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01/02 2016
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ASTHME: L'OMALIZUMAB ASSOCIÉ À UNE BAISSE DE LA CONSOMMATION DE SOINS

(Par Luu-Ly DO-QUANG, au CPLF)

LILLE, 1er février 2016 (APM) - Le traitement de l'asthme allergique sévère omalizumab (Xolair*, Novartis) est associé à une réduction de la consommation des soins, confirme une analyse des données de l'assurance maladie présentée dimanche en session orale du Congrès de pneumologie de langue française (CPLF), à Lille.

L'omalizumab est disponible depuis 2006 dans le traitement de l'asthme allergique sévère mal contrôlé par les thérapeutiques habituelles. Son efficacité a été confirmée en vie réelle, notamment dans l'étude française PAX avec un impact sur les hospitalisations, et dans une cohorte pédiatrique, a rappelé le Pr Mathieu Molimard du CHU de Bordeaux.

Avec ses collègues, il a voulu savoir s'il était possible d'évaluer l'impact d'un traitement par omalizumab sur la consommation des soins à partir des données de l'assurance maladie, ce qui permettrait "un suivi plus simple que des études épidémiologiques".

Dans cette analyse réalisée avec Cemka-Eval pour Novartis, les chercheurs ont conduit une analyse rétrospective de l'échantillon généraliste des bénéficiaires (EGB) du régime général de l'assurance maladie.

Ils ont sélectionné les patients d'au moins 6 ans ayant débuté un traitement par omalizumab entre 2006 et 2012, avec des données au moins un an avant et après l'initiation du traitement.

L'analyse est toutefois limitée par le fait que l'efficacité de l'omalizumab est appréciée après quatre mois d'administration et que le traitement peut ensuite être arrêté par manque d'efficacité, mais le patient est toujours dans l'EGB, a fait observer le Pr Molimard.

Les chercheurs ont identifié 78 patients dans l'EGB (50 ans en médiane, 60% de femmes), ce qui correspond à environ 8.187 patients recevant un traitement par omalizumab remboursé par le régime général en 2013 en extrapolant à la population française.

L'analyse montre que la proportion de patients se faisant rembourser des corticoïdes systémiques a baissé un an après l'initiation de l'omalizumab, à 79,5% contre 91% un an avant l'instauration du traitement, soit une différence statistiquement significative.

Une tendance similaire est observée sur la consommation des bronchodilatateurs de courte durée d'action, traitement de secours en cas de crises d'asthme, la proportion d'utilisateurs passant de 88,5% à 76,9%, ainsi que pour les corticoïdes inhalés, de 50% à 38,5%.

Le remboursement pour les autres traitements anti-asthmatiques n'a pas évolué.

Le président de séance a fait observer qu'un an avant l'initiation de l'omalizumab, 80% des patients reçoivent une association de corticoïdes inhalés et de bronchodilatateur bêta-2 mimétique d'action longue et qu'ils sont aussi la moitié à avoir également des corticoïdes inhalés, ce qui suggère qu'une partie de ces patients se font prescrire une corticothérapie inhalée en plus d'une association fixe, ce qui ne correspond pas aux bonnes pratiques.

L'analyse montre aussi une réduction du nombre de patients hospitalisés au moins une fois pour asthme. La proportion était de 29,5% un an avant l'initiation de l'omalizumab et de 19,2% un an après, mais cette baisse de 35% n'était pas significative, "probablement par un manque de puissance statistique", a commenté le chercheur. Cependant, la durée moyenne du séjour baisse de manière significative, passant de 0,6 jour à 0,2 jour.

Ces données, bien que partielles et limitées par un faible effectif et l'absence de données cliniques, confortent de précédents résultat, a conclu le Pr Molimard. Une analyse est en cours sur une centaine de patients qui a débuté le traitement en 2013, a-t-il ajouté.

Interrogé par l'auditoire sur l'impact économique de l'omalizumab, le chercheur a souligné que les éventuelles économies associées seraient davantage liées à la réduction des hospitalisations que celle de la consommation de corticoïdes "qui ne coûtent rien".

ld/vl/APM

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ASTHME: L'OMALIZUMAB ASSOCIÉ À UNE BAISSE DE LA CONSOMMATION DE SOINS

(Par Luu-Ly DO-QUANG, au CPLF)

LILLE, 1er février 2016 (APM) - Le traitement de l'asthme allergique sévère omalizumab (Xolair*, Novartis) est associé à une réduction de la consommation des soins, confirme une analyse des données de l'assurance maladie présentée dimanche en session orale du Congrès de pneumologie de langue française (CPLF), à Lille.

L'omalizumab est disponible depuis 2006 dans le traitement de l'asthme allergique sévère mal contrôlé par les thérapeutiques habituelles. Son efficacité a été confirmée en vie réelle, notamment dans l'étude française PAX avec un impact sur les hospitalisations, et dans une cohorte pédiatrique, a rappelé le Pr Mathieu Molimard du CHU de Bordeaux.

Avec ses collègues, il a voulu savoir s'il était possible d'évaluer l'impact d'un traitement par omalizumab sur la consommation des soins à partir des données de l'assurance maladie, ce qui permettrait "un suivi plus simple que des études épidémiologiques".

Dans cette analyse réalisée avec Cemka-Eval pour Novartis, les chercheurs ont conduit une analyse rétrospective de l'échantillon généraliste des bénéficiaires (EGB) du régime général de l'assurance maladie.

Ils ont sélectionné les patients d'au moins 6 ans ayant débuté un traitement par omalizumab entre 2006 et 2012, avec des données au moins un an avant et après l'initiation du traitement.

L'analyse est toutefois limitée par le fait que l'efficacité de l'omalizumab est appréciée après quatre mois d'administration et que le traitement peut ensuite être arrêté par manque d'efficacité, mais le patient est toujours dans l'EGB, a fait observer le Pr Molimard.

Les chercheurs ont identifié 78 patients dans l'EGB (50 ans en médiane, 60% de femmes), ce qui correspond à environ 8.187 patients recevant un traitement par omalizumab remboursé par le régime général en 2013 en extrapolant à la population française.

L'analyse montre que la proportion de patients se faisant rembourser des corticoïdes systémiques a baissé un an après l'initiation de l'omalizumab, à 79,5% contre 91% un an avant l'instauration du traitement, soit une différence statistiquement significative.

Une tendance similaire est observée sur la consommation des bronchodilatateurs de courte durée d'action, traitement de secours en cas de crises d'asthme, la proportion d'utilisateurs passant de 88,5% à 76,9%, ainsi que pour les corticoïdes inhalés, de 50% à 38,5%.

Le remboursement pour les autres traitements anti-asthmatiques n'a pas évolué.

Le président de séance a fait observer qu'un an avant l'initiation de l'omalizumab, 80% des patients reçoivent une association de corticoïdes inhalés et de bronchodilatateur bêta-2 mimétique d'action longue et qu'ils sont aussi la moitié à avoir également des corticoïdes inhalés, ce qui suggère qu'une partie de ces patients se font prescrire une corticothérapie inhalée en plus d'une association fixe, ce qui ne correspond pas aux bonnes pratiques.

L'analyse montre aussi une réduction du nombre de patients hospitalisés au moins une fois pour asthme. La proportion était de 29,5% un an avant l'initiation de l'omalizumab et de 19,2% un an après, mais cette baisse de 35% n'était pas significative, "probablement par un manque de puissance statistique", a commenté le chercheur. Cependant, la durée moyenne du séjour baisse de manière significative, passant de 0,6 jour à 0,2 jour.

Ces données, bien que partielles et limitées par un faible effectif et l'absence de données cliniques, confortent de précédents résultat, a conclu le Pr Molimard. Une analyse est en cours sur une centaine de patients qui a débuté le traitement en 2013, a-t-il ajouté.

Interrogé par l'auditoire sur l'impact économique de l'omalizumab, le chercheur a souligné que les éventuelles économies associées seraient davantage liées à la réduction des hospitalisations que celle de la consommation de corticoïdes "qui ne coûtent rien".

ld/vl/APM

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