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30/01 2024
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AU CHU DE MONTPELLIER, "ON A DU TEMPS À RATTRAPER" (ANNE FERRER)

(Par Maxime GRAVIER)

MONTPELLIER, 30 janvier 2024 (APMnews) - Plusieurs projets, annoncés en 2021 lors de la visite de Jean Castex, alors premier ministre, vont être lancés en 2024, a assuré lundi la directrice générale du CHU de Montpellier, Anne Ferrer, lors d'un entretien accordé à APMnews.

Six marchés ont été lancés en janvier, a annoncé Anne Ferrer en marge de la cérémonie des vœux de l'établissement.

Des autorisations ont été obtenues pour démarrer la construction de l'extension du pôle cœur-poumon-vaisseau et d'un nouveau bâtiment pour le pôle femme-mère-enfant, pour réhabiliter trois unités de Lapeyronie et une de Saint-Eloi, et enfin pour agrandir les urgences.

Ces projets s'inscrivent dans le cadre du Ségur de l'investissement et représentent un coût de 88 millions d'euros (M€).

"C'est une bonne nouvelle", a mis en avant la directrice générale. "Depuis 2021, le CHU était dans les phases préliminaires […]. Quand j'ai pris mes fonctions le 23 mars [2023, cf dépêche du 27/03/2023 à 09:45], c'est probablement ce qui m'a été le plus dit: 'Il faut qu'on démarre'", a-t-elle expliqué.

D'autres projets doivent suivre. L'ouverture du site unique de biologie regroupant l'ensemble des laboratoires du CHU, pour un montant de 100 M€, est attendue en novembre 2024. "Le dernier étage accueillera des start-up et des laboratoires, dans le cadre d'un partenariat de Med Vallée", a précisé Anne Ferrer.

Le déménagement de l'unité de chirurgie ambulatoire, initialement prévu en 2024 (cf dépêche du 23/10/2023 à 15:44), n'aura finalement pas lieu cette année. "On va la faire beaucoup plus ambitieuse […] compte tenu du virage ambulatoire."

L'idée est de rapprocher cette unité des blocs opératoires du CHU. "On va en faire l'une de nos jolies vitrines, avec un accès extérieur, des chambres avec des sanitaires, la climatisation, etc.", a-t-elle énuméré.

Après l'inauguration d'une unité accueil pédiatrique enfants en danger (Uaped) en décembre 2023 (cf dépêche du 15/12/2023 à 18:40), l'établissement va ouvrir une maison des femmes en juin et une maison des parents à la rentrée scolaire.

"DG bulldozer"

Le CHU porte aussi un projet managérial. Le 1er février, tous les chefs de pôle et de service vont être renouvelés.

Par ailleurs, "pour la première fois", les chefs de pôle, les cadres supérieurs de santé, les cadres administratifs de pôle et les directeurs vont suivre une formation ensemble, a fait valoir Anne Ferrer.

Cette formation sera dispensée via l'école de la transformation hospitalière, que le CHU a ouverte en janvier.

Elle portera sur le management mais comprendra aussi des cours sur la qualité relationnelle, le montage de projets, les finances ou encore les autorisations.

"L'idée c'est que d'ici avril, le président de la commission médicale d'établissement (PCME) et moi-même, voyons le résultat de cette première promotion", a exposé la directrice générale.

"Ici à Montpellier, ça va vite [car] on a du temps à rattraper. D'ailleurs, je crois que c'est le PCME qui m'a qualifié de 'DG bulldozer et bâtisseur'", a-t-elle glissé.

Partenariat avec la médecine de ville

Avec 7 millions de personnes en plus d'ici 10 ans sur le territoire, le CHU de Montpellier voit aussi venir la pression démographique.

L'établissement souhaite développer une "logique de territoire" pour adapter "collectivement" l'offre de soins de la région. "C'est ce qu'on essaye de faire, en développant la coronarographie à Béziers (cf dépêche du 24/01/2024 à 17:57), les implantations de valve aortique par voie percutanée (Tavi) à Nîmes", a mentionné Anne Ferrer.

Un pôle de réadaptation a été créé fin 2023, en partenariat avec le groupe Ster, comprenant une centaine de lits partagés pour des soins médicaux et de réadaptation (SMR) "hautement spécialisés", a-t-elle fait savoir.

L'universitarisation du territoire se poursuit, avec 10 chefs de clinique territoriaux qui doivent être nommés début février.

S'agissant des liens avec la médecine de ville, la cheffe d'établissement a cité l'ouverture du service d'accès aux soins (SAS), qui doit avoir lieu à la fin du premier semestre. A cette même échéance, une maison médicale de garde doit voir le jour.

Un partenariat "ingénieux" a aussi été mis en place avec les médecins libéraux en utilisant le bâti du CHU. "Au sein même de nos services, à partir d'une certaine heure, on ne fermera pas: dès que nos consultations publiques se terminent, les libéraux arrivent et, la nuit et durant le week-end, ils prennent en charge les patients", a-t-elle détaillé.

"Ces derniers temps, l'hôpital est plein, comme en plus on est en train d'étendre nos urgences, avec des phases de travaux" qui limitent la capacité du service, a-t-elle ajouté. "On a vraiment intérêt à ce que le partenariat entre la médecine de ville et le CHU fonctionne bien."

Activité en hausse

Côté activité, "la tendance est positive", vraisemblablement en hausse par rapport à 2022, a noté Anne Ferrer. "On est au-delà de la garantie de financement. La caractéristique majeure de notre exercice c'est un virage ambulatoire très fort."

L'établissement connaît ainsi quelques difficultés de ressources humaines. La prime de cooptation de 600 €, instaurée pour encourager le personnel à participer au recrutement d'infirmiers (cf dépêche du 18/04/2023 à 15:32), "est restée assez confidentielle", a reconnu la directrice générale.

Les choses semblent néanmoins s'être améliorées en 2023: les recrutements d'infirmiers ont progressé de 4,5% et les départs ont reculé de 20%.

Le CHU compte près de 90 postes vacants début 2024, dont 53,5 d'infirmiers et 34 d'infirmiers de bloc opératoire (Ibode) ou d'infirmiers anesthésistes (Iade). Il n'y a plus de difficultés sur les aides-soignants et autres profils, a souligné Anne Ferrer.



Focus sur la recherche

"2024, c'est vraiment l'année où notre IHU [institut hospitalo-universitaire] va pouvoir développer l'ensemble de ses missions" a jugé Anne Ferrer.

L'IHU Immun4Cure de Montpellier est abrité par la fondation Inserm. "On avance très bien avec l'Inserm et l'université. On a passé dans nos instances la convention d'abri, ce qui signifie que juridiquement, l'IHU va pouvoir débuter", a souligné la directrice générale du CHU.

D'ici mars, l'établissement doit valider son accord de consortium, ce qui lui permettra de lancer officiellement son activité. "On n'a pas attendu et on a déjà plein d'activités, on est en train de mettre en place le versant soin de l'IHU", a-t-elle expliqué.

Anne Ferrer a également mis en exergue les premières implantations de cœur artificiel (Carmat) de la région, qui ont eu lieu le 13 décembre 2023 et fin janvier.

Le CHU a par ailleurs lancé la "cohorte Marianne", qui est une infrastructure de recherche nationale sur les déterminants précoces, biologiques et environnementaux de l'autisme.

Enfin, le 31 janvier, le CHU réalisera "une première européenne" avec une thérapie génique sur un jeune patient.

mg/nc/APMnews

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AU CHU DE MONTPELLIER, "ON A DU TEMPS À RATTRAPER" (ANNE FERRER)

(Par Maxime GRAVIER)

MONTPELLIER, 30 janvier 2024 (APMnews) - Plusieurs projets, annoncés en 2021 lors de la visite de Jean Castex, alors premier ministre, vont être lancés en 2024, a assuré lundi la directrice générale du CHU de Montpellier, Anne Ferrer, lors d'un entretien accordé à APMnews.

Six marchés ont été lancés en janvier, a annoncé Anne Ferrer en marge de la cérémonie des vœux de l'établissement.

Des autorisations ont été obtenues pour démarrer la construction de l'extension du pôle cœur-poumon-vaisseau et d'un nouveau bâtiment pour le pôle femme-mère-enfant, pour réhabiliter trois unités de Lapeyronie et une de Saint-Eloi, et enfin pour agrandir les urgences.

Ces projets s'inscrivent dans le cadre du Ségur de l'investissement et représentent un coût de 88 millions d'euros (M€).

"C'est une bonne nouvelle", a mis en avant la directrice générale. "Depuis 2021, le CHU était dans les phases préliminaires […]. Quand j'ai pris mes fonctions le 23 mars [2023, cf dépêche du 27/03/2023 à 09:45], c'est probablement ce qui m'a été le plus dit: 'Il faut qu'on démarre'", a-t-elle expliqué.

D'autres projets doivent suivre. L'ouverture du site unique de biologie regroupant l'ensemble des laboratoires du CHU, pour un montant de 100 M€, est attendue en novembre 2024. "Le dernier étage accueillera des start-up et des laboratoires, dans le cadre d'un partenariat de Med Vallée", a précisé Anne Ferrer.

Le déménagement de l'unité de chirurgie ambulatoire, initialement prévu en 2024 (cf dépêche du 23/10/2023 à 15:44), n'aura finalement pas lieu cette année. "On va la faire beaucoup plus ambitieuse […] compte tenu du virage ambulatoire."

L'idée est de rapprocher cette unité des blocs opératoires du CHU. "On va en faire l'une de nos jolies vitrines, avec un accès extérieur, des chambres avec des sanitaires, la climatisation, etc.", a-t-elle énuméré.

Après l'inauguration d'une unité accueil pédiatrique enfants en danger (Uaped) en décembre 2023 (cf dépêche du 15/12/2023 à 18:40), l'établissement va ouvrir une maison des femmes en juin et une maison des parents à la rentrée scolaire.

"DG bulldozer"

Le CHU porte aussi un projet managérial. Le 1er février, tous les chefs de pôle et de service vont être renouvelés.

Par ailleurs, "pour la première fois", les chefs de pôle, les cadres supérieurs de santé, les cadres administratifs de pôle et les directeurs vont suivre une formation ensemble, a fait valoir Anne Ferrer.

Cette formation sera dispensée via l'école de la transformation hospitalière, que le CHU a ouverte en janvier.

Elle portera sur le management mais comprendra aussi des cours sur la qualité relationnelle, le montage de projets, les finances ou encore les autorisations.

"L'idée c'est que d'ici avril, le président de la commission médicale d'établissement (PCME) et moi-même, voyons le résultat de cette première promotion", a exposé la directrice générale.

"Ici à Montpellier, ça va vite [car] on a du temps à rattraper. D'ailleurs, je crois que c'est le PCME qui m'a qualifié de 'DG bulldozer et bâtisseur'", a-t-elle glissé.

Partenariat avec la médecine de ville

Avec 7 millions de personnes en plus d'ici 10 ans sur le territoire, le CHU de Montpellier voit aussi venir la pression démographique.

L'établissement souhaite développer une "logique de territoire" pour adapter "collectivement" l'offre de soins de la région. "C'est ce qu'on essaye de faire, en développant la coronarographie à Béziers (cf dépêche du 24/01/2024 à 17:57), les implantations de valve aortique par voie percutanée (Tavi) à Nîmes", a mentionné Anne Ferrer.

Un pôle de réadaptation a été créé fin 2023, en partenariat avec le groupe Ster, comprenant une centaine de lits partagés pour des soins médicaux et de réadaptation (SMR) "hautement spécialisés", a-t-elle fait savoir.

L'universitarisation du territoire se poursuit, avec 10 chefs de clinique territoriaux qui doivent être nommés début février.

S'agissant des liens avec la médecine de ville, la cheffe d'établissement a cité l'ouverture du service d'accès aux soins (SAS), qui doit avoir lieu à la fin du premier semestre. A cette même échéance, une maison médicale de garde doit voir le jour.

Un partenariat "ingénieux" a aussi été mis en place avec les médecins libéraux en utilisant le bâti du CHU. "Au sein même de nos services, à partir d'une certaine heure, on ne fermera pas: dès que nos consultations publiques se terminent, les libéraux arrivent et, la nuit et durant le week-end, ils prennent en charge les patients", a-t-elle détaillé.

"Ces derniers temps, l'hôpital est plein, comme en plus on est en train d'étendre nos urgences, avec des phases de travaux" qui limitent la capacité du service, a-t-elle ajouté. "On a vraiment intérêt à ce que le partenariat entre la médecine de ville et le CHU fonctionne bien."

Activité en hausse

Côté activité, "la tendance est positive", vraisemblablement en hausse par rapport à 2022, a noté Anne Ferrer. "On est au-delà de la garantie de financement. La caractéristique majeure de notre exercice c'est un virage ambulatoire très fort."

L'établissement connaît ainsi quelques difficultés de ressources humaines. La prime de cooptation de 600 €, instaurée pour encourager le personnel à participer au recrutement d'infirmiers (cf dépêche du 18/04/2023 à 15:32), "est restée assez confidentielle", a reconnu la directrice générale.

Les choses semblent néanmoins s'être améliorées en 2023: les recrutements d'infirmiers ont progressé de 4,5% et les départs ont reculé de 20%.

Le CHU compte près de 90 postes vacants début 2024, dont 53,5 d'infirmiers et 34 d'infirmiers de bloc opératoire (Ibode) ou d'infirmiers anesthésistes (Iade). Il n'y a plus de difficultés sur les aides-soignants et autres profils, a souligné Anne Ferrer.



Focus sur la recherche

"2024, c'est vraiment l'année où notre IHU [institut hospitalo-universitaire] va pouvoir développer l'ensemble de ses missions" a jugé Anne Ferrer.

L'IHU Immun4Cure de Montpellier est abrité par la fondation Inserm. "On avance très bien avec l'Inserm et l'université. On a passé dans nos instances la convention d'abri, ce qui signifie que juridiquement, l'IHU va pouvoir débuter", a souligné la directrice générale du CHU.

D'ici mars, l'établissement doit valider son accord de consortium, ce qui lui permettra de lancer officiellement son activité. "On n'a pas attendu et on a déjà plein d'activités, on est en train de mettre en place le versant soin de l'IHU", a-t-elle expliqué.

Anne Ferrer a également mis en exergue les premières implantations de cœur artificiel (Carmat) de la région, qui ont eu lieu le 13 décembre 2023 et fin janvier.

Le CHU a par ailleurs lancé la "cohorte Marianne", qui est une infrastructure de recherche nationale sur les déterminants précoces, biologiques et environnementaux de l'autisme.

Enfin, le 31 janvier, le CHU réalisera "une première européenne" avec une thérapie génique sur un jeune patient.

mg/nc/APMnews

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