Actualités de l'Urgence - APM

AU CHU DE MONTPELLIER, "TOUT LE MONDE RÊVE D'ÊTRE EN 2028, MAIS IL FAUT D'ABORD FAIRE LES TRAVAUX" (ANNE FERRER)
MONTPELLIER, 28 janvier 2025 (APMnews) - Engagé dans un ambitieux projet immobilier, le CHU de Montpellier veut "donner du sens" aux travaux en cours pour ses agents tout en essayant de contenir les tensions au sein d'urgences "très exiguës", a expliqué mardi 21 janvier la directrice générale, Anne Ferrer, dans un entretien à APMnews.
Les urgences de l'hôpital montpelliérain ont connu "de fortes tensions" fin décembre 2024 et début janvier, en raison d'une "surreprésentation des patients grippés de plus de 75 ans", a souligné Anne Ferrer, en marge de la cérémonie des vœux de l'établissement.
Face à ce constat, plusieurs alertes ont été émises par les syndicats de l'établissement, dont un signalement pour danger grave et imminent effectué le 9 janvier par la CGT (cf dépêche du 09/01/2025 à 17:59).
La direction partage globalement le constat dressé -le CHU ayant connu 3.879 passages aux urgences en plus entre 2019 et 2024- tout en soulignant que les tensions se concentrent sur les périodes hivernale et estivale.
La situation a eu tendance à s'améliorer en 2024, a nuancé Anne Ferrer, qui a mis en avant l'impact positif de la mise en place à l'été du service d'accès aux soins (SAS) et de l'installation d'une maison médicale de garde.
Plusieurs actions ont néanmoins été récemment prises par le CHU.
"Dès le 3 janvier, nous avons mis en place une cellule de crise, renforcé l'équipe par un binôme infirmier-aide-soignant via le pool de remplacement, récupéré trois box appartenant aux urgences pédiatriques et demandé à ces dernières de prendre en charge les patients de 15 à 18 ans", a détaillé Anne Ferrer.
Surtout, huit lits de pneumologie, six lits de médecine, quatre lits de médecine interne et un lit de médecine infectieuse ont été rouverts.
Des projets à moyen et long termes
Reste que l'actuel service des urgences du CHU est "très exigu", a reconnu la directrice générale. D'où l'existence d'un schéma directeur immobilier (SDI) ambitieux qui prévoit notamment la réhabilitation des urgences et la construction d'un bâtiment de post-urgences, contenant des lits de post-urgences gériatriques et médicales, d'ici 2028 (cf dépêche du 23/10/2023 à 15:44).
A moyen terme, le CHU va aussi augmenter le nombre de patients suivis en hospitalisation à domicile, afin de le porter à 110 environ.
Par ailleurs, "on se fixe une création de lits avec des recrutements de médecins" au mieux "pour la période estivale" mais dans tous les cas "d'ici 2026", a soutenu Anne Ferrer.
L'établissement est également en train d'implanter un outil de bed management.
Le jour de la cérémonie des vœux, le CHU a aussi lancé les travaux pour un nouveau bâtiment permettant de désengorger les urgences. Balmès 2, qui doit ouvrir en 2027, comprendra 130 chambres individuelles, 82 lits d'unité de soins de longue durée (USLD), 12 lits d'unité cognitivo-comportementale (UCC), 24 lits de soins palliatifs (contre six actuellement) et 12 lits d'algologie.
"Tout le monde rêve d'être à 2028, mais il faut [d'abord] faire les travaux", a ainsi résumé la directrice générale.
Déficit, application et intelligence artificielle
En attendant, "le CHU de Montpellier va bien", a assuré Anne Ferrer, insistant sur sa "super activité", qui augmente "en volume et en valeur", ses nombreux projets et ses recrutements.
Ce dynamisme devrait permettre à l'établissement de réduire son déficit en 2024, après avoir enregistré -15 millions d'euros (M€) en 2023. Son budget s'élève à 1,3 milliard d'euros.
La directrice générale souhaite ainsi placer l'année 2025 sous le signe de la transformation, avec pour ambition de "donner du sens à ce que [le CHU] est en train de faire". Il ne faut pas "qu'on ait l'impression que l'on fait du béton pour du béton", a-t-elle pointé.
Au-delà des chantiers, "on revoit nos parcours, on mutualise nos unités d'hôpitaux de jours, nos consultations […], on intègre le télé-soin et l'intelligence artificielle [IA], on transforme nos modes de prise en charge", a énuméré Anne Ferrer.
Une application a été développée, et officiellement lancée au moment des vœux, à destination des 12.000 agents du CHU. Celle-ci doit diffuser des informations utiles chaque mois sur le suivi des différents chantiers, les nouveaux bâtiments et équipements mais contient aussi un coffre-fort numérique pour les bulletins de salaire.
L'hôpital montpelliérain poursuit également son ambition dans l'IA.
"Il y a un certain nombre de grandes ruptures technologiques que soit l'on subit, soit l'on s'approprie en les accompagnant. L'IA en fait partie", a-t-elle avancé.
Le CHU a signé un partenariat avec Dell Technologies en mai 2024, mettant à disposition de l'hôpital une plateforme à même "d'anonymiser les données, d'avoir de la puissance de calcul et de faire nos premiers cas d'usage".
L'établissement participe par ailleurs, avec plusieurs partenaires, à un appel à projets sur l'IA mené par la BPI, pour un montant de 40 M€.
Ouverture d'un centre de recherche public-privé au printemps
Pour 2025, plusieurs projets sont attendus.
Le CHU va notamment ouvrir en avril le Centre de recherche et innovation en biologie santé (Cribs), qui agrège des laboratoires privés et publics, et qui sera situé au dernier étage du nouveau site unique de biologie, qui a été inauguré à l'automne 2024.
Les travaux concernant les unités tiroirs, permettant de déplacer des parties de service le temps des travaux à Lapeyronie ou Saint-Eloi, se poursuivent également, avec une unité inaugurée fin 2024.
Un projet de parking sur le site de Saint-Eloi s'est aussi ajouté aux opérations prévues. Le choix du délégataire doit se faire en mars.
Sur l'ensemble du SDI, "on est plutôt en avance qu'en retard pour l'instant", a fait valoir Anne Ferrer.
"On déroule [les opérations] jusqu'en 2028, voire 2031", a-t-elle continué. Puis viendra la deuxième phase du SDI, pour laquelle le CHU attend encore le feu vert du ministère.
mg/nc/APMnews
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AU CHU DE MONTPELLIER, "TOUT LE MONDE RÊVE D'ÊTRE EN 2028, MAIS IL FAUT D'ABORD FAIRE LES TRAVAUX" (ANNE FERRER)
MONTPELLIER, 28 janvier 2025 (APMnews) - Engagé dans un ambitieux projet immobilier, le CHU de Montpellier veut "donner du sens" aux travaux en cours pour ses agents tout en essayant de contenir les tensions au sein d'urgences "très exiguës", a expliqué mardi 21 janvier la directrice générale, Anne Ferrer, dans un entretien à APMnews.
Les urgences de l'hôpital montpelliérain ont connu "de fortes tensions" fin décembre 2024 et début janvier, en raison d'une "surreprésentation des patients grippés de plus de 75 ans", a souligné Anne Ferrer, en marge de la cérémonie des vœux de l'établissement.
Face à ce constat, plusieurs alertes ont été émises par les syndicats de l'établissement, dont un signalement pour danger grave et imminent effectué le 9 janvier par la CGT (cf dépêche du 09/01/2025 à 17:59).
La direction partage globalement le constat dressé -le CHU ayant connu 3.879 passages aux urgences en plus entre 2019 et 2024- tout en soulignant que les tensions se concentrent sur les périodes hivernale et estivale.
La situation a eu tendance à s'améliorer en 2024, a nuancé Anne Ferrer, qui a mis en avant l'impact positif de la mise en place à l'été du service d'accès aux soins (SAS) et de l'installation d'une maison médicale de garde.
Plusieurs actions ont néanmoins été récemment prises par le CHU.
"Dès le 3 janvier, nous avons mis en place une cellule de crise, renforcé l'équipe par un binôme infirmier-aide-soignant via le pool de remplacement, récupéré trois box appartenant aux urgences pédiatriques et demandé à ces dernières de prendre en charge les patients de 15 à 18 ans", a détaillé Anne Ferrer.
Surtout, huit lits de pneumologie, six lits de médecine, quatre lits de médecine interne et un lit de médecine infectieuse ont été rouverts.
Des projets à moyen et long termes
Reste que l'actuel service des urgences du CHU est "très exigu", a reconnu la directrice générale. D'où l'existence d'un schéma directeur immobilier (SDI) ambitieux qui prévoit notamment la réhabilitation des urgences et la construction d'un bâtiment de post-urgences, contenant des lits de post-urgences gériatriques et médicales, d'ici 2028 (cf dépêche du 23/10/2023 à 15:44).
A moyen terme, le CHU va aussi augmenter le nombre de patients suivis en hospitalisation à domicile, afin de le porter à 110 environ.
Par ailleurs, "on se fixe une création de lits avec des recrutements de médecins" au mieux "pour la période estivale" mais dans tous les cas "d'ici 2026", a soutenu Anne Ferrer.
L'établissement est également en train d'implanter un outil de bed management.
Le jour de la cérémonie des vœux, le CHU a aussi lancé les travaux pour un nouveau bâtiment permettant de désengorger les urgences. Balmès 2, qui doit ouvrir en 2027, comprendra 130 chambres individuelles, 82 lits d'unité de soins de longue durée (USLD), 12 lits d'unité cognitivo-comportementale (UCC), 24 lits de soins palliatifs (contre six actuellement) et 12 lits d'algologie.
"Tout le monde rêve d'être à 2028, mais il faut [d'abord] faire les travaux", a ainsi résumé la directrice générale.
Déficit, application et intelligence artificielle
En attendant, "le CHU de Montpellier va bien", a assuré Anne Ferrer, insistant sur sa "super activité", qui augmente "en volume et en valeur", ses nombreux projets et ses recrutements.
Ce dynamisme devrait permettre à l'établissement de réduire son déficit en 2024, après avoir enregistré -15 millions d'euros (M€) en 2023. Son budget s'élève à 1,3 milliard d'euros.
La directrice générale souhaite ainsi placer l'année 2025 sous le signe de la transformation, avec pour ambition de "donner du sens à ce que [le CHU] est en train de faire". Il ne faut pas "qu'on ait l'impression que l'on fait du béton pour du béton", a-t-elle pointé.
Au-delà des chantiers, "on revoit nos parcours, on mutualise nos unités d'hôpitaux de jours, nos consultations […], on intègre le télé-soin et l'intelligence artificielle [IA], on transforme nos modes de prise en charge", a énuméré Anne Ferrer.
Une application a été développée, et officiellement lancée au moment des vœux, à destination des 12.000 agents du CHU. Celle-ci doit diffuser des informations utiles chaque mois sur le suivi des différents chantiers, les nouveaux bâtiments et équipements mais contient aussi un coffre-fort numérique pour les bulletins de salaire.
L'hôpital montpelliérain poursuit également son ambition dans l'IA.
"Il y a un certain nombre de grandes ruptures technologiques que soit l'on subit, soit l'on s'approprie en les accompagnant. L'IA en fait partie", a-t-elle avancé.
Le CHU a signé un partenariat avec Dell Technologies en mai 2024, mettant à disposition de l'hôpital une plateforme à même "d'anonymiser les données, d'avoir de la puissance de calcul et de faire nos premiers cas d'usage".
L'établissement participe par ailleurs, avec plusieurs partenaires, à un appel à projets sur l'IA mené par la BPI, pour un montant de 40 M€.
Ouverture d'un centre de recherche public-privé au printemps
Pour 2025, plusieurs projets sont attendus.
Le CHU va notamment ouvrir en avril le Centre de recherche et innovation en biologie santé (Cribs), qui agrège des laboratoires privés et publics, et qui sera situé au dernier étage du nouveau site unique de biologie, qui a été inauguré à l'automne 2024.
Les travaux concernant les unités tiroirs, permettant de déplacer des parties de service le temps des travaux à Lapeyronie ou Saint-Eloi, se poursuivent également, avec une unité inaugurée fin 2024.
Un projet de parking sur le site de Saint-Eloi s'est aussi ajouté aux opérations prévues. Le choix du délégataire doit se faire en mars.
Sur l'ensemble du SDI, "on est plutôt en avance qu'en retard pour l'instant", a fait valoir Anne Ferrer.
"On déroule [les opérations] jusqu'en 2028, voire 2031", a-t-elle continué. Puis viendra la deuxième phase du SDI, pour laquelle le CHU attend encore le feu vert du ministère.
mg/nc/APMnews