Actualités de l'Urgence - APM
COVID-19: APPARITION DE TROUBLES DU SOMMEIL CHEZ DES ENFANTS PENDANT LE PREMIER CONFINEMENT
Dans cette publication de janvier de Populations et sociétés, Xavier Thierry de l'Ined et ses collègues se sont intéressés au vécu des enfants de 8-9 ans pendant qu'ils étaient confinés à la maison et n'allaient pas à l'école. Pour cela, ils se sont appuyés sur l'enquête nationale Sapris (Santé, perception, pratiques, relations et inégalités sociales pendant la crise Covid-19, financée par l'Agence nationale de recherche - ANR), analysant 4.877 réponses concernant des enfants nés en France en 2011.
Il apparaît notamment qu'avec la disparition de l'obligation de se lever pour aller à l'école, près de 40% des enfants ont vu leur durée de sommeil augmenter, mais elle a diminué pour 14% d'entre eux. Le confinement a eu un impact délétère sur le sommeil pour 22% des enfants, avec des difficultés d'endormissement ou des réveils nocturnes. La moitié connaissait déjà des problèmes de sommeil et les a vu s'aggraver et l'autre moitié les a vu apparaître pendant le confinement, en particulier une diminution du temps de sommeil.
Globalement, les problèmes de sommeil ont davantage touché les filles, les enfants de ménages à bas revenus et en baisse, que ceux de ménages aisés à revenus constants, ainsi que les enfants vivant dans un immeuble.
Les résultats indiquent par ailleurs que 13% des enfants ont connu des difficultés socio-émotionnelles comme l'isolement, l'anxiété, la difficulté à se concentrer ou l'impulsivité. Les garçons étaient davantage touchés que les filles, mais comme cela est observé en temps normal.
Cette proportion était en particulier plus élevée pour les enfants vivant avec un seul parent (27%) ou en appartement sans balcon (23%), mais plus faible chez les enfants en résidence alternée (8%) ou vivant dans une maison urbaine (11%), et plus forte également dans les ménages aux revenus les plus modestes.
Les relations entre enfants et parents ont été considérées comme dégradées pour 16% des enfants, en particulier ceux qui vivent avec un seul parent.
Enfin, les parents rapportent une surutilisation des écrans, avec 2h45 par jour sous toutes leurs formes (télévision, jeux vidéo, réseaux sociaux), contre plus de 2 heures consacrées aux activités physiques et sportives et 1h45 à la lecture, aux activités artistiques et aux jeux de société. Les écrans ont représenté plus de deux tiers du temps total de loisir pour 13% des enfants.
En résumant le faisceau de difficultés éprouvées par les enfants (score synthétique des indicateurs de difficultés de sommeil, de difficultés socio-émotionnelles, de surutilisation des écrans), les auteurs notent que 55% des enfants de 8-9 ans n'ont eu aucun problème particulier, 30% en ont eu un seul, 10% deux, 5% trois ou plus. Globalement, le risque d'être affecté par plusieurs de ces problèmes s'est accru de 25% entre le milieu et la fin du confinement.
Le cadre protecteur de la famille a amorti le choc de la crise sanitaire et économique sur les enfants de 8-9 ans, qui se sont "plutôt bien adaptés" au premier confinement. "Cependant une partie d'entre eux l'a vécu plus difficilement, subissant indirectement les difficultés rencontrées par les parents les plus éprouvés", commentent les auteurs.
Il faudra examiner les effets à moyen terme de cette expérience inédite, notamment sur l'équilibre psychologique de ces enfants, ajoutent-ils.
(Populations & sociétés, janvier 2021, n°585)
ld/ab/APMnews
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COVID-19: APPARITION DE TROUBLES DU SOMMEIL CHEZ DES ENFANTS PENDANT LE PREMIER CONFINEMENT
Dans cette publication de janvier de Populations et sociétés, Xavier Thierry de l'Ined et ses collègues se sont intéressés au vécu des enfants de 8-9 ans pendant qu'ils étaient confinés à la maison et n'allaient pas à l'école. Pour cela, ils se sont appuyés sur l'enquête nationale Sapris (Santé, perception, pratiques, relations et inégalités sociales pendant la crise Covid-19, financée par l'Agence nationale de recherche - ANR), analysant 4.877 réponses concernant des enfants nés en France en 2011.
Il apparaît notamment qu'avec la disparition de l'obligation de se lever pour aller à l'école, près de 40% des enfants ont vu leur durée de sommeil augmenter, mais elle a diminué pour 14% d'entre eux. Le confinement a eu un impact délétère sur le sommeil pour 22% des enfants, avec des difficultés d'endormissement ou des réveils nocturnes. La moitié connaissait déjà des problèmes de sommeil et les a vu s'aggraver et l'autre moitié les a vu apparaître pendant le confinement, en particulier une diminution du temps de sommeil.
Globalement, les problèmes de sommeil ont davantage touché les filles, les enfants de ménages à bas revenus et en baisse, que ceux de ménages aisés à revenus constants, ainsi que les enfants vivant dans un immeuble.
Les résultats indiquent par ailleurs que 13% des enfants ont connu des difficultés socio-émotionnelles comme l'isolement, l'anxiété, la difficulté à se concentrer ou l'impulsivité. Les garçons étaient davantage touchés que les filles, mais comme cela est observé en temps normal.
Cette proportion était en particulier plus élevée pour les enfants vivant avec un seul parent (27%) ou en appartement sans balcon (23%), mais plus faible chez les enfants en résidence alternée (8%) ou vivant dans une maison urbaine (11%), et plus forte également dans les ménages aux revenus les plus modestes.
Les relations entre enfants et parents ont été considérées comme dégradées pour 16% des enfants, en particulier ceux qui vivent avec un seul parent.
Enfin, les parents rapportent une surutilisation des écrans, avec 2h45 par jour sous toutes leurs formes (télévision, jeux vidéo, réseaux sociaux), contre plus de 2 heures consacrées aux activités physiques et sportives et 1h45 à la lecture, aux activités artistiques et aux jeux de société. Les écrans ont représenté plus de deux tiers du temps total de loisir pour 13% des enfants.
En résumant le faisceau de difficultés éprouvées par les enfants (score synthétique des indicateurs de difficultés de sommeil, de difficultés socio-émotionnelles, de surutilisation des écrans), les auteurs notent que 55% des enfants de 8-9 ans n'ont eu aucun problème particulier, 30% en ont eu un seul, 10% deux, 5% trois ou plus. Globalement, le risque d'être affecté par plusieurs de ces problèmes s'est accru de 25% entre le milieu et la fin du confinement.
Le cadre protecteur de la famille a amorti le choc de la crise sanitaire et économique sur les enfants de 8-9 ans, qui se sont "plutôt bien adaptés" au premier confinement. "Cependant une partie d'entre eux l'a vécu plus difficilement, subissant indirectement les difficultés rencontrées par les parents les plus éprouvés", commentent les auteurs.
Il faudra examiner les effets à moyen terme de cette expérience inédite, notamment sur l'équilibre psychologique de ces enfants, ajoutent-ils.
(Populations & sociétés, janvier 2021, n°585)
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