Actualités de l'Urgence - APM
ARS ILE-DE-FRANCE: UN BILAN 2023 ET DES PERSPECTIVES SOUS LE SIGNE DES "COOPÉRATIONS TERRITORIALES"
Après avoir souligné que l'agence avait voulu centrer cette cérémonie "sur la priorité de l'année que sont les Jeux olympiques et paralympiques" (cf dépêche du 26/01/2024 à 14:17), sa directrice générale, Amélie Verdier, a passé en revue quelques réalisations de 2023 et objectifs pour cette année.
"La force de nos coopérations territoriales", "cette approche partenariale" sont les "piliers qui nous ont permis d'atteindre certaines de ces réussites de l'année", a-t-elle fait valoir.
Il s'agit d'un dispositif d'orientation des patients vers les établissements, organisé "de façon à répartir la charge et [ainsi réduire] le délai d'attente aux urgences", a précisé à APMnews Sophie Martinon, directrice générale adjointe de l'ARS, en marge de la cérémonie des vœux. "Ce schéma a été construit avec les acteurs et intègre les établissements privés qui ont un service d'urgence."
"Je souhaite que cette logique, qui est d'ailleurs tout à fait celle qui est portée par la 'loi Valletoux' qui vient d'être adoptée, fasse des émules dans les territoires", a invité Amélie Verdier pendant son discours.
Parmi les "succès du point de vue partenarial" en 2023, Amélie Verdier a également mentionné le fonds d'urgence en faveur des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et services à domicile en difficulté financière.
"Nous avons eu connaissance des modalités de répartition de l'enveloppe financière fin septembre et en deux mois, nous avons, en partenariat complet avec les conseils départementaux, décidé de doubler l'enveloppe initiale sur les marges de l'ARS Ile-de-France" et alloué "25 M€ d'aide aux Ehpad et aux services à domicile" en difficulté (cf dépêche du 11/12/2023 à 13:26).
"Au-delà des sommes", "on a partagé les diagnostics, mis en place des pratiques de travail, et on va approfondir ce travail partenarial pour nous attaquer aux difficultés structurelles", a promis la directrice générale de l'agence.
Concernant les CNR (Conseil national de la refondation) santé territoriaux, "on est passés à l'action et au financement d'un certain nombre des actions identifiées", a-t-elle souligné, mentionnant un "passeport sport santé qui se met en place dans le Val-d'Oise", ou la création d'un "poste d'infirmière ville-hôpital sur l'optimisation des sorties complexes spécifiques dans le Val-de-Marne".
La "loi Valletoux nous appelle à faire évoluer le rôle et peut-être le périmètre des CTS [conseils territoriaux de santé]", a-t-elle par ailleurs considéré.
Les RH en santé, "notre très grande difficulté"
La situation en matière de ressources humaines en santé reste "notre très grande difficulté", qui n'a pas été "résolue en 2023 et ne le sera pas tout à fait non plus" en 2024, a-t-elle ensuite attesté, avant de mentionner quelques "actions concrètes, que l'on évalue et qui trouvent un certain succès".
L'ARS a soutenu financièrement, l'année dernière, "837 contrats d'allocation d'études [CAE] pour des professionnels de santé qui ensuite s'engagent pendant 18 mois dans les établissements" et a lancé l'expérimentation d'une allocation territoriale de 1.500 euros pour les internes qui choisissent un terrain de stage en grande couronne ou en Seine-Saint-Denis (cf dépêche du 02/10/2023 à 16:52), a-t-elle rappelé.
"Nous avons aussi déjà participé au financement de 2.400 solutions de logement pour des soignants, qui sont conventionnés, à partir d'une enveloppe dédiée par l'ARS à cet objectif", a-t-elle précisé (cf dépêche du 26/01/2023 à 16:16). Cette enveloppe "n'est pas du tout dépensée encore", mais "je sais que l'on a plein de projets", a-t-elle ajouté.
C'est "un changement de paradigme de la part de l'Etat vis-à-vis notamment des hôpitaux", a-t-elle commenté. "Nous ne sommes pas uniquement là pour vous dire de tirer le profit maximal de cessions de terrain, mais pour avoir une gestion dynamique. Parfois, ce sera de la cession au meilleur prix, parfois, ce sera d'autres types de solutions pour les logements des soignants."
S'agissant de la ville, "nous avons eu des aides à l'investissement immobilier qui ont permis de subventionner 340 projets dans la région", dont 109 maisons de santé pluriprofessionnelles et 231 cabinets de groupe, a-t-elle détaillé.
Amélie Verdier a aussi cité le programme conduit avec la région Ile-de-France pour suivre des cohortes d'étudiants, avec quatre instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) de la région, pour "regarder à quel moment ils décrochent, si la formation académique est au rendez-vous, s'ils sont bien accompagnés pendant leur stage" (cf dépêche du 30/10/2023 à 17:27). Le soutien de l'ARS représente pour cette action "200.000 € en 2023", grâce à "la force du fonds d'intervention régional".
En matière de prévention, "nous sommes fiers, avec l'éducation nationale, avec l'assurance maladie, avec tous les professionnels de santé effecteurs, d'avoir réussi à vacciner plus de 20.000 élèves, 14% d'une classe d'âge, et autant de garçons que de filles, ce qui est un vrai progrès", s'est-elle également félicitée à propos de la campagne de vaccination HPV.
"Il n'y a pas eu de rejet du tout de cette campagne et je sais à quel point tout le monde est déjà très motivé pour organiser la campagne en deuxième dose."
"Passer sous le seuil de 2% la part des hospitalisations prolongées en psychiatrie"
Concernant le projet régional de santé (PRS) 2023-2028 (cf dépêche du 02/11/2023 à 10:26), elle a mentionné un indicateur "sur l'évolution de la densité des professionnels de santé dans notre région", aujourd'hui "seulement de 2.337 pour 100.000 habitants". L'objectif est d'atteindre "2.500/100.000 au terme du PRS", cible donnée "en termes de collectifs de santé et de professionnel de santé", a-t-elle précisé. "Former des médecins prend du temps, nous devons travailler en collectif."
Le PRS porte deux priorités de santé thématiques, a-t-elle rappelé. S'agissant de la santé mentale, notamment des jeunes, l'agence souhaite "former au brevet de secourisme en santé mentale un nombre maximum de professionnels", d'abord ceux qui ne sont pas soignants, et "passer sous le seuil de 2% la part des hospitalisations prolongées en psychiatrie à l'horizon 2028".
Quant à la périnatalité, la directrice générale de l'ARS a souligné qu'"aujourd'hui, en Ile-de-France, il y a seulement trois femmes sur quatre qui effectuent les trois échographies aux dates recommandées". L'ambition de l'agence est "d'arriver à 90% à la fin du PRS".
L'enjeu est d'arriver à faire "baisser le taux de mortalité infantile de la région, qui n'est pas digne, objectivement, de la réalité de notre pays en 2024, tout comme l'écart des chiffres entre les Hauts-de-Seine, qui ont le meilleur taux, et il faut continuer à l'améliorer aussi, et celui qui est aujourd'hui le plus mauvais, en Seine-Saint-Denis", a développé Amélie Verdier.
S'agissant de l'offre de soins, "on avait espéré ne plus vous parler de tensions hospitalières", a-t-elle déclaré, avant de relever la persistance de difficultés, évoquant le cas d'une directrice qui "gère la situation très difficile de son hôpital en ce moment même".
Parmi les actions projetées pour 2024, elle a cité comme "priorité absolue" le fait d'arriver "à déployer rapidement le plan Inclus'IF 2030" (cf dépêche du 09/11/2023 à 18:12), qui vise à développer de nouvelles solutions pour les personnes en situation de handicap, dans le cadre du plan national "50.000 solutions".
L'Ile-de-France "est la région la plus défavorisée, de très loin, ce qui est peu connu" et "on a donc une obligation absolue de changer ça rapidement", s'est-elle engagée.
A la suite de l'appel à manifestation d'intérêt lancé en novembre 2023, "nous avons eu plus de 500 dossiers", ce qui montre "la mobilisation des acteurs". L'objectif est, "d'ici la fin du premier semestre, d'avoir arrêté la programmation que nous aurons pour toute cette période".
Amélie Verdier a également abordé le sujet de la santé environnementale, sur laquelle "nous aurons à cœur de progresser", y compris "sur l'information des personnes". Elle a dit vouloir continuer de "prendre très au sérieux les alertes environnementales, même quand elles n'émanent pas des services de l'Etat".
"Plus que jamais, cette année [sera] celle de la concertation" et de "la démocratie sanitaire, confiante et efficace", a aussi promis Amélie Verdier.
Elle a aussi voulu, en la présence de la directrice générale de l'offre de soins, Marie Daudé, illustrer comment, "collectivement, on essaie de traiter les problèmes", prenant pour exemple le "travail de confiance avec la DGOS" et les "acteurs de santé de terrain" sur le dossier des praticiens à diplôme hors Union européenne.
L'année 2024 "pour nous sera le temps de l'action", a-t-elle conclu.
mlb-cb/nc/APMnews
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ARS ILE-DE-FRANCE: UN BILAN 2023 ET DES PERSPECTIVES SOUS LE SIGNE DES "COOPÉRATIONS TERRITORIALES"
Après avoir souligné que l'agence avait voulu centrer cette cérémonie "sur la priorité de l'année que sont les Jeux olympiques et paralympiques" (cf dépêche du 26/01/2024 à 14:17), sa directrice générale, Amélie Verdier, a passé en revue quelques réalisations de 2023 et objectifs pour cette année.
"La force de nos coopérations territoriales", "cette approche partenariale" sont les "piliers qui nous ont permis d'atteindre certaines de ces réussites de l'année", a-t-elle fait valoir.
Il s'agit d'un dispositif d'orientation des patients vers les établissements, organisé "de façon à répartir la charge et [ainsi réduire] le délai d'attente aux urgences", a précisé à APMnews Sophie Martinon, directrice générale adjointe de l'ARS, en marge de la cérémonie des vœux. "Ce schéma a été construit avec les acteurs et intègre les établissements privés qui ont un service d'urgence."
"Je souhaite que cette logique, qui est d'ailleurs tout à fait celle qui est portée par la 'loi Valletoux' qui vient d'être adoptée, fasse des émules dans les territoires", a invité Amélie Verdier pendant son discours.
Parmi les "succès du point de vue partenarial" en 2023, Amélie Verdier a également mentionné le fonds d'urgence en faveur des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et services à domicile en difficulté financière.
"Nous avons eu connaissance des modalités de répartition de l'enveloppe financière fin septembre et en deux mois, nous avons, en partenariat complet avec les conseils départementaux, décidé de doubler l'enveloppe initiale sur les marges de l'ARS Ile-de-France" et alloué "25 M€ d'aide aux Ehpad et aux services à domicile" en difficulté (cf dépêche du 11/12/2023 à 13:26).
"Au-delà des sommes", "on a partagé les diagnostics, mis en place des pratiques de travail, et on va approfondir ce travail partenarial pour nous attaquer aux difficultés structurelles", a promis la directrice générale de l'agence.
Concernant les CNR (Conseil national de la refondation) santé territoriaux, "on est passés à l'action et au financement d'un certain nombre des actions identifiées", a-t-elle souligné, mentionnant un "passeport sport santé qui se met en place dans le Val-d'Oise", ou la création d'un "poste d'infirmière ville-hôpital sur l'optimisation des sorties complexes spécifiques dans le Val-de-Marne".
La "loi Valletoux nous appelle à faire évoluer le rôle et peut-être le périmètre des CTS [conseils territoriaux de santé]", a-t-elle par ailleurs considéré.
Les RH en santé, "notre très grande difficulté"
La situation en matière de ressources humaines en santé reste "notre très grande difficulté", qui n'a pas été "résolue en 2023 et ne le sera pas tout à fait non plus" en 2024, a-t-elle ensuite attesté, avant de mentionner quelques "actions concrètes, que l'on évalue et qui trouvent un certain succès".
L'ARS a soutenu financièrement, l'année dernière, "837 contrats d'allocation d'études [CAE] pour des professionnels de santé qui ensuite s'engagent pendant 18 mois dans les établissements" et a lancé l'expérimentation d'une allocation territoriale de 1.500 euros pour les internes qui choisissent un terrain de stage en grande couronne ou en Seine-Saint-Denis (cf dépêche du 02/10/2023 à 16:52), a-t-elle rappelé.
"Nous avons aussi déjà participé au financement de 2.400 solutions de logement pour des soignants, qui sont conventionnés, à partir d'une enveloppe dédiée par l'ARS à cet objectif", a-t-elle précisé (cf dépêche du 26/01/2023 à 16:16). Cette enveloppe "n'est pas du tout dépensée encore", mais "je sais que l'on a plein de projets", a-t-elle ajouté.
C'est "un changement de paradigme de la part de l'Etat vis-à-vis notamment des hôpitaux", a-t-elle commenté. "Nous ne sommes pas uniquement là pour vous dire de tirer le profit maximal de cessions de terrain, mais pour avoir une gestion dynamique. Parfois, ce sera de la cession au meilleur prix, parfois, ce sera d'autres types de solutions pour les logements des soignants."
S'agissant de la ville, "nous avons eu des aides à l'investissement immobilier qui ont permis de subventionner 340 projets dans la région", dont 109 maisons de santé pluriprofessionnelles et 231 cabinets de groupe, a-t-elle détaillé.
Amélie Verdier a aussi cité le programme conduit avec la région Ile-de-France pour suivre des cohortes d'étudiants, avec quatre instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) de la région, pour "regarder à quel moment ils décrochent, si la formation académique est au rendez-vous, s'ils sont bien accompagnés pendant leur stage" (cf dépêche du 30/10/2023 à 17:27). Le soutien de l'ARS représente pour cette action "200.000 € en 2023", grâce à "la force du fonds d'intervention régional".
En matière de prévention, "nous sommes fiers, avec l'éducation nationale, avec l'assurance maladie, avec tous les professionnels de santé effecteurs, d'avoir réussi à vacciner plus de 20.000 élèves, 14% d'une classe d'âge, et autant de garçons que de filles, ce qui est un vrai progrès", s'est-elle également félicitée à propos de la campagne de vaccination HPV.
"Il n'y a pas eu de rejet du tout de cette campagne et je sais à quel point tout le monde est déjà très motivé pour organiser la campagne en deuxième dose."
"Passer sous le seuil de 2% la part des hospitalisations prolongées en psychiatrie"
Concernant le projet régional de santé (PRS) 2023-2028 (cf dépêche du 02/11/2023 à 10:26), elle a mentionné un indicateur "sur l'évolution de la densité des professionnels de santé dans notre région", aujourd'hui "seulement de 2.337 pour 100.000 habitants". L'objectif est d'atteindre "2.500/100.000 au terme du PRS", cible donnée "en termes de collectifs de santé et de professionnel de santé", a-t-elle précisé. "Former des médecins prend du temps, nous devons travailler en collectif."
Le PRS porte deux priorités de santé thématiques, a-t-elle rappelé. S'agissant de la santé mentale, notamment des jeunes, l'agence souhaite "former au brevet de secourisme en santé mentale un nombre maximum de professionnels", d'abord ceux qui ne sont pas soignants, et "passer sous le seuil de 2% la part des hospitalisations prolongées en psychiatrie à l'horizon 2028".
Quant à la périnatalité, la directrice générale de l'ARS a souligné qu'"aujourd'hui, en Ile-de-France, il y a seulement trois femmes sur quatre qui effectuent les trois échographies aux dates recommandées". L'ambition de l'agence est "d'arriver à 90% à la fin du PRS".
L'enjeu est d'arriver à faire "baisser le taux de mortalité infantile de la région, qui n'est pas digne, objectivement, de la réalité de notre pays en 2024, tout comme l'écart des chiffres entre les Hauts-de-Seine, qui ont le meilleur taux, et il faut continuer à l'améliorer aussi, et celui qui est aujourd'hui le plus mauvais, en Seine-Saint-Denis", a développé Amélie Verdier.
S'agissant de l'offre de soins, "on avait espéré ne plus vous parler de tensions hospitalières", a-t-elle déclaré, avant de relever la persistance de difficultés, évoquant le cas d'une directrice qui "gère la situation très difficile de son hôpital en ce moment même".
Parmi les actions projetées pour 2024, elle a cité comme "priorité absolue" le fait d'arriver "à déployer rapidement le plan Inclus'IF 2030" (cf dépêche du 09/11/2023 à 18:12), qui vise à développer de nouvelles solutions pour les personnes en situation de handicap, dans le cadre du plan national "50.000 solutions".
L'Ile-de-France "est la région la plus défavorisée, de très loin, ce qui est peu connu" et "on a donc une obligation absolue de changer ça rapidement", s'est-elle engagée.
A la suite de l'appel à manifestation d'intérêt lancé en novembre 2023, "nous avons eu plus de 500 dossiers", ce qui montre "la mobilisation des acteurs". L'objectif est, "d'ici la fin du premier semestre, d'avoir arrêté la programmation que nous aurons pour toute cette période".
Amélie Verdier a également abordé le sujet de la santé environnementale, sur laquelle "nous aurons à cœur de progresser", y compris "sur l'information des personnes". Elle a dit vouloir continuer de "prendre très au sérieux les alertes environnementales, même quand elles n'émanent pas des services de l'Etat".
"Plus que jamais, cette année [sera] celle de la concertation" et de "la démocratie sanitaire, confiante et efficace", a aussi promis Amélie Verdier.
Elle a aussi voulu, en la présence de la directrice générale de l'offre de soins, Marie Daudé, illustrer comment, "collectivement, on essaie de traiter les problèmes", prenant pour exemple le "travail de confiance avec la DGOS" et les "acteurs de santé de terrain" sur le dossier des praticiens à diplôme hors Union européenne.
L'année 2024 "pour nous sera le temps de l'action", a-t-elle conclu.
mlb-cb/nc/APMnews