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08/06 2023
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CONVENTION MÉDICALE: MG FRANCE RÉCLAME L'ÉQUITÉ ENTRE GÉNÉRALISTES ET SPÉCIALISTES

PARIS, 8 juin 2023 (APMnews) - L'équité de rémunération entre les médecins généralistes et les autres est un préalable à la réouverture de toute négociation conventionnelle, a fait savoir jeudi la présidente de MG France, le Dr Agnès Giannotti, lors d'une visioconférence de presse.

La présidente du syndicat de médecins généralistes a fait le point sur les attentes de la profession, après l'échec des dernières négociations avec l'assurance maladie et la publication du règlement arbitral le 30 avril.

"Pour que l'on puisse retourner négocier, il faut un message fort du politique disant que le cadre a évolué [...]. Nous n'allons pas rejouer la même partie", a averti Agnès Giannotti.

"Les tutelles doivent comprendre que l'inéquité entre la spécialité de médecine générale et les autres spécialités, c'est fini: il n'y a que des spécialistes parmi les médecins", a souligné la présidente de MG France, réitérant la revendication d'une consultation de base à 30 euros.

"Il nous faut une lettre de cadrage des négociations qui pose cela comme préliminaire: même diplôme, même qualification, même reconnaissance. C'est la base d'une reprise des négociations", a-t-elle martelé.

MG France continue de réclamer une meilleure reconnaissance de la fonction spécifique du médecin traitant pour la prise en charge des situations complexes et la visite à domicile.

Le Dr Giannotti plaide pour un accompagnement renforcé des médecins traitants pour travailler en équipe, entouré d'assistants médicaux, de secrétaires médicaux en coordination avec les infirmiers en pratique avancée (IPA) notamment, dans des locaux adaptés qui pourraient être mis à disposition par les collectivités territoriales.

Interrogée sur les mouvements de contestation tarifaires soutenus par d'autres syndicats comme la Fédération des médecins de France (FMF, cf dépêche du 30/05/2023 à 17:22), Agnès Giannotti a indiqué "comprendre" la colère des praticiens tout en renvoyant chacun à ses responsabilités. Elle a réitéré l'opposition de MG France au déconventionnement.

Elle a déploré les nombreuses attaques dont faisait l'objet la profession ces dernières semaines, dénonçant pêle-mêle les tutelles et le Parlement, en critiquant notamment les velléités de régulation exprimées par des députés dans le cadre de la proposition de loi de Frédéric Valletoux (Horizons, Seine-et-Marne) sur l'accès aux soins (cf dépêche du 06/06/2023 à 13:49).

"Imaginer que l'on va faire peser des contraintes plus grandes sur un nombre de médecins qui se réduit, cela veut dire charger la barque", a-t-elle relevé, s'appuyant sur le constat démographique posé mercredi par l'ordre des médecins (cf dépêche du 07/06/2023 à 17:07).

"L'ambiance s'alourdit de jour en jour sur la profession. Le premier refus de la compensation de l'inflation aboutit de fait à une dévaluation de nos consultations", a-t-elle déploré, jugeant insuffisante la revalorisation de 1,50 euro à compter de novembre.

"On arrive en ce moment à une situation ubuesque où les actes simples, faciles, rapides, les soins non programmés ou du one-shot sont beaucoup mieux valorisés que les actes compliqués, difficiles, les prises en charge des patients chroniques qui en ont besoin", a insisté le Dr Giannotti.

Elle a saisi l'occasion pour brocarder l'initiative du groupe Ramsay Santé qui a lancé un service de téléconsultation sur abonnement (cf dépêche du 08/06/2023 à 16:27).

"Il est paradoxal de voir les ministres très concernés par la santé des soignants, alors que ce sont les premiers à les attaquer", a reproché le Dr Giannotti, dénonçant notamment la nouvelle campagne de lutte contre les surprescriptions d'arrêts de travail lancée par l'assurance maladie.

La proposition de loi Valletoux ne passe pas

Le Dr Giannotti a qualifié d'"insupportable" le titre de la proposition de loi Valletoux visant à "améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels", estimant qu'il sous-entendait que les médecins généralistes n'étaient pas engagés au sein de leurs territoires.

"Chaque jour, on fait vraiment notre maximum pour soigner la population. Certaines journées, on finit cuits [...]. Les patients sont de plus en plus nombreux, avec des pathologies de plus en plus complexes", a observé le Dr Giannotti, insistant sur la difficulté de les orienter en aval ou de leur obtenir des rendez-vous chez les spécialistes de deuxième recours.

"Notre travail n'est pas reconnu voire méprisé alors ce titre, je le trouve indigne", s'est agacée la présidente de MG France, notant par ailleurs que le texte initial ne présentait guère "d'aspérités" susceptibles de critiques, à l'exception de l'adhésion automatique aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Elle a toutefois critiqué plusieurs ajouts votés en commission, comme le "préavis" de six mois des praticiens libéraux avant un arrêt définitif d'exercice ou la création d'un nouvel indicateur pour l'accessibilité des professionnels de santé libéraux (cf dépêche du 08/06/2023 à 11:00).

Le Dr Raphaël Dachicourt, secrétaire général du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (Reagjir), a déploré lors de la visioconférence de presse que son organisation n'ait pas été auditionnée par le rapporteur du texte en amont de son examen.

Il a exprimé sa "déception" après son vote en commission, estimant que le texte ne comportait aucune mesure ayant "un réel impact sur l'accès aux soins". Il a regretté le rejet de certains amendements qui portaient des mesures "efficaces" selon lui comme l'auto-déclaration des arrêts maladie de moins de trois jours ou la suppression pure et simple des certificats médicaux pour enfants malades.

vg/nc/APMnews

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PARIS, 8 juin 2023 (APMnews) - L'équité de rémunération entre les médecins généralistes et les autres est un préalable à la réouverture de toute négociation conventionnelle, a fait savoir jeudi la présidente de MG France, le Dr Agnès Giannotti, lors d'une visioconférence de presse.

La présidente du syndicat de médecins généralistes a fait le point sur les attentes de la profession, après l'échec des dernières négociations avec l'assurance maladie et la publication du règlement arbitral le 30 avril.

"Pour que l'on puisse retourner négocier, il faut un message fort du politique disant que le cadre a évolué [...]. Nous n'allons pas rejouer la même partie", a averti Agnès Giannotti.

"Les tutelles doivent comprendre que l'inéquité entre la spécialité de médecine générale et les autres spécialités, c'est fini: il n'y a que des spécialistes parmi les médecins", a souligné la présidente de MG France, réitérant la revendication d'une consultation de base à 30 euros.

"Il nous faut une lettre de cadrage des négociations qui pose cela comme préliminaire: même diplôme, même qualification, même reconnaissance. C'est la base d'une reprise des négociations", a-t-elle martelé.

MG France continue de réclamer une meilleure reconnaissance de la fonction spécifique du médecin traitant pour la prise en charge des situations complexes et la visite à domicile.

Le Dr Giannotti plaide pour un accompagnement renforcé des médecins traitants pour travailler en équipe, entouré d'assistants médicaux, de secrétaires médicaux en coordination avec les infirmiers en pratique avancée (IPA) notamment, dans des locaux adaptés qui pourraient être mis à disposition par les collectivités territoriales.

Interrogée sur les mouvements de contestation tarifaires soutenus par d'autres syndicats comme la Fédération des médecins de France (FMF, cf dépêche du 30/05/2023 à 17:22), Agnès Giannotti a indiqué "comprendre" la colère des praticiens tout en renvoyant chacun à ses responsabilités. Elle a réitéré l'opposition de MG France au déconventionnement.

Elle a déploré les nombreuses attaques dont faisait l'objet la profession ces dernières semaines, dénonçant pêle-mêle les tutelles et le Parlement, en critiquant notamment les velléités de régulation exprimées par des députés dans le cadre de la proposition de loi de Frédéric Valletoux (Horizons, Seine-et-Marne) sur l'accès aux soins (cf dépêche du 06/06/2023 à 13:49).

"Imaginer que l'on va faire peser des contraintes plus grandes sur un nombre de médecins qui se réduit, cela veut dire charger la barque", a-t-elle relevé, s'appuyant sur le constat démographique posé mercredi par l'ordre des médecins (cf dépêche du 07/06/2023 à 17:07).

"L'ambiance s'alourdit de jour en jour sur la profession. Le premier refus de la compensation de l'inflation aboutit de fait à une dévaluation de nos consultations", a-t-elle déploré, jugeant insuffisante la revalorisation de 1,50 euro à compter de novembre.

"On arrive en ce moment à une situation ubuesque où les actes simples, faciles, rapides, les soins non programmés ou du one-shot sont beaucoup mieux valorisés que les actes compliqués, difficiles, les prises en charge des patients chroniques qui en ont besoin", a insisté le Dr Giannotti.

Elle a saisi l'occasion pour brocarder l'initiative du groupe Ramsay Santé qui a lancé un service de téléconsultation sur abonnement (cf dépêche du 08/06/2023 à 16:27).

"Il est paradoxal de voir les ministres très concernés par la santé des soignants, alors que ce sont les premiers à les attaquer", a reproché le Dr Giannotti, dénonçant notamment la nouvelle campagne de lutte contre les surprescriptions d'arrêts de travail lancée par l'assurance maladie.

La proposition de loi Valletoux ne passe pas

Le Dr Giannotti a qualifié d'"insupportable" le titre de la proposition de loi Valletoux visant à "améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels", estimant qu'il sous-entendait que les médecins généralistes n'étaient pas engagés au sein de leurs territoires.

"Chaque jour, on fait vraiment notre maximum pour soigner la population. Certaines journées, on finit cuits [...]. Les patients sont de plus en plus nombreux, avec des pathologies de plus en plus complexes", a observé le Dr Giannotti, insistant sur la difficulté de les orienter en aval ou de leur obtenir des rendez-vous chez les spécialistes de deuxième recours.

"Notre travail n'est pas reconnu voire méprisé alors ce titre, je le trouve indigne", s'est agacée la présidente de MG France, notant par ailleurs que le texte initial ne présentait guère "d'aspérités" susceptibles de critiques, à l'exception de l'adhésion automatique aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Elle a toutefois critiqué plusieurs ajouts votés en commission, comme le "préavis" de six mois des praticiens libéraux avant un arrêt définitif d'exercice ou la création d'un nouvel indicateur pour l'accessibilité des professionnels de santé libéraux (cf dépêche du 08/06/2023 à 11:00).

Le Dr Raphaël Dachicourt, secrétaire général du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (Reagjir), a déploré lors de la visioconférence de presse que son organisation n'ait pas été auditionnée par le rapporteur du texte en amont de son examen.

Il a exprimé sa "déception" après son vote en commission, estimant que le texte ne comportait aucune mesure ayant "un réel impact sur l'accès aux soins". Il a regretté le rejet de certains amendements qui portaient des mesures "efficaces" selon lui comme l'auto-déclaration des arrêts maladie de moins de trois jours ou la suppression pure et simple des certificats médicaux pour enfants malades.

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