Actualités de l'Urgence - APM
ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE: LA PRIORISATION BINAIRE DES VICTIMES APPARAÎT EFFICACE
Le choix d'une telle stratégie de priorisation "semble plus performant que les scores de priorisation existant sur la scène internationale, par ailleurs complexes à mettre en oeuvre", souligne l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué mercredi.
L'évaluation de la stratégie de priorisation pré-hospitalière des victimes des attaques terroristes du 13 novembre 2015 doit permettre de mieux préparer les futurs plans de secours, explique l'institution.
Arthur James de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et ses collègues ont analysé rétrospectivement les données de toutes les victimes des attaques du 13 novembre 2015 à Paris, arrivées vivantes à l'hôpital dans les 24 heures suivant les évènements.
Les victimes ont été priorisées par un médecin ou un infirmier pré-hospitalier en urgence absolue ou urgence relative, avant d'être orientées vers des trauma centers de niveau 1, 2 ou 3. Cet outil de priorisation est utilisé depuis plus de 30 ans en France, soulignent les auteurs.
Cette stratégie de priorisation a été comparée à celle réalisée rétrospectivement par un groupe d'experts sur la base de l'ensemble du dossier médical.
Sur les 337 victimes hospitalisées, 78% ont pu être priorisées en pré-hospitalier, dont 28% en urgence absolue et 72% en urgence relative.
Le panel d'expert a de son côté classé 37% des victimes en urgence absolue et 63% en urgence relative.
La gravité a été sous-évaluée dans 36% des cas et surévaluée dans 8% des cas.
Chez un groupe de patients admis en trauma center de niveau 1, une nouvelle priorisation a été réalisée à l'admission, indiquant que près de la moitié (46%) étaient des urgences absolues. Toutefois, la mortalité n'était pas différente de celle attendue chez ces patients avec ce type de lésions (2,1%), notent les auteurs.
En outre, une 2e priorisation à l'admission à l'hôpital n'a pas amélioré la performance de la priorisation pré-hospitalière.
Une comparaison a également été réalisée avec la performance des 3 outils de priorisation les plus utilisés: FTS, START et MPTT. Ces outils sont basés sur 3 niveaux de classification. Les performances diagnostiques de ces 3 outils étaient significativement moins bonnes que celles de la stratégie binaire utilisée ici, concernant la proportion de victimes correctement priorisées. La surévaluation de la gravité des victimes était plus importante avec ces outils, mais la sous-évaluation était moins fréquente, qu'avec la stratégie binaire utilisée, indiquent les auteurs.
"Cette analyse montre qu’il y a néanmoins des marges d’amélioration, en termes de sous-évaluation de la gravité pour des victimes ayant des lésions du tronc (thorax et abdomen) et de surévaluation de celle-ci pour des victimes ayant des lésions des membres", souligne l'AP-HP.
"Ces résultats permettent de tirer des conclusions pour le futur. La priorisation binaire proposée (urgence absolue/urgence relative) est facile à mettre en oeuvre et permet de catégoriser correctement la grande majorité des victimes d’un attentat. Elle peut et doit donc être largement utilisée, ce d’autant qu’elle est facile à enseigner", commente l'AP-HP.
"Les patients présentant des lésions du tronc nécessiteront une évaluation plus approfondie afin d’améliorer leur priorisation. Sur le plan pratique, cette catégorisation est facilement compréhensible et utilisable par le grand public, qui est toujours le premier sauveteur sur place, à même de réaliser des gestes salvateurs comme de transmettre une évaluation fidèle de la situation aux secours", ajoute-t-elle.
(European Journal of Emergency Medicine, publication en ligne du 27 novembre)
cd/ab/APMnews
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ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE: LA PRIORISATION BINAIRE DES VICTIMES APPARAÎT EFFICACE
Le choix d'une telle stratégie de priorisation "semble plus performant que les scores de priorisation existant sur la scène internationale, par ailleurs complexes à mettre en oeuvre", souligne l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué mercredi.
L'évaluation de la stratégie de priorisation pré-hospitalière des victimes des attaques terroristes du 13 novembre 2015 doit permettre de mieux préparer les futurs plans de secours, explique l'institution.
Arthur James de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et ses collègues ont analysé rétrospectivement les données de toutes les victimes des attaques du 13 novembre 2015 à Paris, arrivées vivantes à l'hôpital dans les 24 heures suivant les évènements.
Les victimes ont été priorisées par un médecin ou un infirmier pré-hospitalier en urgence absolue ou urgence relative, avant d'être orientées vers des trauma centers de niveau 1, 2 ou 3. Cet outil de priorisation est utilisé depuis plus de 30 ans en France, soulignent les auteurs.
Cette stratégie de priorisation a été comparée à celle réalisée rétrospectivement par un groupe d'experts sur la base de l'ensemble du dossier médical.
Sur les 337 victimes hospitalisées, 78% ont pu être priorisées en pré-hospitalier, dont 28% en urgence absolue et 72% en urgence relative.
Le panel d'expert a de son côté classé 37% des victimes en urgence absolue et 63% en urgence relative.
La gravité a été sous-évaluée dans 36% des cas et surévaluée dans 8% des cas.
Chez un groupe de patients admis en trauma center de niveau 1, une nouvelle priorisation a été réalisée à l'admission, indiquant que près de la moitié (46%) étaient des urgences absolues. Toutefois, la mortalité n'était pas différente de celle attendue chez ces patients avec ce type de lésions (2,1%), notent les auteurs.
En outre, une 2e priorisation à l'admission à l'hôpital n'a pas amélioré la performance de la priorisation pré-hospitalière.
Une comparaison a également été réalisée avec la performance des 3 outils de priorisation les plus utilisés: FTS, START et MPTT. Ces outils sont basés sur 3 niveaux de classification. Les performances diagnostiques de ces 3 outils étaient significativement moins bonnes que celles de la stratégie binaire utilisée ici, concernant la proportion de victimes correctement priorisées. La surévaluation de la gravité des victimes était plus importante avec ces outils, mais la sous-évaluation était moins fréquente, qu'avec la stratégie binaire utilisée, indiquent les auteurs.
"Cette analyse montre qu’il y a néanmoins des marges d’amélioration, en termes de sous-évaluation de la gravité pour des victimes ayant des lésions du tronc (thorax et abdomen) et de surévaluation de celle-ci pour des victimes ayant des lésions des membres", souligne l'AP-HP.
"Ces résultats permettent de tirer des conclusions pour le futur. La priorisation binaire proposée (urgence absolue/urgence relative) est facile à mettre en oeuvre et permet de catégoriser correctement la grande majorité des victimes d’un attentat. Elle peut et doit donc être largement utilisée, ce d’autant qu’elle est facile à enseigner", commente l'AP-HP.
"Les patients présentant des lésions du tronc nécessiteront une évaluation plus approfondie afin d’améliorer leur priorisation. Sur le plan pratique, cette catégorisation est facilement compréhensible et utilisable par le grand public, qui est toujours le premier sauveteur sur place, à même de réaliser des gestes salvateurs comme de transmettre une évaluation fidèle de la situation aux secours", ajoute-t-elle.
(European Journal of Emergency Medicine, publication en ligne du 27 novembre)
cd/ab/APMnews