi les travaux de groupe et l'organisation de réunions d'équipe ainsi qu'une fois par semaine de staffs avec des médecins.
Ce schéma permet aux soignants d'avoir deux repos consécutifs tous les 15 jours, a également observé Françoise Cuillier.
Pour elle, ce schéma provoque moins de stress et moins de fatigue.
Une infirmière a observé que cette organisation permettait de simplifier certains soins en les faisant à plusieurs. Elle apprécie également le fait de faire plus régulièrement des staffs avec les médecins pour bien comprendre les soins et de réaliser des travaux de groupe sur son temps de travail et non sur son temps personnel.
Pour Florence Boudvillain, cadre supérieure, ce schéma permet de mieux accueillir les patients arrivant dans le service.
Outre le bien-être des soignants, un médecin du service a mis en avant un gain en matière d'efficacité et de sécurité des soins, car certains soins peuvent requérir plus de temps de surveillance et de présence de l'infirmière auprès du patient et sont donc facilités par ce temps en double équipe.
La nouvelle organisation a nécessité d'augmenter les effectifs de jour de deux équivalents temps plein (ETP) d'infirmier et de deux ETP d'aide-soignant, portant les effectifs à 16 ETP d'infirmier et 16 ETP d'aide-soignant.
L'évaluation montre la satisfaction des équipes au niveau qualitatif, a rapporté Laetitia Buffet lors de la table ronde.
Du point de vue quantitatif, une baisse du turn-over a également été relevée. L'absentéisme et les accidents du travail sont aussi étudiés.
"Pour l'instant, le bilan est positif. Le sujet qu'on a devant nous, c'est plutôt de voir quelle est la phase d'après" et si d'autres services veulent adopter ce schéma… sachant qu'il demande plus de personnel, ce qui n'est "pas simple à déployer à grande échelle", dans un contexte de tension sur les effectifs, a nuancé la directrice générale adjointe.
Label "service apprenant" pour les urgences
La visite du ministre a commencé par le dévoilement de la plaque donnant le label "service apprenant" au service des urgences de l'hôpital Saint-Antoine.
Ce label, qui existe depuis environ un an, est décerné aux services s'engageant sur un temps de formation interne régulier de 52 heures environ par professionnel par an et doit être renouvelé tous les quatre ans, a expliqué à APMnews le directeur des soins des hôpitaux Saint-Antoine et Rothschild, Patrick Labourot.
La procédure passe par une auto-évaluation par rapport au respect d'un cahier des charges par le chef du service et les cadres, une vérification de ces éléments par un questionnaire envoyé aux soignants de l'équipe et un audit par le siège de l'AP-HP.
Une commission se réunit tous les mois pour décerner ces labels au sein du CHU francilien.
Une cadre de santé des urgences, arrivée en septembre, a souligné que le service était déjà dans une dynamique qui "méritait d'être récompensée".
Interrogé en marge du déplacement, le directeur de l'attractivité, du pilotage ressources humaines (RH) et du développement des compétences au sein de la direction des ressources humaines de l'AP-HP, Florian Taysse, a précisé que 34 services du CHU francilien avaient reçu le label et que 240 étaient engagés dans la démarche, sur les 800 que compte l'AP-HP.
Lors de son déplacement, le ministre était accompagné du député de Paris David Amiel (Ensemble pour la République), auteur du rapport "Loger les travailleurs des services publics", remis au gouvernement en avril 2024. David Amiel est à l'initiative d'une proposition de loi visant à améliorer l'accès au logement des travailleurs des services publics, que Laurent Marcangeli soutient.
cb/nc/APMnews
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AP-HP: MOINS DE STRESS, UN TEMPS EN "DOUBLE ÉQUIPE" ET PLUS D'EFFICACITÉ POUR UN SCHÉMA EN 8H45 PAR JOUR
PARIS, 6 mai 2025 (APMnews) - La mise en place d'un schéma horaire adapté, en 8h45 par jour au lieu de 7h36, dans une partie du service de médecine interne de l'hôpital Saint-Antoine (Paris, AP-HP), permet de réduire le stress des équipes soignantes, d'avoir un temps en "double équipe" et de gagner en efficacité, ont estimé mardi plusieurs membres de l'équipe, à l'occasion d'une visite de l'établissement par le ministre de l'action publique, de la fonction publique et de la simplification, Laurent Marcangeli.
Après avoir participé à une table ronde avec des soignants des urgences sur les violences subies par les professionnels (cf dépêche du 06/05/2025 à 18:20), le ministre a assisté à un bilan du service de médecine interne sur ce nouveau schéma horaire.
Le chantier sur l'organisation horaire a été lancé à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) dans le cadre du plan d'action "30 leviers pour agir ensemble", annoncé par Nicolas Revel en décembre 2022 pour restaurer l'attractivité et la santé financière de l'AP-HP (cf dépêche du 13/12/2022 à 19:21).
Un appel à projets a été lancé début 2023 pour accompagner 40 services souhaitant se lancer dans des "schémas alternatifs" à ceux existants, avec la perspective d'une évaluation à six mois, puis un an. En mai 2023, l'AP-HP avait fait état d'une quarantaine de services retenus pour lancer des expérimentations et du lancement d'un nouvel appel à projets (cf dépêche du 26/05/2023 à 19:09).
A ce jour, une cinquantaine de services ont souhaité entrer dans l'expérimentation et 37 l'ont réellement engagée, a relaté à APMnews Laetitia Buffet, directrice générale adjointe de l'AP-HP. Il s'agit essentiellement d'un passage en 8h45 mais également pour certains services d'un schéma en 12 heures pour l'équipe de jour et 10 heures pour l'équipe de nuit, a-t-elle noté.
A Saint-Antoine, le service de médecine interne a décidé de passer en 8h45. D'autres parties de ce service sont en 7h36 ou 12 heures.
Il y a toujours quatre infirmières et quatre aides-soignantes le matin ainsi que l'après-midi mais leurs horaires se chevauchent, permettant d'avoir la présence d'une "double équipe" entre 12h30 et 15h25.
Parmi les avantages de cette double équipe, elle a évoqué "une décharge mentale", une meilleure planification des soins, des transmissions beaucoup plus longues et plus fluides et davantage de temps pour évaluer les stagiaires.
Cela facilite aussi les travaux de groupe et l'organisation de réunions d'équipe ainsi qu'une fois par semaine de staffs avec des médecins.
Ce schéma permet aux soignants d'avoir deux repos consécutifs tous les 15 jours, a également observé Françoise Cuillier.
Pour elle, ce schéma provoque moins de stress et moins de fatigue.
Une infirmière a observé que cette organisation permettait de simplifier certains soins en les faisant à plusieurs. Elle apprécie également le fait de faire plus régulièrement des staffs avec les médecins pour bien comprendre les soins et de réaliser des travaux de groupe sur son temps de travail et non sur son temps personnel.
Pour Florence Boudvillain, cadre supérieure, ce schéma permet de mieux accueillir les patients arrivant dans le service.
Outre le bien-être des soignants, un médecin du service a mis en avant un gain en matière d'efficacité et de sécurité des soins, car certains soins peuvent requérir plus de temps de surveillance et de présence de l'infirmière auprès du patient et sont donc facilités par ce temps en double équipe.
La nouvelle organisation a nécessité d'augmenter les effectifs de jour de deux équivalents temps plein (ETP) d'infirmier et de deux ETP d'aide-soignant, portant les effectifs à 16 ETP d'infirmier et 16 ETP d'aide-soignant.
L'évaluation montre la satisfaction des équipes au niveau qualitatif, a rapporté Laetitia Buffet lors de la table ronde.
Du point de vue quantitatif, une baisse du turn-over a également été relevée. L'absentéisme et les accidents du travail sont aussi étudiés.
"Pour l'instant, le bilan est positif. Le sujet qu'on a devant nous, c'est plutôt de voir quelle est la phase d'après" et si d'autres services veulent adopter ce schéma… sachant qu'il demande plus de personnel, ce qui n'est "pas simple à déployer à grande échelle", dans un contexte de tension sur les effectifs, a nuancé la directrice générale adjointe.
Label "service apprenant" pour les urgences
La visite du ministre a commencé par le dévoilement de la plaque donnant le label "service apprenant" au service des urgences de l'hôpital Saint-Antoine.
Ce label, qui existe depuis environ un an, est décerné aux services s'engageant sur un temps de formation interne régulier de 52 heures environ par professionnel par an et doit être renouvelé tous les quatre ans, a expliqué à APMnews le directeur des soins des hôpitaux Saint-Antoine et Rothschild, Patrick Labourot.
La procédure passe par une auto-évaluation par rapport au respect d'un cahier des charges par le chef du service et les cadres, une vérification de ces éléments par un questionnaire envoyé aux soignants de l'équipe et un audit par le siège de l'AP-HP.
Une commission se réunit tous les mois pour décerner ces labels au sein du CHU francilien.
Une cadre de santé des urgences, arrivée en septembre, a souligné que le service était déjà dans une dynamique qui "méritait d'être récompensée".
Interrogé en marge du déplacement, le directeur de l'attractivité, du pilotage ressources humaines (RH) et du développement des compétences au sein de la direction des ressources humaines de l'AP-HP, Florian Taysse, a précisé que 34 services du CHU francilien avaient reçu le label et que 240 étaient engagés dans la démarche, sur les 800 que compte l'AP-HP.
Lors de son déplacement, le ministre était accompagné du député de Paris David Amiel (Ensemble pour la République), auteur du rapport "Loger les travailleurs des services publics", remis au gouvernement en avril 2024. David Amiel est à l'initiative d'une proposition de loi visant à améliorer l'accès au logement des travailleurs des services publics, que Laurent Marcangeli soutient.
cb/nc/APMnews