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04/03 2020
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CORONAVIRUS: CINQ PREMIERS CAS CONFIRMÉS EN GUYANE

PARIS, 4 mars 2020 (APMnews) - Cinq premiers cas d'infection confirmés au coronavirus Sars-CoV-2 ont été rapportés en Guyane, ont annoncé la préfecture et l'agence régionale de santé (ARS) sur les réseaux sociaux, ainsi que le directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon, mercredi soir, lors d'un point presse.

La préfecture de la Guyane a précisé dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux que ces 5 cas confirmés sont situés à Saint-Laurent-du-Maroni.

Ces personnes étaient de retour du rassemblement religieux de l'Église de la Porte Ouverte chrétienne, qui s'est déroulé du 17 au 24 février près de Mulhouse (cf dépêche du 03/03/2020 à 22:54). Elles sont prises en charge au centre hospitalier (CH) de l'ouest guyanais et "leur état clinique n'inspire pas d'inquiétude à ce stade", a assuré la préfecture, ajoutant que "le dispositif en lien avec la cellule régionale de Santé publique France est bien évidemment mobilisé".

"Une équipe mobile de l’ARS sera à pied d’oeuvre [...] à Saint-Laurent du Maroni, afin de mener les investigations complémentaires, d'identifier les personnes qui auraient été en contact rapproché et prolongé avec ces patients et de leur donner des consignes précises", a ajouté la préfecture.

Lors du point presse, mercredi soir, Jérôme Salomon a précisé qu'à 16 heures, selon Santé publique France, 285 cas d'infection par le coronavirus Sars-CoV-2 étaient confirmés, soit 73 de plus que la veille (cf dépêche du 03/03/2020 à 22:54), dont 15 personnes sont "en situation de réanimation ce jour" (contre 10 la veille). Dans un communiqué diffusé plus tôt dans la journée, la DGS avait évoqué 257 cas confirmés sur le territoire français, note-t-on (cf dépêche du 04/03/2020 à 17:50).

Toujours quatre décès sont à déplorer depuis la détection du virus en France fin janvier, a poursuivi le directeur général de la santé, lors de la conférence de presse, le dernier décès ayant été rapporté mardi (cf dépêche du 03/03/2020 à 17:38).

Parmi les 285 cas confirmés -tous sont en isolement- 172 font partie d’une chaîne de transmission ou d'un regroupement de cas, 52 sont "de retour de zones à l'étranger où circule le virus" et 65 sont "sans exposition identifiée à cette heure", a exposé Jérôme Salomon. Pour 3 cas sur 4, les chaînes de transmission sont connues, a-t-il estimé.

Interrogé par APMnews sur d'éventuels nouveaux clusters, le directeur général de la santé a indiqué "qu'il n'y a pas de signalement de nouveaux regroupements de cas ce soir [mercredi]".

Toujours au stade 2 de l'épidémie

Il a rappelé le regroupement important de cas dans l'Oise (cf dépêche du 02/03/2020 à 18:07) avec désormais "99 cas confirmés répartis dans 8 régions", celui de la Haute-Savoie près d'Annecy avec désormais 30 cas confirmés, celui du Morbihan comptant "14 cas ce soir autour de Crac'h, Auray et Carnac", ainsi que celui de 11 cas parmi des personnes ayant réalisé un voyage organisé en Egypte, et 10 cas confirmés dans le Haut-Rhin, dont 5 au sein d'une même famille. Ces contaminations dans le Haut-Rhin sont survenues au cours du rassemblement religieux de l'Église de la Porte Ouverte chrétienne (cf dépêche du 04/03/2020 à 17:50), a-t-il rappelé, évoquant des "investigations sont en cours".

Il a de nouveau évoqué 13 régions touchées par le coronavirus, et listé 7 régions rapportant "au moins 10 cas".

Jérôme Salomon a souligné que la France est toujours considérée comme étant au stade 2 de l'épidémie, avec la présence de plusieurs cas groupés répartis sur le territoire, mercredi.

Il a rappelé que ce stade 2 vise "à ralentir la propagation du virus, freiner sa diffusion" sur le territoire national "en protégeant les zones non ou peu touchées" pour "atténuer l'impact sur la population lors du passage au stade 3" et limiter "le pic d'épidémie". "Cet objectif a été rappelé lors du conseil de défense et de sécurité nationale ce matin à l'Elysée", a-t-il noté. Le stade 3 signifierait que le virus circulerait partout et l'origine des cas ne pourrait plus être identifiée, rappelle-t-on (cf dépêche du 29/02/2020 à 21:32).

Pour rappel, l'ARS Ile-de-France, qui comptait 53 cas selon une estimation de l'ARS mercredi, anticipe la phase 3 de l'épidémie de coronavirus avec l'activation d'établissements de "2e ligne bis" (cf dépêche du 04/03/2020 à 19:13).

Une distribution de masques sur tout le territoire "dans les prochaines heures"

"L'Etat vient de déstocker des masques chirurgicaux via une délivrance par les officines" à destination des professionnels de santé, en "ciblant en priorité les zones de circulation active du virus, puis tout le territoire sera livré dans les prochaines heures", a également expliqué Jérôme Salomon. Il a précisé que "le stock stratégique est de 150 millions de masques chirurgicaux".

Pour rappel, Emmanuel Macron a signé mardi un décret de réquisition de l'ensemble des stocks et des masques en cours de production sur l'ensemble du territoire national (cf dépêche du 03/03/2020 à 19:01).

Lors du point presse, Jérôme Salomon a précisé que les "fabricants" de masques ont été réunis mercredi "pour maximiser la production et optimiser les circuits logistiques".

Il a redit "qu'il a été scientifiquement prouvé que les masques dits chirurgicaux [ou FFP1] ont une efficacité équivalente à celle des masques spécialisés FFP2", dès lors qu'il s'agit de virus transmis par voie gouttelettes, comme c'est le cas pour le coronavirus, s'appuyant notamment sur une étude récemment publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), ainsi que sur de nouvelles recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les masques FFP2 "doivent être strictement réservés aux professionnels hospitaliers", a-t-il ajouté.

Des médecins libéraux ont assigné l'Etat en référé pour obtenir des masques FFP2, rappelle-t-on (cf dépêche du 04/03/2020 à 17:18).

Emmanuel Macron réunit la recherche publique et privée jeudi après-midi

Par ailleurs, le président de la République réunit jeudi après-midi une trentaine d’acteurs de la recherche publique et privée sur le coronavirus, a-t-on appris mercredi soir auprès de l’Elysée.

L’objectif de cette réunion, qui commencera à 16 heures à l’Elysée, est de faire, collectivement, un état des lieux sur les recherches sur le diagnostic, les traitements contre le Covid-19 et les vaccins contre le coronavirus, indique-t-on de même source. Le chef de l’Etat souhaite aussi "s’assurer que la recherche française est bien coordonnée et encourager la coopération entre les acteurs".

Une trentaine de personnes sont attendues, dont le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, les responsables de l’Inserm et de l’institut Pasteur, le directeur de cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal, les représentants des entreprises Biomérieux, Sanofi, Gilead et Abbvie, et un groupe de scientifiques issus pour la plupart du consortium Reacting, mis en place pour préparer et coordonner la recherche pour faire face aux crises sanitaires liées aux maladies infectieuses émergentes. Le Pr Jean-François Delfraissy, qui a créé ce réseau, sera notamment présent.

Le DGS veut rassurer sur la mutation du virus

Au sujet des mutations du coronavirus, Jérôme Salomon s'est voulant rassurant lors du point presse. Il a indiqué que, d'après les dernières connaissances scientifiques, "on peut tracer le virus", "selon les virologues". Et de renchérir: "Il n'y a pas de mutations profondes du virus qui modifieraient sa contagiosité", "son agressivité, sa capacité à tuer", ou ferait qu'il résiste à un médicament.

Il a aussi rappelé que "80% des formes de la maladie sont bénignes". Selon lui, "les ARS sont en mesure d'assurer le suivi au domicile ou en ville des personnes ne présentant pas de forme sévère de la maladie, pas de facteurs de risque particuliers, [...], en lien étroit avec les professionnels de santé".

Il s'est également exprimé sur les nouveaux tests du coronavirus Sars-CoV-2 "mis régulièrement sur le marché", exigeant "qu'ils soient vérifiés, contrôlés par le centre nation de référence", ce qui est "une démarche [...] en cours".

jyp-san/vl/APMnews polsan-une

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CORONAVIRUS: CINQ PREMIERS CAS CONFIRMÉS EN GUYANE

PARIS, 4 mars 2020 (APMnews) - Cinq premiers cas d'infection confirmés au coronavirus Sars-CoV-2 ont été rapportés en Guyane, ont annoncé la préfecture et l'agence régionale de santé (ARS) sur les réseaux sociaux, ainsi que le directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon, mercredi soir, lors d'un point presse.

La préfecture de la Guyane a précisé dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux que ces 5 cas confirmés sont situés à Saint-Laurent-du-Maroni.

Ces personnes étaient de retour du rassemblement religieux de l'Église de la Porte Ouverte chrétienne, qui s'est déroulé du 17 au 24 février près de Mulhouse (cf dépêche du 03/03/2020 à 22:54). Elles sont prises en charge au centre hospitalier (CH) de l'ouest guyanais et "leur état clinique n'inspire pas d'inquiétude à ce stade", a assuré la préfecture, ajoutant que "le dispositif en lien avec la cellule régionale de Santé publique France est bien évidemment mobilisé".

"Une équipe mobile de l’ARS sera à pied d’oeuvre [...] à Saint-Laurent du Maroni, afin de mener les investigations complémentaires, d'identifier les personnes qui auraient été en contact rapproché et prolongé avec ces patients et de leur donner des consignes précises", a ajouté la préfecture.

Lors du point presse, mercredi soir, Jérôme Salomon a précisé qu'à 16 heures, selon Santé publique France, 285 cas d'infection par le coronavirus Sars-CoV-2 étaient confirmés, soit 73 de plus que la veille (cf dépêche du 03/03/2020 à 22:54), dont 15 personnes sont "en situation de réanimation ce jour" (contre 10 la veille). Dans un communiqué diffusé plus tôt dans la journée, la DGS avait évoqué 257 cas confirmés sur le territoire français, note-t-on (cf dépêche du 04/03/2020 à 17:50).

Toujours quatre décès sont à déplorer depuis la détection du virus en France fin janvier, a poursuivi le directeur général de la santé, lors de la conférence de presse, le dernier décès ayant été rapporté mardi (cf dépêche du 03/03/2020 à 17:38).

Parmi les 285 cas confirmés -tous sont en isolement- 172 font partie d’une chaîne de transmission ou d'un regroupement de cas, 52 sont "de retour de zones à l'étranger où circule le virus" et 65 sont "sans exposition identifiée à cette heure", a exposé Jérôme Salomon. Pour 3 cas sur 4, les chaînes de transmission sont connues, a-t-il estimé.

Interrogé par APMnews sur d'éventuels nouveaux clusters, le directeur général de la santé a indiqué "qu'il n'y a pas de signalement de nouveaux regroupements de cas ce soir [mercredi]".

Toujours au stade 2 de l'épidémie

Il a rappelé le regroupement important de cas dans l'Oise (cf dépêche du 02/03/2020 à 18:07) avec désormais "99 cas confirmés répartis dans 8 régions", celui de la Haute-Savoie près d'Annecy avec désormais 30 cas confirmés, celui du Morbihan comptant "14 cas ce soir autour de Crac'h, Auray et Carnac", ainsi que celui de 11 cas parmi des personnes ayant réalisé un voyage organisé en Egypte, et 10 cas confirmés dans le Haut-Rhin, dont 5 au sein d'une même famille. Ces contaminations dans le Haut-Rhin sont survenues au cours du rassemblement religieux de l'Église de la Porte Ouverte chrétienne (cf dépêche du 04/03/2020 à 17:50), a-t-il rappelé, évoquant des "investigations sont en cours".

Il a de nouveau évoqué 13 régions touchées par le coronavirus, et listé 7 régions rapportant "au moins 10 cas".

Jérôme Salomon a souligné que la France est toujours considérée comme étant au stade 2 de l'épidémie, avec la présence de plusieurs cas groupés répartis sur le territoire, mercredi.

Il a rappelé que ce stade 2 vise "à ralentir la propagation du virus, freiner sa diffusion" sur le territoire national "en protégeant les zones non ou peu touchées" pour "atténuer l'impact sur la population lors du passage au stade 3" et limiter "le pic d'épidémie". "Cet objectif a été rappelé lors du conseil de défense et de sécurité nationale ce matin à l'Elysée", a-t-il noté. Le stade 3 signifierait que le virus circulerait partout et l'origine des cas ne pourrait plus être identifiée, rappelle-t-on (cf dépêche du 29/02/2020 à 21:32).

Pour rappel, l'ARS Ile-de-France, qui comptait 53 cas selon une estimation de l'ARS mercredi, anticipe la phase 3 de l'épidémie de coronavirus avec l'activation d'établissements de "2e ligne bis" (cf dépêche du 04/03/2020 à 19:13).

Une distribution de masques sur tout le territoire "dans les prochaines heures"

"L'Etat vient de déstocker des masques chirurgicaux via une délivrance par les officines" à destination des professionnels de santé, en "ciblant en priorité les zones de circulation active du virus, puis tout le territoire sera livré dans les prochaines heures", a également expliqué Jérôme Salomon. Il a précisé que "le stock stratégique est de 150 millions de masques chirurgicaux".

Pour rappel, Emmanuel Macron a signé mardi un décret de réquisition de l'ensemble des stocks et des masques en cours de production sur l'ensemble du territoire national (cf dépêche du 03/03/2020 à 19:01).

Lors du point presse, Jérôme Salomon a précisé que les "fabricants" de masques ont été réunis mercredi "pour maximiser la production et optimiser les circuits logistiques".

Il a redit "qu'il a été scientifiquement prouvé que les masques dits chirurgicaux [ou FFP1] ont une efficacité équivalente à celle des masques spécialisés FFP2", dès lors qu'il s'agit de virus transmis par voie gouttelettes, comme c'est le cas pour le coronavirus, s'appuyant notamment sur une étude récemment publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), ainsi que sur de nouvelles recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les masques FFP2 "doivent être strictement réservés aux professionnels hospitaliers", a-t-il ajouté.

Des médecins libéraux ont assigné l'Etat en référé pour obtenir des masques FFP2, rappelle-t-on (cf dépêche du 04/03/2020 à 17:18).

Emmanuel Macron réunit la recherche publique et privée jeudi après-midi

Par ailleurs, le président de la République réunit jeudi après-midi une trentaine d’acteurs de la recherche publique et privée sur le coronavirus, a-t-on appris mercredi soir auprès de l’Elysée.

L’objectif de cette réunion, qui commencera à 16 heures à l’Elysée, est de faire, collectivement, un état des lieux sur les recherches sur le diagnostic, les traitements contre le Covid-19 et les vaccins contre le coronavirus, indique-t-on de même source. Le chef de l’Etat souhaite aussi "s’assurer que la recherche française est bien coordonnée et encourager la coopération entre les acteurs".

Une trentaine de personnes sont attendues, dont le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, les responsables de l’Inserm et de l’institut Pasteur, le directeur de cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal, les représentants des entreprises Biomérieux, Sanofi, Gilead et Abbvie, et un groupe de scientifiques issus pour la plupart du consortium Reacting, mis en place pour préparer et coordonner la recherche pour faire face aux crises sanitaires liées aux maladies infectieuses émergentes. Le Pr Jean-François Delfraissy, qui a créé ce réseau, sera notamment présent.

Le DGS veut rassurer sur la mutation du virus

Au sujet des mutations du coronavirus, Jérôme Salomon s'est voulant rassurant lors du point presse. Il a indiqué que, d'après les dernières connaissances scientifiques, "on peut tracer le virus", "selon les virologues". Et de renchérir: "Il n'y a pas de mutations profondes du virus qui modifieraient sa contagiosité", "son agressivité, sa capacité à tuer", ou ferait qu'il résiste à un médicament.

Il a aussi rappelé que "80% des formes de la maladie sont bénignes". Selon lui, "les ARS sont en mesure d'assurer le suivi au domicile ou en ville des personnes ne présentant pas de forme sévère de la maladie, pas de facteurs de risque particuliers, [...], en lien étroit avec les professionnels de santé".

Il s'est également exprimé sur les nouveaux tests du coronavirus Sars-CoV-2 "mis régulièrement sur le marché", exigeant "qu'ils soient vérifiés, contrôlés par le centre nation de référence", ce qui est "une démarche [...] en cours".

jyp-san/vl/APMnews polsan-une

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