Actualités de l'Urgence - APM

Catherine Vautrin aux urgences du CH de Troyes. Photo: Geoffroy Lang

"J'entends trop souvent qu'on sort des projets qui ne sont pas suffisamment échangés, portés avec les professionnels; je crois que cet exemple troyen est un exemple dont on se resservira pour montrer combien, quand un projet est porté par l'ensemble des équipes […], quand cette vision est partagée, chacun s'engage et on apporte des résultats en un temps record avec un coût au mètre carré qui est 50% plus faible que ce que l'on fait ailleurs", a-t-elle salué à cet égard.

La ministre de la santé a tenu à rappeler au passage le soutien apporté par l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est pour "ajuster, regarder à un moment où l'argent public est rare, comment nous pouvions accompagner" ce projet avec une enveloppe de 1,8 million d'euros (M€) allouée sur le fonds d'intervention régional (FIR) pour une opération globale s'élevant à 2,6 M€ dont 2,2 M€ de travaux et 180.000 € d'équipements biomédicaux.
 

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La mise en œuvre des phases 2 et 3 du projet achevées fin août comprennent:

• la rénovation de la salle d'accueil des urgences vitales (SAUV) pouvant accueillir cinq patients scopés
• celle du circuit principal doté de 14 salles d'examen, d'une salle dévolue à la prise en charge des soins psychiatriques, d'une salle de suture et de traumatologie et d'une salle de nursing (change et toilette des patients)
• la création d'un espace de poste soins pour les patients en attente de résultats d'examen, d'examen complémentaire, d'une hospitalisation ou d'une sortie, ainsi que d'une salle alerte AVC.

Lors de cette cérémonie d'inauguration, le chef adjoint des urgences, le Dr Nicolas Perolat, a tenu à rappeler l'historique d'un service en difficulté chronique précédemment (cf dépêche du 31/07/2018 à 12:55, dépêche du 13/06/2018 à 19:11 et dépêche du 15/05/2018 à 10:55): "Trente mois en arrière, donc il y a deux ans et demi, on avait un pôle urgence en souffrance et une direction qui était présente au quotidien pour rechercher des médecins parfois la veille pour le lendemain."

Des urgences remises d'aplomb en 30 mois

"Trente mois se sont écoulés et où en sommes-nous?", a-t-il poursuivi. "Il n'y a pas eu de plan blanc aux urgences cet été; l'effectif médical, bien qu'incomplet, se consolide mois après mois par l'arrivée de médecins venus de tous horizons et ça aussi, c'est une vraie plus-value pour un service puisque ça nous permet aussi de changer d'habitude; nous avons pu reprendre des programmes de formation qui permettent à l'ensemble des soignants de monter en compétence, de gagner en confiance et donc d'augmenter notre qualité des soins".

Le Dr Perolat a rappelé en passant que la quatrième et dernière phase de la refondation des urgences de Troyes se concrétiserait dès septembre avec l'ouverture d'une unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) d'une capacité de 10 lits portée à terme à 17 lits.

"Toutes les urgences vitales sont aujourd'hui accueillies à la SAUV et en cette fin d'été, on peut constater qu'aucun des épisodes caniculaires que nous avons eu à vivre n'a eu d'impact sur la qualité des soins et la qualité liée au travail des soignants", a-t-il fait remarquer en saluant l'installation d'un système de rafraîchissement aux urgences: "Je pense que pour les 15 années à venir et les périodes de canicule auxquelles nous n'échapperons pas, c'était un investissement essentiel."

"Cette transformation, c'est bien plus qu'une transformation architecturale, c'est le préalable à une transformation complète des pratiques du pôle d'urgence de l'hôpital", a mis en exergue l'urgentiste. "Aujourd'hui par exemple, nos équipes de Smur sont plus disponibles pour assurer leur mission première qui est le travail en préhospitaliers, puisqu'elles ne servent plus à soigner les patients en urgence vitale à la Sauv."

"Nul doute que dans les mois à venir, nous aurons d'autres changements dans les modes de fonctionnement et d'organisation de l'établissement, et on peut désormais réfléchir à de nouvelles formes d'organisation", a conclu le Dr Perolat en mentionnant notamment des travaux en cours sur la filière de médecine gériatrique.

"Les urgences, c'est le premier regard que les gens portent sur un hôpital", a souligné de son côté François Baroin, maire de Troyes (LR) et président du conseil de surveillance de l'hôpital.

"C'est la première fois pour certains d'entre eux qu'ils rencontrent un hôpital et lorsque ces urgences, qui en sont la vitrine, donnent un sentiment au pire d'abandon ou dans le meilleur des cas d'un grand parcours du combattant alors qu'on est déjà en souffrance et qu'on veut sortir assez vite pour être en meilleure santé. C'est une double épreuve qui est imposée et vous l'avez résolue", a-t-il applaudi.

Après avoir été remercié par le Dr Perolat d'avoir "eu du flair en confiant aux soignants du pôle d'urgence la responsabilité de concevoir leur avenir pendant six mois de travaux de réflexion de projet", le directeur du CH de Troyes, Damien Patriat, a salué les équipes pour avoir réussi à conduire "des travaux très attendus dans un temps record". Il avait fait de la réorganisation des urgences une de ses priorités après sa prise de poste début 2023 (cf dépêche du 30/08/2023 à 17:00).

"Si nous avons réussi dans un délai record, c'est l'addition des différentes compétences, parce que nous avons tous des compétences et finalement, que ce soit le patrimoine évidemment, la logistique, les médecins, les soignants, les brancardiers, la gestion des lits, ça fait partie de nos leviers d'efficience", a-t-il complété.

En marge de l'inauguration des urgences, la ministre a également visité le service d'odontologie, en cours de renforcement avec l'ouverture de quatre nouveaux box équipés pour accueillir les enfants et les patients en situation de handicap.

gl/nc/APMnews