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DIJON, 20 novembre 2025 (APMnews) - Le centre de thrombectomie du groupe hospitalier (GH) La Rochelle-Ré-Aunis a atteint son objectif, avec 61 patients traités pour un accident vasculaire cérébral (AVC) lié à l'occlusion d'un gros vaisseau dans les sept mois suivant son ouverture en mars, selon des données présentées à la journée nationale des référents et animateurs ARS des filières AVC, dans le cadre du congrès de la Société française neurovasculaire (SFNV), mercredi à Dijon.

Ce centre était attendu depuis plusieurs années. L'autorisation a été délivrée en décembre 2024 et le centre a ouvert le 31 mars, a rappelé la Dr Gaëlle Godenèche, responsable du service de neurologie du CH de La Rochelle.

L'établissement est situé à 1h40 de route de Poitiers, à 1h50 de Nantes et à 2 heures de Bordeaux, où se trouvent les centres de neuroradiologie interventionnelle (NRI). L'été, les routes sont encore plus encombrées. La Charente-Maritime étant le département le plus peuplé de Nouvelle-Aquitaine, avec une augmentation du nombre de retraités notamment, il était important de répondre aux besoins.

La réflexion pour développer une offre de thrombectomie a débuté en 2019 (cf dépêche du 21/03/2019 à 17:11). "On espérait initialement une autorisation dérogatoire", puis des textes ont été publiés début 2022 pour préciser de nouvelles modalités pour l'activité de neuroradiologie interventionnelle (NRI), avec une mention A, qui concerne uniquement la réalisation de la thrombectomie mécanique et les actes diagnostiques associés dans le cadre de l'AVC, et la mention B, qui comprend l'ensemble des activités interventionnelles en neuroradiologie.

Le centre de NRI dispose notamment de quatre praticiens hospitaliers en radiologie-neuroradiologie interventionnelle, avec une astreinte en place depuis mai, d'un accès 24 heures sur 24 à l'IRM et à la tomodensitométrie, de deux salles dont une répondant aux critères de thrombectomie, a listé la Dr Godenèche.

L'ouverture du centre de NRI a conduit à une réorganisation de la filière AVC du département, avec le secteur nord couvert par l'unité neurovasculaire (UNV) du CH de La Rochelle et le secteur sud par celle du CH de Saintes. Ce dernier transfère vers le centre NRI de La Rochelle, à 60 km et accessible par autoroute, les patients pour lesquels la thrombectomie est indiquée. Le CHU de Poitiers continue à assurer la thrombectomie dans les situations complexes ou si elle n'est pas disponible au centre de La Rochelle.

En parallèle à cette ouverture, une communication a été faite auprès des professionnels et du grand public, a ajouté la neurologue.

80 thrombectomies réalisées en Charente-Maritime à fin octobre

La première thrombectomie pratiquée à La Rochelle a eu lieu le 20 avril et depuis, au total, sur sept mois, 61 patients ont bénéficié de ce traitement, 36 sur le secteur nord (vs 25 patients transférés vers le CHU de Poitiers pour une thrombectomie entre le 1er avril et le 31 octobre 2024) et 24 sur le secteur sud, ainsi qu'un patient transporté de Vendée, département limitrophe. Au 17 novembre, 64 thrombectomies avaient été réalisées.

Sur l'ensemble du département, à fin octobre, 80 patients ont bénéficié d'une thrombectomie, dont 61 à La Rochelle et 19 en CHU, contre 76 pour toute l'année 2024.

La Dr Godenèche a rapporté par ailleurs quelques données sur ces 61 premiers patients traités à La Rochelle. Agés de 74 ans en moyenne, ils présentaient un score NIHSS à leur arrivée, 24% ont été traités par thrombectomie par aspiration seule et 76% par thrombectomie combinée (stent + aspiration); 51% ont également reçu une fibrinolyse.

Ces données montrent qu'en sept mois, le centre de NRI de La Rochelle a dépassé le seuil fixé pour obtenir une autorisation de mention A, soit 60 actes de thrombectomie par an. "On sent une dynamique assez fluide, une montée en charge comme prévu", a-t-elle commenté.

L'ouverture du centre vise à améliorer la prise en charge des AVC sur le territoire, avec des objectifs d'augmentation du nombre de patients éligibles et traités par thrombectomie, une diminution également du temps de transfert vers le CHU et à terme, une réduction de la morbi-mortalité.

Mais l'atteinte de ces objectifs est confrontée à des difficultés: une saturation des huit lits de l'UNV, alors que 12 étaient initialement prévus, une saturation également de la filière d'aval, une rotation des équipes d'urgence et un télé-AVC non opérationnel dans tous les services d'accueil d'urgence (SAU) du département, et un fonctionnement partiel de la permanence des soins de l'UNV de Saintes, a souligné la neurologue.

Il est prévu de mettre en place la télémédecine prochainement dans les SAU de Royan, de Jonzac et de Saint-Jean-d’Angély, de diffuser les outils de télé-AVC et d'assurer des formations afin notamment d'harmoniser les prises en charge.

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