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27/03 2020
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CORONAVIRUS: LE CHU DE TOULOUSE DISPOSE TOUJOURS D'UNE MARGE MAIS "LA VAGUE EST LÀ"

TOULOUSE, 27 mars 2020 (APMnews) - Le CHU de Toulouse n'est pas saturé pour le moment par l'afflux de patients positifs au Covid-19 mais "la vague est là", avec une augmentation de l'ordre de 25% par jour des hospitalisations, a constaté vendredi lors d'une visioconférence le directeur général, Marc Penaud.

Vendredi, le CHU accueillait 125 patients atteints de coronavirus dont 40 en réanimation (contre 8 en fin de semaine dernière) et 20 en soins intensifs et continus, a annoncé Marc Penaud.

Le patient le plus jeune a 22 ans, il est entré en hospitalisation la nuit dernière et présente une comorbidité. Un autre patient hospitalisé est âgé de 30 ans "avec de lourds antécédents", ont précisé les chefs de service du CHU, présents lors de la visioconférence. La moyenne d'âge des patients hospitalisés est de 55 à 65 ans avec "peu de comorbidité".

En réanimation, la capacité habituelle du CHU est de 87 lits et elle couvre pour l'instant les besoins en lits. En cas de saturation, il y a la possibilité d'effectuer une "première montée en charge" et d'atteindre rapidement une capacité de réanimation pouvant aller "jusqu'à 195 lits", a expliqué Marc Penaud.

Le CHU a par ailleurs une capacité en respirateurs "qui peut monter au-delà de 350", ont indiqué les chefs de service.

Si les limites de la première montée en charge sont atteintes, il reste la possibilité de "doubler" les chambres de réanimation dans le cadre d'un fonctionnement en médecine de catastrophe, et cela grâce au parc disponible de respirateurs, a complété le directeur général.

Il reste donc une "marge" significative au niveau du capacitaire même s'il est "très difficile de dire si le CHU de Toulouse arrivera à saturation dans 15 jours", a-t-il continué.

Ce qui est sûr, c'est que "la vague est là" avec "une augmentation d'environ 25% par jour du nombre de patients hospitalisés", a poursuivi Marc Penaud. "Toute la question qui se pose aujourd'hui, c'est quel sera l'effet du confinement sur cette vague."

"Si jamais le confinement ne portait pas ses effets" dans les prochains jours, "nous serions alors dans la même dynamique que l'Italie ou le Grand Est", a-t-il mis en garde.

Un nombre de cas graves plus important

"Nous sommes sur une pente ascendante", toujours "en deçà des capacités prévues" mais "avec un nombre de cas graves plus important", ont déclaré les chefs de service.

Il est "difficile de faire des prospectives, mais si on se calque sur ce qui se passe ailleurs, en tenant compte des effets du confinement, nous n'attendons pas de décrue", ont-ils continué. Une forte hausse des patients admis "est encore prévue pendant 1 à 2 semaines", elle devrait être suivie d'un ralentissement mais pas d'un arrêt de la progression.

Aux urgences, "nous n'avons pas du tout d'explosion" de l'activité, "ni sur le préhospitalier", ont indiqué les médecins. En revanche, "on constate que les patients guidés vers l'hôpital peuvent être des patients [dont l'état] se dégrade assez rapidement, dans le même schéma de ce qui a pu être observé dans les autres territoires nationaux et internationaux", a précisé Marc Penaud

Il y a "beaucoup plus de cas graves identifiés dès le préhospitalier [notamment des détresses respiratoires], donc les activités du Smur et des ambulances ont été multipliées par 2,5 depuis cette semaine", ont complété les médecins.

Par ailleurs, le nombre d'appels au Samu a baissé cette semaine mais le service enregistre toujours deux fois plus d'appels que la normale, contre quatre ou cinq fois plus la semaine précédente.

Tous les professionnels sont "protégés et masqués"

L'approvisionnement en matériel "est la question de tous les jours de mes équipes", a assuré Marc Penaud. Mais "aujourd'hui [comme la semaine dernière] nous continuons à avoir les stocks" et "tous nos personnels en contact avec des patients sont protégés et masqués".

L'agence régionale de santé (ARS) Occitanie et l'Etat "nous aident" à garantir l'approvisionnement du CHU, a-t-il continué. En outre, "nous organisons nous-mêmes des filières pour pouvoir reconstituer nos stocks de masques de façon permanente", que ce soient des filières de "dons" ou "industrielles".

Par ailleurs, le CHU "a commencé une production de gel hydro-alcoolique" et "nous sommes en capacité de produire 2.500 litres par jour pour le CHU et les établissements d'Occitanie. On montera bientôt à 3.500 litres par jour", prévoit le directeur général.

syl/nc/APMnews

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TOULOUSE, 27 mars 2020 (APMnews) - Le CHU de Toulouse n'est pas saturé pour le moment par l'afflux de patients positifs au Covid-19 mais "la vague est là", avec une augmentation de l'ordre de 25% par jour des hospitalisations, a constaté vendredi lors d'une visioconférence le directeur général, Marc Penaud.

Vendredi, le CHU accueillait 125 patients atteints de coronavirus dont 40 en réanimation (contre 8 en fin de semaine dernière) et 20 en soins intensifs et continus, a annoncé Marc Penaud.

Le patient le plus jeune a 22 ans, il est entré en hospitalisation la nuit dernière et présente une comorbidité. Un autre patient hospitalisé est âgé de 30 ans "avec de lourds antécédents", ont précisé les chefs de service du CHU, présents lors de la visioconférence. La moyenne d'âge des patients hospitalisés est de 55 à 65 ans avec "peu de comorbidité".

En réanimation, la capacité habituelle du CHU est de 87 lits et elle couvre pour l'instant les besoins en lits. En cas de saturation, il y a la possibilité d'effectuer une "première montée en charge" et d'atteindre rapidement une capacité de réanimation pouvant aller "jusqu'à 195 lits", a expliqué Marc Penaud.

Le CHU a par ailleurs une capacité en respirateurs "qui peut monter au-delà de 350", ont indiqué les chefs de service.

Si les limites de la première montée en charge sont atteintes, il reste la possibilité de "doubler" les chambres de réanimation dans le cadre d'un fonctionnement en médecine de catastrophe, et cela grâce au parc disponible de respirateurs, a complété le directeur général.

Il reste donc une "marge" significative au niveau du capacitaire même s'il est "très difficile de dire si le CHU de Toulouse arrivera à saturation dans 15 jours", a-t-il continué.

Ce qui est sûr, c'est que "la vague est là" avec "une augmentation d'environ 25% par jour du nombre de patients hospitalisés", a poursuivi Marc Penaud. "Toute la question qui se pose aujourd'hui, c'est quel sera l'effet du confinement sur cette vague."

"Si jamais le confinement ne portait pas ses effets" dans les prochains jours, "nous serions alors dans la même dynamique que l'Italie ou le Grand Est", a-t-il mis en garde.

Un nombre de cas graves plus important

"Nous sommes sur une pente ascendante", toujours "en deçà des capacités prévues" mais "avec un nombre de cas graves plus important", ont déclaré les chefs de service.

Il est "difficile de faire des prospectives, mais si on se calque sur ce qui se passe ailleurs, en tenant compte des effets du confinement, nous n'attendons pas de décrue", ont-ils continué. Une forte hausse des patients admis "est encore prévue pendant 1 à 2 semaines", elle devrait être suivie d'un ralentissement mais pas d'un arrêt de la progression.

Aux urgences, "nous n'avons pas du tout d'explosion" de l'activité, "ni sur le préhospitalier", ont indiqué les médecins. En revanche, "on constate que les patients guidés vers l'hôpital peuvent être des patients [dont l'état] se dégrade assez rapidement, dans le même schéma de ce qui a pu être observé dans les autres territoires nationaux et internationaux", a précisé Marc Penaud

Il y a "beaucoup plus de cas graves identifiés dès le préhospitalier [notamment des détresses respiratoires], donc les activités du Smur et des ambulances ont été multipliées par 2,5 depuis cette semaine", ont complété les médecins.

Par ailleurs, le nombre d'appels au Samu a baissé cette semaine mais le service enregistre toujours deux fois plus d'appels que la normale, contre quatre ou cinq fois plus la semaine précédente.

Tous les professionnels sont "protégés et masqués"

L'approvisionnement en matériel "est la question de tous les jours de mes équipes", a assuré Marc Penaud. Mais "aujourd'hui [comme la semaine dernière] nous continuons à avoir les stocks" et "tous nos personnels en contact avec des patients sont protégés et masqués".

L'agence régionale de santé (ARS) Occitanie et l'Etat "nous aident" à garantir l'approvisionnement du CHU, a-t-il continué. En outre, "nous organisons nous-mêmes des filières pour pouvoir reconstituer nos stocks de masques de façon permanente", que ce soient des filières de "dons" ou "industrielles".

Par ailleurs, le CHU "a commencé une production de gel hydro-alcoolique" et "nous sommes en capacité de produire 2.500 litres par jour pour le CHU et les établissements d'Occitanie. On montera bientôt à 3.500 litres par jour", prévoit le directeur général.

syl/nc/APMnews

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