Actualités de l'Urgence - APM

13/08 2019
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CH RIVES DE SEINE: SIGNATURE D'UN PROTOCOLE DE SORTIE DE GRÈVE DES URGENCES

NEUILLY-SUR-SEINE (Hauts-de-Seine) - La grève aux urgences du centre hospitalier (CH) Rives de Seine a pris fin au terme d'un mois et demi de mobilisation, a expliqué lundi à APMnews Catherine Latger, sa directrice, selon laquelle le protocole d'accord signé mercredi 7 août montre que des solutions peuvent être localement trouvées aux conflits qui touchent ces services.

"Il y a des situations locales où peuvent à un moment donné être trouvées des solutions", a commenté Catherine Latger, directrice du CH Rives de Seine (plus de 400 lits et places, environ 1.000 professionnels sur 3 sites situés dans les Hauts-de-Seine, à Courbevoie, Neuilly-sur-Seine et Puteaux).

La mobilisation nationale qui touche les services des urgences, "cela a été dit par la ministre [cf dépêche du 19/07/2019 à 12:23], renvoie à des situations locales très différentes". Elle porte "des éléments de revendication communs, mais qui ne peuvent se résoudre que dans la prise en compte de la singularité de chaque établissement".

La mobilisation du service des urgences du CH Rives de Seine a commencé en juin dans le cadre d'un préavis de grève déposé par le syndicat FO, a relaté Catherine Latger. Dans cette période, "nous avons toujours eu des moments de discussion, d'échanges, de négociations. Le dialogue social est resté très apaisé".

Le taux de mobilisation était d'environ "75% la plupart du temps". L'ensemble du personnel a été assigné. "Les brancardiers des urgences faisaient partie du mouvement", a-t-elle précisé.

Les revendications du personnel portaient principalement sur les effectifs, dans un contexte d'augmentation du nombre de passages dans le service. "Il y a 7 ans, quand je suis arrivée, le service [enregistrait] autour de 27.000 passages, on va dépasser les 55.000 cette année", a chiffré la directrice. Elle explique cette forte hausse par des "difficultés d'accès à la médecine libérale", notamment les dépassements d'honoraires, mais aussi par le vieillissement de la population du territoire.

A cette situation s'ajoutent des difficultés de recrutement, entraînant un taux de "40% de postes vacants" parmi les effectifs médicaux et, ponctuellement, en fonction des congés et arrêts maladie, "jusqu'à 30-40%" chez le personnel paramédical.

"Assez vite, on est arrivé à converger vers la nécessité de créer des postes", a souligné Catherine Latger. Dans l'établissement, "les urgences ont toujours fait l'objet d'une attention importante" et "se sont beaucoup transformées", a-t-elle expliqué. Elle a ainsi rappelé une "refonte architecturale et organisationnelle en 2009-2010". "En 2015, on a déjà eu un coup de 'surchauffe' qui nous avait permis de réajuster les effectifs."

La direction du CH a répondu favorablement à la demande du personnel de créer un poste d'infirmier de jour (3 équivalents temps plein -ETP- supplémentaires, pour un effectif total de 30 ETP d'infirmiers aux urgences adultes et pédiatriques) et un poste d'aide de soignant de nuit (3 ETP supplémentaires).

Ce professionnel supplémentaire a vocation à "tourner sur tous les postes", notamment celui d'infirmier d'accueil et d'orientation (IAO) et à l'unité d'hébergement de courte durée (UHCD). Cette organisation doit "donner de la souplesse aux membres de l'équipe", a-t-elle fait valoir, comme leur permettre "tout simplement de prendre leur pause déjeuner".

"On s'est engagé, compte tenu des difficultés de recrutement, à faire appel dans un maximum de situations aux vacataires et intérimaires, surtout pendant cette période estivale", a ajouté Catherine Latger. Elle a mentionné les financements de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, dans le cadre du soutien ministériel aux services des urgences (cf dépêche du 10/07/2019 à 13:34), qui pour autant, "ne couvrent pas 100% de la dépense".

Un autre volet du protocole d'accord concerne "la mise à niveau du parc d'équipement, compte tenu de l'augmentation exponentielle de l'activité", dont les brancards, qui font l'objet d'une "troisième vague d'achat en 6 ans".

En matière de sécurité, la présence d'un vigile a été étendue de 14h à 7h (au lieu d'un service qui débutait en soirée auparavant).

"On a confirmé que le projet architectural d'agrandissement des urgences était bien inscrit dans le PGFP [plan global de financement pluriannuel], à hauteur de 1,5 million d'euro" et dont la réalisation est attendue pour 2020-2021, a poursuivi la directrice (cf dépêche du 11/02/2019 à 15:54). "On va encore plus associer le personnel non médical" aux travaux.

"Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles, localement, on essaie d'avancer, même si c'est difficile", a-t-elle pointé.

Au-delà, "le chantier de l'attractivité médicale et des rémunérations médicales est devant nous, c'est le chantier de la rentrée pour nous, les directeurs", a relevé Catherine Latger, qui est par ailleurs vice-présidente de la catégorie des directeurs d'hôpital du Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS).

Sollicitée mardi par APMnews, Bernadette de Sa, secrétaire FO du CH et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), confirme les avancées obtenues par cette "grève qui a duré 7 semaines". Pour pourvoir les postes vacants, il y a "cinq infirmiers arrivants entre le 1er août et début septembre", a-t-elle précisé.

"Le besoin de renfort en brancardiers en période hivernale est en train d'être étudié et objectivé, avant d'être validé". La secrétaire FO cite également "la stagiairisation en cours pour les contractuels demandeurs" et "l'actualisation des grilles indiciaires".

Le protocole d'accord va faire l'objet d'un comité de suivi. "Nous allons être vigilants", a souligné Bernadette de Sa. Si la grève a permis une issue positive au CH Rives de Seine, "FO continue à soutenir le mouvement national Inter-urgences", a-t-elle déclaré. Car au vu des besoins, "l'Etat ne lâche pas grand-chose".

mlb/ab/APMnews

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NEUILLY-SUR-SEINE (Hauts-de-Seine) - La grève aux urgences du centre hospitalier (CH) Rives de Seine a pris fin au terme d'un mois et demi de mobilisation, a expliqué lundi à APMnews Catherine Latger, sa directrice, selon laquelle le protocole d'accord signé mercredi 7 août montre que des solutions peuvent être localement trouvées aux conflits qui touchent ces services.

"Il y a des situations locales où peuvent à un moment donné être trouvées des solutions", a commenté Catherine Latger, directrice du CH Rives de Seine (plus de 400 lits et places, environ 1.000 professionnels sur 3 sites situés dans les Hauts-de-Seine, à Courbevoie, Neuilly-sur-Seine et Puteaux).

La mobilisation nationale qui touche les services des urgences, "cela a été dit par la ministre [cf dépêche du 19/07/2019 à 12:23], renvoie à des situations locales très différentes". Elle porte "des éléments de revendication communs, mais qui ne peuvent se résoudre que dans la prise en compte de la singularité de chaque établissement".

La mobilisation du service des urgences du CH Rives de Seine a commencé en juin dans le cadre d'un préavis de grève déposé par le syndicat FO, a relaté Catherine Latger. Dans cette période, "nous avons toujours eu des moments de discussion, d'échanges, de négociations. Le dialogue social est resté très apaisé".

Le taux de mobilisation était d'environ "75% la plupart du temps". L'ensemble du personnel a été assigné. "Les brancardiers des urgences faisaient partie du mouvement", a-t-elle précisé.

Les revendications du personnel portaient principalement sur les effectifs, dans un contexte d'augmentation du nombre de passages dans le service. "Il y a 7 ans, quand je suis arrivée, le service [enregistrait] autour de 27.000 passages, on va dépasser les 55.000 cette année", a chiffré la directrice. Elle explique cette forte hausse par des "difficultés d'accès à la médecine libérale", notamment les dépassements d'honoraires, mais aussi par le vieillissement de la population du territoire.

A cette situation s'ajoutent des difficultés de recrutement, entraînant un taux de "40% de postes vacants" parmi les effectifs médicaux et, ponctuellement, en fonction des congés et arrêts maladie, "jusqu'à 30-40%" chez le personnel paramédical.

"Assez vite, on est arrivé à converger vers la nécessité de créer des postes", a souligné Catherine Latger. Dans l'établissement, "les urgences ont toujours fait l'objet d'une attention importante" et "se sont beaucoup transformées", a-t-elle expliqué. Elle a ainsi rappelé une "refonte architecturale et organisationnelle en 2009-2010". "En 2015, on a déjà eu un coup de 'surchauffe' qui nous avait permis de réajuster les effectifs."

La direction du CH a répondu favorablement à la demande du personnel de créer un poste d'infirmier de jour (3 équivalents temps plein -ETP- supplémentaires, pour un effectif total de 30 ETP d'infirmiers aux urgences adultes et pédiatriques) et un poste d'aide de soignant de nuit (3 ETP supplémentaires).

Ce professionnel supplémentaire a vocation à "tourner sur tous les postes", notamment celui d'infirmier d'accueil et d'orientation (IAO) et à l'unité d'hébergement de courte durée (UHCD). Cette organisation doit "donner de la souplesse aux membres de l'équipe", a-t-elle fait valoir, comme leur permettre "tout simplement de prendre leur pause déjeuner".

"On s'est engagé, compte tenu des difficultés de recrutement, à faire appel dans un maximum de situations aux vacataires et intérimaires, surtout pendant cette période estivale", a ajouté Catherine Latger. Elle a mentionné les financements de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, dans le cadre du soutien ministériel aux services des urgences (cf dépêche du 10/07/2019 à 13:34), qui pour autant, "ne couvrent pas 100% de la dépense".

Un autre volet du protocole d'accord concerne "la mise à niveau du parc d'équipement, compte tenu de l'augmentation exponentielle de l'activité", dont les brancards, qui font l'objet d'une "troisième vague d'achat en 6 ans".

En matière de sécurité, la présence d'un vigile a été étendue de 14h à 7h (au lieu d'un service qui débutait en soirée auparavant).

"On a confirmé que le projet architectural d'agrandissement des urgences était bien inscrit dans le PGFP [plan global de financement pluriannuel], à hauteur de 1,5 million d'euro" et dont la réalisation est attendue pour 2020-2021, a poursuivi la directrice (cf dépêche du 11/02/2019 à 15:54). "On va encore plus associer le personnel non médical" aux travaux.

"Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles, localement, on essaie d'avancer, même si c'est difficile", a-t-elle pointé.

Au-delà, "le chantier de l'attractivité médicale et des rémunérations médicales est devant nous, c'est le chantier de la rentrée pour nous, les directeurs", a relevé Catherine Latger, qui est par ailleurs vice-présidente de la catégorie des directeurs d'hôpital du Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS).

Sollicitée mardi par APMnews, Bernadette de Sa, secrétaire FO du CH et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), confirme les avancées obtenues par cette "grève qui a duré 7 semaines". Pour pourvoir les postes vacants, il y a "cinq infirmiers arrivants entre le 1er août et début septembre", a-t-elle précisé.

"Le besoin de renfort en brancardiers en période hivernale est en train d'être étudié et objectivé, avant d'être validé". La secrétaire FO cite également "la stagiairisation en cours pour les contractuels demandeurs" et "l'actualisation des grilles indiciaires".

Le protocole d'accord va faire l'objet d'un comité de suivi. "Nous allons être vigilants", a souligné Bernadette de Sa. Si la grève a permis une issue positive au CH Rives de Seine, "FO continue à soutenir le mouvement national Inter-urgences", a-t-elle déclaré. Car au vu des besoins, "l'Etat ne lâche pas grand-chose".

mlb/ab/APMnews

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