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23/05 2025
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BÉNÉFICE D'UNE PRISE EN CHARGE DE L'AVC AVEC L'ÉVALUATION À DISTANCE PAR LE NEUROLOGUE DÈS LE TRANSPORT DANS L'AMBULANCE

HELSINKI, 23 mai 2025 (APMnews) - Face à un patient avec une suspicion d'accident vasculaire cérébral (AVC), faire commencer l'évaluation dans l'ambulance par le neurologue à distance apparaît aussi sûr que lorsqu'il est à bord et cela lui demande globalement moins de temps, selon les résultats présentés vendredi en session plénière du congrès de l'European Stroke Conference (ESO) à Helsinki.

Des études ont montré l'intérêt de prendre en charge les patients avec une suspicion d'AVC très rapidement à l'aide d'unités neurovasculaires (UNV) mobiles, des ambulances équipées notamment d'un scanner et avec des professionnels de santé formés. Le développement de la télémédecine permet en outre de faire réaliser l'évaluation neurologique par le spécialiste à distance, expliquent le Dr Vignan Yogendrakumar de l'université d'Ottawa et ses collègues dans le protocole de l'étude, publié en 2024 dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).

Dans cet essai clinique, ils ont comparé ce modèle de prise en charge avec une évaluation neurologique du patient dans l'ambulance par télémédecine au modèle classique avec, dans l'ambulance, un infirmier spécialisé, un neurologue et deux autres paramédicaux.

Au total, 275 patients ont été randomisés en ouvert entre l'UNV mobile classique et l'évaluation neurologique à distance selon la disponibilité du neurologue, rapporte la société savante dans un communiqué.

Le critère principal d'évaluation était un critère composite de plusieurs mesures dans trois domaines par ordre d'importance: la sécurité de la procédure, les délais de prise de décision thérapeutique et l'utilisation des ressources.

Les points de sécurité comprenaient notamment l'incapacité du médecin à réaliser l'évaluation dans son intégralité, la détérioration de l'état du patient au cours de l'évaluation, les complications post-thrombolyse…

Les délais de prise en charge mesurés concernaient la décision d'initier la thrombolyse, d'adresser un patient pour une thrombectomie ou de l'acheminer vers un établissement pour commencer le traitement.

Concernant l'utilisation des ressources, il s'agissait d'estimer le temps "productif", c'est-à-dire le temps passé effectivement par le neurologue à s'occuper du patient, dans l'ambulance depuis le moment où elle est envoyée et jusqu'à son retour pour un nouvel appel et pour la télémédecine, depuis le moment où il est appelé depuis l'ambulance et la fin de l'appel.

L'analyse de l'ensemble de ces éléments est en faveur de la télémédecine pour 76% des patients, en faveur de l'évaluation neurologique dans l'ambulance pour 21% et dans 4% des cas, il n'y avait pas de différence entre les deux.

L'évaluation neurologique par télémédecine était associée à une plus grande probabilité de critères favorables, avec un odds ratio (OR) statistiquement significatif de 3,5 par rapport à l'évaluation à bord de l'ambulance.

En particulier, l'incidence des événements indésirables était similaire entre les deux groupes de 13% pour les patients évalués à distance et de 12% pour ceux évalués dans l'ambulance.

Le délai médian de prise de décision était légèrement plus long avec la télémédecine, de 19 minutes, contre 13 min, mais à distance, le neurologue consacre 100% de son temps à évaluer le patient, contre un tiers lorsqu'il est dans l'ambulance.

Enfin, environ 18% des patients ont été traités par thrombolyse ou été acheminés vers un centre de neuroradiologie pour une thrombectomie. L'évolution fonctionnelle à trois mois était similaire entre ceux évalués par un neurologue dans l'ambulance et ceux évalués à distance.

"On suppose depuis longtemps que le modèle de référence pour l'UNV mobile est d'avoir le neurologue physiquement à bord. Mais nos résultats montrent que la télémédecine est aussi efficace et apporte des résultats comparables dans des domaines opérationnels clés", commente le Dr Yogendrakumar dans le communiqué de l'ESO.

Cette étude ouvre la voie à d'autres travaux qui auront à vérifier que ce nouveau modèle peut être déployé et qu'il est coût-efficace, concluent les chercheurs.

ld/nc/APMnews

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HELSINKI, 23 mai 2025 (APMnews) - Face à un patient avec une suspicion d'accident vasculaire cérébral (AVC), faire commencer l'évaluation dans l'ambulance par le neurologue à distance apparaît aussi sûr que lorsqu'il est à bord et cela lui demande globalement moins de temps, selon les résultats présentés vendredi en session plénière du congrès de l'European Stroke Conference (ESO) à Helsinki.

Des études ont montré l'intérêt de prendre en charge les patients avec une suspicion d'AVC très rapidement à l'aide d'unités neurovasculaires (UNV) mobiles, des ambulances équipées notamment d'un scanner et avec des professionnels de santé formés. Le développement de la télémédecine permet en outre de faire réaliser l'évaluation neurologique par le spécialiste à distance, expliquent le Dr Vignan Yogendrakumar de l'université d'Ottawa et ses collègues dans le protocole de l'étude, publié en 2024 dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).

Dans cet essai clinique, ils ont comparé ce modèle de prise en charge avec une évaluation neurologique du patient dans l'ambulance par télémédecine au modèle classique avec, dans l'ambulance, un infirmier spécialisé, un neurologue et deux autres paramédicaux.

Au total, 275 patients ont été randomisés en ouvert entre l'UNV mobile classique et l'évaluation neurologique à distance selon la disponibilité du neurologue, rapporte la société savante dans un communiqué.

Le critère principal d'évaluation était un critère composite de plusieurs mesures dans trois domaines par ordre d'importance: la sécurité de la procédure, les délais de prise de décision thérapeutique et l'utilisation des ressources.

Les points de sécurité comprenaient notamment l'incapacité du médecin à réaliser l'évaluation dans son intégralité, la détérioration de l'état du patient au cours de l'évaluation, les complications post-thrombolyse…

Les délais de prise en charge mesurés concernaient la décision d'initier la thrombolyse, d'adresser un patient pour une thrombectomie ou de l'acheminer vers un établissement pour commencer le traitement.

Concernant l'utilisation des ressources, il s'agissait d'estimer le temps "productif", c'est-à-dire le temps passé effectivement par le neurologue à s'occuper du patient, dans l'ambulance depuis le moment où elle est envoyée et jusqu'à son retour pour un nouvel appel et pour la télémédecine, depuis le moment où il est appelé depuis l'ambulance et la fin de l'appel.

L'analyse de l'ensemble de ces éléments est en faveur de la télémédecine pour 76% des patients, en faveur de l'évaluation neurologique dans l'ambulance pour 21% et dans 4% des cas, il n'y avait pas de différence entre les deux.

L'évaluation neurologique par télémédecine était associée à une plus grande probabilité de critères favorables, avec un odds ratio (OR) statistiquement significatif de 3,5 par rapport à l'évaluation à bord de l'ambulance.

En particulier, l'incidence des événements indésirables était similaire entre les deux groupes de 13% pour les patients évalués à distance et de 12% pour ceux évalués dans l'ambulance.

Le délai médian de prise de décision était légèrement plus long avec la télémédecine, de 19 minutes, contre 13 min, mais à distance, le neurologue consacre 100% de son temps à évaluer le patient, contre un tiers lorsqu'il est dans l'ambulance.

Enfin, environ 18% des patients ont été traités par thrombolyse ou été acheminés vers un centre de neuroradiologie pour une thrombectomie. L'évolution fonctionnelle à trois mois était similaire entre ceux évalués par un neurologue dans l'ambulance et ceux évalués à distance.

"On suppose depuis longtemps que le modèle de référence pour l'UNV mobile est d'avoir le neurologue physiquement à bord. Mais nos résultats montrent que la télémédecine est aussi efficace et apporte des résultats comparables dans des domaines opérationnels clés", commente le Dr Yogendrakumar dans le communiqué de l'ESO.

Cette étude ouvre la voie à d'autres travaux qui auront à vérifier que ce nouveau modèle peut être déployé et qu'il est coût-efficace, concluent les chercheurs.

ld/nc/APMnews

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