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20/05 2022
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COORDINATION VILLE-HÔPITAL: VERS UNE STRUCTURATION DES LIENS ENTRE GHT ET CPTS

(Par Maryannick LE BRIS, à Santexpo)

PARIS, 20 mai 2022 (APMnews) - La coordination ville-hôpital est amenée à se renforcer par une structuration des liens entre les groupements hospitaliers de territoire (GHT) et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), a expliqué jeudi le Dr Sophie Augros, conseillère médicale à la direction générale de l'offre de soins (DGOS), dont les propos ont été illustrés par une expérience menée dans le Val-de-Marne.

Le Dr Sophie Augros intervenait au salon Santexpo lors d'une conférence sur les solutions pour lutter contre les déserts médicaux, aux côtés de Catherine Vauconsant, directrice des hôpitaux du GHT Confluence Val-de-Marne Essonne (CHI de Villeneuve-Saint-Georges et centre hospitalier intercommunal de Créteil) et du Dr Anas Taha, médecin généraliste, gérant de la maison de santé universitaire de Sucy-en-Brie et président de la CPTS Sucy-Noiseau (Val-de-Marne).

Alors que la démographie médicale est la première difficulté, l'une des pistes pour lutter contre les déserts médicaux est "l'interaction entre les CPTS et les GHT", a exposé la représentante de la DGOS. "La structuration hospitalière peut enfin se mettre en lien avec la structuration de ville", de façon à "intégrer tous les acteurs du territoire".

La commission médicale de groupement (CMG) des GHT, dont la mise en place est obligatoire depuis janvier, peut d'ailleurs désigner des invités représentant des partenaires extérieurs coopérant avec le groupement, dont les représentants des CPTS, a rappelé Sophie Augros.

Du côté hospitalier, une "vraie question" est de savoir "à qui on s'adresse quand on veut parler à la ville", dans sa dimension interprofessionnelle, a-t-elle pointé, ajoutant que les CPTS permettent d'identifier cet interlocuteur.

Au 31 décembre 2021, 238 CPTS étaient en fonctionnement (sur les 671 projets identifiés), selon l'atlas publié sur le site du ministère des solidarités et de la santé.

"Il est important de connaître la nature des missions des CPTS pour comprendre en quoi elles sont fondées à intervenir avec les GHT", a souligné le Dr Anas Taha. S'agissant des parcours de soins, l'idée est de "faire mieux, si possible avec les mêmes moyens", donc "c'est bien d'efficience dont on parle", a-t-il commenté, avant d'exposer les coopérations engagées avec le GHT Hôpitaux Confluence.

Ce GHT a annoncé mi-avril un travail sur une feuille de route commune avec les cinq CPTS du Val-de-Marne, rappelle-t-on (cf dépêche du 19/04/2022 à 18:20).

Le président de la CPTS Sucy-Noiseau a expliqué que "les discussions ont été engagées pour négocier avec les chefs de service des parcours de soins coordonnés, en particulier [pour prévoir] des entrées directes et des facilitateurs pour les sorties".

Des sujets urgents dans la perspective de l'été

"Nous avons pu mettre en place avec la gériatrie et la médecine post-urgence des attaches privilégiées pour permettre des accès directs", a-t-il précisé. Au vu des difficultés qui s'annoncent, "en particulier pour les services des urgences cet été, c'est particulièrement pertinent".

"Nous avons communiqué au GHT l'ensemble des coordonnées des professionnels de santé de notre territoire", pour organiser les sorties ou en cas de besoin d'information lors de l'entrée du patient à l'hôpital, a-t-il poursuivi.

Ont également été mises en place avec le GHT Confluence "des formations ville-hôpital sur des sujets où l'expertise des professionnels hospitaliers est requise", par exemple prochainement sur les plaies et cicatrisations, a aussi expliqué Anas Taha. Ces formations sont aussi "le moment d'un échange" qui permet de "poser les bases d'un parcours coordonné et essayer d'avoir le bon interlocuteur le plus vite possible".

L'enjeu est aussi d'appuyer les généralistes "dans un environnement où il y a de moins en moins de spécialistes en ville", a souligné Catherine Vauconsant pour le GHT Confluence.

Les CPTS "nous permettent de rencontrer les médecins, mais aussi l'ensemble des autres métiers de la ville, que l'on a plus de difficultés en général à connaître directement", a-t-elle estimé.

Si les praticiens de l'hôpital connaissent habituellement leurs confrères de la ville sur leur territoire, la différence est "que l'on se donne les moyens, au-delà des relations interpersonnelles, de travailler sur des projets plus institutionnels".

Il ne s'agit néanmoins pas de "perdre la fluidité dont on a besoin" avec trop de formalisme, a insisté la directrice des hôpitaux du GHT.

L'un des premiers objectifs de la feuille de route fixée avec les CPTS est "la communication et le partage sécurisé de l'information entre les professionnels", a-t-elle souligné. Un autre axe concerne le développement de la prévention par des actions ville-hôpital. Elle a aussi évoqué le renforcement de la conciliation médicamenteuse.

À côté de sujets de fond qui peuvent être travaillés "sur la durée", émerge "tout de suite la nécessité de travailler ensemble", a pointé Catherine Vauconsant. Pendant la crise du Covid, les acteurs ont pris conscience de l'intérêt des coopérations, mais aujourd'hui, la question est aussi de "voir comment on peut s'articuler au mieux face aux difficultés de nos établissements de santé qui s'annoncent pour l'été" en matière d'effectifs.

La directrice a évoqué des contacts avec les médecins de ville pour savoir "s'ils sont en situation de lisser leur présence, ou de travailler avec nous sur des consultations [non programmées] à l'entrée des établissements".

mlb/ab/APMnews

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(Par Maryannick LE BRIS, à Santexpo)

PARIS, 20 mai 2022 (APMnews) - La coordination ville-hôpital est amenée à se renforcer par une structuration des liens entre les groupements hospitaliers de territoire (GHT) et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), a expliqué jeudi le Dr Sophie Augros, conseillère médicale à la direction générale de l'offre de soins (DGOS), dont les propos ont été illustrés par une expérience menée dans le Val-de-Marne.

Le Dr Sophie Augros intervenait au salon Santexpo lors d'une conférence sur les solutions pour lutter contre les déserts médicaux, aux côtés de Catherine Vauconsant, directrice des hôpitaux du GHT Confluence Val-de-Marne Essonne (CHI de Villeneuve-Saint-Georges et centre hospitalier intercommunal de Créteil) et du Dr Anas Taha, médecin généraliste, gérant de la maison de santé universitaire de Sucy-en-Brie et président de la CPTS Sucy-Noiseau (Val-de-Marne).

Alors que la démographie médicale est la première difficulté, l'une des pistes pour lutter contre les déserts médicaux est "l'interaction entre les CPTS et les GHT", a exposé la représentante de la DGOS. "La structuration hospitalière peut enfin se mettre en lien avec la structuration de ville", de façon à "intégrer tous les acteurs du territoire".

La commission médicale de groupement (CMG) des GHT, dont la mise en place est obligatoire depuis janvier, peut d'ailleurs désigner des invités représentant des partenaires extérieurs coopérant avec le groupement, dont les représentants des CPTS, a rappelé Sophie Augros.

Du côté hospitalier, une "vraie question" est de savoir "à qui on s'adresse quand on veut parler à la ville", dans sa dimension interprofessionnelle, a-t-elle pointé, ajoutant que les CPTS permettent d'identifier cet interlocuteur.

Au 31 décembre 2021, 238 CPTS étaient en fonctionnement (sur les 671 projets identifiés), selon l'atlas publié sur le site du ministère des solidarités et de la santé.

"Il est important de connaître la nature des missions des CPTS pour comprendre en quoi elles sont fondées à intervenir avec les GHT", a souligné le Dr Anas Taha. S'agissant des parcours de soins, l'idée est de "faire mieux, si possible avec les mêmes moyens", donc "c'est bien d'efficience dont on parle", a-t-il commenté, avant d'exposer les coopérations engagées avec le GHT Hôpitaux Confluence.

Ce GHT a annoncé mi-avril un travail sur une feuille de route commune avec les cinq CPTS du Val-de-Marne, rappelle-t-on (cf dépêche du 19/04/2022 à 18:20).

Le président de la CPTS Sucy-Noiseau a expliqué que "les discussions ont été engagées pour négocier avec les chefs de service des parcours de soins coordonnés, en particulier [pour prévoir] des entrées directes et des facilitateurs pour les sorties".

Des sujets urgents dans la perspective de l'été

"Nous avons pu mettre en place avec la gériatrie et la médecine post-urgence des attaches privilégiées pour permettre des accès directs", a-t-il précisé. Au vu des difficultés qui s'annoncent, "en particulier pour les services des urgences cet été, c'est particulièrement pertinent".

"Nous avons communiqué au GHT l'ensemble des coordonnées des professionnels de santé de notre territoire", pour organiser les sorties ou en cas de besoin d'information lors de l'entrée du patient à l'hôpital, a-t-il poursuivi.

Ont également été mises en place avec le GHT Confluence "des formations ville-hôpital sur des sujets où l'expertise des professionnels hospitaliers est requise", par exemple prochainement sur les plaies et cicatrisations, a aussi expliqué Anas Taha. Ces formations sont aussi "le moment d'un échange" qui permet de "poser les bases d'un parcours coordonné et essayer d'avoir le bon interlocuteur le plus vite possible".

L'enjeu est aussi d'appuyer les généralistes "dans un environnement où il y a de moins en moins de spécialistes en ville", a souligné Catherine Vauconsant pour le GHT Confluence.

Les CPTS "nous permettent de rencontrer les médecins, mais aussi l'ensemble des autres métiers de la ville, que l'on a plus de difficultés en général à connaître directement", a-t-elle estimé.

Si les praticiens de l'hôpital connaissent habituellement leurs confrères de la ville sur leur territoire, la différence est "que l'on se donne les moyens, au-delà des relations interpersonnelles, de travailler sur des projets plus institutionnels".

Il ne s'agit néanmoins pas de "perdre la fluidité dont on a besoin" avec trop de formalisme, a insisté la directrice des hôpitaux du GHT.

L'un des premiers objectifs de la feuille de route fixée avec les CPTS est "la communication et le partage sécurisé de l'information entre les professionnels", a-t-elle souligné. Un autre axe concerne le développement de la prévention par des actions ville-hôpital. Elle a aussi évoqué le renforcement de la conciliation médicamenteuse.

À côté de sujets de fond qui peuvent être travaillés "sur la durée", émerge "tout de suite la nécessité de travailler ensemble", a pointé Catherine Vauconsant. Pendant la crise du Covid, les acteurs ont pris conscience de l'intérêt des coopérations, mais aujourd'hui, la question est aussi de "voir comment on peut s'articuler au mieux face aux difficultés de nos établissements de santé qui s'annoncent pour l'été" en matière d'effectifs.

La directrice a évoqué des contacts avec les médecins de ville pour savoir "s'ils sont en situation de lisser leur présence, ou de travailler avec nous sur des consultations [non programmées] à l'entrée des établissements".

mlb/ab/APMnews

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