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CANCER DU SEIN: LA LIGUE ET LE CNGOF S'ASSOCIENT POUR PROMOUVOIR LE DÉPISTAGE INDIVIDUEL APRÈS 74 ANS
En France, le dépistage organisé du cancer du sein invite les femmes à faire une mammographie tous les deux ans entre 50 et 74 ans.
Du coup, les patientes de 74 ans croient à tort que, comme le dépistage organisé s'arrête, elles n'ont plus de risque de développer un cancer du sein, a expliqué le Pr Israël Nisand, président du CNGOF.
Lors de la dernière mammographie réalisée dans le cadre du dépistage, "les femmes me disent souvent qu'on ne se reverra plus", a témoigné le Dr Jean-Yves Séror, radiologue à Paris.
Or, le cancer du sein de la femme âgée est bien un problème de santé publique, sur 59.000 nouveaux cas de cancers par an, plus de 20% sont diagnostiqués chez des femmes de plus de 74 ans, a rappelé le Pr Carole Mathelin, sénologue au CHU de Strasbourg. De plus, sur les 12.000 décès annuels par cancer du sein, plus de 40% surviennent après 74 ans. Avec le vieillissement de la population, si le dépistage individuel ne se renforce pas après 74 ans, la mortalité par cancer du sein progressera dans cette tranche d'âge, a souligné le Pr Mathelin.
Déjà, actuellement, le cancer du sein est découvert à des stades relativement plus tardifs chez les femmes âgées, ce qui constitue pour elle une perte de chance. Dans la cohorte SENOMETRY, le taux de cancers du sein diagnostiqués aux stades T2-T4 s'élève à 55% chez les plus de 74 ans, versus 39% entre 50 et 74 ans.
Du fait de ce retard au diagnostic, le taux de survie à 5 ans qui est supérieur à 92% avant 74 ans, chute à 76% chez les 75 ans et plus. Ce taux est plus faible qu'aux Etats-Unis (86%) et au Royaume-Uni (85%).
Face à ce constat, La Ligue et le CNGOF souhaitent renforcer la connaissance des patientes, avancer le diagnostic, pour améliorer le pronostic des femmes de plus de 74 ans.
Ils recommandent un examen clinique annuel chez les gynécologues ou le médecin généraliste et la poursuite du dépistage par mammographie, mais individualisé, en prenant en compte l'âge physiologique des patientes.

Il est indispensable que les femmes sachent que le risque de cancer du sein augmente avec l'âge, a renchéri le Dr Séror.
En outre, selon un sondage réalisé après de 91 structures de gestion, 75% d'entre elles ne diffusaient aucune information aux femmes sur l'après-dépistage organisé.
Le radiologue a révélé que l'Institut national du cancer (Inca) envisageait d'envoyer un courrier aux femmes afin de les informer de la persistance du risque de cancer du sein au-delà de 74 ans. Dans le modèle de courrier diffusé lors de cette conférence de presse, il n'est pas question de mammographie, note-t-on.
Contacté par APMnews, l'Inca n'a pas confirmé cette information.
Avec l'âge, le diagnostic est plus facile du fait d'une moindre densité mammaire, a rappelé le radiologue. Il y a peu de faux-positifs et comme il est d'évolution lente, le taux de cancers de l'intervalle est également moindre.
Si le dépistage par mammographie est plus facile, généralement, il n'y a pas non plus de contre-indication aux traitements, à moins d'une espérance de vie de moins de 2-3 ans, a commenté le Dr Marc Espié de l'hôpital Saint-Louis (AP-HP) à Paris.
Ce qui compte, c'est l'âge physiologique, a souligné le Dr Espié. L'Inca a développé l'Oncodage, un outil qui permet d'identifier les personnes âgées à risque de mauvaise tolérance des traitements anticancéreux. Cela permet de savoir s'il convient d'orienter les patientes en oncogériatrie.
L'indication chirurgicale est quasi similaire et les techniques mini-invasives sont également disponibles pour les tumeurs inopérables, ont rappelé les spécialistes. Ils ont aussi souligné que des recommandations de prise en charge spécifiques existaient.
Questionné par APMnews sur l'opportunité de reculer l'âge de sortie du dépistage organisé, les spécialistes présents ont expliqué en substance qu'après 74 ans, le bénéfice-risque d'un dépistage systématique ne serait probablement pas positif et surtout dépourvu de bénéfice économique.
En outre, étant donné la densité mammaire des femmes plus âgées, la double lecture de la mammographie n'est pas nécessaire, a pointé le Pr Mathelin.
vib/ab/APMnews
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CANCER DU SEIN: LA LIGUE ET LE CNGOF S'ASSOCIENT POUR PROMOUVOIR LE DÉPISTAGE INDIVIDUEL APRÈS 74 ANS
En France, le dépistage organisé du cancer du sein invite les femmes à faire une mammographie tous les deux ans entre 50 et 74 ans.
Du coup, les patientes de 74 ans croient à tort que, comme le dépistage organisé s'arrête, elles n'ont plus de risque de développer un cancer du sein, a expliqué le Pr Israël Nisand, président du CNGOF.
Lors de la dernière mammographie réalisée dans le cadre du dépistage, "les femmes me disent souvent qu'on ne se reverra plus", a témoigné le Dr Jean-Yves Séror, radiologue à Paris.
Or, le cancer du sein de la femme âgée est bien un problème de santé publique, sur 59.000 nouveaux cas de cancers par an, plus de 20% sont diagnostiqués chez des femmes de plus de 74 ans, a rappelé le Pr Carole Mathelin, sénologue au CHU de Strasbourg. De plus, sur les 12.000 décès annuels par cancer du sein, plus de 40% surviennent après 74 ans. Avec le vieillissement de la population, si le dépistage individuel ne se renforce pas après 74 ans, la mortalité par cancer du sein progressera dans cette tranche d'âge, a souligné le Pr Mathelin.
Déjà, actuellement, le cancer du sein est découvert à des stades relativement plus tardifs chez les femmes âgées, ce qui constitue pour elle une perte de chance. Dans la cohorte SENOMETRY, le taux de cancers du sein diagnostiqués aux stades T2-T4 s'élève à 55% chez les plus de 74 ans, versus 39% entre 50 et 74 ans.
Du fait de ce retard au diagnostic, le taux de survie à 5 ans qui est supérieur à 92% avant 74 ans, chute à 76% chez les 75 ans et plus. Ce taux est plus faible qu'aux Etats-Unis (86%) et au Royaume-Uni (85%).
Face à ce constat, La Ligue et le CNGOF souhaitent renforcer la connaissance des patientes, avancer le diagnostic, pour améliorer le pronostic des femmes de plus de 74 ans.
Ils recommandent un examen clinique annuel chez les gynécologues ou le médecin généraliste et la poursuite du dépistage par mammographie, mais individualisé, en prenant en compte l'âge physiologique des patientes.

Il est indispensable que les femmes sachent que le risque de cancer du sein augmente avec l'âge, a renchéri le Dr Séror.
En outre, selon un sondage réalisé après de 91 structures de gestion, 75% d'entre elles ne diffusaient aucune information aux femmes sur l'après-dépistage organisé.
Le radiologue a révélé que l'Institut national du cancer (Inca) envisageait d'envoyer un courrier aux femmes afin de les informer de la persistance du risque de cancer du sein au-delà de 74 ans. Dans le modèle de courrier diffusé lors de cette conférence de presse, il n'est pas question de mammographie, note-t-on.
Contacté par APMnews, l'Inca n'a pas confirmé cette information.
Avec l'âge, le diagnostic est plus facile du fait d'une moindre densité mammaire, a rappelé le radiologue. Il y a peu de faux-positifs et comme il est d'évolution lente, le taux de cancers de l'intervalle est également moindre.
Si le dépistage par mammographie est plus facile, généralement, il n'y a pas non plus de contre-indication aux traitements, à moins d'une espérance de vie de moins de 2-3 ans, a commenté le Dr Marc Espié de l'hôpital Saint-Louis (AP-HP) à Paris.
Ce qui compte, c'est l'âge physiologique, a souligné le Dr Espié. L'Inca a développé l'Oncodage, un outil qui permet d'identifier les personnes âgées à risque de mauvaise tolérance des traitements anticancéreux. Cela permet de savoir s'il convient d'orienter les patientes en oncogériatrie.
L'indication chirurgicale est quasi similaire et les techniques mini-invasives sont également disponibles pour les tumeurs inopérables, ont rappelé les spécialistes. Ils ont aussi souligné que des recommandations de prise en charge spécifiques existaient.
Questionné par APMnews sur l'opportunité de reculer l'âge de sortie du dépistage organisé, les spécialistes présents ont expliqué en substance qu'après 74 ans, le bénéfice-risque d'un dépistage systématique ne serait probablement pas positif et surtout dépourvu de bénéfice économique.
En outre, étant donné la densité mammaire des femmes plus âgées, la double lecture de la mammographie n'est pas nécessaire, a pointé le Pr Mathelin.
vib/ab/APMnews