Actualités de l'Urgence - APM

CH DE BLOIS: L'ANNÉE 2019 MARQUÉE PAR LA RÉORGANISATION DES PÔLES
BLOIS, 7 février 2020 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Blois a revu en 2019 sa gouvernance et est désormais organisé en 6 pôles, dans l'optique de mieux s'accorder avec les besoins de santé du territoire, en préparation du prochain projet d'établissement et du nouvel hôpital, a expliqué son directeur, Olivier Servaire-Lorenzet, à APMnews.
Ces nouveaux pôles sont le fruit d'une profonde concertation menée en interne pour réfléchir aux périmètres des pôles établis il y a 12 ans, précise le directeur.
"L'objectif de cette nouvelle gouvernance est de repartir ensuite sur un nouveau projet d'établissement et le nouvel hôpital, en prolongeant la logique de contractualisation interne, pour aller plus loin dans la déconcentration des prises de décision. Nous avons commencé avec les cadres supérieurs de santé qui participent au directoire et bénéficient d'une délégation de signature pour recruter sur les emplois contractuels. Je suis également disposé à déléguer ma signature aux médecins, car la déconcentration permet une meilleure réactivité, sans empêcher le contrôle", affirme Olivier Servaire-Lorenzet.
Le projet de reconstruction de l'hôpital, estimé à 150 millions d'euros (M€) hors équipements, doit voir son programme arrêté avant l'été. Le dossier doit être déposé devant le comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers (Copermo) cette année. Les études devraient être menées en 2022, pour un commencement des travaux en 2023 et une livraison en 2026 ou 2027.
Olivier Servaire-Lorenzet ambitionne un capacitaire en chirurgie au regard d'un objectif de 70% de chirurgie ambulatoire. "En médecine, il faudra être extrêmement prudents au regard des besoins de santé publique identifiés en Loir-et-Cher et de démographie médicale en ville. Nous avons une population vieillissante, rurale, avec des maladies chroniques", prévient-il. Un second scanner et un troisième appareil d'IRM sont également prévus.
Le pôle "grand âge", qui reprend les 600 lits d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et 100 lits d'unité de soins longue durée (USLD) a été créé "pour reconnaître et valoriser l'activité médico-sociale et répondre au défi du vieillissement en accompagnant le plan grand âge". Il porte le projet de création d'un Ehpad à domicile, d'une deuxième unité d'hébergement renforcé (UHR), d'un foyer d'accueil médicalisé (FAM) et d'un pôle d'activités et de soins adaptés (Pasa) dans chaque Ehpad.
Développement de la pédopsychiatrie
Le CH a par ailleurs fusionné les pôles femme-enfant et santé mentale afin de "faire rencontrer ces deux univers pour dresser des parcours de santé inscrits dans une logique intergénérationnelle [la pédopsychiatrie était jusqu'alors séparée de la psychiatrie] et intersectorielle dans le cadre du groupement hospitalier de territoire [GHT] Santé 41".
L'objectif est de développer la pédopsychiatrie en hôpital de jour (HDJ), centre médico-psychologique (CMP) et centre d'activité thérapeutique à temps partiel (CATTP). En psychiatrie adulte, le pôle s'attachera à anticiper les sorties d'hospitalisation et à accompagner le retour à domicile.
Le pôle chirurgie a pour priorité de renforcer les moyens sur l'ambulatoire afin d'atteindre la cible de 70% de chirurgie ambulatoire (actuellement, le taux est à 49%). "Nous allons revoir entièrement l'organisation du bloc opératoire dans le cadre du nouvel hôpital pour une meilleure mutualisation entre l'obstétrique et la chirurgie générale", prévoit Olivier Servaire-Lorenzet.
Le pôle "situations aiguës et urgences" regroupe le Samu, le Smur, les urgences et deux services de médecine nouvellement créés: un service de court séjour gériatrique en aval des urgences, d'une soixantaine de lits, dotée d'une nouvelle équipe médicale exclusive, et un service de médecine polyvalente, également à proximité.
Un nouveau projet médical doit permettre d'améliorer les flux aux urgences, où les effectifs paramédicaux sont par ailleurs renforcés. Il doit ainsi répondre aux obligations d'amélioration exprimées par la Haute autorité de santé (HAS) en octobre 2019 concernant la prise en charge aux urgences (cf dépêche du 10/10/2019 à 17:25).
Ce pôle devra par ailleurs pourvoir la quinzaine de postes d'urgentistes vacants représentant 60% des effectifs.
A terme, les urgences seront rasées et totalement refondues dans le cadre du nouvel hôpital, "pour avoir logique architecturale prenant en considération les circuits ambulatoire et hospitalier en les distinguant", prévoit Olivier Servaire-Lorenzet.
Le pôle risques neurovasculaires et respiratoires, maladies chroniques et cardiovasculaires doit s'attacher à fluidifier les parcours entre courts et moyens séjours, porter un projet de soins de suite et de réadaptation (SSR) en hématologie et oncologie ainsi que la création d'une équipe mobile de réhabilitation fonctionnelle, et à plus long terme créer une unité neurovasculaire voire accueillir un plateau de coronarographie, dans le cadre du nouvel hôpital. L'objectif de ce pôle est aussi de renforcer les spécialisations.
Enfin, un pôle prestations de service et ambulatoire réunira à termes hôpital de jour, consultations et exploration fonctionnel sur deux mêmes étages au sein du nouvel hôpital.
En réponse aux obligations d'amélioration et recommandations de la HAS, la direction doit également présenter lors du prochain conseil de surveillance un rapport sur les conditions de décision de privation de liberté. Le directeur précise qu'il a déposé un recours gracieux auprès de la HAS concernant la surveillance des patients aux urgences et l'organisation des locaux du bloc opératoire, pour lesquelles il ne partage pas ses constats.
Hausse de 2 M€ du niveau d'investissement
Concomitamment le CH augmente la voilure en 2020 concernant l'emploi et l'investissement. La création du pôle "grand âge", le développement de la psychiatrie, la création de deux services en aval aux urgences et le recrutement d'une quinzaine d'urgentistes porteront ainsi la création d'emploi médicaux et non médicaux, dont une vingtaine pour la seule psychiatrie.
La création d'une unité de soins palliatifs fin 2020 impliquera également la création d'emplois, annonce Olivier Servaire-Lorenzet.
Le pôle chirurgie pourrait voir ses effectifs paramédicaux réduits à long terme en conséquence du développement de l'ambulatoire, mais dans le même temps les effectifs en anesthésistes et chirurgiens devraient croître.
En 2019, le CH a connu une hausse de 1% de sa masse salariale non médicale, relate le directeur. Le taux d'absentéisme se stabilise a 8,5%. Le coût des ressources médicales a en revanche été marqué par le recours à l'intérim médical, qui a couté 4,5 M€ au CH en 2019, dont 2 M€ uniquement pour les urgences.
Le CH a renforcé les effectifs en assistants de régulation médicale (ARM) de 1 équivalent temps plein (ETP), et est en phase de négociation pour passer à la journée de 12 heures aux urgences.
Le niveau d'investissement passe à 8,5 M€, contre 6,5 M€ en 2018. Cet effort est permis par les excédents cumulés (5 M€ dont 3,5 M€ en 2019) et implique 1 M€ supplémentaire alloué au développement de la qualité de vie au travail (QVT), en plus des 350.000 € alloués au CH dans le cadre du plan "Investir pour l'hôpital". Une commission interne s'est chargée de sérier les petits équipements et petits travaux nécessaires afin d'optimiser la vitesse de distribution des crédits, précise le directeur.
Stagnation de l'activité
Ces évolutions ont lieu dans un contexte de stagnation de l'activité en 2019 (-0,8% globale en nombre de séjours), après 5 années de hausse continue. En chirurgie, la stagnation est due à des facteurs conjoncturels tels des congés maternités de praticiennes, ajoute-t-il.
Les recettes d'activité baissent donc, alors que les dépenses d'intérim, concentrées sur les urgences, augmentent. Le CH de Blois devrait donc frôler l'équilibre sur l'année 2019 (pour un budget principal de 200 M€), alors qu'il était en excédent consolidé de 3,5 M€ en 2018 (cf dépêche du 27/06/2019 à 18:08). Olivier Servaire-Lorenzet estime que sans le surcoût lié à l'intérim médical, le résultat serait peu ou prou similaire à celui de l'année précédente.
"La situation reste bonne mais le résultat annuel sera nettement moins bon qu'en 2018", commente-t-il. L'encours de la dette est réduit à 47 M€, soit 20 M€ de moins depuis 2015. Il devrait toutefois repartir à la hausse du fait de la relance de l'investissement.
Le nombre de passages aux urgences diminue légèrement à 43.368 passages. C'est notamment le fruit d'une "stratégie d'évitement des urgences" incarnée notamment par le centre médical Chavy, au nord-ouest de Blois, explique-t-il.
bd/nc/APMnews
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BLOIS, 7 février 2020 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Blois a revu en 2019 sa gouvernance et est désormais organisé en 6 pôles, dans l'optique de mieux s'accorder avec les besoins de santé du territoire, en préparation du prochain projet d'établissement et du nouvel hôpital, a expliqué son directeur, Olivier Servaire-Lorenzet, à APMnews.
Ces nouveaux pôles sont le fruit d'une profonde concertation menée en interne pour réfléchir aux périmètres des pôles établis il y a 12 ans, précise le directeur.
"L'objectif de cette nouvelle gouvernance est de repartir ensuite sur un nouveau projet d'établissement et le nouvel hôpital, en prolongeant la logique de contractualisation interne, pour aller plus loin dans la déconcentration des prises de décision. Nous avons commencé avec les cadres supérieurs de santé qui participent au directoire et bénéficient d'une délégation de signature pour recruter sur les emplois contractuels. Je suis également disposé à déléguer ma signature aux médecins, car la déconcentration permet une meilleure réactivité, sans empêcher le contrôle", affirme Olivier Servaire-Lorenzet.
Le projet de reconstruction de l'hôpital, estimé à 150 millions d'euros (M€) hors équipements, doit voir son programme arrêté avant l'été. Le dossier doit être déposé devant le comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers (Copermo) cette année. Les études devraient être menées en 2022, pour un commencement des travaux en 2023 et une livraison en 2026 ou 2027.
Olivier Servaire-Lorenzet ambitionne un capacitaire en chirurgie au regard d'un objectif de 70% de chirurgie ambulatoire. "En médecine, il faudra être extrêmement prudents au regard des besoins de santé publique identifiés en Loir-et-Cher et de démographie médicale en ville. Nous avons une population vieillissante, rurale, avec des maladies chroniques", prévient-il. Un second scanner et un troisième appareil d'IRM sont également prévus.
Le pôle "grand âge", qui reprend les 600 lits d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et 100 lits d'unité de soins longue durée (USLD) a été créé "pour reconnaître et valoriser l'activité médico-sociale et répondre au défi du vieillissement en accompagnant le plan grand âge". Il porte le projet de création d'un Ehpad à domicile, d'une deuxième unité d'hébergement renforcé (UHR), d'un foyer d'accueil médicalisé (FAM) et d'un pôle d'activités et de soins adaptés (Pasa) dans chaque Ehpad.
Développement de la pédopsychiatrie
Le CH a par ailleurs fusionné les pôles femme-enfant et santé mentale afin de "faire rencontrer ces deux univers pour dresser des parcours de santé inscrits dans une logique intergénérationnelle [la pédopsychiatrie était jusqu'alors séparée de la psychiatrie] et intersectorielle dans le cadre du groupement hospitalier de territoire [GHT] Santé 41".
L'objectif est de développer la pédopsychiatrie en hôpital de jour (HDJ), centre médico-psychologique (CMP) et centre d'activité thérapeutique à temps partiel (CATTP). En psychiatrie adulte, le pôle s'attachera à anticiper les sorties d'hospitalisation et à accompagner le retour à domicile.
Le pôle chirurgie a pour priorité de renforcer les moyens sur l'ambulatoire afin d'atteindre la cible de 70% de chirurgie ambulatoire (actuellement, le taux est à 49%). "Nous allons revoir entièrement l'organisation du bloc opératoire dans le cadre du nouvel hôpital pour une meilleure mutualisation entre l'obstétrique et la chirurgie générale", prévoit Olivier Servaire-Lorenzet.
Le pôle "situations aiguës et urgences" regroupe le Samu, le Smur, les urgences et deux services de médecine nouvellement créés: un service de court séjour gériatrique en aval des urgences, d'une soixantaine de lits, dotée d'une nouvelle équipe médicale exclusive, et un service de médecine polyvalente, également à proximité.
Un nouveau projet médical doit permettre d'améliorer les flux aux urgences, où les effectifs paramédicaux sont par ailleurs renforcés. Il doit ainsi répondre aux obligations d'amélioration exprimées par la Haute autorité de santé (HAS) en octobre 2019 concernant la prise en charge aux urgences (cf dépêche du 10/10/2019 à 17:25).
Ce pôle devra par ailleurs pourvoir la quinzaine de postes d'urgentistes vacants représentant 60% des effectifs.
A terme, les urgences seront rasées et totalement refondues dans le cadre du nouvel hôpital, "pour avoir logique architecturale prenant en considération les circuits ambulatoire et hospitalier en les distinguant", prévoit Olivier Servaire-Lorenzet.
Le pôle risques neurovasculaires et respiratoires, maladies chroniques et cardiovasculaires doit s'attacher à fluidifier les parcours entre courts et moyens séjours, porter un projet de soins de suite et de réadaptation (SSR) en hématologie et oncologie ainsi que la création d'une équipe mobile de réhabilitation fonctionnelle, et à plus long terme créer une unité neurovasculaire voire accueillir un plateau de coronarographie, dans le cadre du nouvel hôpital. L'objectif de ce pôle est aussi de renforcer les spécialisations.
Enfin, un pôle prestations de service et ambulatoire réunira à termes hôpital de jour, consultations et exploration fonctionnel sur deux mêmes étages au sein du nouvel hôpital.
En réponse aux obligations d'amélioration et recommandations de la HAS, la direction doit également présenter lors du prochain conseil de surveillance un rapport sur les conditions de décision de privation de liberté. Le directeur précise qu'il a déposé un recours gracieux auprès de la HAS concernant la surveillance des patients aux urgences et l'organisation des locaux du bloc opératoire, pour lesquelles il ne partage pas ses constats.
Hausse de 2 M€ du niveau d'investissement
Concomitamment le CH augmente la voilure en 2020 concernant l'emploi et l'investissement. La création du pôle "grand âge", le développement de la psychiatrie, la création de deux services en aval aux urgences et le recrutement d'une quinzaine d'urgentistes porteront ainsi la création d'emploi médicaux et non médicaux, dont une vingtaine pour la seule psychiatrie.
La création d'une unité de soins palliatifs fin 2020 impliquera également la création d'emplois, annonce Olivier Servaire-Lorenzet.
Le pôle chirurgie pourrait voir ses effectifs paramédicaux réduits à long terme en conséquence du développement de l'ambulatoire, mais dans le même temps les effectifs en anesthésistes et chirurgiens devraient croître.
En 2019, le CH a connu une hausse de 1% de sa masse salariale non médicale, relate le directeur. Le taux d'absentéisme se stabilise a 8,5%. Le coût des ressources médicales a en revanche été marqué par le recours à l'intérim médical, qui a couté 4,5 M€ au CH en 2019, dont 2 M€ uniquement pour les urgences.
Le CH a renforcé les effectifs en assistants de régulation médicale (ARM) de 1 équivalent temps plein (ETP), et est en phase de négociation pour passer à la journée de 12 heures aux urgences.
Le niveau d'investissement passe à 8,5 M€, contre 6,5 M€ en 2018. Cet effort est permis par les excédents cumulés (5 M€ dont 3,5 M€ en 2019) et implique 1 M€ supplémentaire alloué au développement de la qualité de vie au travail (QVT), en plus des 350.000 € alloués au CH dans le cadre du plan "Investir pour l'hôpital". Une commission interne s'est chargée de sérier les petits équipements et petits travaux nécessaires afin d'optimiser la vitesse de distribution des crédits, précise le directeur.
Stagnation de l'activité
Ces évolutions ont lieu dans un contexte de stagnation de l'activité en 2019 (-0,8% globale en nombre de séjours), après 5 années de hausse continue. En chirurgie, la stagnation est due à des facteurs conjoncturels tels des congés maternités de praticiennes, ajoute-t-il.
Les recettes d'activité baissent donc, alors que les dépenses d'intérim, concentrées sur les urgences, augmentent. Le CH de Blois devrait donc frôler l'équilibre sur l'année 2019 (pour un budget principal de 200 M€), alors qu'il était en excédent consolidé de 3,5 M€ en 2018 (cf dépêche du 27/06/2019 à 18:08). Olivier Servaire-Lorenzet estime que sans le surcoût lié à l'intérim médical, le résultat serait peu ou prou similaire à celui de l'année précédente.
"La situation reste bonne mais le résultat annuel sera nettement moins bon qu'en 2018", commente-t-il. L'encours de la dette est réduit à 47 M€, soit 20 M€ de moins depuis 2015. Il devrait toutefois repartir à la hausse du fait de la relance de l'investissement.
Le nombre de passages aux urgences diminue légèrement à 43.368 passages. C'est notamment le fruit d'une "stratégie d'évitement des urgences" incarnée notamment par le centre médical Chavy, au nord-ouest de Blois, explique-t-il.
bd/nc/APMnews