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09/02 2023
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CAROLINE SEMAILLE PRÉVOIT UN "DIAGNOSTIC" DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX DES SALARIÉS DE SANTÉ PUBLIQUE FRANCE

PARIS, 9 février 2023 (APMnews) - Caroline Semaille, auditionnée mercredi à l'Assemblée nationale en vue de sa nomination à la tête de Santé publique France (SPF), a fait savoir aux députés de la commission des affaires sociales qu'elle ferait "très rapidement", dès son arrivée, un "diagnostic" sur les risques psychosociaux qui guettent les salariés de l'agence.

Elle a déclaré lors de cette audition que les priorités de son mandat seraient de fournir "une expertise indépendante, collégiale, au service des politiques publiques", et de "faire de SPF une agence ouverte" et "qui anticipe et innove", rappelle-t-on (cf dépêche du 08/02/2023 à 19:07).

Parmi les sujets abordés, celui de la santé mentale des salariés de l'agence a émergé à plusieurs reprises.

"Après l'annonce de cette audition, notre groupe a reçu un assez grand nombre de courriers de la part de salariés de SPF qui soulignent une situation pour le moins paradoxale: un organisme en charge des soins du plus grand nombre se retrouve en situation de maltraiter une partie non négligeable de ses salariés", a dénoncé Hadrien Clouet (LFI-Nupes, Haute-Garonne).

Il y a, selon lui, un "malaise des salariés lié au sous-dimensionnement de l'organisme, la démultiplication des cellules, des services ad hoc, des frictions de périmètre, des couacs..." qui, "le plus souvent", "conduisent à abîmer l'image de SPF".

"Le sentiment que j'ai, c'est que vous allez arriver dans un organisme qui est en dépression, et je crois qu'il l'était déjà, en fait, avant la crise Covid", a pointé pour sa part Pierre Dharréville (GDR-Nupes, Bouches-du-Rhône), sur la base des "échanges que nous avions pu avoir avec un certain nombre d'acteurs de SPF". Il a notamment évoqué "des missions qui retombent sur des personnels qui en avaient déjà suffisamment".

Face à ces questions, Caroline Semaille a fait valoir que, de par son "parcours de vingt ans dans les agences de sécurité sanitaire", elle connaissait bien les agents et qu'elle savait qu'ils sont "extrêmement engagés dans leur travail".

"Donc je comprends qu'au sortir de la crise Covid, où Santé publique France a quand même été parfois malmenée dans un certain nombre de rapports de la Cour des comptes, [dans] des rapports qui ont été faits tout au cours des trois dernières années, je comprends tout à fait que les agents aujourd'hui se sentent peut-être un peu décrédibilisés", a-t-elle pointé.

Ils se sont "mobilisés sur la crise" tout en continuant "à travailler sur tout ce qui est les dossiers froids", a-t-elle rappelé.

"J'ai une expertise, je suis aussi un manageur, et donc je serai tout à fait attachée, dès que je prendrai la tête de Santé publique France si vous m'accordez votre confiance, [à faire] un diagnostic très rapidement sur les risques psychosociaux que vous avez évoqués", a assuré Caroline Semaille.

Elle a d'ailleurs fait savoir qu'elle avait elle aussi reçu "beaucoup de messages des agents de Santé publique France": ils "ont exprimé le fait qu'ils étaient rassurés ou heureux que je puisse venir prendre la tête de Santé publique France puisque j'ai, de par mon parcours, une certaine légitimité à prendre la tête de Santé publique France, du fait de ma proximité avec les agences et avec les thématiques qui sont celles de Santé publique France".

Interrogée par Farida Amrani (LFI-Nupes, Essonne) sur le "nombre d'effectifs supplémentaires" qu'il faudrait pour SPF, Caroline Semaille a répondu qu'elle "aimerai[t]" bien "demander des moyens supplémentaires", mais qu'elle savait "aussi que les moyens sont limités pour tout le monde, pour toutes les agences".

"Effectivement, avec 700 personnes et vu le périmètre d'action de Santé publique France, c'est évident qu'on ne pourra pas tout faire seuls", a-t-elle pointé. "Donc c'est bien pour ça qu'une de mes priorités, c'est le partenariat avec les autres agences, les autres institutions et les autres partenaires, qu'ils soient de la recherche ou non... On ne pourra pas […] surveiller la santé de 67 millions de concitoyens seuls!"

"Il est important de pouvoir discuter avec notre tutelle, d'avoir une relation de confiance avec elle -ce que je pense avoir. Et puis après, il s'agit de prioriser les actions... parce qu'il s'agit évidemment de ne pas mettre en danger les collaborateurs de SPF, au sortir de trois ans de crise Covid: il faut aussi vraiment les sécuriser, et je m'y emploierai", a assuré Caroline Semaille.

sb/ab/APMnews

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CAROLINE SEMAILLE PRÉVOIT UN "DIAGNOSTIC" DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX DES SALARIÉS DE SANTÉ PUBLIQUE FRANCE

PARIS, 9 février 2023 (APMnews) - Caroline Semaille, auditionnée mercredi à l'Assemblée nationale en vue de sa nomination à la tête de Santé publique France (SPF), a fait savoir aux députés de la commission des affaires sociales qu'elle ferait "très rapidement", dès son arrivée, un "diagnostic" sur les risques psychosociaux qui guettent les salariés de l'agence.

Elle a déclaré lors de cette audition que les priorités de son mandat seraient de fournir "une expertise indépendante, collégiale, au service des politiques publiques", et de "faire de SPF une agence ouverte" et "qui anticipe et innove", rappelle-t-on (cf dépêche du 08/02/2023 à 19:07).

Parmi les sujets abordés, celui de la santé mentale des salariés de l'agence a émergé à plusieurs reprises.

"Après l'annonce de cette audition, notre groupe a reçu un assez grand nombre de courriers de la part de salariés de SPF qui soulignent une situation pour le moins paradoxale: un organisme en charge des soins du plus grand nombre se retrouve en situation de maltraiter une partie non négligeable de ses salariés", a dénoncé Hadrien Clouet (LFI-Nupes, Haute-Garonne).

Il y a, selon lui, un "malaise des salariés lié au sous-dimensionnement de l'organisme, la démultiplication des cellules, des services ad hoc, des frictions de périmètre, des couacs..." qui, "le plus souvent", "conduisent à abîmer l'image de SPF".

"Le sentiment que j'ai, c'est que vous allez arriver dans un organisme qui est en dépression, et je crois qu'il l'était déjà, en fait, avant la crise Covid", a pointé pour sa part Pierre Dharréville (GDR-Nupes, Bouches-du-Rhône), sur la base des "échanges que nous avions pu avoir avec un certain nombre d'acteurs de SPF". Il a notamment évoqué "des missions qui retombent sur des personnels qui en avaient déjà suffisamment".

Face à ces questions, Caroline Semaille a fait valoir que, de par son "parcours de vingt ans dans les agences de sécurité sanitaire", elle connaissait bien les agents et qu'elle savait qu'ils sont "extrêmement engagés dans leur travail".

"Donc je comprends qu'au sortir de la crise Covid, où Santé publique France a quand même été parfois malmenée dans un certain nombre de rapports de la Cour des comptes, [dans] des rapports qui ont été faits tout au cours des trois dernières années, je comprends tout à fait que les agents aujourd'hui se sentent peut-être un peu décrédibilisés", a-t-elle pointé.

Ils se sont "mobilisés sur la crise" tout en continuant "à travailler sur tout ce qui est les dossiers froids", a-t-elle rappelé.

"J'ai une expertise, je suis aussi un manageur, et donc je serai tout à fait attachée, dès que je prendrai la tête de Santé publique France si vous m'accordez votre confiance, [à faire] un diagnostic très rapidement sur les risques psychosociaux que vous avez évoqués", a assuré Caroline Semaille.

Elle a d'ailleurs fait savoir qu'elle avait elle aussi reçu "beaucoup de messages des agents de Santé publique France": ils "ont exprimé le fait qu'ils étaient rassurés ou heureux que je puisse venir prendre la tête de Santé publique France puisque j'ai, de par mon parcours, une certaine légitimité à prendre la tête de Santé publique France, du fait de ma proximité avec les agences et avec les thématiques qui sont celles de Santé publique France".

Interrogée par Farida Amrani (LFI-Nupes, Essonne) sur le "nombre d'effectifs supplémentaires" qu'il faudrait pour SPF, Caroline Semaille a répondu qu'elle "aimerai[t]" bien "demander des moyens supplémentaires", mais qu'elle savait "aussi que les moyens sont limités pour tout le monde, pour toutes les agences".

"Effectivement, avec 700 personnes et vu le périmètre d'action de Santé publique France, c'est évident qu'on ne pourra pas tout faire seuls", a-t-elle pointé. "Donc c'est bien pour ça qu'une de mes priorités, c'est le partenariat avec les autres agences, les autres institutions et les autres partenaires, qu'ils soient de la recherche ou non... On ne pourra pas […] surveiller la santé de 67 millions de concitoyens seuls!"

"Il est important de pouvoir discuter avec notre tutelle, d'avoir une relation de confiance avec elle -ce que je pense avoir. Et puis après, il s'agit de prioriser les actions... parce qu'il s'agit évidemment de ne pas mettre en danger les collaborateurs de SPF, au sortir de trois ans de crise Covid: il faut aussi vraiment les sécuriser, et je m'y emploierai", a assuré Caroline Semaille.

sb/ab/APMnews

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