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29/09 2022
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CHERBOURG: LA RÉGULATION DES URGENCES DÈS 15H A REDONNÉ DU SOUFFLE AUX ÉQUIPES

CHERBOURG-EN-COTENTIN (Manche), 29 septembre 2022 (APMnews) - La mise en place de la régulation des urgences dès 15h au centre hospitalier public du Cotentin (CHPC) a permis de passer l'été en assurant les urgences vitales et a redonné du souffle aux équipes, a indiqué la direction mercredi lors d'une conférence de presse en présence du directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Normandie et des acteurs locaux.

Le CHPC a dressé un bilan de la régulation par le Samu-centre 15 instaurée en janvier (dans un premier temps à partir de 19h puis, le 30 mai à compter de 15h) alors que les équipes du service d'urgence étaient à bout. Cette organisation visait à limiter la surcharge des urgences par des passages inappropriés et ainsi maintenir les dispositifs de prise en charge des soins urgents et non programmés au profit des patients du Nord-Cotentin (cf dépêche du 23/05/2022 à 19:10).

Cela implique pour les usagers, avant d'envisager une venue aux urgences, un recours obligatoire à la plateforme téléphonique du 15 de 15h jusqu'à 8h30 afin d'évaluer la situation et de les orienter vers la réponse médicale adaptée.

En parallèle, un important travail de l'infirmière d'accueil et d'orientation a permis, pendant et en dehors des périodes de régulation, de réorienter les patients volontaires sur des consultations en ville, explique le CHPC dans un communiqué.

"Une coordination sans précédent s'est mise en place grâce au travail conjoint de l'ensemble des professionnels de santé libéraux du Nord-Cotentin (URML, SOS Médecins, Conseil de l'ordre des médecins), de la Ville, du Samu 50, de l'ARS Normandie et grâce aux efforts des équipes soignantes et médicales du CHPC."

Des objectifs atteints

Cette nouvelle organisation avait pour objectif de réduire le nombre de passages au service des urgences du CHPC dans un contexte de difficultés en matière d'effectifs médicaux.

Le nombre de passages aux urgences est en baisse avec une réduction de 11% pendant la période estivale par rapport à 2021 alors que le nombre d'hospitalisations est resté stable (variant de 1% par rapport à 2021), montrant que le service "se recentre sur l'activité strictement hospitalière et donc les cas les plus graves", a indiqué la directrice du CHPC, Séverine Karrer, jointe par APMnews après la conférence de presse.

Nombre de passages aux urgences au CHPC été 2022
Nombre de passages aux urgences au CHPC été 2022


"Cela a laissé la possibilité aux professionnels de bien prendre en charge les patients graves qui demandent plus de temps et plus de coordination", a-t-elle ajouté.

Nombre de patients hospitalisés des urgences au CHPC été 2022
Nombre de patients hospitalisés des urgences au CHPC été 2022


"On navigue à 100-120 passages par jour contre 140-150 avant avec des pics à 170", a-t-elle précisé.

"À Cherbourg, il faut comprendre qu'on est seuls. Le lieu le plus proche de prise en charge des urgences est à 45 minutes voire 1 heure selon la circulation donc nous ne pouvons pas transférer les patients. Il nous faut absolument répondre et assurer l'aval", a souligné la directrice.

En parallèle, la médecine de ville a enregistré une progression de 3% de son activité. Une partie des patients qui appelaient le 15 étaient suffisamment rassurés et ne sollicitaient pas de médecin généraliste ou SOS médecins dans la foulée.

Le second objectif de la régulation par le Samu était d'assurer l'effectif médical pour le maintien des deux lignes de Smur sur Cherbourg et Valognes. L'intervention de ces équipes 24h/24, 7j/7 sur l'ensemble du territoire nord-cotentinois garantit la continuité et la sécurité des soins. Leur maintien a été assuré "en permanence pendant tout l'été", a indiqué la directrice.

Si la fréquentation du service des urgences par des patients étrangers ou venant d'autres régions françaises a pu être redoutée dans une forte période touristique, cet afflux a été équilibré par le départ en vacances d'habitants du Cotentin vers d'autres territoires, modifiant ainsi les flux dans leur composante mais les rendant similaires en nombres à ceux couramment observés.

Par ailleurs, un glissement horaire des afflux de fréquentation au service des urgences a été parfois constaté, notamment en amont de la régulation. Ce phénomène a représenté un avantage pour les équipes, présentes en nombre au moment de ces pics de fréquentation et donc en capacité de les prendre en charge.

"Grâce au partenariat étroit établi avec le Samu 50 et l'ensemble des acteurs de santé du territoire, la qualité, la continuité et la sécurité des soins aux urgences du CHPC a pu être assurée durant toute la période estivale, au même titre que le reste de l'année, au service de la population du territoire", constate le CHPC.

"Autre enseignement, nous n'avons pas eu de saturation dans l'aval dans les unités. Nous avons pu laisser ouvert un volume de lits plus important qu'avant. Il n'y a pas eu de saturation aux urgences, avec juste quelques moments difficiles à forte activité au 14 juillet et au 15 août. Le flux a été raisonnable et sous-contrôle", a aussi rapporté Séverine Karrer.

Une attractivité retrouvée

"La bonne nouvelle, c'est qu'on a pu restaurer des conditions de travail plus favorables alors qu'après un printemps compliqué on redoutait un été périlleux", s'est-elle réjouie.

"Nous avons pu pérenniser des praticiens et nous avons des pistes de recrutement pour d'ici la fin d'année. Ce ne sera pas de nature à s'affranchir de l'intérim et de l'aide de la médecine polyvalente mais avant, nous n'avions plus ces pistes", a commenté la directrice.

Le service dispose actuellement de 7 à 8 médecins urgentistes en poste sur un effectif théorique de 25. Depuis le début 2022, il y a eu au moins 6 à 8 départs. Quatre à 5 recrutements sont prévus, a-t-elle détaillé.

"Pour l'équipe, c'est le jour et la nuit. Ils étaient très fatigués et affectés. Ils sont mieux dans leurs tâches et maintenant, ils sont en situation de refaire des projets", a-t-elle souligné.

Pour les usagers, il n'a pas été signalé de défaut de prise en charge. Moins submergé, le personnel des urgences a pu faire de la pédagogie auprès de la population pour expliquer les niveaux d'urgences. "La campagne menée par l'ARS en faveur de l'appel au 15 nous a beaucoup aidés", a noté la directrice.

Autre preuve de l'utilité de la régulation: l'affluence plus importante en pédiatrie, activité non régulée au CHPC.

À ce jour, l'établissement n'est pas en mesure de retrouver le schéma antérieur et va maintenir la régulation dès 15h, organisation qui repose sur une expérimentation. La directrice est en attente des décisions nationales. Pour évaluer les suites de la mission flash qui avait été annoncée lors d'une visite au CHPC d'Emmanuel Macron début juin, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) est venue à Cherbourg et aussi au groupe hospitalier du Havre (GHH) qui, lui, est passé en régulation non pas du fait de difficultés mais pour fonctionner avec le service d'accès aux soins (SAS).

"Dans ces deux cas, il y a les mêmes constats: une activité en repli alors que là où ce n'est pas régulé, il y a eu +20-25% dans l'été", a noté Séverine Karrer. Pour elle, "la clef pour s'en sortir, c'est que chacun revienne à ses missions respectives: l'hôpital, le privé, la ville".

La FHF Normandie demande une pérennisation des mesures Braun

Dans un communiqué diffusé mercredi, la Fédération hospitalière de France (FHF) Normandie fait son bilan de la période estivale et rappelle que si l'été s'est finalement mieux déroulé que prévu, il ne faut pas sous-estimer le "prix payé" par les établissements publics de santé.

Elle appelle à ne pas oublier les efforts entrepris par les établissements publics cet été en Normandie. Son président, Christophe Bouillon, rappelait lors d'une conférence de presse le 2 septembre, que "certains services hospitaliers ont tenu parfois grâce à la présence d'un seul médecin" (cf dépêche du 05/09/2022 à 09:35).

Il est vrai que les établissements n'ont pas connu plus de fermeture de lits que d'habitude pendant la période estivale, mais cela restait très tendu voire "quasi intenable" sur certains territoires, souligne la FHF Normandie.

"Les établissements ont pu connaître des situations parfois très délicates, à devoir gérer les plannings dans l'urgence, au jour le jour (dans les hôpitaux, comme dans le secteur médico-social). Les hôpitaux et Ehpad en milieu rural ont alerté les autorités à plusieurs reprises sur l'absence de personnel disponible et sur leur obligation de poursuivre sur un mode dégradé de fonctionnement."

Une enquête menée par la fédération sur septembre auprès des établissements supports de groupements hospitaliers de territoire (GHT) montre que les mesures de la mission flash ont été globalement bénéfiques et doivent être poursuivies voire renforcées pour une application encore plus efficace, selon la fédération.

"Une des mesures les plus plébiscitées par nos établissements mais qui doit aussi être renforcée est l'organisation de la permanence des soins à l'échelle des territoires par l'association des spécialistes privés et publics sous la coordination de l'ARS".

Si la coopération avec les cliniques ou les médecins libéraux a bien fonctionné sur certains territoires, une meilleure coordination est attendue sur d'autres. La FHF Normandie regrette la fermeture de certaines cliniques privées au cours de l'été, alors qu'un soutien était attendu. Certains établissements publics déjà en grandes difficultés ont même été obligés de venir en aide à d'autres établissements publics de la région, qui ne bénéficiaient pas de soutien sur leur propre territoire.

Pour l'avenir, Christophe Bouillon insiste sur le fait que "ce n'est pas parce que nous avons réussi à
passer l'été, que nous allons passer la rentrée". En septembre, "nos professionnels remontent encore certaines difficultés et surtout de fortes inquiétudes pour l'automne qui arrive au vu de l'absentéisme qui persiste".

Pour la fédération, "la pérennisation des mesures Braun permettrait d'apporter des solutions encourageantes pour nos établissements et donc profiter totalement aux usagers à condition qu'elles soient entièrement financées et accompagnées d'un renforcement des effectifs (en établissement comme en ville)."

En vue de la prochaine Conférence des parties prenantes (CPP), la FHF Normandie appelle à un meilleur accompagnement des établissements publics de santé et établissements médico-sociaux par les pouvoirs publics, en commençant par la pérennisation et le renforcement des mesures Braun.

sl/ab/APMnews

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CHERBOURG: LA RÉGULATION DES URGENCES DÈS 15H A REDONNÉ DU SOUFFLE AUX ÉQUIPES

CHERBOURG-EN-COTENTIN (Manche), 29 septembre 2022 (APMnews) - La mise en place de la régulation des urgences dès 15h au centre hospitalier public du Cotentin (CHPC) a permis de passer l'été en assurant les urgences vitales et a redonné du souffle aux équipes, a indiqué la direction mercredi lors d'une conférence de presse en présence du directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Normandie et des acteurs locaux.

Le CHPC a dressé un bilan de la régulation par le Samu-centre 15 instaurée en janvier (dans un premier temps à partir de 19h puis, le 30 mai à compter de 15h) alors que les équipes du service d'urgence étaient à bout. Cette organisation visait à limiter la surcharge des urgences par des passages inappropriés et ainsi maintenir les dispositifs de prise en charge des soins urgents et non programmés au profit des patients du Nord-Cotentin (cf dépêche du 23/05/2022 à 19:10).

Cela implique pour les usagers, avant d'envisager une venue aux urgences, un recours obligatoire à la plateforme téléphonique du 15 de 15h jusqu'à 8h30 afin d'évaluer la situation et de les orienter vers la réponse médicale adaptée.

En parallèle, un important travail de l'infirmière d'accueil et d'orientation a permis, pendant et en dehors des périodes de régulation, de réorienter les patients volontaires sur des consultations en ville, explique le CHPC dans un communiqué.

"Une coordination sans précédent s'est mise en place grâce au travail conjoint de l'ensemble des professionnels de santé libéraux du Nord-Cotentin (URML, SOS Médecins, Conseil de l'ordre des médecins), de la Ville, du Samu 50, de l'ARS Normandie et grâce aux efforts des équipes soignantes et médicales du CHPC."

Des objectifs atteints

Cette nouvelle organisation avait pour objectif de réduire le nombre de passages au service des urgences du CHPC dans un contexte de difficultés en matière d'effectifs médicaux.

Le nombre de passages aux urgences est en baisse avec une réduction de 11% pendant la période estivale par rapport à 2021 alors que le nombre d'hospitalisations est resté stable (variant de 1% par rapport à 2021), montrant que le service "se recentre sur l'activité strictement hospitalière et donc les cas les plus graves", a indiqué la directrice du CHPC, Séverine Karrer, jointe par APMnews après la conférence de presse.

Nombre de passages aux urgences au CHPC été 2022
Nombre de passages aux urgences au CHPC été 2022


"Cela a laissé la possibilité aux professionnels de bien prendre en charge les patients graves qui demandent plus de temps et plus de coordination", a-t-elle ajouté.

Nombre de patients hospitalisés des urgences au CHPC été 2022
Nombre de patients hospitalisés des urgences au CHPC été 2022


"On navigue à 100-120 passages par jour contre 140-150 avant avec des pics à 170", a-t-elle précisé.

"À Cherbourg, il faut comprendre qu'on est seuls. Le lieu le plus proche de prise en charge des urgences est à 45 minutes voire 1 heure selon la circulation donc nous ne pouvons pas transférer les patients. Il nous faut absolument répondre et assurer l'aval", a souligné la directrice.

En parallèle, la médecine de ville a enregistré une progression de 3% de son activité. Une partie des patients qui appelaient le 15 étaient suffisamment rassurés et ne sollicitaient pas de médecin généraliste ou SOS médecins dans la foulée.

Le second objectif de la régulation par le Samu était d'assurer l'effectif médical pour le maintien des deux lignes de Smur sur Cherbourg et Valognes. L'intervention de ces équipes 24h/24, 7j/7 sur l'ensemble du territoire nord-cotentinois garantit la continuité et la sécurité des soins. Leur maintien a été assuré "en permanence pendant tout l'été", a indiqué la directrice.

Si la fréquentation du service des urgences par des patients étrangers ou venant d'autres régions françaises a pu être redoutée dans une forte période touristique, cet afflux a été équilibré par le départ en vacances d'habitants du Cotentin vers d'autres territoires, modifiant ainsi les flux dans leur composante mais les rendant similaires en nombres à ceux couramment observés.

Par ailleurs, un glissement horaire des afflux de fréquentation au service des urgences a été parfois constaté, notamment en amont de la régulation. Ce phénomène a représenté un avantage pour les équipes, présentes en nombre au moment de ces pics de fréquentation et donc en capacité de les prendre en charge.

"Grâce au partenariat étroit établi avec le Samu 50 et l'ensemble des acteurs de santé du territoire, la qualité, la continuité et la sécurité des soins aux urgences du CHPC a pu être assurée durant toute la période estivale, au même titre que le reste de l'année, au service de la population du territoire", constate le CHPC.

"Autre enseignement, nous n'avons pas eu de saturation dans l'aval dans les unités. Nous avons pu laisser ouvert un volume de lits plus important qu'avant. Il n'y a pas eu de saturation aux urgences, avec juste quelques moments difficiles à forte activité au 14 juillet et au 15 août. Le flux a été raisonnable et sous-contrôle", a aussi rapporté Séverine Karrer.

Une attractivité retrouvée

"La bonne nouvelle, c'est qu'on a pu restaurer des conditions de travail plus favorables alors qu'après un printemps compliqué on redoutait un été périlleux", s'est-elle réjouie.

"Nous avons pu pérenniser des praticiens et nous avons des pistes de recrutement pour d'ici la fin d'année. Ce ne sera pas de nature à s'affranchir de l'intérim et de l'aide de la médecine polyvalente mais avant, nous n'avions plus ces pistes", a commenté la directrice.

Le service dispose actuellement de 7 à 8 médecins urgentistes en poste sur un effectif théorique de 25. Depuis le début 2022, il y a eu au moins 6 à 8 départs. Quatre à 5 recrutements sont prévus, a-t-elle détaillé.

"Pour l'équipe, c'est le jour et la nuit. Ils étaient très fatigués et affectés. Ils sont mieux dans leurs tâches et maintenant, ils sont en situation de refaire des projets", a-t-elle souligné.

Pour les usagers, il n'a pas été signalé de défaut de prise en charge. Moins submergé, le personnel des urgences a pu faire de la pédagogie auprès de la population pour expliquer les niveaux d'urgences. "La campagne menée par l'ARS en faveur de l'appel au 15 nous a beaucoup aidés", a noté la directrice.

Autre preuve de l'utilité de la régulation: l'affluence plus importante en pédiatrie, activité non régulée au CHPC.

À ce jour, l'établissement n'est pas en mesure de retrouver le schéma antérieur et va maintenir la régulation dès 15h, organisation qui repose sur une expérimentation. La directrice est en attente des décisions nationales. Pour évaluer les suites de la mission flash qui avait été annoncée lors d'une visite au CHPC d'Emmanuel Macron début juin, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) est venue à Cherbourg et aussi au groupe hospitalier du Havre (GHH) qui, lui, est passé en régulation non pas du fait de difficultés mais pour fonctionner avec le service d'accès aux soins (SAS).

"Dans ces deux cas, il y a les mêmes constats: une activité en repli alors que là où ce n'est pas régulé, il y a eu +20-25% dans l'été", a noté Séverine Karrer. Pour elle, "la clef pour s'en sortir, c'est que chacun revienne à ses missions respectives: l'hôpital, le privé, la ville".

La FHF Normandie demande une pérennisation des mesures Braun

Dans un communiqué diffusé mercredi, la Fédération hospitalière de France (FHF) Normandie fait son bilan de la période estivale et rappelle que si l'été s'est finalement mieux déroulé que prévu, il ne faut pas sous-estimer le "prix payé" par les établissements publics de santé.

Elle appelle à ne pas oublier les efforts entrepris par les établissements publics cet été en Normandie. Son président, Christophe Bouillon, rappelait lors d'une conférence de presse le 2 septembre, que "certains services hospitaliers ont tenu parfois grâce à la présence d'un seul médecin" (cf dépêche du 05/09/2022 à 09:35).

Il est vrai que les établissements n'ont pas connu plus de fermeture de lits que d'habitude pendant la période estivale, mais cela restait très tendu voire "quasi intenable" sur certains territoires, souligne la FHF Normandie.

"Les établissements ont pu connaître des situations parfois très délicates, à devoir gérer les plannings dans l'urgence, au jour le jour (dans les hôpitaux, comme dans le secteur médico-social). Les hôpitaux et Ehpad en milieu rural ont alerté les autorités à plusieurs reprises sur l'absence de personnel disponible et sur leur obligation de poursuivre sur un mode dégradé de fonctionnement."

Une enquête menée par la fédération sur septembre auprès des établissements supports de groupements hospitaliers de territoire (GHT) montre que les mesures de la mission flash ont été globalement bénéfiques et doivent être poursuivies voire renforcées pour une application encore plus efficace, selon la fédération.

"Une des mesures les plus plébiscitées par nos établissements mais qui doit aussi être renforcée est l'organisation de la permanence des soins à l'échelle des territoires par l'association des spécialistes privés et publics sous la coordination de l'ARS".

Si la coopération avec les cliniques ou les médecins libéraux a bien fonctionné sur certains territoires, une meilleure coordination est attendue sur d'autres. La FHF Normandie regrette la fermeture de certaines cliniques privées au cours de l'été, alors qu'un soutien était attendu. Certains établissements publics déjà en grandes difficultés ont même été obligés de venir en aide à d'autres établissements publics de la région, qui ne bénéficiaient pas de soutien sur leur propre territoire.

Pour l'avenir, Christophe Bouillon insiste sur le fait que "ce n'est pas parce que nous avons réussi à
passer l'été, que nous allons passer la rentrée". En septembre, "nos professionnels remontent encore certaines difficultés et surtout de fortes inquiétudes pour l'automne qui arrive au vu de l'absentéisme qui persiste".

Pour la fédération, "la pérennisation des mesures Braun permettrait d'apporter des solutions encourageantes pour nos établissements et donc profiter totalement aux usagers à condition qu'elles soient entièrement financées et accompagnées d'un renforcement des effectifs (en établissement comme en ville)."

En vue de la prochaine Conférence des parties prenantes (CPP), la FHF Normandie appelle à un meilleur accompagnement des établissements publics de santé et établissements médico-sociaux par les pouvoirs publics, en commençant par la pérennisation et le renforcement des mesures Braun.

sl/ab/APMnews

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