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28/03 2024
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CONVENTION MÉDICALE: SOS MÉDECINS FRANCE APPELLE À REVALORISER EN URGENCE LA VISITE À DOMICILE

PARIS, 28 mars 2024 (APMnews) - Alors que les syndicats de médecins libéraux entrent dans le dernier round des négociations conventionnelles avec la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), la Fédération SOS Médecins France a appelé à une revalorisation tarifaire significative de la visite à domicile, lors d'un point presse en visioconférence, jeudi.

"Les négociations conventionnelles en cours avec l'assurance maladie [cf dépêche du 09/02/2024 à 12:06 et dépêche du 13/03/2024 à 15:54] semblent conduire tout droit à la fin définitive des visites à domicile. Si rien n'est fait, la visite à domicile ne survivra pas à l'été", a alerté le Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins France, lors du point presse.

"La visite à domicile n'a pas été revalorisée depuis 20 ans [si bien] qu'aujourd'hui elle n'est plus attractive", a-t-il poursuivi, déplorant que "beaucoup de médecins préfèrent les consultations en point fixe, financièrement deux à trois fois plus attractives".

Un constat appuyé par le Dr Cyrille Chaugne, président de SOS Médecins Toulouse: "En 10 ans, on a divisé plus que par deux les visites à domicile de SOS Médecins", a-t-il noté.

Dans ce contexte, alors que les syndicats de médecins libéraux sont attendus à la Cnam dans les prochains jours pour une nouvelle séance de négociations, la fédération a demandé des mesures fortes destinées à revaloriser la visite à domicile.

"C'est un appel à l'aide en urgence, jusqu'à présent nous n'avons pas été entendus et nous n'arrivons pas à comprendre les arguments objectifs qui font qu'on ne met pas tout en œuvre pour soutenir cette pratique", a déploré le Dr Serge Elie Smadja, secrétaire général de l'organisation.

Visites à domicile de soins aigus "revalorisées à 70 euros"

La fédération a exigé une cotation de toutes les visites à domicile de soins aigus à 70 €, comme pour les visites longues. "Ces visites sont celles qui demandent le plus de temps car elles sont plus complexes, donc il est légitime qu'une telle consultation soit cotée comme une consultation longue", a justifié Cyrille Chaugne.

Les négociations conventionnelles pourraient mener à une revalorisation de 6,50 euros concernant les visites effectuées aux horaires de permanence de soins ambulatoire (PDSA) ou encore à la revalorisation des cotations SNP-MRT à 20 euros, pour des consultations en urgence entre 19 heures et 21 heures, mais SOS Médecins estime que ces montants sont loin d'être suffisants.

"Nous sommes attachés à ce que le delta entre visite et consultation arrête de se creuser [afin] d'inciter les médecins à continuer de recourir à la pratique du soin à domicile qui est pour nous un service médical rendu incontournable", a-t-il affirmé.

Pour étayer son argumentaire, la fédération a ainsi souligné que "93% des personnes âgées recourent à la visite plutôt qu'à la consultation" et que "la gravité des cas observés est cinq à six fois plus importante sur les visites que sur les consultations".

Outre cette revalorisation, elle a exigé la mise en place d'une astreinte de continuité des soins pour la prise en charge des visites à domicile sur orientation du Samu/Centre 15. Celle-ci devrait être "rémunérée à 100 € par heure", a-t-elle relevé.

"Environ 89% des appels adressés par le 15 donnent lieu à une visite plutôt qu'une consultation", a précisé Cyrille Chaugne.

"Si on veut intervenir dans un délai rapide, cela requiert la mise à disposition de professionnels et donc la mise en place d'astreintes", a-t-il poursuivi.

Si les visites à domicile restent la priorité, la revalorisation des consultations ne doit pas être oubliée, ont par ailleurs estimé les médecins libéraux, appelant à une revalorisation de la consultation sur le même montant que la revalorisation accordée aux médecins généralistes traitants.

"Grand plan" SOS Médecins

La fédération a en outre demandé à la Cnam de s'appuyer davantage sur SOS Médecins pour renforcer "l'aller-vers" les patients sans médecin traitant et non transportables.

"Face aux vagues de départs à la retraite de médecins libéraux, beaucoup de patients, souvent âgés et difficilement transportables, se retrouvent en déshérence, sans médecin traitant. Nous sommes donc candidats pour assurer leur prise en charge à domicile", a ajouté Cyrille Chaugne.

Enfin, la fédération a appelé à la mise en place d'un grand plan SOS Médecins permettant de couvrir plus de territoires et de soulager les services d'urgence.

Ce plan permettra "de sanctuariser la visite à domicile", "renforcer l'accès aux soins en maintenant à domicile une population vieillissante", "désengorger les services d'urgence" et de "libérer du temps de transport sanitaire", a étayé Cyrille Chaugne.

Un tel plan s'inscrirait, selon lui, dans un "modèle gagnant-gagnant", pour le système dans sa globalité.

"Si demain il n'y a plus de visites à domicile, bien sûr, le premier perdant sera le patient mais ce sera surtout un surcoût pour la collectivité, en ce que ça va obliger à une restructuration bien plus coûteuse pour assurer dans les services une offre de soins".

SOS Médecins France est une fédération qui se présente comme un réseau de 1.300 médecins libéraux assurant une "permanence de soins et de soins non programmés en France dans un esprit de coopération et de service à la population".

Rassemblant 63 associations, elle constitue le "premier réseau d'urgence et de permanence de soins en France" avec "6,8 millions d'appels traités, 1,4 million de visites à domicile, 3,1 millions de consultations en points fixes, 100.000 téléconsultations" par an et une disponibilité des équipes "24 heures sur 24 et 7 jours sur 7".

jr/ab/APMnews

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PARIS, 28 mars 2024 (APMnews) - Alors que les syndicats de médecins libéraux entrent dans le dernier round des négociations conventionnelles avec la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), la Fédération SOS Médecins France a appelé à une revalorisation tarifaire significative de la visite à domicile, lors d'un point presse en visioconférence, jeudi.

"Les négociations conventionnelles en cours avec l'assurance maladie [cf dépêche du 09/02/2024 à 12:06 et dépêche du 13/03/2024 à 15:54] semblent conduire tout droit à la fin définitive des visites à domicile. Si rien n'est fait, la visite à domicile ne survivra pas à l'été", a alerté le Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins France, lors du point presse.

"La visite à domicile n'a pas été revalorisée depuis 20 ans [si bien] qu'aujourd'hui elle n'est plus attractive", a-t-il poursuivi, déplorant que "beaucoup de médecins préfèrent les consultations en point fixe, financièrement deux à trois fois plus attractives".

Un constat appuyé par le Dr Cyrille Chaugne, président de SOS Médecins Toulouse: "En 10 ans, on a divisé plus que par deux les visites à domicile de SOS Médecins", a-t-il noté.

Dans ce contexte, alors que les syndicats de médecins libéraux sont attendus à la Cnam dans les prochains jours pour une nouvelle séance de négociations, la fédération a demandé des mesures fortes destinées à revaloriser la visite à domicile.

"C'est un appel à l'aide en urgence, jusqu'à présent nous n'avons pas été entendus et nous n'arrivons pas à comprendre les arguments objectifs qui font qu'on ne met pas tout en œuvre pour soutenir cette pratique", a déploré le Dr Serge Elie Smadja, secrétaire général de l'organisation.

Visites à domicile de soins aigus "revalorisées à 70 euros"

La fédération a exigé une cotation de toutes les visites à domicile de soins aigus à 70 €, comme pour les visites longues. "Ces visites sont celles qui demandent le plus de temps car elles sont plus complexes, donc il est légitime qu'une telle consultation soit cotée comme une consultation longue", a justifié Cyrille Chaugne.

Les négociations conventionnelles pourraient mener à une revalorisation de 6,50 euros concernant les visites effectuées aux horaires de permanence de soins ambulatoire (PDSA) ou encore à la revalorisation des cotations SNP-MRT à 20 euros, pour des consultations en urgence entre 19 heures et 21 heures, mais SOS Médecins estime que ces montants sont loin d'être suffisants.

"Nous sommes attachés à ce que le delta entre visite et consultation arrête de se creuser [afin] d'inciter les médecins à continuer de recourir à la pratique du soin à domicile qui est pour nous un service médical rendu incontournable", a-t-il affirmé.

Pour étayer son argumentaire, la fédération a ainsi souligné que "93% des personnes âgées recourent à la visite plutôt qu'à la consultation" et que "la gravité des cas observés est cinq à six fois plus importante sur les visites que sur les consultations".

Outre cette revalorisation, elle a exigé la mise en place d'une astreinte de continuité des soins pour la prise en charge des visites à domicile sur orientation du Samu/Centre 15. Celle-ci devrait être "rémunérée à 100 € par heure", a-t-elle relevé.

"Environ 89% des appels adressés par le 15 donnent lieu à une visite plutôt qu'une consultation", a précisé Cyrille Chaugne.

"Si on veut intervenir dans un délai rapide, cela requiert la mise à disposition de professionnels et donc la mise en place d'astreintes", a-t-il poursuivi.

Si les visites à domicile restent la priorité, la revalorisation des consultations ne doit pas être oubliée, ont par ailleurs estimé les médecins libéraux, appelant à une revalorisation de la consultation sur le même montant que la revalorisation accordée aux médecins généralistes traitants.

"Grand plan" SOS Médecins

La fédération a en outre demandé à la Cnam de s'appuyer davantage sur SOS Médecins pour renforcer "l'aller-vers" les patients sans médecin traitant et non transportables.

"Face aux vagues de départs à la retraite de médecins libéraux, beaucoup de patients, souvent âgés et difficilement transportables, se retrouvent en déshérence, sans médecin traitant. Nous sommes donc candidats pour assurer leur prise en charge à domicile", a ajouté Cyrille Chaugne.

Enfin, la fédération a appelé à la mise en place d'un grand plan SOS Médecins permettant de couvrir plus de territoires et de soulager les services d'urgence.

Ce plan permettra "de sanctuariser la visite à domicile", "renforcer l'accès aux soins en maintenant à domicile une population vieillissante", "désengorger les services d'urgence" et de "libérer du temps de transport sanitaire", a étayé Cyrille Chaugne.

Un tel plan s'inscrirait, selon lui, dans un "modèle gagnant-gagnant", pour le système dans sa globalité.

"Si demain il n'y a plus de visites à domicile, bien sûr, le premier perdant sera le patient mais ce sera surtout un surcoût pour la collectivité, en ce que ça va obliger à une restructuration bien plus coûteuse pour assurer dans les services une offre de soins".

SOS Médecins France est une fédération qui se présente comme un réseau de 1.300 médecins libéraux assurant une "permanence de soins et de soins non programmés en France dans un esprit de coopération et de service à la population".

Rassemblant 63 associations, elle constitue le "premier réseau d'urgence et de permanence de soins en France" avec "6,8 millions d'appels traités, 1,4 million de visites à domicile, 3,1 millions de consultations en points fixes, 100.000 téléconsultations" par an et une disponibilité des équipes "24 heures sur 24 et 7 jours sur 7".

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