Actualités de l'Urgence - APM

AU CH D'ALBI, DE NOUVELLES URGENCES QUI TOMBENT À PIC POUR FAIRE FACE AUX TENSIONS CROISSANTES

Les anciens locaux, "obsolètes", étaient taillés pour accueillir 25.000 passages par an, quand le CH en a reçu 36.000 en 2023.
Durant ces deux ans, les urgences étaient situées provisoirement dans l'ancien bâtiment du service de pneumologie, a expliqué Alexandre Fritsch. "Les urgences sont maintenant revenues là où elles étaient auparavant, avec une surface doublée d'environ 3.000 mètres carrés", a-t-il détaillé.
Le CH d'Albi étant situé en plein centre-ville, la place pour étendre le service était limitée. Les nouvelles urgences s'étalent désormais en plus sur l'ancienne surface occupée par le restaurant-self et une partie du parking.
Les travaux ont également porté sur la construction d'une nouvelle stérilisation, la rénovation de la chambre mortuaire et l'extension du bloc opératoire. Le CH comptera neuf salles de bloc, contre sept auparavant, à partir d'octobre.
Cette opération permet d'offrir "une meilleure prise en charge des patients et d'accroître l'attractivité de l'établissement", a souligné le directeur. L'un des enjeux porte sur les personnels médicaux: le CH dispose actuellement de 19 équivalent temps plein (ETP) d'urgentistes, et estime qu'il en faudrait cinq ou six de plus pour faire tourner au mieux le service.
Du côté du personnel non médical, le CH ne compte aucun poste vacant mais souhaite recruter un infirmier de plus à la rentrée.
Le coût total de l'investissement, qui comprend aussi la construction achevée d'un bâtiment de consultations, s'élève à 23 millions d'euros (M€), dont 14 M€ financés par l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie.
Impact de la baisse d'activité d'une clinique
Dans un contexte compliqué pour le CH, qui connaît un afflux important de patients à ses urgences, l'aboutissement de ce chantier est "le bienvenu", a résumé Alexandre Fritsch.
La hausse de la fréquentation s'explique en partie par la fermeture la nuit en fin de semaine des urgences de la clinique Claude-Bernard (Elsan). Cette fermeture, annoncée en avril par la clinique (cf dépêche du 03/04/2024 à 18:52), devait initialement durer trois mois, mais pourrait être maintenue au moins jusqu'en juillet et en août, selon le directeur du CH.
"Quand tous les services fonctionnaient sur le territoire, nous avions 85 patients par jour en moyenne. Aujourd'hui, on en a 100, avec un pic à 147 patients par jour récemment", a-t-il déploré.
Le CH est ainsi en discussion avec l'ARS pour mettre en place prochainement une régulation des urgences la nuit. Un service d'accès aux soins (SAS) est par ailleurs déjà déployé.
L'hôpital albigeois peut s'appuyer depuis juin 2023 sur un centre de consultations non programmées, qui rassemble 12 médecins retraités prenant en charge des patients du lundi au vendredi (cf dépêche du 13/06/2023 à 19:41).
"Juridiquement, ce centre dépend du CH, ce qui permet à ces médecins retraités ne pas avoir à faire de garde ou à travailler le week-end", a souligné Alexandre Fritsch.
Pas d'internes en médecine générale durant un semestre
Le CH a également vu sa main-d'œuvre médicale amoindrie en raison de l'absence d'internes en médecine générale durant un semestre, à partir de fin 2023.
Les conditions de travail "n'étaient pas bonnes" au sein de l'internat, a reconnu le directeur du CH. "Les locaux étaient entretenus mais c'est la conception du bâtiment, datant des années 50-60, qui n'allait pas: par exemple, les toilettes et les douches étaient à l'étage, séparées des chambres", a-t-il décrit.
En conséquence, "on a été punis, châtiés par la faculté de médecine de Toulouse, qui ne nous a pas envoyé d'internes en médecine générale pendant un semestre", a relaté Alexandre Fritsch.
Le directeur s'est dit "très fortement mécontent" de cette décision "qui tombait mal", ces internes "représentant une sacrée aide pour les urgences du CH". En moyenne, l'hôpital reçoit 35 internes par semestre, dont huit en médecine générale.
Afin d'éviter un second semestre de sanction, les internes sont maintenant logés en dehors de l'internat, dans des studios.
"Ce semestre, nous avons eu quatre internes en médecine générale pour leur semestre aux urgences" mais aucun "dans les autres services de spécialité (neurologie, médecine interne etc.)", a confié le directeur. Or "l'ensemble [des internes], quel que soit leur service d'affectation, effectuent des gardes aux urgences", a-t-il pointé.
Le CH prévoit ainsi la construction d'un nouvel internat. Ce projet "ultrarapide" doit ouvrir pour début 2026, et comprendra 46 studios. Il représente un investissement de 4,6 M€, dont 4 M€ d'aides publiques, via notamment les collectivités locales.
mg/nc/APMnews
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AU CH D'ALBI, DE NOUVELLES URGENCES QUI TOMBENT À PIC POUR FAIRE FACE AUX TENSIONS CROISSANTES

Les anciens locaux, "obsolètes", étaient taillés pour accueillir 25.000 passages par an, quand le CH en a reçu 36.000 en 2023.
Durant ces deux ans, les urgences étaient situées provisoirement dans l'ancien bâtiment du service de pneumologie, a expliqué Alexandre Fritsch. "Les urgences sont maintenant revenues là où elles étaient auparavant, avec une surface doublée d'environ 3.000 mètres carrés", a-t-il détaillé.
Le CH d'Albi étant situé en plein centre-ville, la place pour étendre le service était limitée. Les nouvelles urgences s'étalent désormais en plus sur l'ancienne surface occupée par le restaurant-self et une partie du parking.
Les travaux ont également porté sur la construction d'une nouvelle stérilisation, la rénovation de la chambre mortuaire et l'extension du bloc opératoire. Le CH comptera neuf salles de bloc, contre sept auparavant, à partir d'octobre.
Cette opération permet d'offrir "une meilleure prise en charge des patients et d'accroître l'attractivité de l'établissement", a souligné le directeur. L'un des enjeux porte sur les personnels médicaux: le CH dispose actuellement de 19 équivalent temps plein (ETP) d'urgentistes, et estime qu'il en faudrait cinq ou six de plus pour faire tourner au mieux le service.
Du côté du personnel non médical, le CH ne compte aucun poste vacant mais souhaite recruter un infirmier de plus à la rentrée.
Le coût total de l'investissement, qui comprend aussi la construction achevée d'un bâtiment de consultations, s'élève à 23 millions d'euros (M€), dont 14 M€ financés par l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie.
Impact de la baisse d'activité d'une clinique
Dans un contexte compliqué pour le CH, qui connaît un afflux important de patients à ses urgences, l'aboutissement de ce chantier est "le bienvenu", a résumé Alexandre Fritsch.
La hausse de la fréquentation s'explique en partie par la fermeture la nuit en fin de semaine des urgences de la clinique Claude-Bernard (Elsan). Cette fermeture, annoncée en avril par la clinique (cf dépêche du 03/04/2024 à 18:52), devait initialement durer trois mois, mais pourrait être maintenue au moins jusqu'en juillet et en août, selon le directeur du CH.
"Quand tous les services fonctionnaient sur le territoire, nous avions 85 patients par jour en moyenne. Aujourd'hui, on en a 100, avec un pic à 147 patients par jour récemment", a-t-il déploré.
Le CH est ainsi en discussion avec l'ARS pour mettre en place prochainement une régulation des urgences la nuit. Un service d'accès aux soins (SAS) est par ailleurs déjà déployé.
L'hôpital albigeois peut s'appuyer depuis juin 2023 sur un centre de consultations non programmées, qui rassemble 12 médecins retraités prenant en charge des patients du lundi au vendredi (cf dépêche du 13/06/2023 à 19:41).
"Juridiquement, ce centre dépend du CH, ce qui permet à ces médecins retraités ne pas avoir à faire de garde ou à travailler le week-end", a souligné Alexandre Fritsch.
Pas d'internes en médecine générale durant un semestre
Le CH a également vu sa main-d'œuvre médicale amoindrie en raison de l'absence d'internes en médecine générale durant un semestre, à partir de fin 2023.
Les conditions de travail "n'étaient pas bonnes" au sein de l'internat, a reconnu le directeur du CH. "Les locaux étaient entretenus mais c'est la conception du bâtiment, datant des années 50-60, qui n'allait pas: par exemple, les toilettes et les douches étaient à l'étage, séparées des chambres", a-t-il décrit.
En conséquence, "on a été punis, châtiés par la faculté de médecine de Toulouse, qui ne nous a pas envoyé d'internes en médecine générale pendant un semestre", a relaté Alexandre Fritsch.
Le directeur s'est dit "très fortement mécontent" de cette décision "qui tombait mal", ces internes "représentant une sacrée aide pour les urgences du CH". En moyenne, l'hôpital reçoit 35 internes par semestre, dont huit en médecine générale.
Afin d'éviter un second semestre de sanction, les internes sont maintenant logés en dehors de l'internat, dans des studios.
"Ce semestre, nous avons eu quatre internes en médecine générale pour leur semestre aux urgences" mais aucun "dans les autres services de spécialité (neurologie, médecine interne etc.)", a confié le directeur. Or "l'ensemble [des internes], quel que soit leur service d'affectation, effectuent des gardes aux urgences", a-t-il pointé.
Le CH prévoit ainsi la construction d'un nouvel internat. Ce projet "ultrarapide" doit ouvrir pour début 2026, et comprendra 46 studios. Il représente un investissement de 4,6 M€, dont 4 M€ d'aides publiques, via notamment les collectivités locales.
mg/nc/APMnews