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07/07 2015
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CANCER DU REIN: UNE PREMIÈRE NÉPHRECTOMIE PARTIELLE AVEC DÉVASCULARISATION SÉLECTIVE RÉALISÉE AU CHU D'ANGERS

ANGERS, 6 juillet 2015 (APM) - Les équipes du CHU d'Angers ont réalisé la première néphrectomie partielle avec occlusion hypersélective des vaisseaux de la tumeur, par voie endovasculaire, permettant une meilleure préservation du rein, a annoncé le CHU lundi dans un communiqué.

Cette amélioration de la chirurgie du cancer du rein, présentée comme une première mondiale, a été réalisée dans une salle hybride dévolue aux activités mixtes chirurgicales, endovasculaires et mini-invasives.

"Cette technique ouvre la voie d'une prise en charge encore inédite pour ces pathologies cancéreuses en constante augmentation", souligne le CHU d'Angers.

L'avantage est de réduire "considérablement" les risques per et postopératoires d'une ablation partielle du rein en diminuant drastiquement les risques hémorragiques et de fistules urinaires, tout en préservant au maximum l'organe.

Le rein est un organe très vascularisé. L'ablation d'une partie du rein est donc délicate. Pour limiter l'afflux de sang pendant l'incision, le chirurgien clampe l'artère qui alimente le rein. Cette interruption momentanée peut induire des lésions parfois définitives pour le rein. Une fois la tumeur retirée, le chirurgien doit suturer les petits vaisseaux qui étaient jusqu'alors connectés à ces tissus. Cette étape complexe nécessite fréquemment de transformer la coelioscopie en une chirurgie en ouvert, avec une incision de l'abdomen. En moyenne, 400 mL de sang sont perdus lors d'une néphrectomie partielle.

Pour répondre à ces problématiques, le Dr Pierre Bigot de l'équipe du Pr Andel-Rahmene Azzouzi (chirurgie urologique) et le Dr Antoine Bouvier de l'équipe du Pr Christophe Aubé (radiologie interventionnelle) du CHU d'Angers ont imaginé une solution encore inédite.

Au cours d'une seule et même intervention, juste avant l'ablation de la tumeur, le radiologue interventionnel cathétérise l'artère rénale puis embolise de l'intérieur les vaisseaux sanguins alimentant la tumeur (ce qui occlut les vaisseaux), tout en respectant les autres vaisseaux. Ainsi, seule la partie du rein à extraire est dévascularisée. Le chirurgien ne touche pas à l'artère rénale, le reste du rein continue donc à être vascularisé, ce qui préserve l'organe et permet de maîtriser le risque hémorragique.

Pour réaliser ces gestes, un travail de fusion d'images est réalisé en amont afin de repérer les vaisseaux à emprunter. Des images radiologiques 3D permettent au radiologue interventionnel de faire une cartographie artérielle du rein et un repérage optimal de la tumeur.

Pour le patient, les pertes sanguines sont minimes, les douleurs postopératoires sont amoindries et la durée d'hospitalisation est raccourcie, indique le CHU.

Le patient qui a été opéré avec cette technique a pu sortir deux jours après l'intervention sans aucune complication hémorragique, précise le communiqué.

En France, 12.000 tumeurs rénales sont découvertes par an, un chiffre en augmentation de 3% par an. En cas d'ablation de la tumeur, la chirurgie est partielle dans 40% à 50% des cas, complète sinon (le rein entier).

sl/ab/APM

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ANGERS, 6 juillet 2015 (APM) - Les équipes du CHU d'Angers ont réalisé la première néphrectomie partielle avec occlusion hypersélective des vaisseaux de la tumeur, par voie endovasculaire, permettant une meilleure préservation du rein, a annoncé le CHU lundi dans un communiqué.

Cette amélioration de la chirurgie du cancer du rein, présentée comme une première mondiale, a été réalisée dans une salle hybride dévolue aux activités mixtes chirurgicales, endovasculaires et mini-invasives.

"Cette technique ouvre la voie d'une prise en charge encore inédite pour ces pathologies cancéreuses en constante augmentation", souligne le CHU d'Angers.

L'avantage est de réduire "considérablement" les risques per et postopératoires d'une ablation partielle du rein en diminuant drastiquement les risques hémorragiques et de fistules urinaires, tout en préservant au maximum l'organe.

Le rein est un organe très vascularisé. L'ablation d'une partie du rein est donc délicate. Pour limiter l'afflux de sang pendant l'incision, le chirurgien clampe l'artère qui alimente le rein. Cette interruption momentanée peut induire des lésions parfois définitives pour le rein. Une fois la tumeur retirée, le chirurgien doit suturer les petits vaisseaux qui étaient jusqu'alors connectés à ces tissus. Cette étape complexe nécessite fréquemment de transformer la coelioscopie en une chirurgie en ouvert, avec une incision de l'abdomen. En moyenne, 400 mL de sang sont perdus lors d'une néphrectomie partielle.

Pour répondre à ces problématiques, le Dr Pierre Bigot de l'équipe du Pr Andel-Rahmene Azzouzi (chirurgie urologique) et le Dr Antoine Bouvier de l'équipe du Pr Christophe Aubé (radiologie interventionnelle) du CHU d'Angers ont imaginé une solution encore inédite.

Au cours d'une seule et même intervention, juste avant l'ablation de la tumeur, le radiologue interventionnel cathétérise l'artère rénale puis embolise de l'intérieur les vaisseaux sanguins alimentant la tumeur (ce qui occlut les vaisseaux), tout en respectant les autres vaisseaux. Ainsi, seule la partie du rein à extraire est dévascularisée. Le chirurgien ne touche pas à l'artère rénale, le reste du rein continue donc à être vascularisé, ce qui préserve l'organe et permet de maîtriser le risque hémorragique.

Pour réaliser ces gestes, un travail de fusion d'images est réalisé en amont afin de repérer les vaisseaux à emprunter. Des images radiologiques 3D permettent au radiologue interventionnel de faire une cartographie artérielle du rein et un repérage optimal de la tumeur.

Pour le patient, les pertes sanguines sont minimes, les douleurs postopératoires sont amoindries et la durée d'hospitalisation est raccourcie, indique le CHU.

Le patient qui a été opéré avec cette technique a pu sortir deux jours après l'intervention sans aucune complication hémorragique, précise le communiqué.

En France, 12.000 tumeurs rénales sont découvertes par an, un chiffre en augmentation de 3% par an. En cas d'ablation de la tumeur, la chirurgie est partielle dans 40% à 50% des cas, complète sinon (le rein entier).

sl/ab/APM

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