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BRETAGNE: UN PRS QUI FAVORISE LA PRÉVENTION EN SANTÉ
RENNES, 2 juillet 2018 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) de Bretagne cherche à promouvoir la prévention en santé, a présenté le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) Bretagne, Olivier de Cadeville, lors d’une conférence de presse lundi.
Après une concertation de trois mois, le PRS qui "définit la feuille de route stratégique pour la santé des Bretons pour la prochaine période", a été publié vendredi soir au recueil des actes administratifs de la préfecture de région, a annoncé le directeur général.
Il comprend trois documents: le cadre d’orientation stratégique (COS) pour 10 ans avec sept grands objectifs stratégiques qui va être décliné en schéma régional de santé (SRS) sur 5 ans (2018-2022) et un programme régional d'accès à la prévention et aux soins des personnes démunies (Praps).
"C’est un travail sur la durée et surtout collectif", a souligné le directeur général. Après une évaluation du PRS précédent en 2016, le nouveau a été établi en s’appuyant sur la stratégie nationale de santé (SNS) et sur des groupes de travail régionaux pendant un an et demi. Le document de 300 pages terminé en décembre 2017 a été soumis aux partenaires de l’ARS (une trentaine) et leurs observations ainsi que plus de 130 amendements ont été ajoutés, avant la concertation aux instances.
La conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA) a donné un avis extrêmement favorable (à 75%), a indiqué son président, Bernard Gaillard, présent à la conférence de presse, saluant la "méthode exemplaire", sa rigueur et le travail de concertation.
Les conseils territoriaux en santé (CTS), au nombre de 7, ont donné un avis favorable également, tout comme la préfecture. Deux conseils départementaux ont rendu un avis défavorable (Ille-et-Vilaine et Finistère) sur les moyens mais étaient d’accord avec la démarche, celui du Morbihan a donné un avis négatif et celui des Côtes-d’Armor un avis réservé. Le conseil régional a prononcé un avis critique actant l’intérêt de la démarche mais s’interrogeant sur les moyens.
"Nous avons voulu mettre en tête de document la prévention", a souligné le directeur en citant des actions générales comme la vaccination de 4.000 jeunes Bretons en 2017 contre la méningite et une sensibilisation à la vaccination contre la rougeole (ROR) en 2018, ainsi que les campagnes en faveur des dépistages des cancers du sein et colorectal et des actions plus ciblées (prévention des chutes chez les personnes âgées, comportements alimentaires,...).
Les actions visent à promouvoir la santé de tous et celle des publics les plus exposés.
La prévention est citée comme la première des 7 orientations stratégiques du PRS, et sa promotion est faite chaque fois que possible dans toutes les autres orientations:
- prévenir les atteintes prématurées à la santé et à la qualité de vie
- garantir l’accès à une offre adaptée et de qualité au plus près du domicile (offre graduée avec l'exercice coordonné pour le premier recours, l'accès aux soins hospitaliers, plus de médico-social au domicile)
- faciliter les parcours de soins, de santé et de vie par une organisation plus coordonnée (pour les populations plus fragiles)
- renforcer la qualité et la pertinence des prises en charge
- développer la performance et l’innovation du système de santé
- mieux préparer le système de santé aux événements exceptionnels (attentats, épidémies, phénomènes climatiques)
- construire et mettre en oeuvre ensemble la politique de santé régionale.
"Il ne suffit pas de construire le PRS. Il faut aussi le mettre en oeuvre et cela doit se faire collectivement", a commenté le directeur. Des plans d'action vont se mettre en place. Un suivi annuel sera réalisé selon des indicateurs.
La Bretagne, qui regroupe 5% de la population française (3,3 millions d’habitants), est une région attractive et dynamique, par sa démographie (+0,6%/an), ses indicateurs socio-économiques, la mobilisation des acteurs au service de la santé. Elle fait face aux enjeux de santé nationaux (progression des maladies chroniques, vieillissement de la population, progrès médicaux, répartition des professionnels de santé), et à des problématiques qui lui sont spécifiques: une surmortalité liée à l’alcool, au tabac, au suicide et un vieillissement légèrement plus marqué de sa population (10,5% des Bretons avaient 75 ans et plus contre 9,3% au niveau national et 3,4% avaient plus de 85 ans contre 3% en 2016; et le taux de natalité est inférieur à 10,1 pour 1.000 contre 12 en 2015).
L'état de santé des Bretons s'améliore (l'espérance de vie est passée de 74,2 à 78,2 ans pour les hommes et de 82,4 à 84,9 ans pour les femmes entre 2000 et 2015), mais certains indicateurs sont défavorables (mortalité supérieure, prévalence des troubles psychiatriques plus élevée, mortalité prématurée pour les 3 causes les plus liées à l'alcool).
Pour la présence médicale dans les territoires, le directeur a cité la forte dynamique régionale des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) -il en existe 95 en Bretagne, soit nettement plus que la moyenne nationale (environ 950 en France).
En matière de pertinence, la Bretagne dispose d'une instance régionale pilotée par des médecins qui travaille actuellement sur les prothèses de hanche. Du côté de l’innovation, la Bretagne est très engagée en télémédecine avec déjà plus d’une soixantaine d’expériences. La tarification spécifique de l'assurance maladie devrait permettre d’aller plus vite, a estimé le directeur de l'ARS.
L'agence va aussi collecter les expérimentations organisationnelles relevant de l'article 51 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Elle en financera d'autres par un appel à projets régional en innovation.
Pendant le précédent PRS, la Bretagne a rattrapé son retard en chirurgie ambulatoire avec une augmentation substantielle pour atteindre aujourd'hui un taux de 56%, grâce au travail de tous les acteurs, a relevé Olivier de Cadeville.
Des efforts en équipements lourds
Des efforts seront faits aussi pour les équipements lourds car la région en a besoin, a mentionné le directeur.
Il est prévu de pouvoir délivrer des autorisations pour 8 scanners, 15 appareils d'IRM et 6 TEP (tomographies par émission de positons) mais aucune pour des gamma-caméras ni pour des caissons hyperbare. Actuellement, la Bretagne compte un caisson hyperbare, 52 scanners, 44 IRM, 20 gamma-caméras et 9 TEP.
sl/ab/APMnews
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BRETAGNE: UN PRS QUI FAVORISE LA PRÉVENTION EN SANTÉ
RENNES, 2 juillet 2018 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) de Bretagne cherche à promouvoir la prévention en santé, a présenté le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) Bretagne, Olivier de Cadeville, lors d’une conférence de presse lundi.
Après une concertation de trois mois, le PRS qui "définit la feuille de route stratégique pour la santé des Bretons pour la prochaine période", a été publié vendredi soir au recueil des actes administratifs de la préfecture de région, a annoncé le directeur général.
Il comprend trois documents: le cadre d’orientation stratégique (COS) pour 10 ans avec sept grands objectifs stratégiques qui va être décliné en schéma régional de santé (SRS) sur 5 ans (2018-2022) et un programme régional d'accès à la prévention et aux soins des personnes démunies (Praps).
"C’est un travail sur la durée et surtout collectif", a souligné le directeur général. Après une évaluation du PRS précédent en 2016, le nouveau a été établi en s’appuyant sur la stratégie nationale de santé (SNS) et sur des groupes de travail régionaux pendant un an et demi. Le document de 300 pages terminé en décembre 2017 a été soumis aux partenaires de l’ARS (une trentaine) et leurs observations ainsi que plus de 130 amendements ont été ajoutés, avant la concertation aux instances.
La conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA) a donné un avis extrêmement favorable (à 75%), a indiqué son président, Bernard Gaillard, présent à la conférence de presse, saluant la "méthode exemplaire", sa rigueur et le travail de concertation.
Les conseils territoriaux en santé (CTS), au nombre de 7, ont donné un avis favorable également, tout comme la préfecture. Deux conseils départementaux ont rendu un avis défavorable (Ille-et-Vilaine et Finistère) sur les moyens mais étaient d’accord avec la démarche, celui du Morbihan a donné un avis négatif et celui des Côtes-d’Armor un avis réservé. Le conseil régional a prononcé un avis critique actant l’intérêt de la démarche mais s’interrogeant sur les moyens.
"Nous avons voulu mettre en tête de document la prévention", a souligné le directeur en citant des actions générales comme la vaccination de 4.000 jeunes Bretons en 2017 contre la méningite et une sensibilisation à la vaccination contre la rougeole (ROR) en 2018, ainsi que les campagnes en faveur des dépistages des cancers du sein et colorectal et des actions plus ciblées (prévention des chutes chez les personnes âgées, comportements alimentaires,...).
Les actions visent à promouvoir la santé de tous et celle des publics les plus exposés.
La prévention est citée comme la première des 7 orientations stratégiques du PRS, et sa promotion est faite chaque fois que possible dans toutes les autres orientations:
- prévenir les atteintes prématurées à la santé et à la qualité de vie
- garantir l’accès à une offre adaptée et de qualité au plus près du domicile (offre graduée avec l'exercice coordonné pour le premier recours, l'accès aux soins hospitaliers, plus de médico-social au domicile)
- faciliter les parcours de soins, de santé et de vie par une organisation plus coordonnée (pour les populations plus fragiles)
- renforcer la qualité et la pertinence des prises en charge
- développer la performance et l’innovation du système de santé
- mieux préparer le système de santé aux événements exceptionnels (attentats, épidémies, phénomènes climatiques)
- construire et mettre en oeuvre ensemble la politique de santé régionale.
"Il ne suffit pas de construire le PRS. Il faut aussi le mettre en oeuvre et cela doit se faire collectivement", a commenté le directeur. Des plans d'action vont se mettre en place. Un suivi annuel sera réalisé selon des indicateurs.
La Bretagne, qui regroupe 5% de la population française (3,3 millions d’habitants), est une région attractive et dynamique, par sa démographie (+0,6%/an), ses indicateurs socio-économiques, la mobilisation des acteurs au service de la santé. Elle fait face aux enjeux de santé nationaux (progression des maladies chroniques, vieillissement de la population, progrès médicaux, répartition des professionnels de santé), et à des problématiques qui lui sont spécifiques: une surmortalité liée à l’alcool, au tabac, au suicide et un vieillissement légèrement plus marqué de sa population (10,5% des Bretons avaient 75 ans et plus contre 9,3% au niveau national et 3,4% avaient plus de 85 ans contre 3% en 2016; et le taux de natalité est inférieur à 10,1 pour 1.000 contre 12 en 2015).
L'état de santé des Bretons s'améliore (l'espérance de vie est passée de 74,2 à 78,2 ans pour les hommes et de 82,4 à 84,9 ans pour les femmes entre 2000 et 2015), mais certains indicateurs sont défavorables (mortalité supérieure, prévalence des troubles psychiatriques plus élevée, mortalité prématurée pour les 3 causes les plus liées à l'alcool).
Pour la présence médicale dans les territoires, le directeur a cité la forte dynamique régionale des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) -il en existe 95 en Bretagne, soit nettement plus que la moyenne nationale (environ 950 en France).
En matière de pertinence, la Bretagne dispose d'une instance régionale pilotée par des médecins qui travaille actuellement sur les prothèses de hanche. Du côté de l’innovation, la Bretagne est très engagée en télémédecine avec déjà plus d’une soixantaine d’expériences. La tarification spécifique de l'assurance maladie devrait permettre d’aller plus vite, a estimé le directeur de l'ARS.
L'agence va aussi collecter les expérimentations organisationnelles relevant de l'article 51 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Elle en financera d'autres par un appel à projets régional en innovation.
Pendant le précédent PRS, la Bretagne a rattrapé son retard en chirurgie ambulatoire avec une augmentation substantielle pour atteindre aujourd'hui un taux de 56%, grâce au travail de tous les acteurs, a relevé Olivier de Cadeville.
Des efforts en équipements lourds
Des efforts seront faits aussi pour les équipements lourds car la région en a besoin, a mentionné le directeur.
Il est prévu de pouvoir délivrer des autorisations pour 8 scanners, 15 appareils d'IRM et 6 TEP (tomographies par émission de positons) mais aucune pour des gamma-caméras ni pour des caissons hyperbare. Actuellement, la Bretagne compte un caisson hyperbare, 52 scanners, 44 IRM, 20 gamma-caméras et 9 TEP.
sl/ab/APMnews