Actualités de l'Urgence - APM

CANDIDA AURIS: FACE AU RISQUE ÉPIDÉMIQUE, UN DÉPISTAGE RECOMMANDÉ DES PATIENTS TRANSFÉRÉS EN FRANCE DEPUIS UN HÔPITAL ÉTRANGER
Fin 2022, Candida auris a été classé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les 19 champignons pathogènes représentant la plus grande menace pour la santé publique dans le monde, rappelle-t-on (cf dépêche du 26/10/2022 à 16:29).
Ce pathogène "intéresse beaucoup" et "alerte" car il a le pouvoir de "devenir multirésistant aux antifongiques -ce qui n'est pas le cas en France-" et parce qu'il est "capable de se disséminer de manière très importante d'un patient à un autre au sein d'un service hospitalier" et donc d'être responsable d'épidémies, a exposé Fanny Lanternier, responsable du CNR et infectiologue à l'hôpital Necker (Paris, AP-HP), jeudi à l'occasion d'un événement presse organisé à l'Institut Pasteur en amont du Pasteurdon, qui se tient du mercredi 4 au dimanche 8 octobre.
Le nombre de cas augmente dans plusieurs pays dans le monde, "surtout depuis 2020", et notamment aux Etats-Unis, en Espagne, en Italie, en Afrique du Sud, et "ça émerge également en Inde", a-t-elle poursuivi.
En France, "les données sont rassurantes", a-t-elle rapporté. Au total, 24 cas ont été recensés depuis 2007, dont 14 colonisations et 10 infections invasives. Le nombre de cas annuel était de 1 à 3 entre 2007 et 2020, puis 5 cas (dont 3 infections) ont été recensés en 2021 et 7 cas (dont 2 infections) en 2022. Le taux de mortalité est comparable à ce qui est observé dans le monde, de l'ordre de 40%, a indiqué Fanny Lanternier.
Au total, "seuls deux épisodes de transmission avérée entre patients ont été observés (un épisode avec un cas secondaire en 2021 et un avec deux cas secondaires en 2022", peut-on lire dans une note du CNR relative à l'épidémiologie et la surveillance des infections à Candida auris en France, transmise jeudi à APMnews.
"Devant l'inquiétude sur Candida auris, on a discuté avec la Société française d'hygiène hospitalière [SF2H] et la Société française de mycologie médicale [SFMM] pour qu'il y ait des recommandations bien claires de dépistage" afin d'éviter les épidémies, a indiqué Fanny Lanternier.
L'idée est que "tous les patients hospitalisés à l'étranger -sans liste restrictive de pays- et qui arrivent à l'hôpital en France soient dépistés", a-t-elle indiqué, ajoutant que cette recommandation avait été "mise en place juste avant l'été" et qu'elle était en cours de déploiement au sein des établissements de santé.
"Le but, c'est qu'on sache tout de suite si un patient est colonisé, de sorte à ce qu’il soit isolé pour que personne d'autre ne risque de se contaminer", a pointé la responsable, précisant que depuis la mise en place de ce dépistage, "aucun patient" n'avait encore été détecté comme porteur du champignon.
Par ailleurs, "dès qu'on sait qu'un patient a Candida auris, […], on dépiste tous les patients qui ont été en contact", a-t-elle ajouté, indiquant que cette mesure ne s'appliquait pas aux personnels de santé -qui ont recours à des "mesures de protection".
"Autour du dernier cas d'infection avérée de 2022, le dépistage des patients contacts a été réalisé par qPCR" et ces dernières ont été "positives chez 37 patients répartis dans plusieurs services mais aucun cas n'a été confirmé en culture", peut-on lire dans la note du CNR.
sb/ab/APMnews
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CANDIDA AURIS: FACE AU RISQUE ÉPIDÉMIQUE, UN DÉPISTAGE RECOMMANDÉ DES PATIENTS TRANSFÉRÉS EN FRANCE DEPUIS UN HÔPITAL ÉTRANGER
Fin 2022, Candida auris a été classé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les 19 champignons pathogènes représentant la plus grande menace pour la santé publique dans le monde, rappelle-t-on (cf dépêche du 26/10/2022 à 16:29).
Ce pathogène "intéresse beaucoup" et "alerte" car il a le pouvoir de "devenir multirésistant aux antifongiques -ce qui n'est pas le cas en France-" et parce qu'il est "capable de se disséminer de manière très importante d'un patient à un autre au sein d'un service hospitalier" et donc d'être responsable d'épidémies, a exposé Fanny Lanternier, responsable du CNR et infectiologue à l'hôpital Necker (Paris, AP-HP), jeudi à l'occasion d'un événement presse organisé à l'Institut Pasteur en amont du Pasteurdon, qui se tient du mercredi 4 au dimanche 8 octobre.
Le nombre de cas augmente dans plusieurs pays dans le monde, "surtout depuis 2020", et notamment aux Etats-Unis, en Espagne, en Italie, en Afrique du Sud, et "ça émerge également en Inde", a-t-elle poursuivi.
En France, "les données sont rassurantes", a-t-elle rapporté. Au total, 24 cas ont été recensés depuis 2007, dont 14 colonisations et 10 infections invasives. Le nombre de cas annuel était de 1 à 3 entre 2007 et 2020, puis 5 cas (dont 3 infections) ont été recensés en 2021 et 7 cas (dont 2 infections) en 2022. Le taux de mortalité est comparable à ce qui est observé dans le monde, de l'ordre de 40%, a indiqué Fanny Lanternier.
Au total, "seuls deux épisodes de transmission avérée entre patients ont été observés (un épisode avec un cas secondaire en 2021 et un avec deux cas secondaires en 2022", peut-on lire dans une note du CNR relative à l'épidémiologie et la surveillance des infections à Candida auris en France, transmise jeudi à APMnews.
"Devant l'inquiétude sur Candida auris, on a discuté avec la Société française d'hygiène hospitalière [SF2H] et la Société française de mycologie médicale [SFMM] pour qu'il y ait des recommandations bien claires de dépistage" afin d'éviter les épidémies, a indiqué Fanny Lanternier.
L'idée est que "tous les patients hospitalisés à l'étranger -sans liste restrictive de pays- et qui arrivent à l'hôpital en France soient dépistés", a-t-elle indiqué, ajoutant que cette recommandation avait été "mise en place juste avant l'été" et qu'elle était en cours de déploiement au sein des établissements de santé.
"Le but, c'est qu'on sache tout de suite si un patient est colonisé, de sorte à ce qu’il soit isolé pour que personne d'autre ne risque de se contaminer", a pointé la responsable, précisant que depuis la mise en place de ce dépistage, "aucun patient" n'avait encore été détecté comme porteur du champignon.
Par ailleurs, "dès qu'on sait qu'un patient a Candida auris, […], on dépiste tous les patients qui ont été en contact", a-t-elle ajouté, indiquant que cette mesure ne s'appliquait pas aux personnels de santé -qui ont recours à des "mesures de protection".
"Autour du dernier cas d'infection avérée de 2022, le dépistage des patients contacts a été réalisé par qPCR" et ces dernières ont été "positives chez 37 patients répartis dans plusieurs services mais aucun cas n'a été confirmé en culture", peut-on lire dans la note du CNR.
sb/ab/APMnews