Actualités de l'Urgence - APM

BILAN POSITIF POUR LE PREMIER SERVICE D'URGENCES VASCULAIRES INTESTINALES FRANÇAIS
Dans un premier poster, Alexandre Nuzzo, gastro-entéro-hépatologue à l'hôpital Beaujon, et ses collègues font le bilan de l'activité du service depuis sa création en 2016 (cf dépêche du 29/01/2016 à 18:10).
Sur ses sept premières années de fonctionnement, entre le 1er janvier 2016 et le 1er octobre 2022, 719 patients ont été hospitalisés en urgence. Cela correspond à une moyenne annuelle de 103 patients grâce aux huit lits dédiés.
Agés de 65 ans en médiane, les patients ont été pris en charge en urgence pour des ischémies mésentériques aiguës (493 cas) ou chroniques (106 cas) ou pour des dissections des artères coeliomésentériques (116 cas).
"L'ischémie mésentérique est l'équivalent d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'un infarctus du myocarde, sauf que l'organe qui souffre est l'intestin", a précisé Alexandre Nuzzo mardi à l'APM. "Dès lors qu'elle est aiguë, l'ischémie mésentérique est quasi constamment mortelle sans traitement en quelques heures ou jours. Son diagnostic/traitement est donc une urgence vitale absolue."
"En pratique, les patients consultent aux urgences pour une douleur abdominale intense et inhabituelle. Si le diagnostic est suspecté/confirmé par l'urgentiste, nous sommes appelés et le patient est transféré dans notre unité spécialisée", a-t-il détaillé. En sept ans, le service a été appelé plus de 1.200 fois.
Ainsi, sur la base des sept années d'activité, la survie à un an des patients pris en charge dans le service est de 75% et 97% respectivement pour les ischémies mésentériques aiguës artérielles et veineuses et de 92% pour les formes chroniques.
Alexandre Nuzzo explique qu'un traitement permettant de ralentir le processus pathologique est d'abord proposé aux patients, c'est-à-dire un repos digestif à jeun, des anticoagulants et des antibiotiques. "Si la circulation du sang est rétablie assez vite, l'intestin peut complètement cicatriser. Ce n'est que le rétablissement de la perfusion intestinale qui permet de sauver le patient."
Le taux de revascularisation a été de 72% pour les patients pris en charge pour une ischémie mésentérique aiguë et de 78% pour ceux avec une ischémie mésentérique chronique.
Néanmoins, il précise que les lésions de l'intestin peuvent se surinfecter et progresser vers la gangrène et qu'à ce stade, une chirurgie pour retirer l'intestin gangrené est nécessaire pour sauver le malade.
Dans un second poster, Alexandre Nuzzon et ses collègues ont comparé les données de santé des 1.206 patients pour lesquels ils ont été appelés avec les données de 8.920 patients pris en charge dans d'autres services d'urgence français pour une ischémie mésentérique aiguë.
Leur étude rétrospective montre que les patients pris en charge dans leur service sont associés à une réduction significative du risque de décès de 30% à un mois, de 23% à trois mois et de 19% à un an, par rapport aux patients des hôpitaux contrôles.
Cela correspond à une augmentation significative de 12 points de la survie à un an des patients (66% contre 54%).
"Ces résultats encouragent la création d'autres centres régionaux en France et dans d'autres pays comme standard de soins des ischémies mésentériques aiguës", concluent les auteurs. Cette première française a déjà encouragé l'ouverture en août dernier à l'hôpital de la Timone à Marseille (AP-HM) d'un dispositif de prise en charge dédié aux urgences vasculaires intestinales, a indiqué Alexandre Nuzzo à APMnews.
pl/fb/nc/APMnews
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BILAN POSITIF POUR LE PREMIER SERVICE D'URGENCES VASCULAIRES INTESTINALES FRANÇAIS
Dans un premier poster, Alexandre Nuzzo, gastro-entéro-hépatologue à l'hôpital Beaujon, et ses collègues font le bilan de l'activité du service depuis sa création en 2016 (cf dépêche du 29/01/2016 à 18:10).
Sur ses sept premières années de fonctionnement, entre le 1er janvier 2016 et le 1er octobre 2022, 719 patients ont été hospitalisés en urgence. Cela correspond à une moyenne annuelle de 103 patients grâce aux huit lits dédiés.
Agés de 65 ans en médiane, les patients ont été pris en charge en urgence pour des ischémies mésentériques aiguës (493 cas) ou chroniques (106 cas) ou pour des dissections des artères coeliomésentériques (116 cas).
"L'ischémie mésentérique est l'équivalent d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'un infarctus du myocarde, sauf que l'organe qui souffre est l'intestin", a précisé Alexandre Nuzzo mardi à l'APM. "Dès lors qu'elle est aiguë, l'ischémie mésentérique est quasi constamment mortelle sans traitement en quelques heures ou jours. Son diagnostic/traitement est donc une urgence vitale absolue."
"En pratique, les patients consultent aux urgences pour une douleur abdominale intense et inhabituelle. Si le diagnostic est suspecté/confirmé par l'urgentiste, nous sommes appelés et le patient est transféré dans notre unité spécialisée", a-t-il détaillé. En sept ans, le service a été appelé plus de 1.200 fois.
Ainsi, sur la base des sept années d'activité, la survie à un an des patients pris en charge dans le service est de 75% et 97% respectivement pour les ischémies mésentériques aiguës artérielles et veineuses et de 92% pour les formes chroniques.
Alexandre Nuzzo explique qu'un traitement permettant de ralentir le processus pathologique est d'abord proposé aux patients, c'est-à-dire un repos digestif à jeun, des anticoagulants et des antibiotiques. "Si la circulation du sang est rétablie assez vite, l'intestin peut complètement cicatriser. Ce n'est que le rétablissement de la perfusion intestinale qui permet de sauver le patient."
Le taux de revascularisation a été de 72% pour les patients pris en charge pour une ischémie mésentérique aiguë et de 78% pour ceux avec une ischémie mésentérique chronique.
Néanmoins, il précise que les lésions de l'intestin peuvent se surinfecter et progresser vers la gangrène et qu'à ce stade, une chirurgie pour retirer l'intestin gangrené est nécessaire pour sauver le malade.
Dans un second poster, Alexandre Nuzzon et ses collègues ont comparé les données de santé des 1.206 patients pour lesquels ils ont été appelés avec les données de 8.920 patients pris en charge dans d'autres services d'urgence français pour une ischémie mésentérique aiguë.
Leur étude rétrospective montre que les patients pris en charge dans leur service sont associés à une réduction significative du risque de décès de 30% à un mois, de 23% à trois mois et de 19% à un an, par rapport aux patients des hôpitaux contrôles.
Cela correspond à une augmentation significative de 12 points de la survie à un an des patients (66% contre 54%).
"Ces résultats encouragent la création d'autres centres régionaux en France et dans d'autres pays comme standard de soins des ischémies mésentériques aiguës", concluent les auteurs. Cette première française a déjà encouragé l'ouverture en août dernier à l'hôpital de la Timone à Marseille (AP-HM) d'un dispositif de prise en charge dédié aux urgences vasculaires intestinales, a indiqué Alexandre Nuzzo à APMnews.
pl/fb/nc/APMnews