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07/07 2020
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COVID-19 EN GUYANE: L'HÔPITAL DE SAINT-LAURENT-DU-MARONI N'A PLUS DE PLACE EN RÉANIMATION

(Par Sylvain LABAUNE)

SAINT-LAURENT-DU-MARONI, 7 juillet 2020 (APMnews) - Tous les lits de réanimation du centre hospitalier de l’Ouest guyanais (Chog), à Saint-Laurent-du-Maroni, sont actuellement occupés par des patients Covid, et l'hôpital espère des renforts humains rapides pour en ouvrir de nouveaux, a expliqué lundi soir à APMnews Eric Villeneuve, directeur par intérim.

Le Chog, 361 lits et places, emploie entre 800 et 850 personnes avec un turnover très important depuis l'inauguration de son nouveau site en septembre 2018 (cf dépêche du 02/10/2018 à 15:28).

L'établissement accueillait lundi 5 patients en réanimation Covid et 20 patients en unités de médecine Covid, ainsi que 3 patients positifs en maternité, a rapporté Eric Villeneuve. "Ce sont des chiffres qui évoluent d'heure en heure" et sont "malheureusement" en hausse.

La "situation est tendue", "deux patients sont en attente d'Evasan [évacuations sanitaires] vers Cayenne, les Antilles ou la métropole", poursuit-il. L'objectif est de "pouvoir libérer un ou deux lits dans les prochaines heures" car l'établissement ne dispose actuellement que de 5 lits de réanimation et tous sont donc occupés.

En temps normal, l'établissement ne possède pas de lits de réanimation. "Jusqu'à présent, nous disposions d'une unité de surveillance continue [USC] et avec la crise "nous avons obtenu l'autorisation de créer une unité de réanimation".

Le Chog a les moyens matériels de monter jusqu'à 8 lits de réanimation mais le "personnel manque", a fait savoir Eric Villeneuve.

"Le capacitaire est prêt pour les armer" mais cette ouverture est conditionnée à "l'arrivée de renforts dans les jours qui viennent", a-t-il insisté.

Depuis 3 semaines, l'hôpital est pourtant aidé par la réserve sanitaire. "Ce sont des personnes qui viennent pour une durée de deux semaines, certains réservistes acceptent d'ailleurs de prolonger au-delà des deux semaines", explique-t-il. Parallèlement, "nous avons aussi des renforts dans le cadre notamment d'une convention avec l'AP-HP" (Assistance publique-hôpitaux de Paris).

Dimanche, le Chog a accueilli 8 professionnels de la réserve sanitaire et des hôpitaux de métropole". Globalement, "une quarantaine" de personnes supplémentaires sont actuellement sur place mais "il nous en faudrait beaucoup plus", déplore-t-il.

Des renforts sont espérés "au plus tard la semaine prochaine mais souvent ce sont des décisions qui sont prises et annoncées 48 heures ou 72 heures avant les venues. C'est normal car c'est le principe même de la réserve sanitaire".

"Fatigue et lassitude" parmi les équipes

Le constat est qu'"aujourd'hui le nombre de patients [Covid] augmente, et cela continue de progresser" sans atteindre pour l'instant le pic qui est attendu dans "la 2e quinzaine de juillet". Entre un pic "au 15 ou au 25 juillet", cela dépendra "du respect des mesures de sécurité" parmi la population, affirme le directeur.

Il y a une progression régulière "tous les 2 ou 3 jours" depuis plusieurs semaines. Par exemple, l'hôpital accueillait ce week-end 16 patients Covid en médecine contre 20 lundi, observe-t-il.

En conséquence, "il y a une fatigue et une lassitude parmi les équipes du Chog car nous entamons le 5e mois de cette crise. Si en mars et avril nous avons eu moins de patients Covid qu'en métropole, malgré tout les équipes étaient mobilisées et ont beaucoup travaillé sur les réorganisations", rapporte-t-il.

"Nerveusement, il y avait déjà beaucoup de stress et d'angoisse et maintenant [cette pression] se concrétise avec des patients que nous accueillons réellement." "Ce n'est pas simple pour les personnels", a-t-il souligné.

Depuis fin mai, le nombre de cas Covid en Guyane n'a cessé de progresser. Mardi, l'agence régionale de santé (ARS) a dénombré 5.178 cas confirmés de Covid (contre 4.913 cas samedi), 123 hospitalisations en cours dont 30 en réanimation (contre 23 samedi). Vingt-et-un décès ont été déplorés (contre 16 samedi) et 2.119 personnes ont été déclarées guéries depuis le début de la crise.

Douze évacuations sanitaires ont été réalisées vers les CHU de la Martinique et de la Guadeloupe à bord d'un avion A400M de l'armée de l'air.

Une cellule de crise a été mise en place au Chog, "en lien avec l'ARS pour partager au maximum les informations sur l'évolution de l'épidémie et faciliter les entraides" entre les établissements du groupement hospitalier de territoire (GHT) de Guyane, explique Eric Villeneuve.

Pour la réanimation, les transferts "sont supervisés à la fois par le Samu et le service de réanimation du CH de Cayenne". Tous les jours, un point est fait sur les possibilités de transfert" avec les cellules de crise des autres établissements, précise-t-il.

syl/nc/APMnews

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(Par Sylvain LABAUNE)

SAINT-LAURENT-DU-MARONI, 7 juillet 2020 (APMnews) - Tous les lits de réanimation du centre hospitalier de l’Ouest guyanais (Chog), à Saint-Laurent-du-Maroni, sont actuellement occupés par des patients Covid, et l'hôpital espère des renforts humains rapides pour en ouvrir de nouveaux, a expliqué lundi soir à APMnews Eric Villeneuve, directeur par intérim.

Le Chog, 361 lits et places, emploie entre 800 et 850 personnes avec un turnover très important depuis l'inauguration de son nouveau site en septembre 2018 (cf dépêche du 02/10/2018 à 15:28).

L'établissement accueillait lundi 5 patients en réanimation Covid et 20 patients en unités de médecine Covid, ainsi que 3 patients positifs en maternité, a rapporté Eric Villeneuve. "Ce sont des chiffres qui évoluent d'heure en heure" et sont "malheureusement" en hausse.

La "situation est tendue", "deux patients sont en attente d'Evasan [évacuations sanitaires] vers Cayenne, les Antilles ou la métropole", poursuit-il. L'objectif est de "pouvoir libérer un ou deux lits dans les prochaines heures" car l'établissement ne dispose actuellement que de 5 lits de réanimation et tous sont donc occupés.

En temps normal, l'établissement ne possède pas de lits de réanimation. "Jusqu'à présent, nous disposions d'une unité de surveillance continue [USC] et avec la crise "nous avons obtenu l'autorisation de créer une unité de réanimation".

Le Chog a les moyens matériels de monter jusqu'à 8 lits de réanimation mais le "personnel manque", a fait savoir Eric Villeneuve.

"Le capacitaire est prêt pour les armer" mais cette ouverture est conditionnée à "l'arrivée de renforts dans les jours qui viennent", a-t-il insisté.

Depuis 3 semaines, l'hôpital est pourtant aidé par la réserve sanitaire. "Ce sont des personnes qui viennent pour une durée de deux semaines, certains réservistes acceptent d'ailleurs de prolonger au-delà des deux semaines", explique-t-il. Parallèlement, "nous avons aussi des renforts dans le cadre notamment d'une convention avec l'AP-HP" (Assistance publique-hôpitaux de Paris).

Dimanche, le Chog a accueilli 8 professionnels de la réserve sanitaire et des hôpitaux de métropole". Globalement, "une quarantaine" de personnes supplémentaires sont actuellement sur place mais "il nous en faudrait beaucoup plus", déplore-t-il.

Des renforts sont espérés "au plus tard la semaine prochaine mais souvent ce sont des décisions qui sont prises et annoncées 48 heures ou 72 heures avant les venues. C'est normal car c'est le principe même de la réserve sanitaire".

"Fatigue et lassitude" parmi les équipes

Le constat est qu'"aujourd'hui le nombre de patients [Covid] augmente, et cela continue de progresser" sans atteindre pour l'instant le pic qui est attendu dans "la 2e quinzaine de juillet". Entre un pic "au 15 ou au 25 juillet", cela dépendra "du respect des mesures de sécurité" parmi la population, affirme le directeur.

Il y a une progression régulière "tous les 2 ou 3 jours" depuis plusieurs semaines. Par exemple, l'hôpital accueillait ce week-end 16 patients Covid en médecine contre 20 lundi, observe-t-il.

En conséquence, "il y a une fatigue et une lassitude parmi les équipes du Chog car nous entamons le 5e mois de cette crise. Si en mars et avril nous avons eu moins de patients Covid qu'en métropole, malgré tout les équipes étaient mobilisées et ont beaucoup travaillé sur les réorganisations", rapporte-t-il.

"Nerveusement, il y avait déjà beaucoup de stress et d'angoisse et maintenant [cette pression] se concrétise avec des patients que nous accueillons réellement." "Ce n'est pas simple pour les personnels", a-t-il souligné.

Depuis fin mai, le nombre de cas Covid en Guyane n'a cessé de progresser. Mardi, l'agence régionale de santé (ARS) a dénombré 5.178 cas confirmés de Covid (contre 4.913 cas samedi), 123 hospitalisations en cours dont 30 en réanimation (contre 23 samedi). Vingt-et-un décès ont été déplorés (contre 16 samedi) et 2.119 personnes ont été déclarées guéries depuis le début de la crise.

Douze évacuations sanitaires ont été réalisées vers les CHU de la Martinique et de la Guadeloupe à bord d'un avion A400M de l'armée de l'air.

Une cellule de crise a été mise en place au Chog, "en lien avec l'ARS pour partager au maximum les informations sur l'évolution de l'épidémie et faciliter les entraides" entre les établissements du groupement hospitalier de territoire (GHT) de Guyane, explique Eric Villeneuve.

Pour la réanimation, les transferts "sont supervisés à la fois par le Samu et le service de réanimation du CH de Cayenne". Tous les jours, un point est fait sur les possibilités de transfert" avec les cellules de crise des autres établissements, précise-t-il.

syl/nc/APMnews

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