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29/10 2021
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COVID-19: L'ACADÉMIE DE MÉDECINE DÉSAPPROUVE LA SUSPENSION DU PASSE SANITAIRE POUR LES "RETARDATAIRES" À LA DOSE DE RAPPEL

PARIS, 29 octobre 2021 (APMnews) - L'académie nationale de médecine fait savoir, dans un communiqué diffusé vendredi, qu'elle "désapprouve la suspension du passe sanitaire" pour les "retardataires" qui n'ont pas encore reçu leur dose de rappel de vaccin contre le Covid-19, estimant que cette mesure transgresserait le "rôle dévolu" au passe.

Les académiciens rappellent que face à l'éventualité d'une 5e vague de Covid-19 "dans les semaines à venir", le gouvernement a envisagé de "conditionner la validité du passe sanitaire à l'administration d'une dose de rappel pour les personnes âgées de plus de 65 ans et/ou porteuses de comorbidités, afin de renforcer leur protection contre les formes sévères de la maladie".

Cette mesure "transgresse le rôle dévolu au passe sanitaire, qui était de limiter le risque de transmission du virus et d'inciter la population à se faire vacciner", estiment-ils. "Elle induit quelque incertitude sur l'efficacité de la vaccination et suscite une discrimination injustifiée à l'égard des personnes les plus vulnérables qui ont déjà accepté de recevoir les deux premières doses de vaccin."

Tout en estimant que le rappel vaccinal après un intervalle de 6 mois est "justifié par la diminution progressive de l'immunité post-vaccinale" chez les personnes à risque de Covid-19 sévère, l'académie s'interroge sur l'usage de la "contrainte". Selon elle, cette population est déjà sensibilisée et "consentira spontanément à recevoir le rappel vaccinal".

Elle se demande également s'il ne serait pas plus adéquat d'orienter en premier lieu les mesures incitatives en direction des personnes qui ne sont pas encore vaccinées, insistant à ce titre sur "la nécessité d'élever la couverture vaccinale de la population à plus de 90% et d'immuniser de toute urgence les personnes les plus vulnérables". La part de la population ayant un schéma vaccinal complet est actuellement de 74% en France, rappelle-t-on.

Cette question a été abordée jeudi soir au Sénat à la faveur d'un amendement, finalement repoussé, déposé par le groupe communiste sur le projet de loi "portant diverses dispositions de vigilance sanitaire"; il proposait de conditionner à un débat au Parlement l'inclusion de la dose de rappel à la notion de "statuts vaccinaux complets qui donnent droit au passe sanitaire".

Le secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles, Adrien Taquet, a fait savoir que le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV) avait été saisi sur la question du rappel et qu'il allait "rendre sa décision dans les jours prochains". Il a ajouté que "la Haute autorité de santé [HAS] et le conseil scientifique sont également en cours de saisine sur ce sujet-là".

Le passe sanitaire dans les écoles, "nouvelle dérogation au secret médical"

Dans leur communiqué, les académiciens s'opposent également à une autre mesure envisagée par le gouvernement, qui est celle de "permettre aux chefs d'établissements scolaires de connaître le statut vaccinal anti-Covid des élèves afin de faciliter la lutte contre la propagation du coronavirus dans les écoles, les collèges et les lycées".

Cette mesure "imposerait une nouvelle dérogation au secret médical" et "irait à l'encontre de l'annonce, faite le 30 septembre par le gouvernement, selon laquelle le passe sanitaire […] ne serait pas exigé pour accéder au sein des écoles, collèges ou lycées", écrivent-ils.

Ils notent qu'"un tel contrôle par l'administration scolaire ne pourrait être admis que si la vaccination contre la Covid-19 avait un caractère obligatoire, ce qui n'est pas encore le cas".

L'académie recommande par ailleurs à l'ensemble de la population, vaccinée ou non, de continuer à respecter, "pendant toute la saison hivernale", aussi bien les gestes barrières que le port du masque dans l'espace public.

sb-vg/ab/APMnews

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COVID-19: L'ACADÉMIE DE MÉDECINE DÉSAPPROUVE LA SUSPENSION DU PASSE SANITAIRE POUR LES "RETARDATAIRES" À LA DOSE DE RAPPEL

PARIS, 29 octobre 2021 (APMnews) - L'académie nationale de médecine fait savoir, dans un communiqué diffusé vendredi, qu'elle "désapprouve la suspension du passe sanitaire" pour les "retardataires" qui n'ont pas encore reçu leur dose de rappel de vaccin contre le Covid-19, estimant que cette mesure transgresserait le "rôle dévolu" au passe.

Les académiciens rappellent que face à l'éventualité d'une 5e vague de Covid-19 "dans les semaines à venir", le gouvernement a envisagé de "conditionner la validité du passe sanitaire à l'administration d'une dose de rappel pour les personnes âgées de plus de 65 ans et/ou porteuses de comorbidités, afin de renforcer leur protection contre les formes sévères de la maladie".

Cette mesure "transgresse le rôle dévolu au passe sanitaire, qui était de limiter le risque de transmission du virus et d'inciter la population à se faire vacciner", estiment-ils. "Elle induit quelque incertitude sur l'efficacité de la vaccination et suscite une discrimination injustifiée à l'égard des personnes les plus vulnérables qui ont déjà accepté de recevoir les deux premières doses de vaccin."

Tout en estimant que le rappel vaccinal après un intervalle de 6 mois est "justifié par la diminution progressive de l'immunité post-vaccinale" chez les personnes à risque de Covid-19 sévère, l'académie s'interroge sur l'usage de la "contrainte". Selon elle, cette population est déjà sensibilisée et "consentira spontanément à recevoir le rappel vaccinal".

Elle se demande également s'il ne serait pas plus adéquat d'orienter en premier lieu les mesures incitatives en direction des personnes qui ne sont pas encore vaccinées, insistant à ce titre sur "la nécessité d'élever la couverture vaccinale de la population à plus de 90% et d'immuniser de toute urgence les personnes les plus vulnérables". La part de la population ayant un schéma vaccinal complet est actuellement de 74% en France, rappelle-t-on.

Cette question a été abordée jeudi soir au Sénat à la faveur d'un amendement, finalement repoussé, déposé par le groupe communiste sur le projet de loi "portant diverses dispositions de vigilance sanitaire"; il proposait de conditionner à un débat au Parlement l'inclusion de la dose de rappel à la notion de "statuts vaccinaux complets qui donnent droit au passe sanitaire".

Le secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles, Adrien Taquet, a fait savoir que le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV) avait été saisi sur la question du rappel et qu'il allait "rendre sa décision dans les jours prochains". Il a ajouté que "la Haute autorité de santé [HAS] et le conseil scientifique sont également en cours de saisine sur ce sujet-là".

Le passe sanitaire dans les écoles, "nouvelle dérogation au secret médical"

Dans leur communiqué, les académiciens s'opposent également à une autre mesure envisagée par le gouvernement, qui est celle de "permettre aux chefs d'établissements scolaires de connaître le statut vaccinal anti-Covid des élèves afin de faciliter la lutte contre la propagation du coronavirus dans les écoles, les collèges et les lycées".

Cette mesure "imposerait une nouvelle dérogation au secret médical" et "irait à l'encontre de l'annonce, faite le 30 septembre par le gouvernement, selon laquelle le passe sanitaire […] ne serait pas exigé pour accéder au sein des écoles, collèges ou lycées", écrivent-ils.

Ils notent qu'"un tel contrôle par l'administration scolaire ne pourrait être admis que si la vaccination contre la Covid-19 avait un caractère obligatoire, ce qui n'est pas encore le cas".

L'académie recommande par ailleurs à l'ensemble de la population, vaccinée ou non, de continuer à respecter, "pendant toute la saison hivernale", aussi bien les gestes barrières que le port du masque dans l'espace public.

sb-vg/ab/APMnews

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