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29/07 2021
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COVID-19: L'ACCÉLÉRATION DE LA VACCINATION PEU SUSCEPTIBLE DE SOULAGER LES HÔPITAUX CET ÉTÉ (MODÉLISATION)

PARIS, 29 juillet 2021 (APMnews) - Le nombre de lits occupés par des patients Covid-19 dans les services de soins critiques devrait rester "élevé" au cours de la 4e vague épidémique, en dépit de l'accélération de la vaccination observée depuis les annonces sur l’extension du passe sanitaire, selon une modélisation de l'Institut Pasteur et de Santé publique France (SPF) mise en ligne mardi sur le site internet de l'institut de recherche.

Il y a quelques semaines, l'équipe avait mis en ligne des projections relatives au nombre de cas de Covid-19 et d’hospitalisations pour cet été, dans un contexte de circulation du variant delta du Sars-CoV-2, plus transmissible, et en partant notamment de l'hypothèse que 500.000 doses de vaccins seraient distribuées chaque jour (cf dépêche du 15/07/2021 à 10:16).

Dans leur nouvelle étude datée de lundi, Cécile Tran Kiem de l'Institut Pasteur à Paris et ses collègues ont eu pour objectif d'étudier "comment l’accélération de la vaccination observée depuis les annonces du 12 juillet est susceptible de modifier la dynamique de la quatrième vague pandémique".

Le président de la République, Emmanuel Macron, a en effet prévenu ce jour-là qu'à partir de la fin juillet, de nombreuses activités de la vie quotidienne seraient conditionnées à la présentation du passe sanitaire (valide en cas de vaccination complète, de test négatif récent ou d'antécédents d'infection) et que par ailleurs, les tests non prescrits deviendraient payants à l'automne, rappelle-t-on (cf dépêche du 12/07/2021 à 22:12).

Depuis, les autorités enregistrent des taux record de prises de rendez-vous et d'injections vaccinales (cf dépêche du 27/07/2021 à 17:04 et dépêche du 20/07/2021 à 16:43).

Les chercheurs ont donc exploré des scénarios dans lesquels le nombre de vaccinations quotidiennes serait compris entre 500.000 et 800.000 (sachant que 684.000 doses ont été distribuées en moyenne par jour la semaine du 16 juillet) et où l'adhésion vaccinale serait accrue. Ils ont également évalué l'effet d'une baisse du nombre de reproduction effectif RΔ à partir du 1er août, du fait de "mesures non pharmaceutiques" (renforcement des gestes barrières, passe sanitaire et port du masque).

Selon leurs résultats, avec un RΔ effectif de 2 (c'est-à-dire sans renforcement des mesures non pharmaceutiques), l'accélération de la vaccination (700.000 doses par jour au lieu de 500.000) combinée à la hausse de l'adhésion vaccinale (90% chez les 18-59 ans au lieu de 70%, et 95% chez les 60+ au lieu de 90%) permettrait de passer de 4.800 admissions hospitalières quotidiennes au moment du pic à 2.500.

Les chercheurs rappellent, à titre de comparaison, que le nombre d'admissions journalières lors des pics des première et deuxième vagues était de 3.642 et 2.767, respectivement.

De l'importance des gestes barrières

Selon leurs projections, il faut donc s'attendre à ce que le niveau d’occupation dans les services de soins critiques "reste élevé", mobilisant entre 5.400 et 7.200 lits de soins critiques pour une durée de séjour respective dans ces services de 10 ou 14,6 jours. Ces projections sont toutefois "très incertaines car les probabilités de passage et les durées de séjour en soins critiques peuvent fortement varier au cours du temps", notent les chercheurs.

Dans ce contexte, ils pointent l'importance des mesures non pharmaceutiques pour "réduire davantage l’impact de la vague sur le système hospitalier", soulignant que "même de petites réductions peuvent avoir un impact important".

Ils estiment ainsi que si le taux de transmission baissait de 10%, avec un RΔ passant de 2 à 1,8, alors le nombre d'admissions hospitalières au moment du pic ne serait plus de 2.500 par jour mais de 1.800 par jour. Et avec une baisse de 25% (RΔ=1,5), il serait de 1.200.

Les chercheurs précisent que "dans la majorité des scénarios, le pic survient en septembre avec une pression sur le système hospitalier qui peut devenir importante dès le mois d’août dans les scénarios les moins favorables".

Ils évoquent par ailleurs la situation en Angleterre, où "l’augmentation pour l’instant limitée des hospitalisations peut laisser penser que l’impact de cette vague sur le système de santé français pourrait être limité". Ils pointent à ce titre que la couverture vaccinale outre-Manche est plus élevée que dans l'Hexagone et estiment par conséquent que "l’impact de la vague sur le système hospitalier pourrait être supérieur en France".

Avec une couverture vaccinale équivalente à celle de l'Angleterre, "notre modèle anticipe que l’impact de cette quatrième vague sur le système hospitalier français resterait limité, avec un pic des hospitalisations inférieur à 2.000 dans tous les scénarios", notent-ils.

Leur conclusion est qu'il est "essentiel" que l’accélération de la vaccination se poursuive et que les taux de transmission diminuent en population générale "grâce notamment au maintien des gestes barrières, au port du masque et au passe sanitaire".

sb/ab/APMnews

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PARIS, 29 juillet 2021 (APMnews) - Le nombre de lits occupés par des patients Covid-19 dans les services de soins critiques devrait rester "élevé" au cours de la 4e vague épidémique, en dépit de l'accélération de la vaccination observée depuis les annonces sur l’extension du passe sanitaire, selon une modélisation de l'Institut Pasteur et de Santé publique France (SPF) mise en ligne mardi sur le site internet de l'institut de recherche.

Il y a quelques semaines, l'équipe avait mis en ligne des projections relatives au nombre de cas de Covid-19 et d’hospitalisations pour cet été, dans un contexte de circulation du variant delta du Sars-CoV-2, plus transmissible, et en partant notamment de l'hypothèse que 500.000 doses de vaccins seraient distribuées chaque jour (cf dépêche du 15/07/2021 à 10:16).

Dans leur nouvelle étude datée de lundi, Cécile Tran Kiem de l'Institut Pasteur à Paris et ses collègues ont eu pour objectif d'étudier "comment l’accélération de la vaccination observée depuis les annonces du 12 juillet est susceptible de modifier la dynamique de la quatrième vague pandémique".

Le président de la République, Emmanuel Macron, a en effet prévenu ce jour-là qu'à partir de la fin juillet, de nombreuses activités de la vie quotidienne seraient conditionnées à la présentation du passe sanitaire (valide en cas de vaccination complète, de test négatif récent ou d'antécédents d'infection) et que par ailleurs, les tests non prescrits deviendraient payants à l'automne, rappelle-t-on (cf dépêche du 12/07/2021 à 22:12).

Depuis, les autorités enregistrent des taux record de prises de rendez-vous et d'injections vaccinales (cf dépêche du 27/07/2021 à 17:04 et dépêche du 20/07/2021 à 16:43).

Les chercheurs ont donc exploré des scénarios dans lesquels le nombre de vaccinations quotidiennes serait compris entre 500.000 et 800.000 (sachant que 684.000 doses ont été distribuées en moyenne par jour la semaine du 16 juillet) et où l'adhésion vaccinale serait accrue. Ils ont également évalué l'effet d'une baisse du nombre de reproduction effectif RΔ à partir du 1er août, du fait de "mesures non pharmaceutiques" (renforcement des gestes barrières, passe sanitaire et port du masque).

Selon leurs résultats, avec un RΔ effectif de 2 (c'est-à-dire sans renforcement des mesures non pharmaceutiques), l'accélération de la vaccination (700.000 doses par jour au lieu de 500.000) combinée à la hausse de l'adhésion vaccinale (90% chez les 18-59 ans au lieu de 70%, et 95% chez les 60+ au lieu de 90%) permettrait de passer de 4.800 admissions hospitalières quotidiennes au moment du pic à 2.500.

Les chercheurs rappellent, à titre de comparaison, que le nombre d'admissions journalières lors des pics des première et deuxième vagues était de 3.642 et 2.767, respectivement.

De l'importance des gestes barrières

Selon leurs projections, il faut donc s'attendre à ce que le niveau d’occupation dans les services de soins critiques "reste élevé", mobilisant entre 5.400 et 7.200 lits de soins critiques pour une durée de séjour respective dans ces services de 10 ou 14,6 jours. Ces projections sont toutefois "très incertaines car les probabilités de passage et les durées de séjour en soins critiques peuvent fortement varier au cours du temps", notent les chercheurs.

Dans ce contexte, ils pointent l'importance des mesures non pharmaceutiques pour "réduire davantage l’impact de la vague sur le système hospitalier", soulignant que "même de petites réductions peuvent avoir un impact important".

Ils estiment ainsi que si le taux de transmission baissait de 10%, avec un RΔ passant de 2 à 1,8, alors le nombre d'admissions hospitalières au moment du pic ne serait plus de 2.500 par jour mais de 1.800 par jour. Et avec une baisse de 25% (RΔ=1,5), il serait de 1.200.

Les chercheurs précisent que "dans la majorité des scénarios, le pic survient en septembre avec une pression sur le système hospitalier qui peut devenir importante dès le mois d’août dans les scénarios les moins favorables".

Ils évoquent par ailleurs la situation en Angleterre, où "l’augmentation pour l’instant limitée des hospitalisations peut laisser penser que l’impact de cette vague sur le système de santé français pourrait être limité". Ils pointent à ce titre que la couverture vaccinale outre-Manche est plus élevée que dans l'Hexagone et estiment par conséquent que "l’impact de la vague sur le système hospitalier pourrait être supérieur en France".

Avec une couverture vaccinale équivalente à celle de l'Angleterre, "notre modèle anticipe que l’impact de cette quatrième vague sur le système hospitalier français resterait limité, avec un pic des hospitalisations inférieur à 2.000 dans tous les scénarios", notent-ils.

Leur conclusion est qu'il est "essentiel" que l’accélération de la vaccination se poursuive et que les taux de transmission diminuent en population générale "grâce notamment au maintien des gestes barrières, au port du masque et au passe sanitaire".

sb/ab/APMnews

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