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23/11 2018
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CHU DE TOULOUSE: UN DÉFICIT QUI DIMINUE MAIS RESTE "STRUCTURELLEMENT IMPORTANT" (MARC PENAUD)

(Par Sylvain LABAUNE)

TOULOUSE, 23 novembre 2018 (APMnews) - Le déficit du CHU de Toulouse est de "mieux en mieux maîtrisé" mais reste "structurellement important", il importe désormais de travailler sur "les organisations" afin de rationaliser les coûts, a expliqué jeudi à APMnews Marc Penaud, directeur général du CHU de Toulouse.

En 2017, le CHU a enregistré un déficit de compte principal de 10,6 millions d'euros sur un budget de 1,2 milliard € (soit environ 0,8% des produits), est-il indiqué dans le rapport d'activité 2017 de l'établissement, mis en ligne le 6 novembre.

En 2016, l'hôpital universitaire avait enregistré un déficit principal de 19 millions € sur un budget équivalent (soit 1,6% des produits).

"Nous avons une amélioration mais elle reste néanmoins à conforter sur le plan structurel", a déclaré Marc Penaud.

"Il y a encore beaucoup d'actions à conduire, aussi bien sur notre capacité à absorber une activité supplémentaire, mais aussi et surtout, à travailler avec méthode sur tout ce qui n'a plus de sens [...], à tout ce qui fait qu'au final on coûte trop cher en structure."

Le directeur général prend pour exemple les "prescriptions inutiles, les péremptions de matériels, les difficultés à gérer le quotidien des approvisionnements", ou encore le temps inutilement "consacré à se faire passer des dossiers parce que l'informatique ne permet pas d'avoir complètement dématérialisé des dossiers patients".

"Tout ceci cumulé fait que l'on finit par coller des rustines et à [utiliser] du temps supplémentaire", observe-t-il.

Un autre levier d'action consiste "à conduire une politique tournée sur l'activité, qui nous permette de toujours mieux répondre aux attentes des patients".

"Cela veut dire clairement des modifications en nature de l'activité pour aller sur l'ambulatoire et la médecine de parcours", poursuit-il.

Concernant le retour à l'équilibre financier, initialement prévu fin 2018 dans le cadre du plan "Avenir" (signé en 2016), Marc Penaud rapporte qu'aucune nouvelle date n'a pour l'instant été fixée.

"C'est une discussion sur laquelle je ne vais pas m'avancer tout de suite parce que je voudrais en rediscuter avec le directeur général de l'agence régionale de santé [ARS] Occitanie."

Il est par ailleurs "trop tôt" pour donner des prévisions sur l'année 2018, sachant "par expérience" que la tendance peut être fortement modifiée au cours des derniers mois.

L'activité de séjours en baisse

L'activité du CHU de Toulouse a augmenté de manière moins soutenue en 2017 qu'en 2016. Les séjours hospitaliers ont progressé de 1,6% contre 4,4% l'année précédente, lit-on dans le rapport d'activité.

Le nombre de séances se maintient avec une hausse de 4% (contre 4,4% en 2016). Les passages aux urgences ont fortement augmenté à 188.000 (contre 158.000 en 2016). Le nombre de naissances est en recul à 4.903 (contre 5.058 en 2016).

"Au global, nous avons une hausse de l'activité de 2% en volume. En valeur c'est bien entendu moins, puisqu'il y a une évolution des tarifs qui ne suit pas celle de l'activité", précise Marc Penaud.

Le CHU suit "à peu près la même courbe d'évolution que tous les établissements qui ont une activité de MCO [médecine, chirurgie et obstétrique], en particulier les gros".

"Nous avons un léger tassement de l'activité d'hospitalisation complète mais parallèlement une augmentation de l'activité ambulatoire, en particulier sur les séjours", ajoute-t-il.

Il appartient de "souligner qu'une activité en hausse de 2%, c'est quand même quelque chose de relativement important. Beaucoup d'établissements ont actuellement une évolution plane de leur activité", nuance-t-il.

Le projet d'établissement 2018-2022 en cours d'arbitrage

Le projet d'établissement 2014-2018 du CHU de Toulouse touche bientôt à sa fin. Environ 900 millions € ont été investis depuis 2013, avec notamment l'ouverture en 2014 de l'Oncopole et de l'hôpital Pierre-Paul Riquet, rappelle-t-on (cf dépêche du 14/11/2014 à 18:08).

La phase rédactionnelle du projet d'établissement 2018-2022 est "en train d'être terminée". "Nous allons maintenant entrer dans la phase de discussion avec l'ARS pour bien positionner nos options stratégiques avec les pouvoirs publics", explique Marc Penaud.

"Tous les pôles ont été sollicités pour faire part de leurs propositions. Un groupe projet d'établissement a été constitué, il s'est réuni toutes les semaines", précise-t-il.

Le nouveau projet d'établissement contiendra "une batterie d'opérations", dont "la fin de la rénovation du bâtiment H2 sur le site de Rangueil" permettant d'accueillir un plateau mutualisé de consultations ainsi qu'un hôpital de jour.

D'autre part, "nous allons réunir des activités cliniques sur le site historique de La Grave en centre-ville, sur le carré de la maternité", précise le directeur général.

Mais "il ne s'agit que d'une toute petite partie du projet d'établissement, pour le reste il faudra attendre la fin des discussions avec l'agence et la présentation dans les instances", rappelle-t-il.

La réponse de l'ARS devrait intervenir "au cours du premier semestre 2019".

D'une manière générale, ce sera "un projet ambitieux sur le positionnement de notre CHU". Il va être "ambitieux d'abord dans le détail et sur le terrain", l'objectif étant de "répondre en permanence et de façon très forte aux besoins des patients".

Trois priorités pour la recherche

En ce qui concerne la recherche, Marc Penaud a indiqué que le CHU allait se positionner dans les années à venir "de façon toujours plus forte" sur le cancer, la médecine personnalisée, les pathologies chroniques et le vieillissement.

Le directeur général souhaite suivre trois objectifs: "conforter notre place en matière de recherche clinique"; "renforcer la recherche en matière d'organisation des soins et d'amélioration de la qualité" dans le but de structurer toutes les "initiatives existantes"; "lancer une organisation qui va conforter notre hôpital dans ses innovations".

Il a par ailleurs annoncé la création d'un biopôle au sein du CHU, ayant vocation à regrouper "industrie, académie et hôpital" pour créer des "dispositifs innovants" et "accompagner les bonnes idées".

"Ce cluster sera un aspect important de notre développement dans les mois et années qui viennent", souligne-t-il.

En 2017, le CHU a réalisé plus de "2.000 essais cliniques", avec l'inclusion de "10.500 patients", et la participation à "20 projets européens de recherche", rapporte Marc Penaud.

Son score Sigaps a été de 15.293 points pour 1.356 publications scientifiques en 2017. Sa dotation ministérielle, au titre notamment des crédits Merri (missions d’enseignement, de recherche, de référence et d’innovation), a été de 6,4 millions €, est-il précisé dans le rapport d'activité.

syl/ab/APMnews

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(Par Sylvain LABAUNE)

TOULOUSE, 23 novembre 2018 (APMnews) - Le déficit du CHU de Toulouse est de "mieux en mieux maîtrisé" mais reste "structurellement important", il importe désormais de travailler sur "les organisations" afin de rationaliser les coûts, a expliqué jeudi à APMnews Marc Penaud, directeur général du CHU de Toulouse.

En 2017, le CHU a enregistré un déficit de compte principal de 10,6 millions d'euros sur un budget de 1,2 milliard € (soit environ 0,8% des produits), est-il indiqué dans le rapport d'activité 2017 de l'établissement, mis en ligne le 6 novembre.

En 2016, l'hôpital universitaire avait enregistré un déficit principal de 19 millions € sur un budget équivalent (soit 1,6% des produits).

"Nous avons une amélioration mais elle reste néanmoins à conforter sur le plan structurel", a déclaré Marc Penaud.

"Il y a encore beaucoup d'actions à conduire, aussi bien sur notre capacité à absorber une activité supplémentaire, mais aussi et surtout, à travailler avec méthode sur tout ce qui n'a plus de sens [...], à tout ce qui fait qu'au final on coûte trop cher en structure."

Le directeur général prend pour exemple les "prescriptions inutiles, les péremptions de matériels, les difficultés à gérer le quotidien des approvisionnements", ou encore le temps inutilement "consacré à se faire passer des dossiers parce que l'informatique ne permet pas d'avoir complètement dématérialisé des dossiers patients".

"Tout ceci cumulé fait que l'on finit par coller des rustines et à [utiliser] du temps supplémentaire", observe-t-il.

Un autre levier d'action consiste "à conduire une politique tournée sur l'activité, qui nous permette de toujours mieux répondre aux attentes des patients".

"Cela veut dire clairement des modifications en nature de l'activité pour aller sur l'ambulatoire et la médecine de parcours", poursuit-il.

Concernant le retour à l'équilibre financier, initialement prévu fin 2018 dans le cadre du plan "Avenir" (signé en 2016), Marc Penaud rapporte qu'aucune nouvelle date n'a pour l'instant été fixée.

"C'est une discussion sur laquelle je ne vais pas m'avancer tout de suite parce que je voudrais en rediscuter avec le directeur général de l'agence régionale de santé [ARS] Occitanie."

Il est par ailleurs "trop tôt" pour donner des prévisions sur l'année 2018, sachant "par expérience" que la tendance peut être fortement modifiée au cours des derniers mois.

L'activité de séjours en baisse

L'activité du CHU de Toulouse a augmenté de manière moins soutenue en 2017 qu'en 2016. Les séjours hospitaliers ont progressé de 1,6% contre 4,4% l'année précédente, lit-on dans le rapport d'activité.

Le nombre de séances se maintient avec une hausse de 4% (contre 4,4% en 2016). Les passages aux urgences ont fortement augmenté à 188.000 (contre 158.000 en 2016). Le nombre de naissances est en recul à 4.903 (contre 5.058 en 2016).

"Au global, nous avons une hausse de l'activité de 2% en volume. En valeur c'est bien entendu moins, puisqu'il y a une évolution des tarifs qui ne suit pas celle de l'activité", précise Marc Penaud.

Le CHU suit "à peu près la même courbe d'évolution que tous les établissements qui ont une activité de MCO [médecine, chirurgie et obstétrique], en particulier les gros".

"Nous avons un léger tassement de l'activité d'hospitalisation complète mais parallèlement une augmentation de l'activité ambulatoire, en particulier sur les séjours", ajoute-t-il.

Il appartient de "souligner qu'une activité en hausse de 2%, c'est quand même quelque chose de relativement important. Beaucoup d'établissements ont actuellement une évolution plane de leur activité", nuance-t-il.

Le projet d'établissement 2018-2022 en cours d'arbitrage

Le projet d'établissement 2014-2018 du CHU de Toulouse touche bientôt à sa fin. Environ 900 millions € ont été investis depuis 2013, avec notamment l'ouverture en 2014 de l'Oncopole et de l'hôpital Pierre-Paul Riquet, rappelle-t-on (cf dépêche du 14/11/2014 à 18:08).

La phase rédactionnelle du projet d'établissement 2018-2022 est "en train d'être terminée". "Nous allons maintenant entrer dans la phase de discussion avec l'ARS pour bien positionner nos options stratégiques avec les pouvoirs publics", explique Marc Penaud.

"Tous les pôles ont été sollicités pour faire part de leurs propositions. Un groupe projet d'établissement a été constitué, il s'est réuni toutes les semaines", précise-t-il.

Le nouveau projet d'établissement contiendra "une batterie d'opérations", dont "la fin de la rénovation du bâtiment H2 sur le site de Rangueil" permettant d'accueillir un plateau mutualisé de consultations ainsi qu'un hôpital de jour.

D'autre part, "nous allons réunir des activités cliniques sur le site historique de La Grave en centre-ville, sur le carré de la maternité", précise le directeur général.

Mais "il ne s'agit que d'une toute petite partie du projet d'établissement, pour le reste il faudra attendre la fin des discussions avec l'agence et la présentation dans les instances", rappelle-t-il.

La réponse de l'ARS devrait intervenir "au cours du premier semestre 2019".

D'une manière générale, ce sera "un projet ambitieux sur le positionnement de notre CHU". Il va être "ambitieux d'abord dans le détail et sur le terrain", l'objectif étant de "répondre en permanence et de façon très forte aux besoins des patients".

Trois priorités pour la recherche

En ce qui concerne la recherche, Marc Penaud a indiqué que le CHU allait se positionner dans les années à venir "de façon toujours plus forte" sur le cancer, la médecine personnalisée, les pathologies chroniques et le vieillissement.

Le directeur général souhaite suivre trois objectifs: "conforter notre place en matière de recherche clinique"; "renforcer la recherche en matière d'organisation des soins et d'amélioration de la qualité" dans le but de structurer toutes les "initiatives existantes"; "lancer une organisation qui va conforter notre hôpital dans ses innovations".

Il a par ailleurs annoncé la création d'un biopôle au sein du CHU, ayant vocation à regrouper "industrie, académie et hôpital" pour créer des "dispositifs innovants" et "accompagner les bonnes idées".

"Ce cluster sera un aspect important de notre développement dans les mois et années qui viennent", souligne-t-il.

En 2017, le CHU a réalisé plus de "2.000 essais cliniques", avec l'inclusion de "10.500 patients", et la participation à "20 projets européens de recherche", rapporte Marc Penaud.

Son score Sigaps a été de 15.293 points pour 1.356 publications scientifiques en 2017. Sa dotation ministérielle, au titre notamment des crédits Merri (missions d’enseignement, de recherche, de référence et d’innovation), a été de 6,4 millions €, est-il précisé dans le rapport d'activité.

syl/ab/APMnews

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