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10/06 2024
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CONSULTER EN CENTRE SPÉCIALISÉ LORS DE PREMIÈRES CONVULSIONS EST ASSOCIÉ À UN RECOURS ULTÉRIEUR RÉDUIT AUX SERVICES HOSPITALIERS

WASHINGTON, 10 juin 2024 (APMnews) - Le fait d'aller consulter dans un centre spécialisé en cas de survenue de premières crises convulsives a été associé à un moindre recours ultérieur aux services hospitaliers, d'autant plus si cette consultation a lieu rapidement, selon une étude de cohorte australienne publiée dans JAMA Neurology.

Yingtong Li de la Monash University à Melbourne (Australie) et ses collègues rappellent qu'une intervention rapide est bénéfique pour les patients sujets à une première crise convulsive, et que les recommandations internationales préconisent de consulter un neurologue dans les deux semaines.

Plusieurs pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie ont ainsi déployé des centres de consultation qui sont spécialisés dans les premières crises d'épilepsie ou les crises épileptiques isolées, proposant un bilan dans des délais courts, avec une évaluation clinique, de l'électroencéphalographie et de la neuro-imagerie.

Ces centres permettent de réduire les délais de diagnostic et de traitement, notent les auteurs, tout en relevant que les études menées sur le sujet sont limitées du fait de petits effectifs et d'un suivi court, et que les facteurs cliniques et démographiques associés au fait de ne pas consulter ne sont pas connus.

Ils ont conduit une étude de cohorte rétrospective entre 2007 et 2018 pour déterminer si le fait de se rendre au rendez-vous dans le centre spécialisé, et le délai pour le faire, étaient des facteurs associés à un recours ultérieur plus faible au système de santé, ainsi qu'à une moindre mortalité, par rapport au fait de ne pas consulter.

L'analyse a porté sur 8.689 participants, dont 6.078 qui s'étaient rendus au premier rendez-vous fixé, 939 qui étaient allés à un rendez-vous reprogrammé, et 1.672 qui n'étaient jamais venus au rendez-vous. Le délai médian entre l'orientation et le premier rendez-vous était de 35 jours.

Un total de 1.102 patients sont morts au cours du suivi, qui était de sept ans en moyenne.

Les résultats révèlent que par rapport aux patients n'ayant pas honoré leur rendez-vous, le fait de se rendre à un ou plusieurs rendez-vous dans un centre spécialisé était associé à une baisse significative de 28% du risque ultérieur de consultation aux urgences (incidence rate ratio -IRR- ajusté), de même qu'à une baisse de 19% du risque d'hospitalisations toutes causes confondues.

Les chercheurs ont également observé que l'évolution était meilleure lorsque le patient se rendait au premier rendez-vous fixé, par rapport au fait de le reporter et de s'y rendre plus tard, qu'il s'agisse des consultations aux urgences (risque réduit de 17%), des hospitalisations toutes causes confondues (-29%), des consultations en lien avec des convulsions (-60%) ou de la mortalité (-18%).

Les facteurs associés au fait de ne pas se rendre à la consultation étaient le sexe masculin (risk ratio -RR- ajusté de 1,12), d'être blessé lors de la consultation aux urgences (1,12), d'avoir des comorbidités psychiatriques (1.68), d'avoir déjà consulté pour des convulsions (1,35) et un délai de plus de 14 jours entre l'orientation et le rendez-vous (1,35).

A l'inverse, le fait d'être hospitalisé au moment de l'orientation (RR ajusté de 0,80), d'habiter à plus de six miles (environ 10 km) de la clinique (RR ajusté de 0,85) ou encore d'avoir des comorbidités physique (RR ajusté de 0,80) étaient des facteurs associés à un moindre désistement.

"Les résultats de cette étude de cohorte suggèrent que le fait de consulter en centre spécialisé, en particulier si cette consultation est réalisée dans des délais courts, est associé à des taux réduits de recours hospitalier ultérieur", concluent les chercheurs.

(JAMA Neurology, publication en ligne du 23 mai)

sb/nc/APMnews

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CONSULTER EN CENTRE SPÉCIALISÉ LORS DE PREMIÈRES CONVULSIONS EST ASSOCIÉ À UN RECOURS ULTÉRIEUR RÉDUIT AUX SERVICES HOSPITALIERS

WASHINGTON, 10 juin 2024 (APMnews) - Le fait d'aller consulter dans un centre spécialisé en cas de survenue de premières crises convulsives a été associé à un moindre recours ultérieur aux services hospitaliers, d'autant plus si cette consultation a lieu rapidement, selon une étude de cohorte australienne publiée dans JAMA Neurology.

Yingtong Li de la Monash University à Melbourne (Australie) et ses collègues rappellent qu'une intervention rapide est bénéfique pour les patients sujets à une première crise convulsive, et que les recommandations internationales préconisent de consulter un neurologue dans les deux semaines.

Plusieurs pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie ont ainsi déployé des centres de consultation qui sont spécialisés dans les premières crises d'épilepsie ou les crises épileptiques isolées, proposant un bilan dans des délais courts, avec une évaluation clinique, de l'électroencéphalographie et de la neuro-imagerie.

Ces centres permettent de réduire les délais de diagnostic et de traitement, notent les auteurs, tout en relevant que les études menées sur le sujet sont limitées du fait de petits effectifs et d'un suivi court, et que les facteurs cliniques et démographiques associés au fait de ne pas consulter ne sont pas connus.

Ils ont conduit une étude de cohorte rétrospective entre 2007 et 2018 pour déterminer si le fait de se rendre au rendez-vous dans le centre spécialisé, et le délai pour le faire, étaient des facteurs associés à un recours ultérieur plus faible au système de santé, ainsi qu'à une moindre mortalité, par rapport au fait de ne pas consulter.

L'analyse a porté sur 8.689 participants, dont 6.078 qui s'étaient rendus au premier rendez-vous fixé, 939 qui étaient allés à un rendez-vous reprogrammé, et 1.672 qui n'étaient jamais venus au rendez-vous. Le délai médian entre l'orientation et le premier rendez-vous était de 35 jours.

Un total de 1.102 patients sont morts au cours du suivi, qui était de sept ans en moyenne.

Les résultats révèlent que par rapport aux patients n'ayant pas honoré leur rendez-vous, le fait de se rendre à un ou plusieurs rendez-vous dans un centre spécialisé était associé à une baisse significative de 28% du risque ultérieur de consultation aux urgences (incidence rate ratio -IRR- ajusté), de même qu'à une baisse de 19% du risque d'hospitalisations toutes causes confondues.

Les chercheurs ont également observé que l'évolution était meilleure lorsque le patient se rendait au premier rendez-vous fixé, par rapport au fait de le reporter et de s'y rendre plus tard, qu'il s'agisse des consultations aux urgences (risque réduit de 17%), des hospitalisations toutes causes confondues (-29%), des consultations en lien avec des convulsions (-60%) ou de la mortalité (-18%).

Les facteurs associés au fait de ne pas se rendre à la consultation étaient le sexe masculin (risk ratio -RR- ajusté de 1,12), d'être blessé lors de la consultation aux urgences (1,12), d'avoir des comorbidités psychiatriques (1.68), d'avoir déjà consulté pour des convulsions (1,35) et un délai de plus de 14 jours entre l'orientation et le rendez-vous (1,35).

A l'inverse, le fait d'être hospitalisé au moment de l'orientation (RR ajusté de 0,80), d'habiter à plus de six miles (environ 10 km) de la clinique (RR ajusté de 0,85) ou encore d'avoir des comorbidités physique (RR ajusté de 0,80) étaient des facteurs associés à un moindre désistement.

"Les résultats de cette étude de cohorte suggèrent que le fait de consulter en centre spécialisé, en particulier si cette consultation est réalisée dans des délais courts, est associé à des taux réduits de recours hospitalier ultérieur", concluent les chercheurs.

(JAMA Neurology, publication en ligne du 23 mai)

sb/nc/APMnews

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