Actualités de l'Urgence - APM

La nécessité de planifier un projet de réaménagement des bâtiments du CH d'Epernay s'est imposée à l'hôpital sparnacien au cours de l'été 2020, après la première vague épidémique de Covid-19, "en raison du vieillissement des infrastructures et d'un parcours patient complexe, peu lisible et peu efficient", rapporte la chambre régionale des comptes (CRC) Grand Est dans un rapport d'observation sur l'établissement, mis en ligne début juillet.

Le schéma directeur immobilier élaboré à cet effet prévoit la restructuration de certains bâtiments et la construction d'un nouveau bâtiment.

Alors que le projet initial était estimé à 58,2 millions d'euros (M€), avec un accompagnement de 20 M€ de l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est, cette aide financière a été portée à 23 M€ en 2025, tandis que le coût prévisionnel est désormais estimé à 64 M€.

Dans son rapport, la CRC avait cependant estimé que la "capacité d'autofinancement actuelle" du CH d'Epernay était "insuffisante pour soutenir un tel projet".

Elle avait par ailleurs jugé "très optimiste" sa prospective pour financer ce projet en empruntant 30 M€ sur 30 ans, notamment en raison de la "fluctuation actuelle des taux bancaires" d'une part, et d'autre part en raison d'indicateurs non atteints concernant les projections d'évolution d'activité et du taux d'occupation capacitaire de l'établissement.

Contacté mardi par APMnews, le directeur adjoint du CHU de Reims et d'Epernay (en direction commune), Mathias Zomer, a assuré que les réserves exprimées par la chambre n'étaient plus d'actualité alors que l'accompagnement financier du projet avait été abondé de 3 M€.

Alors que le CH d'Epernay prévoit d'avoir apuré sa dette actuelle à l'horizon 2029, "cette trajectoire nous autorise à contracter de nouveaux emprunts et d'ici là, on utilisera le soutien financier de l'Etat", a-t-il développé.

Lors d'un conseil de surveillance fin juin, l'offre portée par l'entreprise Fayat a été retenue parmi trois candidats, en proposant le projet le moins onéreux tout en étant le plus vertueux sur le plan environnemental, a assuré le directeur adjoint en charge des affaires générales, de la qualité et des relations et du pôle femmes-parents-enfants de l'hôpital sparnacien.

Ce projet architectural permettra en premier lieu de déménager les activités actuellement hébergées dans le bâtiment de médecine, jugé trop vétuste.

Après la relocalisation d'un certain nombre d'activités de support (services techniques, informatique et achats) à partir du premier semestre 2026, des opérations de démolition seront conduites à l'été 2026.

Des opérations de 2026 à 2030

En parallèle, les études de conception se poursuivront pour permettre la livraison du nouveau bâtiment au premier semestre 2029, afin d'accueillir:

• l'activité d'imagerie regroupée au rez-de-jardin
• le service d'urgence, l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHC) et le plateau unique de consultation (chirurgie et médecine) au rez-de-chaussée
• le service de médecine gériatrique, l'hôpital de jour (HDJ) de médecine et le laboratoire de biologie médicale au premier étage
• les services de pneumo-cardiologie d'une part et de médecine générale d'autre part au second étage.

Tout en permettant le regroupement des secteurs de consultations et d'imagerie, ce nouveau service permettra une augmentation capacitaire en médecine, avec des unités de 30 lits pour chaque service quand les services de pneumo-cardiologie et de gériatrie comptent respectivement 15 et 25 lits actuellement.

Cette évolution vise notamment à répondre aux besoins d'aval des urgences, mais répond aussi à la volonté de développer les admissions directes dans un contexte de vieillissement de la population.

Concomitamment, des opérations de réhabilitation de bâtiments seront menées jusqu'en 2030 avec le rapprochement de la maternité et de la pédiatrie pour former un pôle femme-mère-enfant, la création d'une unité de soins continus et possiblement d'une unité de soins intensifs polyvalents (Usip) dérogatoire et le déménagement de la pharmacie dans les ex-locaux des urgences.

En marge de ces travaux, l'ensemble de l'hôpital sera raccordé au chauffage urbain alimenté par biomasse d'ici à 2026, ce qui réduira la facture énergétique et améliorera la performance environnementale de l'établissement, a souligné Mathias Zomer.

gl/lb/APMnews