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09/10 2020
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COVID-19: DES HÔPITAUX COMMENCENT À ÊTRE EN DIFFICULTÉ EN RÉANIMATION EN PAYS DE LA LOIRE

NANTES, 9 octobre 2020 (APMnews) - La situation épidémique des Pays de la Loire devient préoccupante avec des indicateurs qui montent et des hôpitaux qui commencent à être en difficulté sur leurs lits de réanimation, a alerté Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l'ARS Pays de la Loire jeudi.

Il s'est exprimé lors d'une conférence de presse téléphonique organisée avec le préfet et le recteur d'académie.

"Je suis obligé de dire que la situation est préoccupante et que nos indicateurs ne sont pas bons avec une tendance haussière et rapide depuis quelques jours sur le taux d'incidence, le taux de positivité et le taux d'incidence chez les plus de 65 ans", a déclaré le DG de l'agence régionale de santé (ARS).

Pour la région, le taux d'incidence est monté à 75,3 cas pour 100.000 (contre 58 vendredi 2 octobre). Le taux de positivité augmente aussi et "frôle les 7%" (6,9%). Chez les plus de 65 ans, l'incidence est de 38 cas/100.000.

"L'incidence augmente plus vite que le taux de dépistage, montrant que la circulation du virus est de plus en plus intense dans notre région", a-t-il commenté.

Par département, l'incidence atteint 91,4 cas en Loire-Atlantique (taux de positivité de 8%), 76,6 cas en Mayenne (6,4%), 74,1 cas en Sarthe (6,8%), 73,4 cas en Maine-et-Loire (6,2%) et 43,9 cas en Vendée (5,3%). Au niveau infra-territorial, l'incidence atteint même 170 cas/100.000 à Nantes avec un taux de positivité de 9,3%.

Alors que ces chiffres auront un impact dans 15 jours, il est déjà observé une tension sur l'offre hospitalière, sur les lits de réanimation, même si le taux d'occupation est à 10% pour l'instant. La région compte maintenant 25 patients en réanimation (dont 9 en Loire-Atlantique) contre 21 vendredi 2 octobre. "Nous sommes dans une phase d'accélération", a insisté Jean-Jacques Coiplet.

Le nombre total d'hospitalisations atteint 207 (contre 186 vendredi 2 octobre) et le taux de passage aux urgences pour suspicion de Covid a progressé à 1,5%-2% (contre 0,77% vendredi 2 octobre).

Dans le Maine-et-Loire, qui compte 7 patients en réanimation, "les centres hospitaliers (CH) du Mans et de Cholet commencent à se trouver en difficulté". Ainsi, le CH manceau accueille 5 patients Covid en réanimation et ses autres lits de réanimation sont occupés par des patients ayant d'autres pathologies. Le CH choletais est dans la même situation.

Le CHU d'Angers, qui a déclenché son plan blanc au niveau 2 (cf dépêche du 30/09/2020 à 17:53), s'est préparé en convertissant des lits d'unité de soins continus en lits de réanimation "pour commencer à accueillir les patients de Cholet et du Mans", a expliqué le DG d'ARS.

Sur les 500 lits de réanimation mobilisables (225 en temps normal), 210 accueillent des patients dont 25 pour Covid, le taux d'occupation est de 85%. "Pour l'instant, le taux d'occupation de ces lits pour Covid est de 10%; c'est inférieur à d'autres régions, mais à un moment, on peut être amenés à déprogrammer. Le défi est de déprogrammer très tardivement", a-t-il commenté.

Le nombre de décès est en augmentation également: "depuis deux jours, nous sommes passés à 2 décès par jour en moyenne; c'est un indicateur de plus qui s'allume, qui montre que la pression épidémique est plus forte, c'est à suivre avec précaution", a relevé le DG d'ARS.

Un cluster "inédit" dans l'école de management et de commerce Audencia

Benoît James de l'ARS a mentionné 86 clusters en cours d'investigation sur 249 identifiés depuis le déconfinement (dont 150 depuis début septembre), soit "une très forte progression qui continue avec 5 nouveaux aujourd'hui". "On recommence à observer des foyers dans des Ehpad [établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] et cela nous inquiète", a-t-il mentionné.

"Nous avons un très gros cluster dans l'école Audencia avec à ce jour 212 étudiants positifs sur 1.013 tests, soit un taux de positivité de 24,1%", a décrit Patricia Salomon, déléguée territoriale en Loire-Atlantique. "C'est inédit", a commenté Jean-Jacques Coiplet.

Un autre cluster de grande taille avait compté plus de 250 étudiants à l'Ecole centrale de Lyon en septembre, rappelle-t-on.

"Les premiers cas ont été décelés début septembre et ont conduit à recommander l'isolement. Mais cela s'est avéré insuffisant, avec des soirées festives mi-septembre qui ont continué parmi les élèves de 1re et 2e années". Les cours sont organisés à distance. La reprise des cours en présentiel sera autorisée avec port du masque, si possible chirurgical, à partir du mardi 13 octobre au matin, a précisé Audencia dans un communiqué.

Renforcement des mesures par le préfet

Pour Jean-Jacques Coiplet, l'heure "est grave". "Nous n'avons de cesse de rappeler qu'il est important de respecter les gestes barrières. Notre action collective porte ses fruits mais ne peut pas suffire si chacun et chacune ne prend pas la mesure du risque", a-t-il commenté.

Depuis 15 jours, trois départements sont classés en vulnérabilité élevée et font partie des départements en circulation active du virus (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Sarthe) et un 4e, la Mayenne. La Loire-Atlantique va rejoindre la vingtaine de départements en alerte renforcée, a indiqué Didier Martin, préfet de région et de Loire-Atlantique qui prolonge la durée de validité des mesures de prévention déjà prises sur les rassemblements.

En milieu scolaire, le recteur d'académie (Pays de la Loire et Nantes), William Marois, a signalé 226 élèves positifs "à ce jour" sur 720.000 élèves. Sur les 5 départements, 4 classes sont fermées, mais zéro établissement. De plus, 67 personnels sont positifs (sur 60.000).

L'offre de dépistage est renforcées sur Nantes avec deux nouveaux centres qui ouvriront pour l'un mercredi 14 octobre, porté par le CHU avec la contribution des infirmiers libéraux, et pour le 2e lundi 19 octobre à la Manufacture, porté par un laboratoire privé. Ils s'ajouteront à la trentaine de sites de dépistage à Nantes, a indiqué Patricia Salomon en relevant "une nette amélioration dans les délais de rendez-vous et de rendu des résultats".

sl/nc/APMnews

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NANTES, 9 octobre 2020 (APMnews) - La situation épidémique des Pays de la Loire devient préoccupante avec des indicateurs qui montent et des hôpitaux qui commencent à être en difficulté sur leurs lits de réanimation, a alerté Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l'ARS Pays de la Loire jeudi.

Il s'est exprimé lors d'une conférence de presse téléphonique organisée avec le préfet et le recteur d'académie.

"Je suis obligé de dire que la situation est préoccupante et que nos indicateurs ne sont pas bons avec une tendance haussière et rapide depuis quelques jours sur le taux d'incidence, le taux de positivité et le taux d'incidence chez les plus de 65 ans", a déclaré le DG de l'agence régionale de santé (ARS).

Pour la région, le taux d'incidence est monté à 75,3 cas pour 100.000 (contre 58 vendredi 2 octobre). Le taux de positivité augmente aussi et "frôle les 7%" (6,9%). Chez les plus de 65 ans, l'incidence est de 38 cas/100.000.

"L'incidence augmente plus vite que le taux de dépistage, montrant que la circulation du virus est de plus en plus intense dans notre région", a-t-il commenté.

Par département, l'incidence atteint 91,4 cas en Loire-Atlantique (taux de positivité de 8%), 76,6 cas en Mayenne (6,4%), 74,1 cas en Sarthe (6,8%), 73,4 cas en Maine-et-Loire (6,2%) et 43,9 cas en Vendée (5,3%). Au niveau infra-territorial, l'incidence atteint même 170 cas/100.000 à Nantes avec un taux de positivité de 9,3%.

Alors que ces chiffres auront un impact dans 15 jours, il est déjà observé une tension sur l'offre hospitalière, sur les lits de réanimation, même si le taux d'occupation est à 10% pour l'instant. La région compte maintenant 25 patients en réanimation (dont 9 en Loire-Atlantique) contre 21 vendredi 2 octobre. "Nous sommes dans une phase d'accélération", a insisté Jean-Jacques Coiplet.

Le nombre total d'hospitalisations atteint 207 (contre 186 vendredi 2 octobre) et le taux de passage aux urgences pour suspicion de Covid a progressé à 1,5%-2% (contre 0,77% vendredi 2 octobre).

Dans le Maine-et-Loire, qui compte 7 patients en réanimation, "les centres hospitaliers (CH) du Mans et de Cholet commencent à se trouver en difficulté". Ainsi, le CH manceau accueille 5 patients Covid en réanimation et ses autres lits de réanimation sont occupés par des patients ayant d'autres pathologies. Le CH choletais est dans la même situation.

Le CHU d'Angers, qui a déclenché son plan blanc au niveau 2 (cf dépêche du 30/09/2020 à 17:53), s'est préparé en convertissant des lits d'unité de soins continus en lits de réanimation "pour commencer à accueillir les patients de Cholet et du Mans", a expliqué le DG d'ARS.

Sur les 500 lits de réanimation mobilisables (225 en temps normal), 210 accueillent des patients dont 25 pour Covid, le taux d'occupation est de 85%. "Pour l'instant, le taux d'occupation de ces lits pour Covid est de 10%; c'est inférieur à d'autres régions, mais à un moment, on peut être amenés à déprogrammer. Le défi est de déprogrammer très tardivement", a-t-il commenté.

Le nombre de décès est en augmentation également: "depuis deux jours, nous sommes passés à 2 décès par jour en moyenne; c'est un indicateur de plus qui s'allume, qui montre que la pression épidémique est plus forte, c'est à suivre avec précaution", a relevé le DG d'ARS.

Un cluster "inédit" dans l'école de management et de commerce Audencia

Benoît James de l'ARS a mentionné 86 clusters en cours d'investigation sur 249 identifiés depuis le déconfinement (dont 150 depuis début septembre), soit "une très forte progression qui continue avec 5 nouveaux aujourd'hui". "On recommence à observer des foyers dans des Ehpad [établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] et cela nous inquiète", a-t-il mentionné.

"Nous avons un très gros cluster dans l'école Audencia avec à ce jour 212 étudiants positifs sur 1.013 tests, soit un taux de positivité de 24,1%", a décrit Patricia Salomon, déléguée territoriale en Loire-Atlantique. "C'est inédit", a commenté Jean-Jacques Coiplet.

Un autre cluster de grande taille avait compté plus de 250 étudiants à l'Ecole centrale de Lyon en septembre, rappelle-t-on.

"Les premiers cas ont été décelés début septembre et ont conduit à recommander l'isolement. Mais cela s'est avéré insuffisant, avec des soirées festives mi-septembre qui ont continué parmi les élèves de 1re et 2e années". Les cours sont organisés à distance. La reprise des cours en présentiel sera autorisée avec port du masque, si possible chirurgical, à partir du mardi 13 octobre au matin, a précisé Audencia dans un communiqué.

Renforcement des mesures par le préfet

Pour Jean-Jacques Coiplet, l'heure "est grave". "Nous n'avons de cesse de rappeler qu'il est important de respecter les gestes barrières. Notre action collective porte ses fruits mais ne peut pas suffire si chacun et chacune ne prend pas la mesure du risque", a-t-il commenté.

Depuis 15 jours, trois départements sont classés en vulnérabilité élevée et font partie des départements en circulation active du virus (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Sarthe) et un 4e, la Mayenne. La Loire-Atlantique va rejoindre la vingtaine de départements en alerte renforcée, a indiqué Didier Martin, préfet de région et de Loire-Atlantique qui prolonge la durée de validité des mesures de prévention déjà prises sur les rassemblements.

En milieu scolaire, le recteur d'académie (Pays de la Loire et Nantes), William Marois, a signalé 226 élèves positifs "à ce jour" sur 720.000 élèves. Sur les 5 départements, 4 classes sont fermées, mais zéro établissement. De plus, 67 personnels sont positifs (sur 60.000).

L'offre de dépistage est renforcées sur Nantes avec deux nouveaux centres qui ouvriront pour l'un mercredi 14 octobre, porté par le CHU avec la contribution des infirmiers libéraux, et pour le 2e lundi 19 octobre à la Manufacture, porté par un laboratoire privé. Ils s'ajouteront à la trentaine de sites de dépistage à Nantes, a indiqué Patricia Salomon en relevant "une nette amélioration dans les délais de rendez-vous et de rendu des résultats".

sl/nc/APMnews

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