Actualités de l'Urgence - APM

AVC: LA THROMBECTOMIE ASSOCIÉE À LA FIBRINOLYSE SEMBLE COÛT-EFFICACE
PARIS, 18 novembre 2016 (APM) - La thrombectomie associée à la fibrinolyse semble coût-efficace par rapport à la thrombolyse seule dans le traitement de l'accident vasculaire cérébral (AVC) à la phase aiguë, selon une étude de modélisation présentée jeudi au congrès de la Société française neurovasculaire (SFNV) à Paris.
Plusieurs essais cliniques randomisés, notamment l'étude française THRACE, ont démontré l'efficacité de la thrombectomie en association à la thrombolyse par rapport à la thrombolyse seule dans la prise en charge des infarctus cérébraux, a rappelé Nathanaël Kabore du CHU de Bordeaux, en session orale.
Cette technique est pratiquée en France mais n'est pas remboursée par l'assurance maladie et c'est "pour aider à cette décision" que ces chercheurs de Bordeaux ont réalisé une évaluation médico-économique de la thrombectomie.
Ils ont souhaité déterminer le rapport coût/efficacité de la thrombectomie associée à la thrombolyse par rapport au traitement de référence actuel, la thrombolyse seule, du point de vue de l'assurance maladie, à un horizon temporel de 20 ans après la survenue de l'AVC.
Pour cela, ils ont élaboré un algorithme tenant compte de la répartition des patients à trois mois de l'AVC après thrombolyse seule ou associée à la thrombectomie, de l'évolution au cours du temps des patients, de l'impact en termes d'années de vie ajustées sur la qualité (QALY) et des coûts de prise en charge ultérieure.
Les données ont été extraites de la littérature et une étude de <*micro-costing*> a été menée pour estimer le coût réel de la thrombectomie au CHU de Bordeaux.
Le modèle de Markov a été élaboré à partir de l'efficacité des deux stratégies à trois mois de l'AVC et jusqu'à 20 ans, en termes de QALY gagnée, selon les probabilités de transition d'un état à l'autre (autonomie, dépendance, récidive, décès).
Selon une méta-analyse à effets aléatoires des données des six essais cliniques randomisés disponibles, 32% des patients sont autonomes à trois mois lorsqu'ils sont traités par thrombolyse seule, contre 52% lorsqu'ils bénéficient de la thrombectomie en association; ils sont respectivement 51% et 35% à être dépendants et le taux de décès était de respectivement 17% et 13%.
Selon l'étude de micro-costing, le coût réel de la thrombectomie était de 6.062 € en moyenne, principalement en lien avec le dispositif médical et le petit matériel nécessaires au traitement (82,9%), le reste représentant le coût des professionnels de santé, a précisé Nathanaël Kaboré.
Le coût de la prise en charge d'un AVC en moyenne est de 9.252 € lors de la phase hospitalière pour un patient autonome, et ensuite de 989 € par trimestre. Pour un patient dépendant, le coût lors de la phase hospitalière est proche, de 10.216 €, mais augmente sensiblement ensuite, à 5.974 € par trimestre. Pour un patient qui décède de son AVC, le coût de sa prise en charge à l'hôpital est estimé à 5.662 €.
L'analyse des données suggère que le recours à la thrombectomie en plus de la thrombolyse génère pour l'assurance maladie un surcoût de 12.657 € pour une QALY supplémentaire, par rapport à la thrombolyse seule, sur un horizon à 20 ans, ce qui est inférieur au seuil considéré comme acceptable d'environ 30.000 €, a indiqué Nathanaël Kabore.
L'analyse de sensibilité probabiliste montre que la probabilité d'efficience de la thrombectomie est de 72% pour un rapport coût/efficacité à 20.000 €/QALY, de 87,9% lorsqu'il est relevé à 30.000€/QALY et de 95% en passant à 50.000 €/QALY.
Cette étude suggère que la prise en charge des infarctus cérébraux par thrombectomie et thrombolyse est plus coûteuse que la thrombolyse seule mais avec un gain en efficacité tel que la stratégie double peut être considérée comme un acte efficient dans la perspective de l'assurance maladie, a conclu le chercheur.
Cette analyse ne prend toutefois pas en compte les coûts liés aux particularités territoriales, comme le recours aux hélicoptères, et des données cliniques récentes étaient manquantes, comme le devenir au long cours des patients autonomes, a-t-il fait observer.
Ces résultats seront présentés à la Haute autorité de santé (HAS), a-t-il ajouté.
La Commission nationale d'évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (Cnedimts) de la HAS a considéré que l'acte de thrombectomie avait un service attendu suffisant et apportait une amélioration importante du service attendu, a annoncé la représentante de la direction générale de l'offre de soins (DGOS), Pascale Dhote-Burger, à ce même congrès.
ld/ab/APM polsan
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AVC: LA THROMBECTOMIE ASSOCIÉE À LA FIBRINOLYSE SEMBLE COÛT-EFFICACE
PARIS, 18 novembre 2016 (APM) - La thrombectomie associée à la fibrinolyse semble coût-efficace par rapport à la thrombolyse seule dans le traitement de l'accident vasculaire cérébral (AVC) à la phase aiguë, selon une étude de modélisation présentée jeudi au congrès de la Société française neurovasculaire (SFNV) à Paris.
Plusieurs essais cliniques randomisés, notamment l'étude française THRACE, ont démontré l'efficacité de la thrombectomie en association à la thrombolyse par rapport à la thrombolyse seule dans la prise en charge des infarctus cérébraux, a rappelé Nathanaël Kabore du CHU de Bordeaux, en session orale.
Cette technique est pratiquée en France mais n'est pas remboursée par l'assurance maladie et c'est "pour aider à cette décision" que ces chercheurs de Bordeaux ont réalisé une évaluation médico-économique de la thrombectomie.
Ils ont souhaité déterminer le rapport coût/efficacité de la thrombectomie associée à la thrombolyse par rapport au traitement de référence actuel, la thrombolyse seule, du point de vue de l'assurance maladie, à un horizon temporel de 20 ans après la survenue de l'AVC.
Pour cela, ils ont élaboré un algorithme tenant compte de la répartition des patients à trois mois de l'AVC après thrombolyse seule ou associée à la thrombectomie, de l'évolution au cours du temps des patients, de l'impact en termes d'années de vie ajustées sur la qualité (QALY) et des coûts de prise en charge ultérieure.
Les données ont été extraites de la littérature et une étude de <*micro-costing*> a été menée pour estimer le coût réel de la thrombectomie au CHU de Bordeaux.
Le modèle de Markov a été élaboré à partir de l'efficacité des deux stratégies à trois mois de l'AVC et jusqu'à 20 ans, en termes de QALY gagnée, selon les probabilités de transition d'un état à l'autre (autonomie, dépendance, récidive, décès).
Selon une méta-analyse à effets aléatoires des données des six essais cliniques randomisés disponibles, 32% des patients sont autonomes à trois mois lorsqu'ils sont traités par thrombolyse seule, contre 52% lorsqu'ils bénéficient de la thrombectomie en association; ils sont respectivement 51% et 35% à être dépendants et le taux de décès était de respectivement 17% et 13%.
Selon l'étude de micro-costing, le coût réel de la thrombectomie était de 6.062 € en moyenne, principalement en lien avec le dispositif médical et le petit matériel nécessaires au traitement (82,9%), le reste représentant le coût des professionnels de santé, a précisé Nathanaël Kaboré.
Le coût de la prise en charge d'un AVC en moyenne est de 9.252 € lors de la phase hospitalière pour un patient autonome, et ensuite de 989 € par trimestre. Pour un patient dépendant, le coût lors de la phase hospitalière est proche, de 10.216 €, mais augmente sensiblement ensuite, à 5.974 € par trimestre. Pour un patient qui décède de son AVC, le coût de sa prise en charge à l'hôpital est estimé à 5.662 €.
L'analyse des données suggère que le recours à la thrombectomie en plus de la thrombolyse génère pour l'assurance maladie un surcoût de 12.657 € pour une QALY supplémentaire, par rapport à la thrombolyse seule, sur un horizon à 20 ans, ce qui est inférieur au seuil considéré comme acceptable d'environ 30.000 €, a indiqué Nathanaël Kabore.
L'analyse de sensibilité probabiliste montre que la probabilité d'efficience de la thrombectomie est de 72% pour un rapport coût/efficacité à 20.000 €/QALY, de 87,9% lorsqu'il est relevé à 30.000€/QALY et de 95% en passant à 50.000 €/QALY.
Cette étude suggère que la prise en charge des infarctus cérébraux par thrombectomie et thrombolyse est plus coûteuse que la thrombolyse seule mais avec un gain en efficacité tel que la stratégie double peut être considérée comme un acte efficient dans la perspective de l'assurance maladie, a conclu le chercheur.
Cette analyse ne prend toutefois pas en compte les coûts liés aux particularités territoriales, comme le recours aux hélicoptères, et des données cliniques récentes étaient manquantes, comme le devenir au long cours des patients autonomes, a-t-il fait observer.
Ces résultats seront présentés à la Haute autorité de santé (HAS), a-t-il ajouté.
La Commission nationale d'évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (Cnedimts) de la HAS a considéré que l'acte de thrombectomie avait un service attendu suffisant et apportait une amélioration importante du service attendu, a annoncé la représentante de la direction générale de l'offre de soins (DGOS), Pascale Dhote-Burger, à ce même congrès.
ld/ab/APM polsan