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29/01 2021
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COVID-19: ÉTATS DÉPRESSIFS ET ANXIEUX SE MAINTIENNENT À UN NIVEAU ÉLEVÉ EN JANVIER

PARIS, 29 janvier 2021 (APMnews) - La prévalence des états dépressifs et celle des états anxieux se maintenaient à un niveau élevé les 18-20 janvier, ainsi que les troubles du sommeil, selon les dernières données de l'enquête CoviPrev sur les indicateurs de santé mentale publiées vendredi dans le point épidémiologique Covid-19 de Santé publique France (SPF).

En vague 20, les prévalences des états dépressifs et des états anxieux n'ont pas évolué de manière statistiquement significative depuis la vague d'enquête précédente, les 14-16 décembre 2020, à respectivement 19,2% et 19,5% (cf dépêche du 28/12/2020 à 11:02). Ces taux sont globalement stables depuis novembre, au moment de l'entrée du deuxième confinement.

Ces taux sont supérieurs à ce qui est habituellement observé, avec par exemple 10% d'états dépressifs et 13,5% d'états anxieux dans le Baromètre santé 2017.

Les deux tiers des personnes interrogées continuent de déclarer des problèmes de sommeil (67%), comme en vague 19, avec un niveau un peu plus élevé par rapport au début du premier confinement (61,3% en vague 2, 30 mars-1er avril) et bien supérieur à d'habitude (49% dans le Baromètre santé 2017).

Avec 75,8% des personnes se déclarant satisfaites de leur vie actuelle en vague 20, la tendance globale à la baisse observée depuis fin août 2020 se poursuit (81,3% en vague 14, 24-26 août; 77% en vague 19). La satisfaction de vie est supérieure à celle observée au début du premier confinement (vague 1, 23-25 mars) mais reste inférieure à celle observée hors épidémie (-9 points par rapport au Baromètre santé 2017).

Les personnes ayant une santé mentale plus dégradée pour les trois indicateurs dépression, anxiété et sommeil sont celles qui ont des antécédents de trouble psychologique, déclarent une situation financière très difficile et/ou vivent dans un logement surpeuplé.

Les femmes et les personnes ayant ou ayant eu des symptômes de Covid-19 ont davantage de troubles anxieux et des problèmes de sommeil, les personnes de catégories socioprofessionnelles inférieures et les personnes à risque de Covid-19 sévère ont également davantage de problèmes de sommeil. Les états anxieux sont particulièrement plus fréquents chez les inactifs et les 18-34 ans.

Des troubles plus fréquents chez les 18-24 ans

Concernant les jeunes, la Fondation FondaMental a diffusé, jeudi dans un communiqué, les résultats d'une enquête Ipsos menée auprès d'un échantillon de 1.300 personnes représentatives de la population adulte, dont 404 jeunes âgés de 18 à 24 ans, montrant que la santé mentale de ces derniers est particulièrement "préoccupante".

Un tiers d'entre eux (32%) déclarent un trouble de santé mentale, soit 11 points en plus par rapport à l'ensemble des adultes, et 61% pensent que la crise sanitaire va avoir des effets négatifs sur leur santé mentale, crainte de 11 points plus élevée par rapport à l'ensemble de l'échantillon.

Chez ces jeunes adultes de moins de 25 ans, 40% rapportent un trouble anxieux généralisé (+9 points par rapport à l'ensemble des Français). Parmi les 22-24 ans, plus fréquemment isolés, hors du foyer familial, près de la moitié avouent des niveaux de problèmes qui font suspecter un seuil d'anxiété nécessitant une évaluation clinique psychiatrique (47% vs 31% pour les 18-21 ans).

Ils sont 21% à rapporter des symptômes de troubles dépressifs modérément sévères ou sévères et les 22-24 ans semblent là encore plus touchés (24% vs 16% pour les 18-21 ans). Ils sont près d'un tiers à avouer avoir pensé à la mort ou à se faire du mal.

Les jeunes reconnaissent ne pas savoir grand-chose sur les structures disponibles en cas de problème de santé mentale (seulement 46% disent se sentir bien informés sur le sujet), sur les facteurs de risques (seulement 40%), la conduite à tenir en cas de problème rencontré par un proche (40%), les traitements existants (32%) ou encore la prévention (36%).

La Fondation FondaMental a lancé, avec le soutien de la Région Ile-de-France, une plateforme de conseils et de téléconsultations gratuites pour les étudiants, qui peuvent notamment trouver des informations et des exercices pratiques à faire chez soi et avoir accès à une à trois consultations de 45 min assurées par des psychologues spécialisés dans les thérapies cognitives et comportementales.

Les pédiatres contre la fermeture des écoles en cas de reconfinement

La Société française de pédiatrie (SFP) et l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) se sont déclarées, lundi dans un communiqué, opposées à la fermeture des écoles et des collectivités de jeunes enfants en cas d'un troisième confinement, qui semble décidé mais dont les modalités étaient encore en discussion vendredi.

"Les pédiatres, pédopsychiatres et services d'urgences pédiatriques de tout le pays observent depuis quelques semaines une augmentation des consultations ambulatoires et hospitalières, admissions aux urgences et hospitalisations pour motifs psychiatriques tels qu'anxiété, idées noires et gestes suicidaires dans un contexte de maltraitance", rapportent les sociétés savantes.

Pour elles, "la balance bénéfice-risque apparaît à ce jour très en faveur du maintien de l'ouverture des écoles et des collectivités pour les enfants". Leur santé mentale et sociale "ne doit pas être sacrifiée en contexte pandémique mais rester une priorité sanitaire au regard des enjeux pour les années à venir."

ld/ab/APMnews

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COVID-19: ÉTATS DÉPRESSIFS ET ANXIEUX SE MAINTIENNENT À UN NIVEAU ÉLEVÉ EN JANVIER

PARIS, 29 janvier 2021 (APMnews) - La prévalence des états dépressifs et celle des états anxieux se maintenaient à un niveau élevé les 18-20 janvier, ainsi que les troubles du sommeil, selon les dernières données de l'enquête CoviPrev sur les indicateurs de santé mentale publiées vendredi dans le point épidémiologique Covid-19 de Santé publique France (SPF).

En vague 20, les prévalences des états dépressifs et des états anxieux n'ont pas évolué de manière statistiquement significative depuis la vague d'enquête précédente, les 14-16 décembre 2020, à respectivement 19,2% et 19,5% (cf dépêche du 28/12/2020 à 11:02). Ces taux sont globalement stables depuis novembre, au moment de l'entrée du deuxième confinement.

Ces taux sont supérieurs à ce qui est habituellement observé, avec par exemple 10% d'états dépressifs et 13,5% d'états anxieux dans le Baromètre santé 2017.

Les deux tiers des personnes interrogées continuent de déclarer des problèmes de sommeil (67%), comme en vague 19, avec un niveau un peu plus élevé par rapport au début du premier confinement (61,3% en vague 2, 30 mars-1er avril) et bien supérieur à d'habitude (49% dans le Baromètre santé 2017).

Avec 75,8% des personnes se déclarant satisfaites de leur vie actuelle en vague 20, la tendance globale à la baisse observée depuis fin août 2020 se poursuit (81,3% en vague 14, 24-26 août; 77% en vague 19). La satisfaction de vie est supérieure à celle observée au début du premier confinement (vague 1, 23-25 mars) mais reste inférieure à celle observée hors épidémie (-9 points par rapport au Baromètre santé 2017).

Les personnes ayant une santé mentale plus dégradée pour les trois indicateurs dépression, anxiété et sommeil sont celles qui ont des antécédents de trouble psychologique, déclarent une situation financière très difficile et/ou vivent dans un logement surpeuplé.

Les femmes et les personnes ayant ou ayant eu des symptômes de Covid-19 ont davantage de troubles anxieux et des problèmes de sommeil, les personnes de catégories socioprofessionnelles inférieures et les personnes à risque de Covid-19 sévère ont également davantage de problèmes de sommeil. Les états anxieux sont particulièrement plus fréquents chez les inactifs et les 18-34 ans.

Des troubles plus fréquents chez les 18-24 ans

Concernant les jeunes, la Fondation FondaMental a diffusé, jeudi dans un communiqué, les résultats d'une enquête Ipsos menée auprès d'un échantillon de 1.300 personnes représentatives de la population adulte, dont 404 jeunes âgés de 18 à 24 ans, montrant que la santé mentale de ces derniers est particulièrement "préoccupante".

Un tiers d'entre eux (32%) déclarent un trouble de santé mentale, soit 11 points en plus par rapport à l'ensemble des adultes, et 61% pensent que la crise sanitaire va avoir des effets négatifs sur leur santé mentale, crainte de 11 points plus élevée par rapport à l'ensemble de l'échantillon.

Chez ces jeunes adultes de moins de 25 ans, 40% rapportent un trouble anxieux généralisé (+9 points par rapport à l'ensemble des Français). Parmi les 22-24 ans, plus fréquemment isolés, hors du foyer familial, près de la moitié avouent des niveaux de problèmes qui font suspecter un seuil d'anxiété nécessitant une évaluation clinique psychiatrique (47% vs 31% pour les 18-21 ans).

Ils sont 21% à rapporter des symptômes de troubles dépressifs modérément sévères ou sévères et les 22-24 ans semblent là encore plus touchés (24% vs 16% pour les 18-21 ans). Ils sont près d'un tiers à avouer avoir pensé à la mort ou à se faire du mal.

Les jeunes reconnaissent ne pas savoir grand-chose sur les structures disponibles en cas de problème de santé mentale (seulement 46% disent se sentir bien informés sur le sujet), sur les facteurs de risques (seulement 40%), la conduite à tenir en cas de problème rencontré par un proche (40%), les traitements existants (32%) ou encore la prévention (36%).

La Fondation FondaMental a lancé, avec le soutien de la Région Ile-de-France, une plateforme de conseils et de téléconsultations gratuites pour les étudiants, qui peuvent notamment trouver des informations et des exercices pratiques à faire chez soi et avoir accès à une à trois consultations de 45 min assurées par des psychologues spécialisés dans les thérapies cognitives et comportementales.

Les pédiatres contre la fermeture des écoles en cas de reconfinement

La Société française de pédiatrie (SFP) et l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) se sont déclarées, lundi dans un communiqué, opposées à la fermeture des écoles et des collectivités de jeunes enfants en cas d'un troisième confinement, qui semble décidé mais dont les modalités étaient encore en discussion vendredi.

"Les pédiatres, pédopsychiatres et services d'urgences pédiatriques de tout le pays observent depuis quelques semaines une augmentation des consultations ambulatoires et hospitalières, admissions aux urgences et hospitalisations pour motifs psychiatriques tels qu'anxiété, idées noires et gestes suicidaires dans un contexte de maltraitance", rapportent les sociétés savantes.

Pour elles, "la balance bénéfice-risque apparaît à ce jour très en faveur du maintien de l'ouverture des écoles et des collectivités pour les enfants". Leur santé mentale et sociale "ne doit pas être sacrifiée en contexte pandémique mais rester une priorité sanitaire au regard des enjeux pour les années à venir."

ld/ab/APMnews