Actualités de l'Urgence - APM

09/02 2024
Retour

CONVENTION MÉDICALE: DES "AVANCÉES" MAIS ENCORE "BEAUCOUP D'INCERTITUDES" (SYNDICATS)

(Par Julie RICHARD, à la Cnam)

PARIS, 9 février 2024 (APMnews) - Si la dernière session de négociations a permis de "dégager un certain nombre d'avancées", il reste encore "beaucoup d'incertitudes", notamment concernant le calendrier d'application des revalorisations tarifaires, ont estimé plusieurs syndicats de médecins libéraux, à la sortie de la troisième réunion plénière des négociations conventionnelles, jeudi soir.

Quatre mois après l'ouverture des négociations mi-novembre (cf dépêche du 22/11/2023 à 15:47), les syndicats de médecins libéraux se sont retrouvés, jeudi après-midi, pour une troisième session de réunion plénière au siège de la Caisse nationale de l'assurance maladie.

Cette réunion de quatre heures a été l'occasion pour la Cnam de leur soumettre ses propositions tarifaires mais également de leur présenter les contreparties exigées. Proposant notamment une revalorisation de 30 euros de la consultation de médecine générale (G = 30), la Cnam a listé une série "d'objectifs chiffrés et précis" que les médecins devront s'engager à respecter, pour renforcer l'accès, la qualité et la pertinence des soins (cf dépêche du 09/02/2024 à 12:06).

"On n'est pas au bout du chemin

A l'issue de cette réunion, les représentants syndicaux ont fait part de leurs réactions à la presse.

"La réunion a été longue avec beaucoup de détails mais aussi des choses qui manquent. On n'est donc pas au bout du chemin", a résumé le Dr Agnès Giannotti, présidente de MG France.

Saluant la proposition de porter à 30 euros la consultation, la présidente du premier syndicat de généralistes s'est empressée de nuancer son enthousiasme. "Cette mesure était en réalité un préalable à la négociation", a-t-elle estimé, pointant "qu'aucun élément de calendrier" n'avait pour l'heure été donné par l'assurance maladie.

"La question du calendrier reste un point très important dans la négociation", a-t-elle insisté: "Et si je souhaiterais faire sauter le délai de six mois de stabilisation économique, j'ai bien peur que la Cnam me propose l'inverse."

Agnès Giannotti a également regretté que la consultation longue n'ait pas figuré à l'ordre du jour des débats. Le syndicat milite pour mettre en place une tarification spécifique de "60 euros", c'est-à-dire "équivalente à celle proposée par la Cnam pour l'aide ponctuelle de consultation", a-t-elle rappelé.

Satisfaite de la simplification des forfaits, elle s'est toutefois montrée prudente: "Le sujet est très technique et va cela va nécessiter des simulations afin qu'on se rende vraiment compte de ce que cela donne."

Agnès Giannotti a enfin réagi favorablement aux "engagements collectifs" exigés par la Cnam. "Le fait de dire qu'il faut travailler ensemble pour améliorer l'accès aux soins des Français et améliorer les questions de pertinence de prescription me paraît intelligent", a-t-elle estimé, jugeant que "ce sont des problèmes qui ne peuvent être réglés que collectivement".

"Trou d'air" sur certaines spécialités

Du côté des syndicats de médecins spécialistes, les réactions ont été beaucoup plus tièdes, a constaté APMnews.

Malgré certaines "pistes intéressantes", le compte n'y est toujours pas pour le Dr Franck Devulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). "Nous n'avons pas de calendrier sur les dates d'application des réformes", a-t-il insisté.

Par ailleurs, "si certaines spécialités sont mises à l'honneur -je pense notamment à la psychiatrie, la pédiatrie ou la médecine générale-, quid des autres?" a-t-il questionné. "Je constate aujourd'hui qu'il y a un trou d'air sur bon nombre d'autres spécialités médico-techniques."

Plus radical, le Dr Jérôme Marty, président du syndicat de l'Union française pour une médecine libre (UFML-S), a accusé la Cnam "de jouer la montre" .

Ces mesures sont "un effet d'annonce", a-t-il déploré. "Dans les faits, la profession n'a rien obtenu de plus que le prolongement des 26,50 euros pour des mois et des mois, voire des années."

En cause une fois de plus, l'absence de tout élément de calendrier, permettant de prévoir comment seront échelonnées les revalorisations.

La nouvelle mouture du forfait patientèle médecin traitant, "dans lequel se retrouvent des éléments de la Rosp [rémunération sur objectifs de santé publique, qui va être supprimée] et du forfait structure", va dépendre de "modèles mathématiques qui ne sont pas prêts et qui seront prêts, vraisemblablement, en 2025 ou en 2026", a enfin fustigé Jérôme Marty.

Les prochaines réunions organisées sous la forme de "bilatérales", permettront à chaque syndicat de "revenir et d'approfondir les points techniques", a fait savoir la Cnam.

jr/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

09/02 2024
Retour

CONVENTION MÉDICALE: DES "AVANCÉES" MAIS ENCORE "BEAUCOUP D'INCERTITUDES" (SYNDICATS)

(Par Julie RICHARD, à la Cnam)

PARIS, 9 février 2024 (APMnews) - Si la dernière session de négociations a permis de "dégager un certain nombre d'avancées", il reste encore "beaucoup d'incertitudes", notamment concernant le calendrier d'application des revalorisations tarifaires, ont estimé plusieurs syndicats de médecins libéraux, à la sortie de la troisième réunion plénière des négociations conventionnelles, jeudi soir.

Quatre mois après l'ouverture des négociations mi-novembre (cf dépêche du 22/11/2023 à 15:47), les syndicats de médecins libéraux se sont retrouvés, jeudi après-midi, pour une troisième session de réunion plénière au siège de la Caisse nationale de l'assurance maladie.

Cette réunion de quatre heures a été l'occasion pour la Cnam de leur soumettre ses propositions tarifaires mais également de leur présenter les contreparties exigées. Proposant notamment une revalorisation de 30 euros de la consultation de médecine générale (G = 30), la Cnam a listé une série "d'objectifs chiffrés et précis" que les médecins devront s'engager à respecter, pour renforcer l'accès, la qualité et la pertinence des soins (cf dépêche du 09/02/2024 à 12:06).

"On n'est pas au bout du chemin

A l'issue de cette réunion, les représentants syndicaux ont fait part de leurs réactions à la presse.

"La réunion a été longue avec beaucoup de détails mais aussi des choses qui manquent. On n'est donc pas au bout du chemin", a résumé le Dr Agnès Giannotti, présidente de MG France.

Saluant la proposition de porter à 30 euros la consultation, la présidente du premier syndicat de généralistes s'est empressée de nuancer son enthousiasme. "Cette mesure était en réalité un préalable à la négociation", a-t-elle estimé, pointant "qu'aucun élément de calendrier" n'avait pour l'heure été donné par l'assurance maladie.

"La question du calendrier reste un point très important dans la négociation", a-t-elle insisté: "Et si je souhaiterais faire sauter le délai de six mois de stabilisation économique, j'ai bien peur que la Cnam me propose l'inverse."

Agnès Giannotti a également regretté que la consultation longue n'ait pas figuré à l'ordre du jour des débats. Le syndicat milite pour mettre en place une tarification spécifique de "60 euros", c'est-à-dire "équivalente à celle proposée par la Cnam pour l'aide ponctuelle de consultation", a-t-elle rappelé.

Satisfaite de la simplification des forfaits, elle s'est toutefois montrée prudente: "Le sujet est très technique et va cela va nécessiter des simulations afin qu'on se rende vraiment compte de ce que cela donne."

Agnès Giannotti a enfin réagi favorablement aux "engagements collectifs" exigés par la Cnam. "Le fait de dire qu'il faut travailler ensemble pour améliorer l'accès aux soins des Français et améliorer les questions de pertinence de prescription me paraît intelligent", a-t-elle estimé, jugeant que "ce sont des problèmes qui ne peuvent être réglés que collectivement".

"Trou d'air" sur certaines spécialités

Du côté des syndicats de médecins spécialistes, les réactions ont été beaucoup plus tièdes, a constaté APMnews.

Malgré certaines "pistes intéressantes", le compte n'y est toujours pas pour le Dr Franck Devulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). "Nous n'avons pas de calendrier sur les dates d'application des réformes", a-t-il insisté.

Par ailleurs, "si certaines spécialités sont mises à l'honneur -je pense notamment à la psychiatrie, la pédiatrie ou la médecine générale-, quid des autres?" a-t-il questionné. "Je constate aujourd'hui qu'il y a un trou d'air sur bon nombre d'autres spécialités médico-techniques."

Plus radical, le Dr Jérôme Marty, président du syndicat de l'Union française pour une médecine libre (UFML-S), a accusé la Cnam "de jouer la montre" .

Ces mesures sont "un effet d'annonce", a-t-il déploré. "Dans les faits, la profession n'a rien obtenu de plus que le prolongement des 26,50 euros pour des mois et des mois, voire des années."

En cause une fois de plus, l'absence de tout élément de calendrier, permettant de prévoir comment seront échelonnées les revalorisations.

La nouvelle mouture du forfait patientèle médecin traitant, "dans lequel se retrouvent des éléments de la Rosp [rémunération sur objectifs de santé publique, qui va être supprimée] et du forfait structure", va dépendre de "modèles mathématiques qui ne sont pas prêts et qui seront prêts, vraisemblablement, en 2025 ou en 2026", a enfin fustigé Jérôme Marty.

Les prochaines réunions organisées sous la forme de "bilatérales", permettront à chaque syndicat de "revenir et d'approfondir les points techniques", a fait savoir la Cnam.

jr/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.