Actualités de l'Urgence - APM

ARS NORMANDIE: UNE RENTRÉE SOUS LE SIGNE DE LA TERRITORIALISATION
L'ARS Normandie a abordé sa rentrée avec une nouvelle organisation interne en mettant en œuvre un nouveau projet stratégique et de gouvernance qualifié d'"ambitieux, pragmatique et structurant" et qui fixe un cap à l'horizon 2030 avec une agence au service des territoires.
Ce projet, qui a été préparé depuis un an en interne et avec les partenaires, vise à "rapprocher l'ARS du territoire", en étant moins "techno", avec "de nouvelles compétences transférées aux directions départementales depuis début septembre", a déclaré le directeur général (DG).
Ces compétences transférées touchent au suivi de la situation et de la performance financières des hôpitaux, à l'organisation de l'offre médico-sociale sur le territoire et des compétences en santé publique, a-t-il détaillé.
Ces sujets, qui étaient gérés par les effectifs du siège, seront portés en autonomie dans les territoires par les directeurs départementaux "avec des enveloppes financières associées", a-t-il ajouté. Il s'agit de mieux adapter l'action aux réalités territoriales différentes car "on nous fait parfois le grief d'être un peu loin du terrain". Beaucoup d'agents du siège travaillent désormais sous l'autorité fonctionnelle des directeurs départementaux, tout en restant à Caen, a expliqué le DG.
Cette évolution doit aussi permettre de "mieux évaluer nos actions et de réorienter les leviers d'action sous l'angle de l'efficience, de l'efficacité et de la satisfaction des usagers", a poursuivi François Mengin Lecreulx.
Cette territorialisation renforcée s'illustre notamment dans la nouvelle méthodologie de suivi de la performance financière des établissements de santé annoncée début septembre au congrès de la Fédération hospitalière de France (FHF) Normandie (cf dépêche du 08/09/2025 à 17:18), qui s'appuie sur trois principes: l'anticipation, une organisation différenciée selon les situations et un principe de territorialisation.
"Le déficit a continué à s'accroître en 2024", a rappelé le DG, préoccupé par le contexte financier. Il s'élève à 87,3 millions d'euros (M€) pour les établissements de santé, en hausse de 47% par rapport à 2023, rappelle-t-on. Les CH de Cherbourg et Alençon sont "en difficulté financière très forte"; la situation des CH de Flers et Evreux-Vernon est également "préoccupante", tandis que les CH de Lisieux et d'Argentan commencent à être en difficulté, a-t-il cité.
Une régulation préalable des urgences qui porte ses fruits
La rentrée s'inscrit après "une période estivale nettement plus calme, plus apaisée qu'en 2024 malgré quelques difficultés ponctuelles" à Caen et dans l'Eure, avec quelques fermetures de services d'urgence, a relaté François Mengin Lecreulx.
"Les flux de passages aux urgences ont été relativement maîtrisés, en légère augmentation en Seine-Maritime et dans la Manche et plutôt en baisse dans le Calvados, dans l'Eure et dans l'Orne", a-t-il listé.
Le contexte épidémiologique a été plus favorable cet été et les hôpitaux ont pu s'appuyer sur une coopération des médecins de ville plus accentuée (les plannings de garde ont été bien préparés avant l'été), a-t-il expliqué. Le DG d'ARS a relevé aussi "moins de tensions sur les ressources médicales" car les établissements coopèrent mieux entre eux grâce à une logique de suppléance réciproque pour maintenir les lignes de Smur et les vacations de praticiens aux urgences.
Il y voit aussi "un effet, sans doute, de la régulation préalable de l'accès aux urgences dans l'Eure, la Manche, dans le bassin du Havre et depuis cet été dans le Calvados" (cf dépêche du 11/07/2025 à 19:16). Cela s'est traduit sur le volume de passages aux urgences (-15% dans la Manche, -3% dans l'Eure en un an), a-t-il rappelé. Les chiffres pour le Calvados ne sont pas encore connus.
"Ce système de régulation préalable fonctionne et permet de réserver les services d'urgence aux publics dont la pathologie justifie une prise en charge en secteur hospitalier", s'est-il félicité en s'attendant à ce que cela s'étende. Il a noté que certains établissements pouvaient mettre du temps à "se laisser convaincre de franchir le pas" de la régulation préalable, comme le CHU de Caen. Le CHU de Rouen n'a pas fait ce choix mais y réfléchit, de même que dans l'Orne. "Il n'y a pas de doctrine nationale de mise sous régulation préalable, mais les données positives devraient finir par convaincre l'ensemble des services", a-t-il noté.
Le DG de l'ARS a reconnu que tout n'était pas réglé au CHU de Caen, mais que les difficultés étaient moindres. Il y a encore des fermetures des urgences la nuit à l'Hôpital privé Saint-Martin (Ramsay Santé) mais qui ne sont plus inopinées comme en 2024. Les réponses aux appels à projets visant à sélectionner les établissements porteurs de la permanence des soins non réglementée en établissement de santé dans chaque territoire devraient améliorer la situation, a-t-il avancé.
"La situation reste difficile et on y travaille au CH de la Côte fleurie à Cricquebœuf" (Calvados), où le service d'urgence est en reconstruction après "un contentieux depuis plusieurs mois entre la communauté médicale et le CHU sur un désaccord sur les conditions de reprise d'indus de rémunération qui a précipité le départ d'un certain nombre de médecins".
Les investissements Ségur avancent
"Beaucoup de dossiers d'investissement Ségur avancent: on devrait prochainement inaugurer le nouvel hôpital de Pont-Audemer (cf dépêche du 09/07/2025 à 18:02), des travaux ont été réalisés au CH de Flers pour accueillir les extensions de la médecine polyvalente et la nouvelle unité de soins palliatifs" (cf dépêche du 30/01/2025 à 17:03), a-t-il poursuivi.
La première pierre a aussi été posée à Villedieu-les-Poêles pour l'extension de l'hôpital (cf dépêche du 10/09/2025 à 18:24) et une nouvelle unité de soins critiques a ouvert à Cherbourg (cf dépêche du 08/09/2025 à 18:30).
"La principale opération Ségur, celle du CH d'Alençon, devrait être contractualisée avant la fin de l'année" après des discussions entre les partenaires cofinanceurs et aussi avec la clinique privée d'Alençon: un accord a été trouvé avec l'hôpital sur un bloc chirurgical commun.
En médecine de ville, les consultations solidaires se mettent en place avec 40 médecins généralistes volontaires (cf dépêche du 17/09/2025 à 12:07). L'ARS espère que ce dispositif de solidarité territoriale fera venir des médecins d'Ile-de-France.
La Normandie souhaite s'impliquer dans le projet annoncé par le premier ministre, Sébastien Lecornu, de créer un réseau "France santé", pour proposer à chacun une offre de soins à moins de 30 minutes de son domicile (cf dépêche du 13/09/2025 à 16:46).
"Nous avons plus de 160 maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) en Normandie. On attend le cahier des charges et on va essayer de faire partie des régions qui vont se lancer très rapidement", a assuré le DG.
Etendre les SAS "psy"
Dans le champ de la santé mentale, thème de la grande cause nationale 2025, l'ARS révise les plans territoriaux de santé mentale (PTSM) pour mieux organiser les parcours entre le secteur hospitalier et la ville.
Après le premier service d'accès aux soins (SAS) psychiatrique, lancé à Rouen, ce dispositif sera étendu en 2026 au Havre, à l'Orne, dans l'Eure (avec le Nouvel hôpital de Navarre) et dans la Manche (avec la Fondation Bon Sauveur). Il restera ensuite à en créer un dans le Calvados en 2027, a annoncé François Mengin Lecreulx.
"On s'apprête aussi à concrétiser un partenariat avec la Fondation Santé des étudiants de France [FSEF] pour lancer sur Rouen une clinique soins-études pour des adolescents et des jeunes adultes en âge d'être en parcours d'étudiant pour [leur permettre de] le mener malgré une pathologie de santé mentale grave", a-t-il complété.
Cette structure aura une quarantaine de lits d'hospitalisation conventionnelle à partir de 2027 avec des unités spécialisées en addictologie et troubles du comportement alimentaire avec une unité post-urgence psychiatrique. Ce serait le deuxième ou troisième projet à se concrétiser en France.
Projet stratégique et de gouvernance de l'ARS Normandie
sl/lb/APMnews
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ARS NORMANDIE: UNE RENTRÉE SOUS LE SIGNE DE LA TERRITORIALISATION
L'ARS Normandie a abordé sa rentrée avec une nouvelle organisation interne en mettant en œuvre un nouveau projet stratégique et de gouvernance qualifié d'"ambitieux, pragmatique et structurant" et qui fixe un cap à l'horizon 2030 avec une agence au service des territoires.
Ce projet, qui a été préparé depuis un an en interne et avec les partenaires, vise à "rapprocher l'ARS du territoire", en étant moins "techno", avec "de nouvelles compétences transférées aux directions départementales depuis début septembre", a déclaré le directeur général (DG).
Ces compétences transférées touchent au suivi de la situation et de la performance financières des hôpitaux, à l'organisation de l'offre médico-sociale sur le territoire et des compétences en santé publique, a-t-il détaillé.
Ces sujets, qui étaient gérés par les effectifs du siège, seront portés en autonomie dans les territoires par les directeurs départementaux "avec des enveloppes financières associées", a-t-il ajouté. Il s'agit de mieux adapter l'action aux réalités territoriales différentes car "on nous fait parfois le grief d'être un peu loin du terrain". Beaucoup d'agents du siège travaillent désormais sous l'autorité fonctionnelle des directeurs départementaux, tout en restant à Caen, a expliqué le DG.
Cette évolution doit aussi permettre de "mieux évaluer nos actions et de réorienter les leviers d'action sous l'angle de l'efficience, de l'efficacité et de la satisfaction des usagers", a poursuivi François Mengin Lecreulx.
Cette territorialisation renforcée s'illustre notamment dans la nouvelle méthodologie de suivi de la performance financière des établissements de santé annoncée début septembre au congrès de la Fédération hospitalière de France (FHF) Normandie (cf dépêche du 08/09/2025 à 17:18), qui s'appuie sur trois principes: l'anticipation, une organisation différenciée selon les situations et un principe de territorialisation.
"Le déficit a continué à s'accroître en 2024", a rappelé le DG, préoccupé par le contexte financier. Il s'élève à 87,3 millions d'euros (M€) pour les établissements de santé, en hausse de 47% par rapport à 2023, rappelle-t-on. Les CH de Cherbourg et Alençon sont "en difficulté financière très forte"; la situation des CH de Flers et Evreux-Vernon est également "préoccupante", tandis que les CH de Lisieux et d'Argentan commencent à être en difficulté, a-t-il cité.
Une régulation préalable des urgences qui porte ses fruits
La rentrée s'inscrit après "une période estivale nettement plus calme, plus apaisée qu'en 2024 malgré quelques difficultés ponctuelles" à Caen et dans l'Eure, avec quelques fermetures de services d'urgence, a relaté François Mengin Lecreulx.
"Les flux de passages aux urgences ont été relativement maîtrisés, en légère augmentation en Seine-Maritime et dans la Manche et plutôt en baisse dans le Calvados, dans l'Eure et dans l'Orne", a-t-il listé.
Le contexte épidémiologique a été plus favorable cet été et les hôpitaux ont pu s'appuyer sur une coopération des médecins de ville plus accentuée (les plannings de garde ont été bien préparés avant l'été), a-t-il expliqué. Le DG d'ARS a relevé aussi "moins de tensions sur les ressources médicales" car les établissements coopèrent mieux entre eux grâce à une logique de suppléance réciproque pour maintenir les lignes de Smur et les vacations de praticiens aux urgences.
Il y voit aussi "un effet, sans doute, de la régulation préalable de l'accès aux urgences dans l'Eure, la Manche, dans le bassin du Havre et depuis cet été dans le Calvados" (cf dépêche du 11/07/2025 à 19:16). Cela s'est traduit sur le volume de passages aux urgences (-15% dans la Manche, -3% dans l'Eure en un an), a-t-il rappelé. Les chiffres pour le Calvados ne sont pas encore connus.
"Ce système de régulation préalable fonctionne et permet de réserver les services d'urgence aux publics dont la pathologie justifie une prise en charge en secteur hospitalier", s'est-il félicité en s'attendant à ce que cela s'étende. Il a noté que certains établissements pouvaient mettre du temps à "se laisser convaincre de franchir le pas" de la régulation préalable, comme le CHU de Caen. Le CHU de Rouen n'a pas fait ce choix mais y réfléchit, de même que dans l'Orne. "Il n'y a pas de doctrine nationale de mise sous régulation préalable, mais les données positives devraient finir par convaincre l'ensemble des services", a-t-il noté.
Le DG de l'ARS a reconnu que tout n'était pas réglé au CHU de Caen, mais que les difficultés étaient moindres. Il y a encore des fermetures des urgences la nuit à l'Hôpital privé Saint-Martin (Ramsay Santé) mais qui ne sont plus inopinées comme en 2024. Les réponses aux appels à projets visant à sélectionner les établissements porteurs de la permanence des soins non réglementée en établissement de santé dans chaque territoire devraient améliorer la situation, a-t-il avancé.
"La situation reste difficile et on y travaille au CH de la Côte fleurie à Cricquebœuf" (Calvados), où le service d'urgence est en reconstruction après "un contentieux depuis plusieurs mois entre la communauté médicale et le CHU sur un désaccord sur les conditions de reprise d'indus de rémunération qui a précipité le départ d'un certain nombre de médecins".
Les investissements Ségur avancent
"Beaucoup de dossiers d'investissement Ségur avancent: on devrait prochainement inaugurer le nouvel hôpital de Pont-Audemer (cf dépêche du 09/07/2025 à 18:02), des travaux ont été réalisés au CH de Flers pour accueillir les extensions de la médecine polyvalente et la nouvelle unité de soins palliatifs" (cf dépêche du 30/01/2025 à 17:03), a-t-il poursuivi.
La première pierre a aussi été posée à Villedieu-les-Poêles pour l'extension de l'hôpital (cf dépêche du 10/09/2025 à 18:24) et une nouvelle unité de soins critiques a ouvert à Cherbourg (cf dépêche du 08/09/2025 à 18:30).
"La principale opération Ségur, celle du CH d'Alençon, devrait être contractualisée avant la fin de l'année" après des discussions entre les partenaires cofinanceurs et aussi avec la clinique privée d'Alençon: un accord a été trouvé avec l'hôpital sur un bloc chirurgical commun.
En médecine de ville, les consultations solidaires se mettent en place avec 40 médecins généralistes volontaires (cf dépêche du 17/09/2025 à 12:07). L'ARS espère que ce dispositif de solidarité territoriale fera venir des médecins d'Ile-de-France.
La Normandie souhaite s'impliquer dans le projet annoncé par le premier ministre, Sébastien Lecornu, de créer un réseau "France santé", pour proposer à chacun une offre de soins à moins de 30 minutes de son domicile (cf dépêche du 13/09/2025 à 16:46).
"Nous avons plus de 160 maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) en Normandie. On attend le cahier des charges et on va essayer de faire partie des régions qui vont se lancer très rapidement", a assuré le DG.
Etendre les SAS "psy"
Dans le champ de la santé mentale, thème de la grande cause nationale 2025, l'ARS révise les plans territoriaux de santé mentale (PTSM) pour mieux organiser les parcours entre le secteur hospitalier et la ville.
Après le premier service d'accès aux soins (SAS) psychiatrique, lancé à Rouen, ce dispositif sera étendu en 2026 au Havre, à l'Orne, dans l'Eure (avec le Nouvel hôpital de Navarre) et dans la Manche (avec la Fondation Bon Sauveur). Il restera ensuite à en créer un dans le Calvados en 2027, a annoncé François Mengin Lecreulx.
"On s'apprête aussi à concrétiser un partenariat avec la Fondation Santé des étudiants de France [FSEF] pour lancer sur Rouen une clinique soins-études pour des adolescents et des jeunes adultes en âge d'être en parcours d'étudiant pour [leur permettre de] le mener malgré une pathologie de santé mentale grave", a-t-il complété.
Cette structure aura une quarantaine de lits d'hospitalisation conventionnelle à partir de 2027 avec des unités spécialisées en addictologie et troubles du comportement alimentaire avec une unité post-urgence psychiatrique. Ce serait le deuxième ou troisième projet à se concrétiser en France.
Projet stratégique et de gouvernance de l'ARS Normandie
sl/lb/APMnews