Actualités de l'Urgence - APM

26/01 2021
Retour

COVID-19: IL N'Y A "PAS DE CONTRÔLE SATISFAISANT DE L'ÉPIDÉMIE" (AP-HP)

PARIS, 26 janvier 2021 (APMnews) - Il n'y a "pas de contrôle satisfaisant" de l'épidémie de Covid, a estimé le Pr Bruno Riou, directeur médical de crise à l'AP-HP, mardi lors d'une visioconférence de presse, appelant à des mesures de confinement "le plus vite possible".

"La situation est inquiétante", a exposé Bruno Riou. "On est sur un plateau qui est ascendant et de très haut niveau", ressemblant "beaucoup à un début [de croissance] exponentielle". Il n'y a pas "de contrôle satisfaisant de l'épidémie aujourd'hui", a-t-il ajouté, jugeant que la généralisation du couvre-feu à 18h n'est pas "suffisamment efficace".

Les variants au Sars-CoV-2, notamment le variant anglais, sont "en train de devenir dominants", et ce malgré "tous les efforts que l'on a pu faire pour limiter [leur] progression", s'est-il alarmé (cf dépêche du 26/01/2021 à 18:08).

Bruno Riou a appelé à des "mesures nouvelles, plus drastiques", sachant "qu'il en existe une seule qui a montré son efficacité, c'est le confinement, qu'il soit dur comme au printemps" 2020 ou allégé comme à l'automne dernier. Il a évoqué "trois scénarios" possibles.

Si "on ne fait rien", "il y aura une vague qui risque d'entraîner un débordement de nos hôpitaux". Si la mesure est "décidée trop tard", le débordement sera "difficile à gérer et le confinement sera d'une durée beaucoup plus importante".

Bruno Riou a donc appelé à "un confinement le plus vite possible", même s'il pourrait avoir des "conséquences humaines, sociales, économiques considérables". L'ajustement "du type de confinement est un élément de discussion important", a-t-il ajouté.

En Ile-de-France, lundi soir, 574 patients Covid étaient hospitalisés en réanimation, a indiqué le Pr Frédéric Batteux, directeur médical à la direction de la stratégie et de la transformation de l'AP-HP. "C'est plus 64 patients en seulement 10 jours."

Le flux d'entrants en réanimation "était en moyenne de 30 par jour début janvier, il s'est nettement accéléré pour atteindre 50 en moyenne ces derniers jours". Début juillet 2020, "il était de moins de 5 entrants par jour".

A l'AP-HP, 219 patients Covid étaient hospitalisés en réanimation lundi soir, soit "41 de plus en 10 jours". "On est passé de 15 entrants par jour en moyenne début janvier à -en trois semaines- 25 entrants".

"On se retrouve dans la même situation" qu'au début de la deuxième vague, a-t-il complété.

Les projections font état d'entre "750 et 900 patients hospitalisés en réanimation au 5 février" dans la région, a complété Frédéric Batteux.

Cette tension hospitalière est le reflet de l'évolution des "indicateurs prédictifs", comme les appels au Samu ou les consultations par SOS Médecins pour Covid.

Les hôpitaux n'ont pour l'heure pas reçu de consigne de déprogrammation, a souligné Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP. "Il y a peut-être des ajustements ponctuels dans tel ou tel hôpital comme cela se fait quand on est à très forte activité", mais cette décision sera prise "sur une base régionale".

Les hôpitaux "fonctionnent avec une activité importante, Covid et non Covid" et "on n'a pas forcément rattrapé tout le travail qui aurait dû être fait depuis février sur les patients non Covid, notamment sur certaines activités" comme le dépistage, a relevé Bruno Riou.

D'où "la nécessité d'agir le plus vite possible face à une future vague, parce que sinon on va le payer en termes de surmorbidité, de surmortalité, y compris pour les patients non Covid".

Les reprogrammations du dépistage du cancer sont "très suivies", a ajouté le Pr Frédéric Batteux. "On accompagne le équipes pour qu'ils se fassent dans les meilleures conditions et le plus rapidement possible".

Une charte de la vaccination

L'AP-HP a par ailleurs fait le bilan de ses vaccinations anti-Covid. Au sein de l'institution, ont été vaccinées plus de 41.000 personnes depuis le début de la campagne, "dont un quart de patients et trois quarts de professionnels de santé", extérieurs ou personnels (cf dépêche du 25/01/2021 à 20:01), a précisé le Pr Catherine Paugam, directrice générale adjointe de l'AP-HP.

Une "charte de la vaccination" a été mise en oeuvre pour "échanger et s'assurer que dans l'ensemble de nos établissements, l'accès au vaccin est réalisé de façon homogène, uniforme et équitable".

Le nombre de vaccins disponibles ne permettant pas de vacciner "tout le monde, tout de suite", on est "dans un contexte d'attribution d'une ressource rare et il est important de pouvoir travailler de façon collégiale et transparente", a-t-elle expliqué.

L'AP-HP a mis en place un comité de pilotage central, en lien avec des comités dans chaque groupe hospitalo-universitaire (GHU), associant notamment des représentants des usagers aux réunions.

La recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) de pouvoir espacer les doses à 42 jours n'ayant pas été suivie (cf dépêche du 26/01/2021 à 13:40), "le choix a été fait de rester sur des doses espacées de 28 jours" (sauf pour les patients en USLD et en Ehpad, pour lesquels le délai reste de 21 jours), a précisé le Pr Odile Launay, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Cochin.

Les personnels de l'AP-HP de plus de 50 ans ou ayant des comorbidités sont 17.000 à avoir été vaccinés (sur une cible de 25.000 âgés de plus de 50 ans).

mlb/ab/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

26/01 2021
Retour

COVID-19: IL N'Y A "PAS DE CONTRÔLE SATISFAISANT DE L'ÉPIDÉMIE" (AP-HP)

PARIS, 26 janvier 2021 (APMnews) - Il n'y a "pas de contrôle satisfaisant" de l'épidémie de Covid, a estimé le Pr Bruno Riou, directeur médical de crise à l'AP-HP, mardi lors d'une visioconférence de presse, appelant à des mesures de confinement "le plus vite possible".

"La situation est inquiétante", a exposé Bruno Riou. "On est sur un plateau qui est ascendant et de très haut niveau", ressemblant "beaucoup à un début [de croissance] exponentielle". Il n'y a pas "de contrôle satisfaisant de l'épidémie aujourd'hui", a-t-il ajouté, jugeant que la généralisation du couvre-feu à 18h n'est pas "suffisamment efficace".

Les variants au Sars-CoV-2, notamment le variant anglais, sont "en train de devenir dominants", et ce malgré "tous les efforts que l'on a pu faire pour limiter [leur] progression", s'est-il alarmé (cf dépêche du 26/01/2021 à 18:08).

Bruno Riou a appelé à des "mesures nouvelles, plus drastiques", sachant "qu'il en existe une seule qui a montré son efficacité, c'est le confinement, qu'il soit dur comme au printemps" 2020 ou allégé comme à l'automne dernier. Il a évoqué "trois scénarios" possibles.

Si "on ne fait rien", "il y aura une vague qui risque d'entraîner un débordement de nos hôpitaux". Si la mesure est "décidée trop tard", le débordement sera "difficile à gérer et le confinement sera d'une durée beaucoup plus importante".

Bruno Riou a donc appelé à "un confinement le plus vite possible", même s'il pourrait avoir des "conséquences humaines, sociales, économiques considérables". L'ajustement "du type de confinement est un élément de discussion important", a-t-il ajouté.

En Ile-de-France, lundi soir, 574 patients Covid étaient hospitalisés en réanimation, a indiqué le Pr Frédéric Batteux, directeur médical à la direction de la stratégie et de la transformation de l'AP-HP. "C'est plus 64 patients en seulement 10 jours."

Le flux d'entrants en réanimation "était en moyenne de 30 par jour début janvier, il s'est nettement accéléré pour atteindre 50 en moyenne ces derniers jours". Début juillet 2020, "il était de moins de 5 entrants par jour".

A l'AP-HP, 219 patients Covid étaient hospitalisés en réanimation lundi soir, soit "41 de plus en 10 jours". "On est passé de 15 entrants par jour en moyenne début janvier à -en trois semaines- 25 entrants".

"On se retrouve dans la même situation" qu'au début de la deuxième vague, a-t-il complété.

Les projections font état d'entre "750 et 900 patients hospitalisés en réanimation au 5 février" dans la région, a complété Frédéric Batteux.

Cette tension hospitalière est le reflet de l'évolution des "indicateurs prédictifs", comme les appels au Samu ou les consultations par SOS Médecins pour Covid.

Les hôpitaux n'ont pour l'heure pas reçu de consigne de déprogrammation, a souligné Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP. "Il y a peut-être des ajustements ponctuels dans tel ou tel hôpital comme cela se fait quand on est à très forte activité", mais cette décision sera prise "sur une base régionale".

Les hôpitaux "fonctionnent avec une activité importante, Covid et non Covid" et "on n'a pas forcément rattrapé tout le travail qui aurait dû être fait depuis février sur les patients non Covid, notamment sur certaines activités" comme le dépistage, a relevé Bruno Riou.

D'où "la nécessité d'agir le plus vite possible face à une future vague, parce que sinon on va le payer en termes de surmorbidité, de surmortalité, y compris pour les patients non Covid".

Les reprogrammations du dépistage du cancer sont "très suivies", a ajouté le Pr Frédéric Batteux. "On accompagne le équipes pour qu'ils se fassent dans les meilleures conditions et le plus rapidement possible".

Une charte de la vaccination

L'AP-HP a par ailleurs fait le bilan de ses vaccinations anti-Covid. Au sein de l'institution, ont été vaccinées plus de 41.000 personnes depuis le début de la campagne, "dont un quart de patients et trois quarts de professionnels de santé", extérieurs ou personnels (cf dépêche du 25/01/2021 à 20:01), a précisé le Pr Catherine Paugam, directrice générale adjointe de l'AP-HP.

Une "charte de la vaccination" a été mise en oeuvre pour "échanger et s'assurer que dans l'ensemble de nos établissements, l'accès au vaccin est réalisé de façon homogène, uniforme et équitable".

Le nombre de vaccins disponibles ne permettant pas de vacciner "tout le monde, tout de suite", on est "dans un contexte d'attribution d'une ressource rare et il est important de pouvoir travailler de façon collégiale et transparente", a-t-elle expliqué.

L'AP-HP a mis en place un comité de pilotage central, en lien avec des comités dans chaque groupe hospitalo-universitaire (GHU), associant notamment des représentants des usagers aux réunions.

La recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) de pouvoir espacer les doses à 42 jours n'ayant pas été suivie (cf dépêche du 26/01/2021 à 13:40), "le choix a été fait de rester sur des doses espacées de 28 jours" (sauf pour les patients en USLD et en Ehpad, pour lesquels le délai reste de 21 jours), a précisé le Pr Odile Launay, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Cochin.

Les personnels de l'AP-HP de plus de 50 ans ou ayant des comorbidités sont 17.000 à avoir été vaccinés (sur une cible de 25.000 âgés de plus de 50 ans).

mlb/ab/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.