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26/10 2020
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COVID-19: LA "DEUXIÈME VAGUE COMMENCE À SE PROFILER" EN NOUVELLE-AQUITAINE (DG DE L'ARS)

BORDEAUX, 26 octobre 2020 (APMnews) - Les indicateurs de l'épidémie de Covid-19 en Nouvelle-Aquitaine montrent que la "deuxième vague commence à se profiler" dans la région, a averti lundi Benoît Elleboode, directeur général de l'ARS, qui craint prochainement de ne plus pouvoir accueillir de nouveaux patients d'autres régions sans grever les capacités pour les Néo-Aquitains.

"Les services de réanimation ne sont actuellement pas saturés", mais il y a "une forte hausse du nombre d'hospitalisation en médecine conventionnelle", avec "un impact bien connu aujourd'hui dans les services de réanimation qui se fera sentir dans quelques semaines", a prévenu lors d'une conférence de presse Benoît Elleboode, à la tête de l'agence régionale de santé (ARS) depuis début octobre (cf dépêche du 07/10/2020 à 17:03).

Il a souligné qu'"à deux-trois semaines d'intervalle" l'augmentation du nombre d'admissions en réanimation "suit à peu près les mêmes courbes" que celles en hospitalisation.

Et de renchérir: "Nous n'échapperons pas à une deuxième vague qui commence à se profiler dans notre région", rappelant que déjà deux départements sont passés en couvre-feu la semaine dernière (Pyrénées-Atlantiques et Haute-Vienne).

"A l'échelle régionale, aujourd’hui, on n'est pas inquiet sur les capacités en réanimation en Nouvelle-Aquitaine, mais le remplissage se fait vite". De plus, "les capacités peuvent avoir l'air aujourd'hui tout à fait satisfaisantes", mais elles "peuvent très rapidement se dégrader".

Benoît Elleboode a souligné que l'ARS anticipe "aujourd'hui" en "essayant de préserver notre système le plus longtemps possible", expliquant s'appuyer sur "l'expérience de ce qui se passe" dans les autres régions fortement touchées.

"Le message qu'on a envoyé au national c'est qu'on pouvait aujourd'hui accueillir", mais "dans une semaine ce ne sera plus possible d’accueillir [des patients d'autres régions] sans risquer d'handicaper nos capacités pour nos propres patients" néo-aquitains, a-t-il prévenu.

"Tout cela est révisable", selon "les courbes des taux d'incidence et d'hospitalisation, [...] les décisions sont prises au jour le jour", a-t-il ensuite légèrement nuancé.

Vendredi, 8 patients d'Auvergne-Rhône-Alpes ont été transférés en Nouvelle-Aquitaine, a-t-il rappelé (cf dépêche du 23/10/2020 à 15:45).

Lundi, huit patients supplémentaires d'Auvergne-Rhône-Alpes sont accueillis dans des services de réanimation de quatre établissements publics et privés néo-aquitains (cf dépêche du 26/10/2020 à 16:13).

Actuellement, "le taux de patients Covid en réanimation [...] nous permet de ne pas déprogrammer d'autres patients et même de venir soutenir d'autres régions [...] en difficulté, en accueillant des patients en réanimation", a expliqué le directeur général.

"Avec une durée moyenne de séjour de trois semaines en réanimation, les patients que nous avons accueillis dans le cadre des transferts vendredi et lundi ne pèseront pas sur notre capacité d'accueil le moment venu pour prendre en charge les patients de la région", a-t-il assuré.

Benoît Elleboode a jugé que la Nouvelle-Aquitaine "a été plus épargnée ces dernières semaines que d’autres régions en France".

Une progression "exponentielle" du virus

Daniel Habold, directeur de la santé publique à l'ARS, a expliqué que les capacités de réanimation des établissements de Nouvelle-Aquitaine ont été augmentées de 135 lits pour un total de 535. Il est possible d'en mobiliser 150 autres sur les semaines à venir si des déprogrammations surviennent, a-t-il complété.

Vendredi, 629 personnes étaient hospitalisées pour Covid en Nouvelle-Aquitaine (contre 586 un jour plus tôt), dont 87 en réanimation, a-t-il exposé.

Daniel Habold a évoqué un taux d'incidence à 127/100.000 habitants dans la région en semaine 42 [12 au 18 octobre], contre moins de 90/100.000 une semaine plus tôt, évoquant une hausse "exponentielle". Il a ajouté que l'épidémie n'a pas été "enrayée en Nouvelle-Aquitaine", mais "retardée".

Par ailleurs, Daniel Habold a détaillé un classement des 12 départements de Nouvelle-Aquitaine en 5 groupes, selon leur taux d'incidence:

  • la Charente et la Charente-Maritime, "très en dessous de la moyenne régionale"
  • la Corrèze et la Gironde, "en dessous de la moyenne régionale mais plutôt stabilisées à ce stade"
  • la Dordogne, les Deux-Sèvres et la Vienne, "en dessous de la moyenne régionale mais en très forte augmentation"
  • la Creuse, le Lot-et-Garonne et les Landes, "au-dessus de la moyenne régionale pour tous" avec "vigilance générale"
  • Les Pyrénées-Atlantiques et la Haute-Vienne, "au-dessus de la moyenne régionale pour tous" avec couvre-feu

Le directeur de la santé publique à l'ARS considère toutefois que la Nouvelle-Aquitaine est l'une des régions "qui arrivent à contenir en partie la rapidité de l'évolution" de l'épidémie.

Evoquant l'application de la stratégie "tester, alerter et protéger", il a mentionné une capacité de 115.000 tests par semaine dans la région où 975.000 tests ont été effectués depuis le début de l'épidémie.

Au total, 41.565 personnes ont été testées positives et 228.000 cas contacts ont été identifiés et appelés. Les délais de résultat des tests sont de "moins de 48 heures". "Il n'y a pas de freins à se faire identifier en Nouvelle-Aquitaine", a-t-il certifié.

Daniel Habold a ajouté, au sujet des foyers épidémiques, que 6.673 cas positifs ont été détectés et gérés au sein de 1.400 structures, depuis le début de l'épidémie.

Vendredi, 223 clusters étaient en cours, a-t-il détaillé: 28% dans le domaine scolaire et universitaire, ainsi que dans la petite enfance, 20% dans les Ehpad, 15% en entreprise, 11% en établissements de santé. Egalement, 26% de ces clusters sont dans la catégorie "autres" (événements publics ou privés, familles, loisirs, ...).

Par ailleurs, 12,7% des Ehpad néo-aquitains ont été concernés par un cluster, depuis le début de la crise, soit 117 au total.

Daniel Habold a ajouté que les centres 15 ont été renforcés, accompagnés par l'ARS à hauteur de 2,3 millions d'euros.

jyp/nc/APMnews

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BORDEAUX, 26 octobre 2020 (APMnews) - Les indicateurs de l'épidémie de Covid-19 en Nouvelle-Aquitaine montrent que la "deuxième vague commence à se profiler" dans la région, a averti lundi Benoît Elleboode, directeur général de l'ARS, qui craint prochainement de ne plus pouvoir accueillir de nouveaux patients d'autres régions sans grever les capacités pour les Néo-Aquitains.

"Les services de réanimation ne sont actuellement pas saturés", mais il y a "une forte hausse du nombre d'hospitalisation en médecine conventionnelle", avec "un impact bien connu aujourd'hui dans les services de réanimation qui se fera sentir dans quelques semaines", a prévenu lors d'une conférence de presse Benoît Elleboode, à la tête de l'agence régionale de santé (ARS) depuis début octobre (cf dépêche du 07/10/2020 à 17:03).

Il a souligné qu'"à deux-trois semaines d'intervalle" l'augmentation du nombre d'admissions en réanimation "suit à peu près les mêmes courbes" que celles en hospitalisation.

Et de renchérir: "Nous n'échapperons pas à une deuxième vague qui commence à se profiler dans notre région", rappelant que déjà deux départements sont passés en couvre-feu la semaine dernière (Pyrénées-Atlantiques et Haute-Vienne).

"A l'échelle régionale, aujourd’hui, on n'est pas inquiet sur les capacités en réanimation en Nouvelle-Aquitaine, mais le remplissage se fait vite". De plus, "les capacités peuvent avoir l'air aujourd'hui tout à fait satisfaisantes", mais elles "peuvent très rapidement se dégrader".

Benoît Elleboode a souligné que l'ARS anticipe "aujourd'hui" en "essayant de préserver notre système le plus longtemps possible", expliquant s'appuyer sur "l'expérience de ce qui se passe" dans les autres régions fortement touchées.

"Le message qu'on a envoyé au national c'est qu'on pouvait aujourd'hui accueillir", mais "dans une semaine ce ne sera plus possible d’accueillir [des patients d'autres régions] sans risquer d'handicaper nos capacités pour nos propres patients" néo-aquitains, a-t-il prévenu.

"Tout cela est révisable", selon "les courbes des taux d'incidence et d'hospitalisation, [...] les décisions sont prises au jour le jour", a-t-il ensuite légèrement nuancé.

Vendredi, 8 patients d'Auvergne-Rhône-Alpes ont été transférés en Nouvelle-Aquitaine, a-t-il rappelé (cf dépêche du 23/10/2020 à 15:45).

Lundi, huit patients supplémentaires d'Auvergne-Rhône-Alpes sont accueillis dans des services de réanimation de quatre établissements publics et privés néo-aquitains (cf dépêche du 26/10/2020 à 16:13).

Actuellement, "le taux de patients Covid en réanimation [...] nous permet de ne pas déprogrammer d'autres patients et même de venir soutenir d'autres régions [...] en difficulté, en accueillant des patients en réanimation", a expliqué le directeur général.

"Avec une durée moyenne de séjour de trois semaines en réanimation, les patients que nous avons accueillis dans le cadre des transferts vendredi et lundi ne pèseront pas sur notre capacité d'accueil le moment venu pour prendre en charge les patients de la région", a-t-il assuré.

Benoît Elleboode a jugé que la Nouvelle-Aquitaine "a été plus épargnée ces dernières semaines que d’autres régions en France".

Une progression "exponentielle" du virus

Daniel Habold, directeur de la santé publique à l'ARS, a expliqué que les capacités de réanimation des établissements de Nouvelle-Aquitaine ont été augmentées de 135 lits pour un total de 535. Il est possible d'en mobiliser 150 autres sur les semaines à venir si des déprogrammations surviennent, a-t-il complété.

Vendredi, 629 personnes étaient hospitalisées pour Covid en Nouvelle-Aquitaine (contre 586 un jour plus tôt), dont 87 en réanimation, a-t-il exposé.

Daniel Habold a évoqué un taux d'incidence à 127/100.000 habitants dans la région en semaine 42 [12 au 18 octobre], contre moins de 90/100.000 une semaine plus tôt, évoquant une hausse "exponentielle". Il a ajouté que l'épidémie n'a pas été "enrayée en Nouvelle-Aquitaine", mais "retardée".

Par ailleurs, Daniel Habold a détaillé un classement des 12 départements de Nouvelle-Aquitaine en 5 groupes, selon leur taux d'incidence:

  • la Charente et la Charente-Maritime, "très en dessous de la moyenne régionale"
  • la Corrèze et la Gironde, "en dessous de la moyenne régionale mais plutôt stabilisées à ce stade"
  • la Dordogne, les Deux-Sèvres et la Vienne, "en dessous de la moyenne régionale mais en très forte augmentation"
  • la Creuse, le Lot-et-Garonne et les Landes, "au-dessus de la moyenne régionale pour tous" avec "vigilance générale"
  • Les Pyrénées-Atlantiques et la Haute-Vienne, "au-dessus de la moyenne régionale pour tous" avec couvre-feu

Le directeur de la santé publique à l'ARS considère toutefois que la Nouvelle-Aquitaine est l'une des régions "qui arrivent à contenir en partie la rapidité de l'évolution" de l'épidémie.

Evoquant l'application de la stratégie "tester, alerter et protéger", il a mentionné une capacité de 115.000 tests par semaine dans la région où 975.000 tests ont été effectués depuis le début de l'épidémie.

Au total, 41.565 personnes ont été testées positives et 228.000 cas contacts ont été identifiés et appelés. Les délais de résultat des tests sont de "moins de 48 heures". "Il n'y a pas de freins à se faire identifier en Nouvelle-Aquitaine", a-t-il certifié.

Daniel Habold a ajouté, au sujet des foyers épidémiques, que 6.673 cas positifs ont été détectés et gérés au sein de 1.400 structures, depuis le début de l'épidémie.

Vendredi, 223 clusters étaient en cours, a-t-il détaillé: 28% dans le domaine scolaire et universitaire, ainsi que dans la petite enfance, 20% dans les Ehpad, 15% en entreprise, 11% en établissements de santé. Egalement, 26% de ces clusters sont dans la catégorie "autres" (événements publics ou privés, familles, loisirs, ...).

Par ailleurs, 12,7% des Ehpad néo-aquitains ont été concernés par un cluster, depuis le début de la crise, soit 117 au total.

Daniel Habold a ajouté que les centres 15 ont été renforcés, accompagnés par l'ARS à hauteur de 2,3 millions d'euros.

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