Actualités de l'Urgence - APM

01/02 2024
Retour

CH CHARTRES: UN ÉCOSYSTÈME "PAS DU TOUT ADAPTÉ" MAIS QUI VA "RAPIDEMENT ÉVOLUER"

(Par Maxime GRAVIER)

CHARTRES, 1er février 2024 (APMnews) - L'offre de soins de l'Eure-et-Loir n'est "pas du tout adaptée" aux besoins en aval du centre hospitalier (CH) de Chartres, provoquant un engorgement régulier de ses urgences, a expliqué mercredi à APMnews le directeur de l'établissement, Pierre Best, pour qui la situation devrait toutefois s'améliorer "rapidement".

"Le CH de Chartres est actuellement confronté à une saturation de son service de médecine d'urgence, avec des délais d'attente très longs et des lits dans les unités d'hospitalisation eux-mêmes tous occupés", alarmait le 24 janvier l'établissement sur son compte Facebook.

Interrogé à ce sujet, Pierre Best a estimé que ces difficultés étaient tout d'abord liées à l'évolution démographique du territoire. "Le bassin de vie de l'hôpital vieillit par le vieillissement naturel de la population" mais aussi "par l'arrivée en Eure-et-Loir de nombreux retraités originaires d'autres départements", a-t-il décrit.

En conséquence, le nombre de patients âgés et polypathologiques se présentant aux urgences a tendance à grimper, rendant plus compliquée leur prise en charge et allongeant leurs séjours hospitaliers.

"Il y a une inadaptation de notre environnement par rapport à notre aval", a-t-il également déploré, pointant le manque de lits de soins médicaux et de réadaptation (SMR).

"Le fond du problème, c'est que nos lits de SMR ne tournent plus, donc nos lits de médecine-chirurgie-obstétrique [MCO] ne peuvent pas tourner non plus", a-t-il résumé.

Deux structures ayant une activité de SMR existeraient pourtant sur le territoire, en plus du CH, mais seraient isolées géographiquement ou ne proposeraient pas de prise en charge en aval, selon lui.

"Sur le papier il existe 200 lits de SMR, mais en réalité on ne les voit pas", a lancé le directeur. "Toute la filière d'aval d'Eure-et-Loir est bloquée."

Le CH souffre de cette situation, avec "une trentaine de patients qui demeurent au-delà de 30 jours en courts séjours", faute de place ailleurs.

Des dizaines de lits SMR supplémentaires pour bientôt

Cet "écosystème" est toutefois voué à évoluer, et ce dès 2024, a assuré Pierre Best.

Le CH va déposer cette année un dossier auprès de l'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire afin d'obtenir une autorisation pour une nouvelle activité de SMR oncologique. "Cela facilitera la rotation des patients en oncologie", grâce à 20 lits supplémentaires, a-t-il jugé.

A noter qu'une autre demande d'autorisation, cette fois portée par l'ensemble du groupement hospitalier de territoire (GHT) hôpitaux publics euréliens (Hope), dont l'hôpital chartrain est établissement support, ainsi que par l'association Humensia, sera déposée concernant une activité d'hospitalisation à domicile (HAD).

Le CH a en outre des échanges "très réguliers et positifs" avec LNA Santé, qui possède un centre de SMR, à 10 km du CH, orienté vers la prise en charge et la prévention de l'obésité, pour que le groupe fasse évoluer son offre vers les besoins d'aval dans le digestif.

L'idée est "qu'on puisse leur envoyer des patients sortant de gastro-entérologie, de chirurgie viscérale ou de diabétologie, ce qui à ce jour n'est pas le cas", a détaillé le chef d'établissement. Ce sont 15 à 20 lits qui pourraient être ainsi convertis.

A ce sujet, "l'ARS a été claire avec [LNA Santé], rappelant que leur rôle premier est de servir le territoire", a-t-il relevé.

La structure privée devrait par ailleurs ouvrir 20 à 30 lits de SMR polyvalents, dans le cadre de la réforme des autorisations.

Le centre de rééducation fonctionnel de Blandainville, à 25 km du CH, "souffre de son isolement géographique" mais est en train de "dynamiser son offre sous l'impulsion de son nouveau directeur", a-t-il soutenu Pierre Best.

Inicea (ex-Korian) a par ailleurs entamé les travaux pour déménager sa clinique, déjà installée en Eure-et-Loir, sur le site de l'hôpital. Celle-ci propose des SMR en cardiologie mais doit aussi étendre son activité aux SMR en pneumologie, en proposant 20 à 25 lits.

"L'écosystème n'est pas du tout adapté mais va évoluer rapidement", a-t-il souligné. Au total, ce sont entre 75 et 95 nouveaux lits de SMR qui devraient permettre prochainement de mieux répondre aux besoins en aval de l'hôpital.

Le CH porte en outre plusieurs projets immobiliers, qui devraient accroître plus globalement sa capacité de prise en charge (cf dépêche du 01/02/2024 à 16:08).

mg/ab/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

01/02 2024
Retour

CH CHARTRES: UN ÉCOSYSTÈME "PAS DU TOUT ADAPTÉ" MAIS QUI VA "RAPIDEMENT ÉVOLUER"

(Par Maxime GRAVIER)

CHARTRES, 1er février 2024 (APMnews) - L'offre de soins de l'Eure-et-Loir n'est "pas du tout adaptée" aux besoins en aval du centre hospitalier (CH) de Chartres, provoquant un engorgement régulier de ses urgences, a expliqué mercredi à APMnews le directeur de l'établissement, Pierre Best, pour qui la situation devrait toutefois s'améliorer "rapidement".

"Le CH de Chartres est actuellement confronté à une saturation de son service de médecine d'urgence, avec des délais d'attente très longs et des lits dans les unités d'hospitalisation eux-mêmes tous occupés", alarmait le 24 janvier l'établissement sur son compte Facebook.

Interrogé à ce sujet, Pierre Best a estimé que ces difficultés étaient tout d'abord liées à l'évolution démographique du territoire. "Le bassin de vie de l'hôpital vieillit par le vieillissement naturel de la population" mais aussi "par l'arrivée en Eure-et-Loir de nombreux retraités originaires d'autres départements", a-t-il décrit.

En conséquence, le nombre de patients âgés et polypathologiques se présentant aux urgences a tendance à grimper, rendant plus compliquée leur prise en charge et allongeant leurs séjours hospitaliers.

"Il y a une inadaptation de notre environnement par rapport à notre aval", a-t-il également déploré, pointant le manque de lits de soins médicaux et de réadaptation (SMR).

"Le fond du problème, c'est que nos lits de SMR ne tournent plus, donc nos lits de médecine-chirurgie-obstétrique [MCO] ne peuvent pas tourner non plus", a-t-il résumé.

Deux structures ayant une activité de SMR existeraient pourtant sur le territoire, en plus du CH, mais seraient isolées géographiquement ou ne proposeraient pas de prise en charge en aval, selon lui.

"Sur le papier il existe 200 lits de SMR, mais en réalité on ne les voit pas", a lancé le directeur. "Toute la filière d'aval d'Eure-et-Loir est bloquée."

Le CH souffre de cette situation, avec "une trentaine de patients qui demeurent au-delà de 30 jours en courts séjours", faute de place ailleurs.

Des dizaines de lits SMR supplémentaires pour bientôt

Cet "écosystème" est toutefois voué à évoluer, et ce dès 2024, a assuré Pierre Best.

Le CH va déposer cette année un dossier auprès de l'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire afin d'obtenir une autorisation pour une nouvelle activité de SMR oncologique. "Cela facilitera la rotation des patients en oncologie", grâce à 20 lits supplémentaires, a-t-il jugé.

A noter qu'une autre demande d'autorisation, cette fois portée par l'ensemble du groupement hospitalier de territoire (GHT) hôpitaux publics euréliens (Hope), dont l'hôpital chartrain est établissement support, ainsi que par l'association Humensia, sera déposée concernant une activité d'hospitalisation à domicile (HAD).

Le CH a en outre des échanges "très réguliers et positifs" avec LNA Santé, qui possède un centre de SMR, à 10 km du CH, orienté vers la prise en charge et la prévention de l'obésité, pour que le groupe fasse évoluer son offre vers les besoins d'aval dans le digestif.

L'idée est "qu'on puisse leur envoyer des patients sortant de gastro-entérologie, de chirurgie viscérale ou de diabétologie, ce qui à ce jour n'est pas le cas", a détaillé le chef d'établissement. Ce sont 15 à 20 lits qui pourraient être ainsi convertis.

A ce sujet, "l'ARS a été claire avec [LNA Santé], rappelant que leur rôle premier est de servir le territoire", a-t-il relevé.

La structure privée devrait par ailleurs ouvrir 20 à 30 lits de SMR polyvalents, dans le cadre de la réforme des autorisations.

Le centre de rééducation fonctionnel de Blandainville, à 25 km du CH, "souffre de son isolement géographique" mais est en train de "dynamiser son offre sous l'impulsion de son nouveau directeur", a-t-il soutenu Pierre Best.

Inicea (ex-Korian) a par ailleurs entamé les travaux pour déménager sa clinique, déjà installée en Eure-et-Loir, sur le site de l'hôpital. Celle-ci propose des SMR en cardiologie mais doit aussi étendre son activité aux SMR en pneumologie, en proposant 20 à 25 lits.

"L'écosystème n'est pas du tout adapté mais va évoluer rapidement", a-t-il souligné. Au total, ce sont entre 75 et 95 nouveaux lits de SMR qui devraient permettre prochainement de mieux répondre aux besoins en aval de l'hôpital.

Le CH porte en outre plusieurs projets immobiliers, qui devraient accroître plus globalement sa capacité de prise en charge (cf dépêche du 01/02/2024 à 16:08).

mg/ab/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.