Actualités de l'Urgence - APM

BILAN POSITIF POUR LA "CLINIQUE SOS AIT" DU CH D'ARRAS
ISSY-LES-MOULINEAUX (Hauts-de-Seine), 17 novembre 2022 (APMnews) - La "clinique SOS AIT" du centre hospitalier (CH) d'Arras (Pas-de-Calais) a permis d'accueillir des patients avec une suspicion d'accident ischémique transitoire (AIT) et d'assurer une prise en charge rapide et adaptée pour les cas confirmés, selon le bilan d'une année d'activité présentée mercredi à la journée annuelle des référents et animateurs de filières AVC à Issy-les-Moulineaux.
Les AIT comme les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent une urgence absolue, a rappelé François Roland, cadre de santé au CH d'Arras (GHT Artois-Ternois), lors de cette réunion organisée en marge du congrès de la Société française neurovasculaire (SFNV).
Comme les unités neurovasculaires (UNV) pour les AVC, la prise en charge des AIT nécessite une prise en charge en urgence pour réduire le risque d'AVC. Deux dispositifs mis en place à l'hôpital Bichat à Paris (AP-HP) et au CHU de Toulouse ont prouvé l'efficacité d'un circuit spécifique, rapide et court (cf dépêche du 09/10/2007 à 16:01).
Parmi les missions confiées aux UNV, la direction générale de l'offre de soins (DGOS) leur a demandé, en 2018, de mettre en place des cliniques de l'AIT, avec l'objectif que la prise en charge d'un AIT soit superposable à celle d'un AVC, que la filière intrahospitalière soit organisée et coordonnée avec l'ensemble des acteurs impliqués et que le dispositif pour les AIT soit donc adossé à une UNV, selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) de 2009.
Au CH d'Arras, où environ 200 AIT ont été pris en charge en 2019, avec une durée moyenne de séjour (DMS) de 4,8 jours, un circuit spécifique a été mis en place avec l'aide de la filière AVC de l'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France.
Dans cet établissement, le service de neurologie dispose de 5 lits en unité de soins intensifs neurologie vasculaire (USINV), de 12 lits pour l'UNV, de 8 lits de neurologie générale et d'une équipe paramédicale mobile de neurologie pour la prise en charge urgente de toute alerte neurovasculaire, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, a rappelé François Roland.
Les équipes ont formalisé cinq logigrammes pour la prise en charge urgente d'une alerte AIT selon que le patient était régulé ou non régulé en jours ouvrés ou non ouvrés ou qu'il s'agissait d'une alerte interne. L'équipe paramédicale mobile intervient avec le neurologue prévu en jours et heures ouvrés et avec le médecin et les infirmières du service d'accueil des urgences (SAU) en jours et heures non ouvrés.
Un box spécifique est prévu au SAU pour les patients avec une suspicion d'AIT, un accès prioritaire à l'IRM est également prévu et en cas de diagnostic confirmé, la prise en charge se poursuit dans l'UNV, notamment avec la grille ABCD2 pour calculer le score prédictif du risque d'AVC après un AIT ou un AVC mineur.
Lorsque l'AIT n'est pas confirmé, le patient peut rentrer chez lui le plus souvent; parfois, il est hospitalisé si une autre maladie est décelée.
Lorsque l'AIT est confirmé, si le patient est considéré à faible risque de récidive, il peut également rentrer chez lui, après le passage en USINV, avec ordonnance et si besoin, complément de bilan en externe ou en hôpital de jour spécifique, "un projet en cours, avec une sensibilisation des médecins libéraux", a précisé le cadre de santé. Pour un AIT confirmé jugé à haut risque de récidive, le patient reste en USINV pour des examens complémentaires.
Pour tous les patients avec un AIT confirmé, il y a un suivi dans le cadre du programme d'accompagnement du retour à domicile (Prado) AVC mis en place au CH d'Arras depuis janvier 2020, a-t-il ajouté, indiquant que 76 patients avaient été suivis en 2020 et 188 en 2021.
Une hospitalisation de moins de 24 heures pour la majorité des cas
Entre juin 2021 et juin 2022, la clinique SOS AIT a reçu 127 alertes dont 65 en heures et jours non ouvrés, c'est-à-dire du lundi au jeudi de 18h30 à 8h30 et du vendredi 18h30 au lundi 8h30. Un diagnostic d'AIT a été confirmé pour 54% d'entre eux, les autres ayant un AVC pour 11 patients, une pathologie neurologique non vasculaire (migraine, cavernome, méningiome…) pour 34 et un diagnostic non précisé dans 4 cas.
Dans 46% des cas, les patients ont été pris en charge après régulation, dans 48% des cas sans régulation et 6% étaient adressés par un médecin libéral. Tous les patients avec un AIT confirmé ont été pris en charge en USINV.
La quasi-totalité des patients (98%) ont eu accès à l'IRM dans un délai médian d'une heure, 74% dans un délai de deux heures. Un angioscanner a été réalisé à l'entrée pour un seul des 68 cas confirmés d'AIT, en raison d'une contre-indication à l'IRM et d'une alerte survenant le week-end.
Un échodoppler des troncs supra-aortiques a été réalisé chez 51% des patients avec une suspicion d'AIT et chez 100% des diagnostics finaux d'AIT, dans un délai médian de 18h30.
Concernant la DMS, l'objectif qu'elle soit inférieure à 24 heures a été atteint pour 58% des patients accueillis pour une alerte AIT et pour 70% des cas confirmés d'AIT en particulier.
Une DMS au-delà de 24 heures était justifiée sur le plan médical et n'était pas liée à un défaut ou à un refus d'accès aux examens complémentaires, a souligné François Roland. Il s'agissait des 11 patients avec un AVC hospitalisés en UNV, de 21 patients avec un AIT confirmé et un risque élevé de récidive, de 14 patients transférés en neurologie générale et 7 orientés vers d'autres filières (chirurgie vasculaire, ORL, cardiologie, ophtalmologie…).
Par ailleurs, 31 patients pris en charge à la clinique sont suivis dans le Prado AVC, soit près d'un quart des alertes et 45,6% des cas confirmés.
"Ce projet aura permis de mobiliser et fédérer les professionnels médicaux, paramédicaux et administratifs afin de permettre aux patients victimes d'un AIT de bénéficier d'une prise en charge rapide, personnalisée et de courte durée", a commenté le cadre de santé.
"La réduction de la DMS des AIT devrait offrir une meilleure fluidité de l'USINV et par conséquent, diminuer les hospitalisations de repli hors USINV", a-t-il ajouté, espérant la pérennisation de la clinique.
ld/ab/APMnews
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ISSY-LES-MOULINEAUX (Hauts-de-Seine), 17 novembre 2022 (APMnews) - La "clinique SOS AIT" du centre hospitalier (CH) d'Arras (Pas-de-Calais) a permis d'accueillir des patients avec une suspicion d'accident ischémique transitoire (AIT) et d'assurer une prise en charge rapide et adaptée pour les cas confirmés, selon le bilan d'une année d'activité présentée mercredi à la journée annuelle des référents et animateurs de filières AVC à Issy-les-Moulineaux.
Les AIT comme les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent une urgence absolue, a rappelé François Roland, cadre de santé au CH d'Arras (GHT Artois-Ternois), lors de cette réunion organisée en marge du congrès de la Société française neurovasculaire (SFNV).
Comme les unités neurovasculaires (UNV) pour les AVC, la prise en charge des AIT nécessite une prise en charge en urgence pour réduire le risque d'AVC. Deux dispositifs mis en place à l'hôpital Bichat à Paris (AP-HP) et au CHU de Toulouse ont prouvé l'efficacité d'un circuit spécifique, rapide et court (cf dépêche du 09/10/2007 à 16:01).
Parmi les missions confiées aux UNV, la direction générale de l'offre de soins (DGOS) leur a demandé, en 2018, de mettre en place des cliniques de l'AIT, avec l'objectif que la prise en charge d'un AIT soit superposable à celle d'un AVC, que la filière intrahospitalière soit organisée et coordonnée avec l'ensemble des acteurs impliqués et que le dispositif pour les AIT soit donc adossé à une UNV, selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) de 2009.
Au CH d'Arras, où environ 200 AIT ont été pris en charge en 2019, avec une durée moyenne de séjour (DMS) de 4,8 jours, un circuit spécifique a été mis en place avec l'aide de la filière AVC de l'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France.
Dans cet établissement, le service de neurologie dispose de 5 lits en unité de soins intensifs neurologie vasculaire (USINV), de 12 lits pour l'UNV, de 8 lits de neurologie générale et d'une équipe paramédicale mobile de neurologie pour la prise en charge urgente de toute alerte neurovasculaire, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, a rappelé François Roland.
Les équipes ont formalisé cinq logigrammes pour la prise en charge urgente d'une alerte AIT selon que le patient était régulé ou non régulé en jours ouvrés ou non ouvrés ou qu'il s'agissait d'une alerte interne. L'équipe paramédicale mobile intervient avec le neurologue prévu en jours et heures ouvrés et avec le médecin et les infirmières du service d'accueil des urgences (SAU) en jours et heures non ouvrés.
Un box spécifique est prévu au SAU pour les patients avec une suspicion d'AIT, un accès prioritaire à l'IRM est également prévu et en cas de diagnostic confirmé, la prise en charge se poursuit dans l'UNV, notamment avec la grille ABCD2 pour calculer le score prédictif du risque d'AVC après un AIT ou un AVC mineur.
Lorsque l'AIT n'est pas confirmé, le patient peut rentrer chez lui le plus souvent; parfois, il est hospitalisé si une autre maladie est décelée.
Lorsque l'AIT est confirmé, si le patient est considéré à faible risque de récidive, il peut également rentrer chez lui, après le passage en USINV, avec ordonnance et si besoin, complément de bilan en externe ou en hôpital de jour spécifique, "un projet en cours, avec une sensibilisation des médecins libéraux", a précisé le cadre de santé. Pour un AIT confirmé jugé à haut risque de récidive, le patient reste en USINV pour des examens complémentaires.
Pour tous les patients avec un AIT confirmé, il y a un suivi dans le cadre du programme d'accompagnement du retour à domicile (Prado) AVC mis en place au CH d'Arras depuis janvier 2020, a-t-il ajouté, indiquant que 76 patients avaient été suivis en 2020 et 188 en 2021.
Une hospitalisation de moins de 24 heures pour la majorité des cas
Entre juin 2021 et juin 2022, la clinique SOS AIT a reçu 127 alertes dont 65 en heures et jours non ouvrés, c'est-à-dire du lundi au jeudi de 18h30 à 8h30 et du vendredi 18h30 au lundi 8h30. Un diagnostic d'AIT a été confirmé pour 54% d'entre eux, les autres ayant un AVC pour 11 patients, une pathologie neurologique non vasculaire (migraine, cavernome, méningiome…) pour 34 et un diagnostic non précisé dans 4 cas.
Dans 46% des cas, les patients ont été pris en charge après régulation, dans 48% des cas sans régulation et 6% étaient adressés par un médecin libéral. Tous les patients avec un AIT confirmé ont été pris en charge en USINV.
La quasi-totalité des patients (98%) ont eu accès à l'IRM dans un délai médian d'une heure, 74% dans un délai de deux heures. Un angioscanner a été réalisé à l'entrée pour un seul des 68 cas confirmés d'AIT, en raison d'une contre-indication à l'IRM et d'une alerte survenant le week-end.
Un échodoppler des troncs supra-aortiques a été réalisé chez 51% des patients avec une suspicion d'AIT et chez 100% des diagnostics finaux d'AIT, dans un délai médian de 18h30.
Concernant la DMS, l'objectif qu'elle soit inférieure à 24 heures a été atteint pour 58% des patients accueillis pour une alerte AIT et pour 70% des cas confirmés d'AIT en particulier.
Une DMS au-delà de 24 heures était justifiée sur le plan médical et n'était pas liée à un défaut ou à un refus d'accès aux examens complémentaires, a souligné François Roland. Il s'agissait des 11 patients avec un AVC hospitalisés en UNV, de 21 patients avec un AIT confirmé et un risque élevé de récidive, de 14 patients transférés en neurologie générale et 7 orientés vers d'autres filières (chirurgie vasculaire, ORL, cardiologie, ophtalmologie…).
Par ailleurs, 31 patients pris en charge à la clinique sont suivis dans le Prado AVC, soit près d'un quart des alertes et 45,6% des cas confirmés.
"Ce projet aura permis de mobiliser et fédérer les professionnels médicaux, paramédicaux et administratifs afin de permettre aux patients victimes d'un AIT de bénéficier d'une prise en charge rapide, personnalisée et de courte durée", a commenté le cadre de santé.
"La réduction de la DMS des AIT devrait offrir une meilleure fluidité de l'USINV et par conséquent, diminuer les hospitalisations de repli hors USINV", a-t-il ajouté, espérant la pérennisation de la clinique.
ld/ab/APMnews