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03/11 2023
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AUVERGNE-RHÔNE-ALPES: UN NOUVEAU SCHÉMA DE SANTÉ POUR MAINTENIR UNE OFFRE DE PROXIMITÉ ET RÉDUIRE LES INÉGALITÉS ENTRE LES TERRITOIRES

LYON, 3 novembre 2023 (APMnews) - Le nouveau schéma régional de santé (SRS) adopté en Auvergne-Rhône-Alpes entend, notamment, maintenir une offre de proximité et réduire les inégalités entre les territoires, souligne l'agence régionale de santé (ARS) dans un dossier de presse.

Le schéma régional de santé 2023-2028 et le programme d'accès à la prévention et aux soins des personnes démunies (Praps) 2023-2028 pour la région Auvergne-Rhône-Alpes ont officiellement été adoptés le 30 octobre par Cécile Courrèges, directrice générale de l'ARS.

"Les objectifs de ces deux documents s'inscrivent dans les six axes stratégiques du projet régional de santé qui a été établi pour 10 ans: 2018-2028", rappelle l'ARS, dans un dossier de presse.

Ces documents ont fait l'objet d'une "longue phase d'élaboration et de concertation avec les partenaires de l'agence" (cf dépêche du 29/06/2023 à 17:44). Parmi eux figurent les conseils départementaux, le conseil régional et la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA).

A noter que le conseil régional et la CRSA ont émis des avis favorables sur les projets de SRS et de Praps (cf dépêche du 05/10/2023 à 10:25). Toutefois dans son avis, en ligne sur le site de l'ARS, la CRSA émet des demandes et des recommandations, notamment sur la mise en place d'un "observatoire détaillé" de l'offre et des besoins, ou sur l'amélioration de la coordination entre les acteurs.

Si les grands enjeux exprimés dans les SRS des ARS "sont à peu près identiques dans toutes les régions", "quatre sujets me tiennent particulièrement à cœur", souligne Cécile Courrèges en introduction du dossier de presse.

Le premier, commun aux autres régions, porte sur la prévention et la promotion de la santé avec l'objectif de rendre les actions "plus visibles" et "plus concrètes", comme l'illustre la campagne de vaccination contre le papillomavirus humain.

Un des axes de travail va être dans ce domaine d'améliorer les dépistages organisés des cancers.

"La question de l'offre de soins est aussi un enjeu majeur", poursuit Cécile Courrèges.

Alors que "dans les années passées, nous étions beaucoup sur des sujets relatifs à la réorganisation de l'offre de soins", "aujourd'hui, le premier enjeu, c'est de maintenir l'offre de soins en proximité et dans des conditions de sécurité", affirme-t-elle en faisant notamment référence à la mobilisation estivale sur l'accès aux soins urgents ou la "tension permanente" qui existe sur la situation des petites maternités.

"Nous sommes dans une région avec des zones de fragilité territoriale où il y a un vrai risque de ne pas avoir de solutions d'accès aux soins urgents dans des délais raisonnables, contrairement aux zones métropolitaines", souligne Cécile Courrèges.

"Les zones montagneuses posent aussi des questions spécifiques avec des réponses particulières", ajoute-t-elle.

Auvergne-Rhône-Alpes est une région "contrastée", note l'ARS dans son état des lieux. En effet, 2,8 millions d'habitants (35%) vivent dans une commune rurale tandis que 2,4 millions (31%) sont dans un tissu urbain dense. Un habitant sur trois vit à plus de 700 mètres d'altitude. Les indicateurs de santé sont plus favorables que la moyenne nationale mais des disparités infrarégionales existent.

Le troisième sujet mentionné par Cécile Courrèges est celui de la politique médico-sociale. L'ARS a "une vraie volonté d'aller sur des politiques en faveur des personnes âgées et des personnes en situation de handicap qui prennent en compte l'ensemble des besoins et attentes des personnes ou de leurs proches", relève-t-elle.

"On ne peut pas traiter tous les territoires de la même façon"

Comme autre sujet important, figure celui des inégalités territoriales.

"On ne peut pas traiter tous les territoires de la même façon", estime-t-elle. "Avec des moyens qui sont obligatoirement comptés, cela nécessite de prioriser nos interventions."

Pour réduire les inégalités, le SRS entend "adapter les dispositifs au plus près du terrain". Le document comporte une déclinaison territoriale présentant les perspectives de l'évolution de l'offre médico-sociale et de l'offre de soins par activité autorisée, et par territoire.

Pour garantir la continuité de l'accès aux soins, qu'il s'agisse de l'accès à des soins sans rendez-vous et aux urgences, dans un contexte d'augmentation des besoins et de tensions dans les ressources médicales, par ailleurs inégalement réparties, l'agence compte poursuivre le renforcement de la permanence de soins non programmés (médecine de garde) et le déploiement des services d'accès aux soins (SAS), explique Yann Lequet, directeur délégué pilotage opérationnel, premier recours, parcours et professions de santé.

Elle renforcera également l'organisation des transports sanitaires urgents et continuera la mise en œuvre des dispositifs qui permettent d'éviter le recours aux urgences dans les établissements médico-sociaux, notamment dans les Ehpad.

Elle veillera à assurer une couverture de 100% du territoire par une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) -actuellement 67% de la population couverte-, en collaboration avec l'assurance maladie, ou encore à accompagner l'évolution de l'offre de biologie médicale dans la région en favorisant les installations dans les zones les moins denses.

Sur les services d'urgences, elle attend la publication des décrets en préparation pour effectuer une révision du schéma et poursuivre le maillage territorial. De même, compte tenu des réformes en cours, le schéma de la permanence des soins en établissements de santé (PDSES) sera arrêté dans le courant de l'année 2024.

Elle agira vis-à-vis des personnes éloignées du système de santé, dans une démarche d'"aller-vers", précise Magali Tournier, référente régionale précarité.

Sur la base de ce principe, l'ARS a mis en place 10 équipes mobiles santé-précarité et une équipe spécialisée en soins infirmiers précarité, dans neuf départements de la région pour aller à la rencontre de personnes démunies. Elle a comme objectif de poursuivre la mise en place de ces équipes mobiles, en particulier dans les territoires à fort taux de précarité et d'isolement des personnes.

Baisse du volume des autorisations de 25%

Ce nouveau SRS vise également à accompagner la mise en place de la réforme des autorisations pour les activités réformées ou créées, soit au total une douzaine.

"Cette réforme conduit globalement à passer de 3.500 à 2.800 autorisations dans la région, soit une baisse de volume d'environ 25%", souligne Jean Schweyer, directeur délégué "régulation de l'offre de soins hospitalière" à la direction de l'offre de soins de l'ARS, cité dans le dossier de presse.

"Mais il est important de souligner que cette baisse procède d'une simplification administrative et ne remet nullement en cause les activités et les prises en charge mises en œuvre par les établissements détenteurs d'autorisations", assure-t-il.

"A titre d'exemple, les autorisations de psychiatrie, qui étaient morcelées en fonction des nombreuses modalités mises en œuvre sont maintenant regroupées sous quatre types d'autorisations." De même, les autorisations de chirurgie, qui étaient différentes pour l'hospitalisation complète et l'ambulatoire, "seront à l'avenir réunies dans un régime unique".

Le deuxième objectif du schéma en matière d'autorisations "est de maintenir et consolider l'offre de soins mise en œuvre dans la région", poursuit-il.

Il précise que "compte tenu des difficultés rencontrées par les établissements, notamment liées aux effectifs médicaux et paramédicaux, il a été décidé de privilégier le maintien global des activités de soins, en limitant le nombre d'activités nouvelles, pour ne pas renforcer les tensions hospitalières, à l'exception toutefois de territoires en difficulté, à savoir l''Arc de défaveur' qui couvre principalement l'ouest et le sud de la région, ou des territoires présentant des problématiques spécifiques d'accès aux soins comme le Pays de Gex (Ain)."

Comme exemple de renforcement de l'offre de santé, la directrice départementale de la Drôme, Emmanuelle Soriano, cite l'ajout d'une autorisation d'activité de thrombectomie pour la zone Drôme-Ardèche.

Le SRS et le Praps Auvergne-Rhône-Alpes

san/ab/APMnews

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LYON, 3 novembre 2023 (APMnews) - Le nouveau schéma régional de santé (SRS) adopté en Auvergne-Rhône-Alpes entend, notamment, maintenir une offre de proximité et réduire les inégalités entre les territoires, souligne l'agence régionale de santé (ARS) dans un dossier de presse.

Le schéma régional de santé 2023-2028 et le programme d'accès à la prévention et aux soins des personnes démunies (Praps) 2023-2028 pour la région Auvergne-Rhône-Alpes ont officiellement été adoptés le 30 octobre par Cécile Courrèges, directrice générale de l'ARS.

"Les objectifs de ces deux documents s'inscrivent dans les six axes stratégiques du projet régional de santé qui a été établi pour 10 ans: 2018-2028", rappelle l'ARS, dans un dossier de presse.

Ces documents ont fait l'objet d'une "longue phase d'élaboration et de concertation avec les partenaires de l'agence" (cf dépêche du 29/06/2023 à 17:44). Parmi eux figurent les conseils départementaux, le conseil régional et la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA).

A noter que le conseil régional et la CRSA ont émis des avis favorables sur les projets de SRS et de Praps (cf dépêche du 05/10/2023 à 10:25). Toutefois dans son avis, en ligne sur le site de l'ARS, la CRSA émet des demandes et des recommandations, notamment sur la mise en place d'un "observatoire détaillé" de l'offre et des besoins, ou sur l'amélioration de la coordination entre les acteurs.

Si les grands enjeux exprimés dans les SRS des ARS "sont à peu près identiques dans toutes les régions", "quatre sujets me tiennent particulièrement à cœur", souligne Cécile Courrèges en introduction du dossier de presse.

Le premier, commun aux autres régions, porte sur la prévention et la promotion de la santé avec l'objectif de rendre les actions "plus visibles" et "plus concrètes", comme l'illustre la campagne de vaccination contre le papillomavirus humain.

Un des axes de travail va être dans ce domaine d'améliorer les dépistages organisés des cancers.

"La question de l'offre de soins est aussi un enjeu majeur", poursuit Cécile Courrèges.

Alors que "dans les années passées, nous étions beaucoup sur des sujets relatifs à la réorganisation de l'offre de soins", "aujourd'hui, le premier enjeu, c'est de maintenir l'offre de soins en proximité et dans des conditions de sécurité", affirme-t-elle en faisant notamment référence à la mobilisation estivale sur l'accès aux soins urgents ou la "tension permanente" qui existe sur la situation des petites maternités.

"Nous sommes dans une région avec des zones de fragilité territoriale où il y a un vrai risque de ne pas avoir de solutions d'accès aux soins urgents dans des délais raisonnables, contrairement aux zones métropolitaines", souligne Cécile Courrèges.

"Les zones montagneuses posent aussi des questions spécifiques avec des réponses particulières", ajoute-t-elle.

Auvergne-Rhône-Alpes est une région "contrastée", note l'ARS dans son état des lieux. En effet, 2,8 millions d'habitants (35%) vivent dans une commune rurale tandis que 2,4 millions (31%) sont dans un tissu urbain dense. Un habitant sur trois vit à plus de 700 mètres d'altitude. Les indicateurs de santé sont plus favorables que la moyenne nationale mais des disparités infrarégionales existent.

Le troisième sujet mentionné par Cécile Courrèges est celui de la politique médico-sociale. L'ARS a "une vraie volonté d'aller sur des politiques en faveur des personnes âgées et des personnes en situation de handicap qui prennent en compte l'ensemble des besoins et attentes des personnes ou de leurs proches", relève-t-elle.

"On ne peut pas traiter tous les territoires de la même façon"

Comme autre sujet important, figure celui des inégalités territoriales.

"On ne peut pas traiter tous les territoires de la même façon", estime-t-elle. "Avec des moyens qui sont obligatoirement comptés, cela nécessite de prioriser nos interventions."

Pour réduire les inégalités, le SRS entend "adapter les dispositifs au plus près du terrain". Le document comporte une déclinaison territoriale présentant les perspectives de l'évolution de l'offre médico-sociale et de l'offre de soins par activité autorisée, et par territoire.

Pour garantir la continuité de l'accès aux soins, qu'il s'agisse de l'accès à des soins sans rendez-vous et aux urgences, dans un contexte d'augmentation des besoins et de tensions dans les ressources médicales, par ailleurs inégalement réparties, l'agence compte poursuivre le renforcement de la permanence de soins non programmés (médecine de garde) et le déploiement des services d'accès aux soins (SAS), explique Yann Lequet, directeur délégué pilotage opérationnel, premier recours, parcours et professions de santé.

Elle renforcera également l'organisation des transports sanitaires urgents et continuera la mise en œuvre des dispositifs qui permettent d'éviter le recours aux urgences dans les établissements médico-sociaux, notamment dans les Ehpad.

Elle veillera à assurer une couverture de 100% du territoire par une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) -actuellement 67% de la population couverte-, en collaboration avec l'assurance maladie, ou encore à accompagner l'évolution de l'offre de biologie médicale dans la région en favorisant les installations dans les zones les moins denses.

Sur les services d'urgences, elle attend la publication des décrets en préparation pour effectuer une révision du schéma et poursuivre le maillage territorial. De même, compte tenu des réformes en cours, le schéma de la permanence des soins en établissements de santé (PDSES) sera arrêté dans le courant de l'année 2024.

Elle agira vis-à-vis des personnes éloignées du système de santé, dans une démarche d'"aller-vers", précise Magali Tournier, référente régionale précarité.

Sur la base de ce principe, l'ARS a mis en place 10 équipes mobiles santé-précarité et une équipe spécialisée en soins infirmiers précarité, dans neuf départements de la région pour aller à la rencontre de personnes démunies. Elle a comme objectif de poursuivre la mise en place de ces équipes mobiles, en particulier dans les territoires à fort taux de précarité et d'isolement des personnes.

Baisse du volume des autorisations de 25%

Ce nouveau SRS vise également à accompagner la mise en place de la réforme des autorisations pour les activités réformées ou créées, soit au total une douzaine.

"Cette réforme conduit globalement à passer de 3.500 à 2.800 autorisations dans la région, soit une baisse de volume d'environ 25%", souligne Jean Schweyer, directeur délégué "régulation de l'offre de soins hospitalière" à la direction de l'offre de soins de l'ARS, cité dans le dossier de presse.

"Mais il est important de souligner que cette baisse procède d'une simplification administrative et ne remet nullement en cause les activités et les prises en charge mises en œuvre par les établissements détenteurs d'autorisations", assure-t-il.

"A titre d'exemple, les autorisations de psychiatrie, qui étaient morcelées en fonction des nombreuses modalités mises en œuvre sont maintenant regroupées sous quatre types d'autorisations." De même, les autorisations de chirurgie, qui étaient différentes pour l'hospitalisation complète et l'ambulatoire, "seront à l'avenir réunies dans un régime unique".

Le deuxième objectif du schéma en matière d'autorisations "est de maintenir et consolider l'offre de soins mise en œuvre dans la région", poursuit-il.

Il précise que "compte tenu des difficultés rencontrées par les établissements, notamment liées aux effectifs médicaux et paramédicaux, il a été décidé de privilégier le maintien global des activités de soins, en limitant le nombre d'activités nouvelles, pour ne pas renforcer les tensions hospitalières, à l'exception toutefois de territoires en difficulté, à savoir l''Arc de défaveur' qui couvre principalement l'ouest et le sud de la région, ou des territoires présentant des problématiques spécifiques d'accès aux soins comme le Pays de Gex (Ain)."

Comme exemple de renforcement de l'offre de santé, la directrice départementale de la Drôme, Emmanuelle Soriano, cite l'ajout d'une autorisation d'activité de thrombectomie pour la zone Drôme-Ardèche.

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