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ASTHME: ÉCHEC D'UN PLAN D'ACTION NUMÉRIQUE POUR RÉDUIRE LE RECOURS AUX SOINS EN URGENCE
Dans la prise en charge de l'asthme, un plan d'action écrit est recommandé pour gérer les exacerbations afin d'améliorer l'autogestion et diminuer les recours médicaux en urgence, a rappelé le Dr Nicole Beydon de l'hôpital Armand-Trousseau à Paris (AP-HP) lors d'une session orale.
Il existe également des plans d'action numériques mais centrés sur le contrôle de l'asthme et dans cette étude dite PANAME, menée dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), il s'agissait d'évaluer l'effet d'un plan d'action numérique accessible sur téléphone mobile sur les recours médicaux en urgence par rapport à un plan écrit.
Pour cela, le Dr Beydon et ses collègues ont inclus 280 patients asthmatiques, un groupe de 104 enfants de 6 à 12 ans et un autre de 176 adultes de 18 à 60 ans, consultant dans des hôpitaux publics ou en cabinet de ville. Ces patients avaient eu au moins une exacerbation sévère dans l'année écoulée, sans plan d'action écrit ou avec mais ne l'ayant pas utilisé depuis plus d'un an.
Ils étaient randomisés en ouvert entre un plan d'action écrit seul et le plan d'action écrit plus le plan numérique accessible sur internet.
Avec ce dernier, lorsque le patient se connecte au site internet, trois options se présentent: parcourir le plan pour pouvoir le valider, déclarer une crise pour avoir des conseils ou relire les précédents conseils en cas de crise.
En cas de crise, le patient reçoit des conseils en fonction du contexte qu'il renseigne (prise du traitement corticoïde et/ou bronchodilatateur ou non) et des symptômes dont la liste a été établie par deux groupes de travail et validée sur des patients.
Selon les réponses, l'application propose un diagnostic et la conduite à tenir en fonction des traitements prescrits. En cas de réponses incohérentes, elle demande au patient de recommencer ou d'appeler son médecin traitant ou le Samu. Les instructions restaient consultables par le patient durant toute l'étude.
Au cours de l'année de suivi, une proportion similaire d'enfants et d'adultes (respectivement 56% et 58%) ont eu au moins une exacerbation, avec une répartition similaire des situations (pas d'exacerbation, exacerbation modérée, exacerbation sévère) entre les patients ayant uniquement le plan d'action écrit et ceux ayant le plan écrit et le plan numérique.
Mais au terme de l'étude, les résultats étaient négatifs sur les recours aux urgences, avec un nombre de recours ou de patients similaires entre les deux groupes, à la fois chez les enfants et les adultes.
Ainsi, respectivement 13 et 33 recours ont été dénombrés pour 8 enfants et 20 adultes utilisant le plan d'action numérique, contre 12 et 26 recours pour 11 enfants et 20 adultes.
Le Dr Beydon a fait observer que le plan d'action écrit était davantage utilisé par les patients qui n'avaient que celui-là à disposition, en particulier les enfants, que la version numérique par les patients qui avaient les deux sous la main. Cette tendance se retrouve en particulier chez les patients avec au moins une exacerbation dans l'année.
Le taux de recours au plan d'action écrit en cas d'exacerbation était de 39,4% pour les patients qui n'avaient que ce plan à disposition et de 32,5% pour ceux qui avaient également accès à la version numérique. Chez ces derniers, le taux de recours au plan d'action numérique en cas d'exacerbation était encore moins élevé, de 19,8%.
Quant aux exacerbations modérées à sévères, le recours au plan d'action n'était pas plus élevé, notamment parce que les patients semblent mal apprécier la sévérité de leur crise. "Donc globalement, les plans d'action sont sous-utilisés, qu'ils soient papier ou numériques", a commenté le Dr Beydon.
Dans 10% des cas, le plan n'était pas disponible au moment de la crise, que ce soit en version papier ou numérique (oubli du mot de passe par exemple).
Dans cette étude, le plan d'action numérique n'a pas été utilisé davantage qu'un plan d'action écrit, même moins, et n'a pas permis de diminuer le recours aux urgences, a conclu la chercheuse, relevant notamment l'absence d'adolescents.
ld/nc/APMnews
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ASTHME: ÉCHEC D'UN PLAN D'ACTION NUMÉRIQUE POUR RÉDUIRE LE RECOURS AUX SOINS EN URGENCE
Dans la prise en charge de l'asthme, un plan d'action écrit est recommandé pour gérer les exacerbations afin d'améliorer l'autogestion et diminuer les recours médicaux en urgence, a rappelé le Dr Nicole Beydon de l'hôpital Armand-Trousseau à Paris (AP-HP) lors d'une session orale.
Il existe également des plans d'action numériques mais centrés sur le contrôle de l'asthme et dans cette étude dite PANAME, menée dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), il s'agissait d'évaluer l'effet d'un plan d'action numérique accessible sur téléphone mobile sur les recours médicaux en urgence par rapport à un plan écrit.
Pour cela, le Dr Beydon et ses collègues ont inclus 280 patients asthmatiques, un groupe de 104 enfants de 6 à 12 ans et un autre de 176 adultes de 18 à 60 ans, consultant dans des hôpitaux publics ou en cabinet de ville. Ces patients avaient eu au moins une exacerbation sévère dans l'année écoulée, sans plan d'action écrit ou avec mais ne l'ayant pas utilisé depuis plus d'un an.
Ils étaient randomisés en ouvert entre un plan d'action écrit seul et le plan d'action écrit plus le plan numérique accessible sur internet.
Avec ce dernier, lorsque le patient se connecte au site internet, trois options se présentent: parcourir le plan pour pouvoir le valider, déclarer une crise pour avoir des conseils ou relire les précédents conseils en cas de crise.
En cas de crise, le patient reçoit des conseils en fonction du contexte qu'il renseigne (prise du traitement corticoïde et/ou bronchodilatateur ou non) et des symptômes dont la liste a été établie par deux groupes de travail et validée sur des patients.
Selon les réponses, l'application propose un diagnostic et la conduite à tenir en fonction des traitements prescrits. En cas de réponses incohérentes, elle demande au patient de recommencer ou d'appeler son médecin traitant ou le Samu. Les instructions restaient consultables par le patient durant toute l'étude.
Au cours de l'année de suivi, une proportion similaire d'enfants et d'adultes (respectivement 56% et 58%) ont eu au moins une exacerbation, avec une répartition similaire des situations (pas d'exacerbation, exacerbation modérée, exacerbation sévère) entre les patients ayant uniquement le plan d'action écrit et ceux ayant le plan écrit et le plan numérique.
Mais au terme de l'étude, les résultats étaient négatifs sur les recours aux urgences, avec un nombre de recours ou de patients similaires entre les deux groupes, à la fois chez les enfants et les adultes.
Ainsi, respectivement 13 et 33 recours ont été dénombrés pour 8 enfants et 20 adultes utilisant le plan d'action numérique, contre 12 et 26 recours pour 11 enfants et 20 adultes.
Le Dr Beydon a fait observer que le plan d'action écrit était davantage utilisé par les patients qui n'avaient que celui-là à disposition, en particulier les enfants, que la version numérique par les patients qui avaient les deux sous la main. Cette tendance se retrouve en particulier chez les patients avec au moins une exacerbation dans l'année.
Le taux de recours au plan d'action écrit en cas d'exacerbation était de 39,4% pour les patients qui n'avaient que ce plan à disposition et de 32,5% pour ceux qui avaient également accès à la version numérique. Chez ces derniers, le taux de recours au plan d'action numérique en cas d'exacerbation était encore moins élevé, de 19,8%.
Quant aux exacerbations modérées à sévères, le recours au plan d'action n'était pas plus élevé, notamment parce que les patients semblent mal apprécier la sévérité de leur crise. "Donc globalement, les plans d'action sont sous-utilisés, qu'ils soient papier ou numériques", a commenté le Dr Beydon.
Dans 10% des cas, le plan n'était pas disponible au moment de la crise, que ce soit en version papier ou numérique (oubli du mot de passe par exemple).
Dans cette étude, le plan d'action numérique n'a pas été utilisé davantage qu'un plan d'action écrit, même moins, et n'a pas permis de diminuer le recours aux urgences, a conclu la chercheuse, relevant notamment l'absence d'adolescents.
ld/nc/APMnews