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10/12 2020
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CERVICALGIES: LA HAS PRÉCISE LA PLACE, NON SYSTÉMATIQUE, DE L'IMAGERIE

SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 10 décembre 2020 (APMnews) - Les examens d'imagerie en cas de cervicalgie, non traumatique ou post-traumatique, ne doivent pas être systématiques mais réservés à certaines situations cliniques, précisées dans un document mis en ligne mercredi par la Haute autorité de santé (HAS).

Ces recommandations de bonne pratique ont été élaborées dans le contexte de l'accord-cadre de partenariat signé en janvier 2019 entre la HAS et le Conseil national professionnel (CNP) de radiologie et imagerie médicale (G4), après le constat par la Cour des comptes en 2016 d'une évolution importante des dépenses d'imagerie. Ce partenariat porte sur l'élaboration, la diffusion et l'appropriation de productions dans le domaine de la pertinence des soins en imagerie, et le thème de la cervicalgie notamment a été désigné lors du 1er comité de pilotage HAS-G4 en mars 2019.

La HAS distingue dans ses recommandations les cervicalgies non traumatiques et post-traumatiques. La plupart sont non traumatiques. "Environ deux tiers de la population française serait concernée dans sa vie par un épisode douloureux du cou et environ une personne sur cinq a présenté un épisode de cervicalgie de plus de 30 jours dans l’année écoulée", indique-t-elle.

Dans les cas non traumatiques, l'évolution spontanée est le plus souvent favorable en quelques semaines. Les cervicalgies dues à une maladie inflammatoire rhumatismale, infectieuse, vasculaire ou tumorale sont plus rares, souligne la HAS.

Pour les cervicalgies non traumatiques, elle recommande une imagerie d'emblée "en cas de drapeaux rouges ou si les douleurs persistent au-delà de 4 à 6 semaines".

Les situations cliniques justifiant le drapeau rouge, devant alerter les professionnels et entraîner une prise en charge spécifique ou urgente, sont "des douleurs avec une aggravation progressive, permanente et insomniante, des atteintes neurologiques, des pathologies néoplasiques, des pathologies inflammatoires rhumatismales, des infections disco-vertébrales, des complications de chirurgie du rachis ou une pathologie vasculaire (dissection artérielle cervicale)".

Dans les autres cas, l'imagerie cervicale n'est pas indiquée en cas d'épisode évoluant depuis moins de 4 à 6 semaines. Un traitement symptomatique suffit en général à diminuer les douleurs, sans nécessiter d'examen d'imagerie médicale.

"Lorsqu’une imagerie est indiquée, l’IRM est en général appropriée sauf en en cas de cervicalgie commune sans radiculalgie où des radiographies peuvent suffire en 1re intention", précise la HAS.

En cas de cervicalgie après traumatisme cervical ("coup du lapin" principalement), une imagerie n'est pas toujours nécessaire, même s'il s'agit d'un motif fréquent de consultations aux urgences et d'actes d'imagerie. "Chez des sujets sans trouble de conscience, seuls 2% des traumatismes cervicaux sont associés à des lésions importantes du rachis comme une fracture, une luxation ou une instabilité mécanique", souligne la HAS.

Elle définit 5 situations cliniques dans lesquelles l'imagerie cervicale après traumatisme est indiquée:

  • chez les patients instables ou présentant des troubles de conscience ou des signes neurologiques
  • si elle est préconisée par l’une des deux règles suivantes: National Emergency X-Radiography Utilization Study (NEXUS) ou Canadian C-Spine
  • chez les sujets de 65 ans ou plus
  • en cas de rachis ankylosé (spondylarthrite ankylosante, hyperostose, etc.), même en cas de traumatisme mineur
  • si une dissection artérielle cervicale est suspectée.

Dans ces indications, le scanner est l'examen approprié en 1re intention, complété par une IRM en cas de suspicion de lésion de la moelle épinière, des disques intervertébraux ou des ligaments vertébraux.

"L’angioIRM (qui permet d’explorer les vaisseaux sanguins) est indiquée d’emblée en cas de suspicion de dissection artérielle cervicale", ajoute-t-elle.

Pertinence des actes d’imagerie cervicale chez l’adulte en cas de cervicalgie non traumatique ou après un traumatisme cervical, HAS

cd/ab/APMnews

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CERVICALGIES: LA HAS PRÉCISE LA PLACE, NON SYSTÉMATIQUE, DE L'IMAGERIE

SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 10 décembre 2020 (APMnews) - Les examens d'imagerie en cas de cervicalgie, non traumatique ou post-traumatique, ne doivent pas être systématiques mais réservés à certaines situations cliniques, précisées dans un document mis en ligne mercredi par la Haute autorité de santé (HAS).

Ces recommandations de bonne pratique ont été élaborées dans le contexte de l'accord-cadre de partenariat signé en janvier 2019 entre la HAS et le Conseil national professionnel (CNP) de radiologie et imagerie médicale (G4), après le constat par la Cour des comptes en 2016 d'une évolution importante des dépenses d'imagerie. Ce partenariat porte sur l'élaboration, la diffusion et l'appropriation de productions dans le domaine de la pertinence des soins en imagerie, et le thème de la cervicalgie notamment a été désigné lors du 1er comité de pilotage HAS-G4 en mars 2019.

La HAS distingue dans ses recommandations les cervicalgies non traumatiques et post-traumatiques. La plupart sont non traumatiques. "Environ deux tiers de la population française serait concernée dans sa vie par un épisode douloureux du cou et environ une personne sur cinq a présenté un épisode de cervicalgie de plus de 30 jours dans l’année écoulée", indique-t-elle.

Dans les cas non traumatiques, l'évolution spontanée est le plus souvent favorable en quelques semaines. Les cervicalgies dues à une maladie inflammatoire rhumatismale, infectieuse, vasculaire ou tumorale sont plus rares, souligne la HAS.

Pour les cervicalgies non traumatiques, elle recommande une imagerie d'emblée "en cas de drapeaux rouges ou si les douleurs persistent au-delà de 4 à 6 semaines".

Les situations cliniques justifiant le drapeau rouge, devant alerter les professionnels et entraîner une prise en charge spécifique ou urgente, sont "des douleurs avec une aggravation progressive, permanente et insomniante, des atteintes neurologiques, des pathologies néoplasiques, des pathologies inflammatoires rhumatismales, des infections disco-vertébrales, des complications de chirurgie du rachis ou une pathologie vasculaire (dissection artérielle cervicale)".

Dans les autres cas, l'imagerie cervicale n'est pas indiquée en cas d'épisode évoluant depuis moins de 4 à 6 semaines. Un traitement symptomatique suffit en général à diminuer les douleurs, sans nécessiter d'examen d'imagerie médicale.

"Lorsqu’une imagerie est indiquée, l’IRM est en général appropriée sauf en en cas de cervicalgie commune sans radiculalgie où des radiographies peuvent suffire en 1re intention", précise la HAS.

En cas de cervicalgie après traumatisme cervical ("coup du lapin" principalement), une imagerie n'est pas toujours nécessaire, même s'il s'agit d'un motif fréquent de consultations aux urgences et d'actes d'imagerie. "Chez des sujets sans trouble de conscience, seuls 2% des traumatismes cervicaux sont associés à des lésions importantes du rachis comme une fracture, une luxation ou une instabilité mécanique", souligne la HAS.

Elle définit 5 situations cliniques dans lesquelles l'imagerie cervicale après traumatisme est indiquée:

  • chez les patients instables ou présentant des troubles de conscience ou des signes neurologiques
  • si elle est préconisée par l’une des deux règles suivantes: National Emergency X-Radiography Utilization Study (NEXUS) ou Canadian C-Spine
  • chez les sujets de 65 ans ou plus
  • en cas de rachis ankylosé (spondylarthrite ankylosante, hyperostose, etc.), même en cas de traumatisme mineur
  • si une dissection artérielle cervicale est suspectée.

Dans ces indications, le scanner est l'examen approprié en 1re intention, complété par une IRM en cas de suspicion de lésion de la moelle épinière, des disques intervertébraux ou des ligaments vertébraux.

"L’angioIRM (qui permet d’explorer les vaisseaux sanguins) est indiquée d’emblée en cas de suspicion de dissection artérielle cervicale", ajoute-t-elle.

Pertinence des actes d’imagerie cervicale chez l’adulte en cas de cervicalgie non traumatique ou après un traumatisme cervical, HAS

cd/ab/APMnews

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